Appel à contribution – Corps héroïque, corps de chair dans les récits de vie de la première modernité

 

Date limite : 1 décembre 2011

Colloque International à l’Université de Reims Champagne-Ardenne, organisé par Christine Sukic au sein du CIRLEP (EA 4299), avec le soutien de PRISMES / Epistémè (EA 4398), 31 mai-1er juin 2012.

 

Le corps moderne s’invente, pour reprendre le titre de l’ouvrage de Nadeije Laneyrie-Dagen (L’Invention du corps : la représentation de l’homme du Moyen Age à la fin du XIXe siècle, 1997), pendant la première modernité, comme le montre en particulier le développement des anatomies : la Fabrica de Vésale, publiée la même année que Des révolutions des sphères célestesde Copernic (1543) est une véritable révolution corporelle qui se reflète dans la perception du corps humain de cette période. Le système galénique des humeurs continue néanmoins à dominer la vision du corps, sans doute parce que le corps mélancolique s’accorde avec cette période de crise de la pensée, de perte des repères et de redéfinition des normes. Les théories des passions, nombreuses aux XVIe et XVIIe siècles, sont également caractéristiques d’une vision instable du corps, à laquelle elles apportent mouvement et versatilité.

Ce colloque propose une réflexion spécifique sur la représentation du corps dans les textes biographiques de la première modernité, qui revendiquent souvent une forme d’objectivité, voire de vérité historique. A cet égard, le corps joue dans ces textes un rôle primordial parce qu’il établit une sorte de preuve à cette « vérité » affirmée – preuve décrite dans le texte et parfois illustrée par un portrait du sujet.

Cette « preuve par le corps » prend plusieurs formes. Le corps peut, par exemple, révéler un aspect hors du commun du sujet de la biographie et en faire alors un être héroïque ou saint. Ainsi, dans sa « vie » de Michel-Ange (1568), Giorgio Vasari consacre plusieurs pages aux funérailles de l’artiste, qui ont lieu vingt-cinq jours après sa mort. Le cercueil est brièvement ouvert pour permettre à tous de contempler le corps : « nous le vîmes intact, sans aucune puanteur, suggérant plutôt le repos d’un sommeil doux et tranquille. Outre le fait que les traits étaient restés identiquement ceux du vivant sauf un peu de couleur cadavérique, aucun membre n’avait de pénible altération ; la tête et les joues s’offraient au toucher comme s’il n’était mort que depuis quelques heures ». Le corps inanimé fait l’objet d’une véritable transfiguration, selon l’un des topoï de l’hagiographie.

Mais le corps du sujet peut aussi être investi d’une forme de vérité physique, matérielle, révélant cette fois un être de chair. C’est la conception qu’en a John Dryden dans la « Vie de Plutarque » qui précède la traduction des Vies de Plutarque de 1683. Reprenant les catégories de l’Histoire élaborées par Francis Bacon (commentaires ou annales ; Histoire proprement dite ; biographie), Dryden indique qu’avec la biographie on touche aux « circonstances minuscules, et à la dimension banale de la vie » : « Ici, on vous conduit dans les appartements privés du héros : vous le voyez en vêtements d’intérieur, et on vous montre ses actions et ses conversations privées […]. Vous voyez ce pauvre animal raisonnable, aussi nu que la nature l’a fait ; et vous prenez connaissance de ses passions et de ses folies, et voyez en ce demi-dieu un homme ». Le corps du héros biographé apparaît ici dans une nudité impudique, source d’intimité avec le lecteur et le biographe. Pour Vasari, le corps de Michel-Ange est celui d’un saint ; pour Dryden, le corps du héros est celui d’un homme.

Le colloque permettra donc aussi, on l’espère, une réflexion sur le rôle de la représentation du corps dans le développement du texte biographique pendant la première modernité. Les textes ou documents étudiés seront des biographies, avec le sens large que ce mot peut avoir lorsqu’on le rapporte à la première modernité  : vie, « vie et mort », hagiographie, panégyrique, éloge, oraison funèbre, biographie de poète, de prince, de peintre, de criminel(le), de personnage historique, mais aussi autobiographie.

Toutes les aires géographiques de l’Europe de la première modernité peuvent être couvertes. La langue du colloque est le français ou l’anglais et les communications ne devront pas excéder 25 minutes. Certaines communications du colloque seront publiées dans la revue Imaginaires(université de Reims Champagne-Ardenne), après examen par un comité de lecture. Les frais d’inscription (50 euros, 30 euros pour les doctorants) couvriront cette publication, ainsi que les repas de midi et les pauses du matin et de l’après-midi.

Envoyez votre proposition de communication sous format Word (300 mots environ), accompagnée d’une brève notice biographique à Christine Sukic (christine.sukic@univ-reims.fr)avant le 1er décembre 2011.

 

Centre Interdisciplinaire de Recherches sur les Langues Et la Pensée (CIRLEP EA 4299)

Directeur : Thomas Nicklas

Université de Reims-Champagne Ardenne

Campus Croix Rouge

Bâtiment 13

Rue François Mauriac

51096 Reims Cedex

http://www.univ-reims.fr/CIRLEP

 

 

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Appel à contribution – Le corps empoisonné. Pratiques, savoirs, imaginaire de l’Antiquité à nos jours


Poitiers, les 3, 4 et 5 octobre 2012.

Colloque organisé par le CESCM (UMR 6223), le CRHIAM (Gerhico-Cerhilim) (EA 4270), HeRMA (EA 3811) et la MSHS, avec le soutien du Conseil scientifique de l’Université de Poitiers.

De l’Antiquité à nos jours, le corps empoisonné a toujours été enveloppé de mystères qui plongent, plus encore que les autres actes criminels et accidentels, l’historien, l’enquêteur, le médecin, parfois même la victime et ses proches, les contemporains comme les observateurs postérieurs dans une perplexité peu commune. Le poison est par essence une arme de la discrétion pour qui veut se défaire d’un ennemi ou d’un concurrent dans la sphère publique comme privée ; ses effets à retardement et ambigus dans leurs manifestations (fatigue, douleurs, symptômes qui renvoient autant à la maladie qu’à l’acte criminel) jouent aussi en faveur de qui veut éveiller les soupçons sur un entourage dont il craint la malveillance et sur lequel il veut attirer l’attention. En effet, l’imaginaire du poison renvoie immanquablement à la ruse, à la lâcheté, au complot et à la trahison, mais aussi au faible : arme de l’ombre elle vient à bout de celui qu’on ne peut atteindre et terrasser directement parce que son statut le protège, sa puissance effraie, parce qu’il est si proche que le risque d’être démasqué est trop grand.

Première séance – Soupçons et certitudes

Le poison crée le doute et le doute autorise la supposition pour expliquer les états de malaise, des disparitions suspectes, des mortalités inattendues et exceptionnelles, des stigmates spectaculaires. Bien entendu, les outils du scientifique, la connaissance ancestrale des fabrications et des capacités vénéneuses de nombreuses plantes et autres substances, les capacités médicales à identifier les effets secondaires de l’empoisonnement depuis la plus haute Antiquité ont permis souvent de passer du soupçon de l’empoisonnement à la certitude de faits prouvés après qu’ils aient été dénoncés, confortés par des témoignages et mis au jour dans le cadre d’enquêtes. Cependant, ce processus total n’est pas toujours réalisable et il ne conduit pas toujours à une réponse claire : la pratique d’autopsies invasives, inconnues en occident avant les derniers siècles du Moyen Âge, et les aveux obtenus dans le cadre d’investigations sont souvent les seuls moyens d’aboutir à la certitude sans faille. Les sources relatant des cas d’empoisonnements (historiographiques, littéraires, judiciaires), les accusations et les craintes d’avoir été empoisonné qui émaillent les correspondances, les rumeurs qui traversent les récits (biographies, histoires, chroniques), pour ne citer que quelques exemples, ne reflètent souvent que la crainte que le poison suscite dans une opinion, un groupe identitaire, une société ou un temps. Les accusations d’empoisonnement, comme le fantasme du poison qui fait naître des soupçons envers certaines catégories de personnes, qui conduit à une prudence déraisonnée et à voir sa trace partout sont aussi dignes d’intérêt pour le chercheur en sciences humaines et sociales que les empoisonnements avérés.

Il s’agit donc non pas de démêler le vrai du faux pour dénoncer quelques légendes d’empoisonnements, mais bien d’attirer l’attention sur les raisons inscrites dans les corps qui font naître de façon spécifique et à une période donnée les soupçons d’empoisonnement, à comprendre les ressorts qui les sous-tendent et à saisir les mécanismes qui conduisent de l’hypothèse à la certitude de l’action du venin.

Deuxième séance – Les lieux et les moments

Près du lit, à proximité de la cuisine, à côté du salon, voire dans le cabinet du médecin, les lieux où du poison est versé ou bien des substances toxiques avalées, donnent le sentiment d’être des plus variés. Malgré tout, ils semblent appartenir, dans la majorité des cas, à l’espace intime. Certes empoisonneurs et empoisonneuses peuvent choisir des espaces publics comme des auberges ou des cabarets, des lieux plus retirés comme les couloirs d’un palais, mais le plus souvent se sont bien des antichambres, des salles à manger, voir la chambre de celui qui est tombé subitement malade. Les lieux ce sont donc les espaces où les substances délétères et funestes sont préparées, achetées, échangées. Ce sont aussi les endroits où les victimes agonisent et trouvent la mort. Ce sont encore les espaces où les cadavres sont examinés, parfois longuement, d’autres fois furtivement.

Pour comprendre l’histoire des empoisonnements, il convient de s’intéresser précisément au passage à l’acte. En effet, si certains crimes peuvent être spontanés, s’inscrire dans l’instant, il n’en est pas de même de l’empoisonnement qui, dans l’imaginaire collectif et dans les pratiques, relève de la préméditation. Les intoxications criminelles nécessitent de choisir un moment particulier, de détourner l’attention et souvent requiert la réitération du geste. Juste avant les repas, au lever, ou bien juste avant de s’endormir semblent constituer des instants privilégiés. Pour s’en assurer, il importera de croiser les sources et d’examiner le phénomène dans la longue durée.

Troisième séance. Les gestes, les objets et les substances

Verser avec régularité de l’arsenic dans la tisane du soir, vider le contenu mortifère d’une bague dans un met raffiné, dissimuler de la mort-aux-rats dans le poulet du dimanche, les gestes, les objets et les substances caractérisent immanquablement celui ou celle qui commet le forfait. Arsenic ou venin, strychnine ou champignons, cocktail médicamenteux ou cigüe, les matières qui vont entrainer la mort ne sont pas indifférentes car cela va déterminer leur action sur le corps. Commune et recherchée, provoquant une mort foudroyante ou alors dans d’innommables souffrances : du choix de la substance dépend l’acte.

C’est le geste qui détermine l’action et celui-ci n’a rien d’anodin. Car une gradation existe entre l’injection par piqure d’une dose mortelle par un malfrat qui élimine un complice et une ration versée quotidiennement dans les mets préparés par une ménagère consciencieuse pour occire son mari. Absorbé dans un plat ou noyé dans une boisson, dissimule dans le chaton une bague ou ingurgité sous forme de médication ou encore apposé dans un vêtement, les gestes qui déterminent l’intention sont autant d’indices de la proximité avec le corps de celui qu’on souhaite supprimer, de sa familiarité aussi. Mais assurément les gestes, les objets comme les substances vont atteindre l’intégrité corporelle avec plus ou moins de sauvagerie et de cruauté ; ils déterminent aussi le genre, le sexe, le statut social et économique mais aussi motivent l’intention comme la préméditation.

Quatrième séance- Les ressorts et les effets

Saisir et comprendre le crime d’empoisonnement impose de restituer les mentalités et l’atmosphère d’une époque. Il s’agit de s’interroger sur ce qui rend possible le crime, de suivre les logiques du geste, de se demander pourquoi des hommes et des femmes décident de se débarrasser d’un mari, d’une maîtresse, d’un rival, d’un supérieur, d’un « gêneur » en usant d’une arme considérée pendant longtemps comme indécelable. Certains crimes d’empoisonnement ont presque été aussitôt oubliés, d’autres sont passés à la postérité et ont bénéficié d’un effet mémoriel certain.

Des crimes de ce type ont donné lieu à une importante production discursive, mais aussi à des savoirs neufs. Légendes, poèmes, complaintes, romans, dramatiques, films lui ont donné une dimension nouvelle. Toutefois, ils ont aussi suscité des peurs et des paniques. Des hommes et des femmes du passé ont ainsi été saisi d’effroi à l’idée de périr en ayant ingurgité une « substance maléfique », pour autant le début du XIXe siècle voit naître une science nouvelle : la « toxicologie ». Dorénavant les batailles d’experts prennent un relief singulier tandis que la peur des « poisons invisibles » reste importante. Le corps est tantôt « âcre, chaud, brulant », tantôt « insensible et immobile ».

Colloque organisé par le CESCM (UMR 6223), le CRHIAM (Gerhico-Cerhilim) (EA 4270), HeRMA (EA 3811) et la MSHS, avec le soutien du Conseil scientifique de l’Université de Poitiers.

● Les propositions de communications (entre 1500 et 3000 signes) sont à envoyer avant le 7 octobre 2011 simultanément aux trois organisateurs dont les courriels suivent :

– lydie.bodiou@wanadoo.fr

– chauvaud.frederic@wanadoo.fr

– myriam.soria@univ-poitiers.fr

● Les organisateurs vous préciseront le 7 novembre 2011 les communications retenues.

● Les frais d’inscription sont de 100 euros (à établir à l’ordre de l’agent comptable de l’Université de Poitiers)

● L’organisation du colloque prend en charge les nuitées, les transports (à l’intérieur de l’espace franco-français) et les repas.

● Les actes du colloque seront publiés sous la forme d’un véritable livre aux éditions Garnier.

 

 

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Appel à contribution – L’expérience corporelle. Eclairages philosophiques, éthiques et épistémologiques

 

Avant le 15 février 2012

Faculté du Sport de Nancy – 28-29 juin 2012

 

Dans le contexte international de l’émergence de philosophies du sport comme disciplines à l’interface de l’histoire, de l’éthique et de l’épistémologie il devient important pour la communauté française d’engager une réflexion sur l’expérience corporelle dans le cadre des STAPS : quels enseignements, quelles valeurs, quelles philosophies ? Entre états généraux et comités d’éthique, quels sont les fondements philosophiques, épistémologiques, éthiques pour modéliser l’expérience corporelle ? Comment être à l’épreuve de l’expérience, comme Natalie Depraz, Francisco J. Varela, Pierre Vermersch l’ont inventé pour une pratique phénoménologique ?

La proprioception paraît nous assurer d’une connaissance en 1er personne des sensations produites par notre corps. Dans l’extéroceptivité, M. Merleau Ponty le précise, par la mise en forme des stimuli, « la conscience du corps envahit le corps ». La proprioceptivité n’est pas une connaissance qui refermerait le data sensoriel dans une catégorie définitive : « le corps se surprend lui-même de l’extérieur en train d’exercer une fonction de connaissance ». Dès lors que l’expérience du corps se dégrade « en « représentation » du corps, ce n’était pas un phénomène, c’était un fait psychique », différence déjà établi ici entre soma-esthétique représentationnelle et soma-esthétique expérientielle. L’expérience est dégradée par la représentation car en devenant ainsi contenus de conscience les sensations seraient seulement constantes, redoublés par l’esprit.

John Dewey, rappelle Richard Shusterman dans Sous l’interprétation, dans Experience and nature que « l’expérience cognitive doit prendre sa source dans une expérience de nature non cognitive » après avoir précisé que « le cerveau et le système nerveux sont primitivement des organes d’action-réaction ; biologiquement, on peut affirmer sans crainte de se tromper que l’expérience première est un type correspondant ». Pour autant, la critique de Shusterman envers Dewey et son admiration non critique pour Alexander se fonde déjà là avant d’être développée dans le dernier chapitre de Conscience du corps : Dewey y affirme « L’étude de M Alexander rend hommage à ce merveilleux instrument de notre vie, qu’il s’agisse de la vie mentale et morale ou de cette vie que, d’une façon quelque peu absurde, nous nommons corporelle. Si une attitude religieuse envers le corps se généralise, nous y gagnerons une atmosphère permettant d’assurer le contrôle conscient dont nous avons besoin ».

Liste indicative des thématiques autour de l’expérience corporelle en STAPS sur lesquelles les contributions peuvent porter :

• l’éthique du sport,
• l’épistémologie du corps,
• l’action motrice, la perception en 1ere personne,
• l’immersion sensorielle,
• la modélisation de la pratique professionnelle,
• l’écologie corporelle,
• la conscience corporelle,
• l’inconscient cérébral,
• l’attention expérientielle,
• la proprioception.

Deux types de contributions sont attendus : Celles privilégiant une approche conceptuelle et théorique (revues de littérature, articles conceptuels, travaux empiriques qualitatifs et quantitatifs). Une sélection des meilleurs articles de recherche sera publiée dans un numéro spécial de la revue STAPS (hiver 2012). Celles mettant en perspective des expériences dans le domaine du colloque. Ils doivent concerner des situations récentes et réelles. Une sélection des meilleurs cas sera publiée en janvier 2013, dans la collection Epistémologie du corps.

L’ensemble des communications des participants sera disponible sur un support numérique remis aux participants ou accessible sur demande. Les auteurs se verront notifier par le comité d’organisation si leur contribution est retenue pour publication dans l’un des ouvrages.

Les propositions retenues par le comité scientifique feront l’objet d’une présentation de 20 minutes suivie d’échanges et de discussions avec la salle. Reprenant les caractéristiques précitées, le format définitif des papiers sera de 35 000 signes (titre, coordonnées de l’auteur, notes infrapaginales, références bibliographiques et espaces compris).Les dates à retenir pour la procédure de soumission

Date limite de dépôt des propositions : 15 février 2012.

Date limite de retour des expertises : 15 mars 2012.

Date de la manifestation : du 28 au 29 juin 2012.

Contact :

biennale_afraps@uhp-nancy.fr

http://www.afraps.fr/4082/index.html

 

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Parution – Les corps dans le taoïsme ancien


Romain Graziani, Les corps dans le taoïsme ancien, Paris, Les Belles-Lettres, 2011, 360 p.

Les textes du taoïsme ancien ne dissertent pas dans l’abstrait du corps humain. Sous la forme de fictions et de fables, ils mettent en scène ses usages possibles, ses ressorts et ses ressources : un ancien condamné, amputé d’un pied pour ses crimes, rudoie le Premier ministre au sortir de leur cours de méditation, et lui en remontrer sur la notion de vertu. Un ermite malicieux rembarre un aspirant à la sagesse, en se piquant de refuser les « gueules cassées » produite en série par l’éducation confucéenne. Le maussade et concupiscent seigneur de Wei retrouve soudain le sourire à l’écoute des propos d’un reclus des montagnes, venu l’entretenir de chiens et de chevaux galopant librement « dans les steppes du non-être ». Les prouesses de l’archer Lié-tseu sont réduites à rien par Comte Obscur, qui lui enseigne « le tir du non-archer ».  On voit défiler dans les premiers écrits taoïstes, le Tchouang-tseu et le Lié-tseu, les figures les plus admirées et les plus détestées de la société chinoise, du gentleman plein de prestance, rompu aux civilités d’apparat, jusqu’au paria hideux et querelleur. Comment l’éthos taoïste parvient-il à discourir du sage en se dispensant de notions morales, en pensant la sagesse comme un régime de puissance, en l’associant à l’ampleur de l’espace, au travail de l’imagination, à l’œuvre du Ciel? Par une apparence de paradoxe, ce sont les corps infirmes, les créatures informes, les êtres les plus infâmes qui jouissent d’une affinité de fond avec le Tao, le Principe qui régit le cours des êtres et des choses.

Introduction

Convention de lecture

Chapitre 1 : Corps olympique, corps taoïste
L’apathie toute puissante du coq de combat
L’athlète ès insectes
Le despotisme occidental
L’archer sur la falaise
Nageur de piscine, nageur de cataractes
La fabrication industrielle des athlètes

Chapitre 2 : La complétude des amputés. Réflexions sur la loi, le rite et les parias en Chine ancienne
Quand les amputés empiètent
La protection vigilante de l’intégrité physique
L’exploitation politique de la valeur d’intégrité du corps
La mise à parité des corps dans le Tchouang-tseu
L’entorse au rituel de l’unipède
Dramatis personae
Au fond du conflit
Nouvelle scène de la vie des châtiés : Mont-Paisible Sans-orteils morigène Confucius
L’amputé de la face tenant tête à l’ermite
Conclusion : Mutation et Mutilation

Chapitre 3 : Persuasion à la pointe de l’épée : l’imagination thérapeutique en action
La trame du drame
Personnages en présence
La rêverie exaltante sur l’arme absolue
L’épée du seigneur et la puissance moralisée
Et le roi tomba des nues : de la séduction à la réduction
Le final tragi-comique
Un essai d’interprétation. Défense et illustration de la ruse
Le rôle thérapeutique de l’imagination
Deux modèles concurrents de persuasion
Conclusion
En guise de colophon

Chapitre 4 : Deux ermites en miroir ou la poétique au service du politique
De l’audience à l’écoute
Parade de chiens et de chevaux
Les vertus curatives de l’imagination
Le cogito imaginant
L’allégorie de l’exilé
Quatre leçons de ténèbres
Chasse aux démons, ruses poétiques
Apostille sur l’art des images et le storytelling.

Chapitre 5 : Chaos ou Cosmos
L’envol de la fiction
L’éloge de la libre échappée et son ressort éthique
Les vertus thérapeutiques de l’espace
L’orthodoxie confucéenne et les lettrés rebelles. Réflexions sur la descendance du Tchouang-tseu au cours de l’antiquité tardive

Épilogue
Annexe. Portrait de Confucius en taoïste
Bibliographie des œuvres en langues occidentales
Bibliographie des œuvres en langue chinoise, ancienne et moderne
Glossaire des termes et des noms mentionnés
Résumé des cinq chapitres et de l’annexe

Index des notions
Index des principales histoires du Tchouang-tseu et du Liè-tseu traduites et commentées
Index des principaux auteurs et personnages cités

 

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Colloque – Les cultures des sciences en Europe

Jeudi 13 octobre 2011  |  Strasbourg (67000)

Le colloque « Les cultures des sciences en Europe. Volet 2 : dispositifs, publics, acteurs et institutions » s’inscrit dans le cadre d’une manifestation à deux volets initiée dans le grand Est de la France par des laboratoires coopérant au même projet, le Centre de recherches sur les médiations (CREM – UPVM, Nancy 2, UHA) et le Laboratoire interuniversitaire des sciences de l’éducation et de la communication (LISEC – UDS, Nancy 2, UHA). Ce colloque abordera les enjeux politiques de la culture scientifique, les volontés d’acteurs, la manière dont les institutions s’impliquent, les objectifs poursuivis. Une importance toute particulière sera accordée à l’équilibre qu’il s’agit de mettre en œuvre entre les programmatiques européennes et les spécificités des histoires, des traditions et des innovations en ce domaine.

ANNONCE

Colloque international « Les Cultures des Sciences en Europe. Volet 2 : dispositifs, publics, acteurs et institutions », Strasbourg, les 13, 14 et 15 octobre 2011.

Organisé par :

  • Le Centre de recherche sur les médiations (CREM – EA 3476) (Université Paul Verlaine-Metz, Université Nancy 2, Université de Haute-Alsace)
  • Le Laboratoire interuniversitaire des sciences de l’éducation et de la communication (LISEC – EA 2310) (Université de Strasbourg, Université Nancy 2, Université de Haute-Alsace)

Le premier volet du colloque : « Dispositifs en pratique », s’est tenu à Nancy, au PRES de Lorraine, les 10-11 février 2011. Ces contributions et débats ont mis en lumière les caractéristiques pratiques des dispositifs de culture des sciences et des techniques sur le plan national, régional et européen (l’appel à communication concernant ce premier volet, ainsi que le programme détaillé sont consultables sur le site : http://culturesdessciences.fr). Des pistes fructueuses ont ainsi été ouvertes. La question des dispositifs a été illustrée et discutée, qu’il s’agisse des dispositifs de débats publics ou permettant l’engagement des citoyens, de l’émergence de dispositifs particuliers (spectacles, séries TV, serious games…) ouvrant sur des mises en scène originales de la science et des technologies : ces exemples démontrent la vivacité des cultures des sciences et la créativité en ce domaine. Par ailleurs, les confrontations de significations différentes, portées par divers acteurs (politiques, experts, scientifiques, praticiens, publics…) sont apparues comment autant d’enjeux dont il est, aujourd’hui plus que jamais, important de tenir compte.

Prenant appui sur ces résultats ainsi que sur le dossier consacré au même sujet dans la revue Questions de Communication (Vol. 17, « Les cultures des sciences en Europe »),  Ce second volet du colloque désire à la fois ouvrir de nouvelles perspectives et approfondir certaines hypothèses. D’une part, la question des publics, de leurs positionnements dans les – et par rapport aux – dispositifs, de la manière dont ils se conçoivent comme acteurs (et non seulement la manière dont les initiateurs des dispositifs les conçoivent en tant que « citoyens scientifiques »), paraît cruciale. D’autre part, la dimension européenne et les problématiques qu’elle induit, doivent elles-aussi être creusées. Ainsi, le colloque de Strasbourg abordera les enjeux politiques de la culture scientifique, les volontés d’acteurs, la manière dont les institutions s’impliquent, les objectifs poursuivis.

Cette manifestation désire aller au-delà du simple état des lieux des pratiques de médiation en matière de cultures scientifiques en Europe, et adresser un certain nombre de questions relatives aux politiques, aux présupposés et aux pratiques en matière de culture des sciences et des techniques.

Lieux des conférences : Maison des Sciences de l’Homme Alsace (MISHA – Tram C, arrêt « Observatoire » – Allée du Gnl Rouvillois) / Palais Universitaire  (Tram C, arrêt « Gallia » – Place de l’Université)

Programme du colloque

Jeudi 13 octobre 2011 – Maison des Sciences de l’Homme

8h30 – 9h / Accueil des participants

9h – 9h30 / Discours d’ouverture

9h30 – 10h15 / Conférence inaugurale

10h15 – 11h / Session de poster

  • Blanka Jergović, University of Zagreb and Croatian Radio Television (Hr), Public Understanding of Science in Croatia.
  • Anthony Tchekemian et Léo Casagrande, Laboratoire CERPA, Université de Lorraine (Fr), Gouvernance, innovation territoriale et aménagement durable : Living Lab et outils Open Source pour les acteurs des territoires de demain.
  • Taïna Cluzeau, Observatoire de Paris (Fr), La situation des guides scientifiques en France et en Italie : Moins qu’un métier, une passion !

11h – 11h 30 / Pause café

11h30 – 13h / Session 1. Démocratiser les sciences : quels acteurs, quels enjeux, quels usages ?

  • Mélissa Lieutenant-Gosselin, Université Laval (Ca), Pratiques de démocratisation des sciences : proposition d’un cadre d’analyse.
  • Gloria Awad, Université d’Artois (Fr), Sciences et « durabilité » : logiques des représentations des acteurs.
  • Frédéric Clément, CREIDD, Université de Technologie de Troyes (Fr), L’usage militant du savoir : développements théoriques fondés sur des aspects sociologiques et didactiques.

13h – 14 h / Pause déjeuner

14h – 15h30 / Session 2. Science et citoyens : les conditions d’un dialogue

  • Philippe Solal, INSA Toulouse (Fr) et Béatrice Jalenques-Vigouroux, LASCO, Université Catholique de Louvain (Be), Etude des perceptions, des discours et des formes de médiation  concernant les risques liés aux nanotechnologies.
  • Alain Bovet, Institut Marcel Mauss, EHESS, Paris (Fr), Processes of depoliticisation in the controversies on nanotechnologies in the United Kingdom and France.
  • Sylvie Bresson Gillet, UFR Ingémédia, Université du Sud Toulon Var (Fr), La citoyenneté scientifique sous tutelle de la Commission nationale du débat public ?

15h30 – 16h / Pause café

16h – 17h30 / Sessions parallèles

Session 3. Médecine et médias : quelles valeurs, quels repères pour les citoyens ?

  • Anne Masseran, CREM, Université de Strasbourg et Philippe Chavot, LISEC, Université de Strasbourg (Fr), Lorsque la technomédecine change la vie : compatir, admirer… puis intégrer ? L’inscription des publics dans la mise en scène télévisuelle de la greffe de visage.
  • Pilar Paricio EstebanFrancisco Núñez-Romero Olmo et Cristina Rodríguez Luque, Department of Audiovisual Communication, Advertisement and Public Relations, Cardinal Herrera University (Es), Health and scientific perspective in media coverage about drugs in the Spanish press. El País, El Mundo, Abc and La Razón (2010).
  • Elisabeth Bacon, Inserm, Strasbourg (Fr), Les Benzodiazépines : outils thérapeutiques et/ou « monstres » médiatiques ?

Session 4. Sciences et cultures, regard historique

  • Marie Musset, ENS de Lyon (Fr), Pluralités des rapports aux savoirs : place et rôle des manuels de littérature (1902-2007) dans la construction du rapport à la science.
  • Guillaume Carnino, EHESS, Centre Alexandre Koyré, Paris (Fr), La Science pour tous. Culture savante et science populaire de 1850 à 1900.
  • Alda Correia, Departament of Modern Languages, Literatures and Cultures, New University of Lisbon (Pt), Self comes to mind ‒ Interactions between science and culture.

20h / Soirée flamekeuche

Vendredi 14 octobre 2011 – Maison des Sciences de l’Homme

9h – 11h / Session 5. Autour des dispositifs d’hybridation des savoirs dans l’espace public

  • Florence Rudolf, Equipe Architecture, Morphologie/Morphogenèse Urbaine et Projet, INSA Strasbourg (Fr), Un dispositif de démocratisation des œuvres architecturales et des projets urbains.
  • Agnès Weill,  CREM, Université de Nancy 2 (Fr), Le Comité local d’information et de suivi (CLIS) de Bure (Meuse) : un acteur original dans l’information sur la gestion des déchets nucléaires.
  • Agnès d’Arripe, LASCO, Université Catholique de Louvain (Be) et Cédric Routier HaDePaS, Institut Catholique de Lille (Fr), Les chercheurs aux prises des règles communicationnelles des professionnels : enjeux de la collaboration au sein d’un SAMSAH.
  • Irina MoglanAgnès Alessandrin et Anne-Marie Houdebine, Faculté des Sciences humaines et sociales, Université Paris Descartes (Fr), De l’éthique participative: médiation dialogique entre SHS et consommateurs.

11h – 11h30 / Pause café

11h30 – 13h / Session 6. Des espaces publics européens pour la culture des sciences, hier et aujourd’hui

  • Fernando Clara, Department of Modern Languages, Literatures and Cultures, New University of Lisbon (Pt), ‘German Science’ in Portugal 1933-45: Actors, Institutions, Policies.
  • Monica Carvalho, Institut de Bioéthique, Université Catholique Portugaise (Pt), La construction des discours autour de l’engagement public dans la science: étude sur des projets de recherche européens en cours.
  • Valentina Pricopie, Institut de Sociologie, Académie Roumaine (Ro), Concepts et acteurs de la communication communautaire pour un espace public européen émergent.

13h – 14h / Pause déjeuner

14h – 15h30 / Sessions parallèles

Session 7.  Produire une culture scientifique et technique ? Nouveaux et anciens dispositifs

  • Michael Palmer, CIM, Université Paris 3 (Fr), Publics, citoyens ou acteurs ? Définitions, auto-définitions et positionnements.
  • Florence Riou, Centre François Viète d’Histoire des sciences et des techniques, Nantes (Fr), Le cinéma dans l’entre-deux-guerre : au coeur des enjeux d’une nouvelle culture scientifique.
  • Pascal Robert, Université Paul-Valéry, Montpellier (Fr), Les revues de micro-informatique sont-elles porteuses d’une « culture technique » de l’informatique ?

Session 8. Déplacement d’expertise : lieux et acteurs

  • Marc Bassoni, IRSIC, Ecole de Journalisme et de Communication, Marseille (Fr), Journalisme scientifique et public-expert contributeur. Une « nouvelle donne » dans les pratiques du journalisme spécialisé ?
  • Aurélie Tavernier, CEMTI, Université Paris 8 (Fr), Demain, tous experts ? Dispositifs et figures des savoirs légitimes sur une scène d’information participative.
  • Elsa Poupardin, LISEC, Université de Strasbourg (Fr), Vulgariser ses résultats et s’engager pour la Science ?

15h30 – 16h / Pause café

16h – 17h30 / Session 9. Disposer des publics ou engager les citoyens, quels possibles, quelles volontés ?

  • Boris Urbas, Laboratoire CIMEOS, Université de Bourgogne (Fr), Toucher ou ne pas toucher ? L’oeuvre d’art dans une exposition scientifique: le public et la médiation autour de « Vous avez dit radioprotection? » .
  • Marie Cambone, Laboratoire Culture et Communication, Université d’Avignon et des pays de Vaucluse (Fr), L’évaluation de la participation de jeunes citoyens à une exposition sur les pratiques numériques.
  • Daniel Schmitt, LISEC, Université de Strasbourg (Fr), Comment les enfants construisent leur expérience de visite dans un centre d’initiation aux sciences.

19h / Réception à l’Hôtel de Ville de Strasbourg

21h / Visite de Strasbourg en bateau-mouche

Samedi 15 octobre 2011 – Palais Universitaire

9h-10h30 / Débat. Les cultures des sciences en Europe: Impasses et perspectives

10h30 – 11h / Pause café

11h -12h30 / Table ronde ouverte au public. Politiques et recherches sur le nucléaire : Quels publics, quelles demandes, quelles participations ?

Lieu
  • Strasbourg (67000) (Allée du Général Rouvillois (Maison des Sciences de l’Homme Alsace (MISHA – Tram C, arrêt « Observatoire ») et Palais Universitaire (Tram C, arrêt « Gallia » – Place de l’Université))
Contact
  • Philippe Chavot
    courriel : cultures [point] sciences (at) free [point] fr 

    LISEC – 7 rue de l’Université – 67000 Strasbourg
  • Anne Masseran
    courriel : cultures [point] sciences (at) free [point] fr

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Parution – Le corps du chercheur. Une méthodologie immersive

 

Bernard Andrieu (dir.), Le corps du chercheur. Une méthodologie immersive, Presses universitaires de Nancy, 2011.


Ce livre établit que le corps du chercheur(euse) est à comprendre à la fois en 1er et en 3e personne sans pour autant prétendre réduire l’écart méthodologique entre les deux et plaide, en épistémologie du corps, pour une anthropologie engagée dans le monde des autres.

La stratégie immersive est ici décrite de manière théorique par le philosophe Bernard Andrieu et sur le terrain des pratiques corporelles par l’anthropologie sociale d’Eric Perera, Sylvain Rouanet et Éric de Léséleuc.

Les stratégies de visibilisation et de stigmatisation des acteurs et actrices, comme les décrivent par les sociologues Natacha Chetcuti et Maxime Cervulle démontrent comment les lesbiennes et les femmes sont également minorées du fait de leur appartenance ethnoraciale.

Le savant lui-même, dès l’interaction objet-sujet comme l’analyse l’historien des sciences Sébastien Poinat, écrit à travers sa corporéité. L’épistémologue des Staps Matthieu Quidu accomplit un pas supplémentaire en envisageant l’expérience corporelle vécue des scientifiques.

 

Première partie : stratégies d’immersion

Bernard ANDRIEU — Introduction

Bernard ANDRIEU — Mon corps, projecteur ou immerseur ?

Eric PERERA, Sylvain ROUANET, Eric DE LÉSÉLEUC — Comprendre par corps le phénomène étudié ? Stratégies d’immersion dans un groupe de body-builders

Deuxième partie : le corps du savant

Sébastien POINAT — Le corps du physicien et le savoir

Matthieu QUIDU — L’aventure du corps dans la philosophie des sciences au XXesiècle : trois thèses sur la valeur épistémologique de la corporéité du savant

Troisième partie : modes de subjectivation

Natacha CHETCUTI — La sexualité comme mode de subjectivation politisée du genre ?

Maxime CERVULLE — La couleur des épistémologies. Race, politique des savoirs et Critical White Studies


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Parution – Le Troisième sexe. Etre hermaphrodite aux XVIIe et XVIIIe siècles

 

 


Patrick Graille, Le Troisième sexe. Etre hermaphrodite aux XVIIe et XVIIIe siècles, Arkhe éditions, 2011, 215 p.

Du XVIIe au XVIIIe siècle, période où la répression judiciaire côtoie l’aube de libérations sexuelles, l’hermaphrodite est perçu à l’image de sa dualité corporelle.
Pour les uns, il incarne la neutralité, la perfection, voire un idéal ; pour les autres, il figure l’altérité, la violation des bonnes moeurs, l’équivoque dans l’excès. Disséqué, au sens d’analyser minutieusement, du latin dissecare, couper en deux, cet être incertain engendre de nouveaux rapports aux fables du passé, d’insolites utopies inspirées d’Ovide ou de la Bible, ainsi que des textes scientifiques, souvent normalisateurs et moralisateurs, derrière lesquels sévit une législation coercitive, source d’éclatants procès. Entre savoirs et fantasmes, son  » sexe paré d’ombre « , pour reprendre la formule d’Empédocle, offre ainsi le paradoxe d’affirmer et d’infirmer, de fissurer la raison de ces époques.

 

  • AFFABULATIONS
  • Salmacis et Hermaphrodite, ou la passion
  • Adam sans Eve, ou l’autosuffisance
  • Australiens et Mégamicres, ou la fantaisie
  • MEDICALISATIONS
  • La tranchante clarté
  • L’irréductible ambiguïté
  • Les oniriques possibilités
  • INQUISITIONS
  • L’histoire ancienne dévoilée
  • Les procès Marcis, d’Apremont Rafanel et Malavre
  • Anne-Jean-Baptiste Grandjean

Patrick Graille est enseignant aux universités de Vassar-Wesleyan (Paris) et historien des idées, ses recherches portent sur la marginalité et la monstruosité des corps, des esprits et des arts, de la Renaissance aux Lumières.

 

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Parution – Fabriquer la vie


Bernadette Bensaude-Vincent et Dorothée Benoit-Browayes, Fabriquer la vie, Paris, Editions du Seuil, 2011, 192 p.

Au slogan des nanotechnologies : « manipuler les atomes », répond maintenant un projet encore plus ambitieux : « fabriquer du vivant ».

Après que la biologie moléculaire a permis de déchiffrer le code génétique et d’analyser les programmes génétiques, on envisage désormais de les réécrire pour obtenir des organismes « à façon ». Le projet fait rêver et stimule l’imagination des pionniers de la biologie de synthèse. Ils promettent de transformer le charbon en méthane grâce à des bactéries reprogrammées, de ressusciter les mammouths et pourquoi pas les humains… Après les industries mécaniques et les industries chimiques, verrons-nous un nouvel âge industriel, celui des machines biologiques ?

Ces promesses sont-elles crédibles ? Et si tel est le cas, que dire des dangers de ces nouvelles technologies et comment en maîtriser les risques ? Cette biologie est-elle bien conforme à nos valeurs culturelles et éthiques et est-ce celle que nous souhaitons pour notre société ?

Bernadette Bensaude-Vincent est professeure de philosophie des sciences et des techniques à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’Institut universitaire de France et de l’Académie des technologies.

Dorothée Benoit-Browaeys est journaliste scientifique et déléguée générale de VivAgora, association pour l’engagement citoyen dans la gouvernance des technologies.


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Parution – Le corps du chercheur. Une méthodologie immersive


ANDRIEU Bernard (dir.), Le corps du chercheur. Une méthodologie immersive, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 2001, 178 p.

 

Ce livre établit que le corps du chercheur(euse) est à comprendre à la fois en 1er et en 3e personne sans pour autant prétendre réduire l’écart méthodologique entre les deux et plaide, en épistémologie du corps, pour une anthropologie engagée dans le monde des autres. La stratégie immersive est ici décrite de manière théorique par le philosophe Bernard Andrieu et sur le terrain des pratiques corporelles par l’anthropologie sociale d’Eric Perera, Sylvain Rouanet et Éric de Léséleuc. Les stratégies de visibilisation et de stigmatisation des acteurs et actrices, comme les décrivent par les sociologues Natacha Chetcuti et Maxime Cervulle démontrent comment les lesbiennes et les femmes sont également minorées du fait de leur appartenance ethnoraciale. Le savant lui-même, dès l’interaction objet-sujet comme l’analyse l’historien des sciences Sébastien Poinat, écrit à travers sa corporéité. L’épistémologue des Staps Matthieu Quidu accomplit un pas supplémentaire en envisageant l’expérience corporelle vécue des scientifiques.

 

Première partie : stratégies d’immersion

Bernard ANDRIEU — Introduction

Bernard ANDRIEU — Mon corps, projecteur ou immerseur ?

Eric PERERA, Sylvain ROUANET, Eric DE LÉSÉLEUC — Comprendre par corps le phénomène étudié ? Stratégies d’immersion dans un groupe de body-builders

Deuxième partie : le corps du savant

Sébastien POINAT — Le corps du physicien et le savoir

Matthieu QUIDU — L’aventure du corps dans la philosophie des sciences au XXe siècle : trois thèses sur la valeur épistémologique de la corporéité du savant

Troisième partie : modes de subjectivation

Natacha CHETCUTI — La sexualité comme mode de subjectivation politisée du genre ?

Maxime CERVULLE — La couleur des épistémologies. Race, politique des savoirs et Critical White Studies

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Parution – Astérion

 

Astérion, Vieillissement et prolongation de la vie, XVIe-XVIIIe siècles, n°8, 2011
Claire CRIGNON-DE OLIVEIRA et Dominique WEBER
Présentation
Bernard JOLY
Prolonger la vie : les attrayantes promesses des alchimistes
Dominique WEBER
La prolongation de la vie humaine selon Francis Bacon. Ou : quel Tithon voulons-nous être ?
Delphine KOLESNIK-ANTOINE
Peut-on s’exempter de vieillir ? L’apport cartésien
Claire CRIGNON-DE OLIVEIRA
Peut-on vieillir sans médecins ? La réponse des auteurs de régimes de santé ou « conseils pour vivre longtemps » aux XVIIe et XVIIIe siècles
Sarah CARVALLO
Stahl et les âges de la vie
Grégoire CHAMAYOU
Combien de temps nous reste-t-il à vivre ? La durée de la vie comme objet mathématique et comme enjeu politique au XVIIIe siècle

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