Appel à contribution – Animation et santé. Territoires, genre

Mardi 07 et mercredi 08 décembre 2010  |  Bordeaux france

Journée 1 : Territoires  – Journée 2 : Genre

En périphérie du système de santé français (dans ses composantes privées et publiques soutenues par les financements obligatoires et l’aide de l’Etat), le monde associatif et le secteur professionnel de l’animation représentent un secteur important, à la fois ancien et innovant, relativement peu exploré par les sciences sociales : bénévoles engagés dans des ligues contre le cancer, la défense des droits des minorités sexuelles, l’accompagnement des personnes en fin de vie ; professionnels associatifs ou territoriaux mettant en place des actions de prévention contre l’alcoolisme et les drogues, d’éducation à la sexualité, d’intégration des handicapés, de santé communautaire. Ces parcours de bénévoles et de professionnels se mêlent dans un monde aux valeurs fortes, dont l’efficacité sociale est reconnue dès qu’on atteint les limites de l’intervention du système public de santé.

Territoires : la première journée (en continuité des journées organisées par le laboratoire ADES-CNRS les 16 et 17 mars 2010 à l’ISPED-Université de Bordeaux 2[1]) consiste à interroger la santé à partir de sa dimension territoriale : comment s’articulent les initiatives des collectivités et des associations avec la proposition publique de santé sur les territoires issus des lois de décentralisation ? Quelle place prennent-elles dans les nouveaux projets globaux de développement durable, la politique de la ville, les contrats de cohésion sociale, les projets d’aménagement et d’urbanisme ? Qui sont les acteurs bénévoles et professionnels de ces transformations, que disent-ils de l’exclusion ou de la discrimination de certaines catégories de la population ?

Genre : la seconde journée (en continuité de la journée organisée par les laboratoires ADES-CNRS et CERTOP, le 8 avril 2010 à l’Université Toulouse Le Mirail[2]), explore la possibilité heuristique de la variable genre, considérée non comme une variable secondaire mais centrale des questions de santé : que peut-on dire des corrélations entre genre et santé dans le monde associatif et l’animation ? Que nous disent-elles de la féminisation des métiers du soin, de la hiérarchisation et de la division du travail sexué dans le champ de la santé ? Y a t-il une spécificité « genrée » de certains publics et de leur prise en charge (familles, personnes âgées dépendantes), dans l’exclusion d’autres ? (handicapées,  lgbt, hommes et femmes étranger.e.s, prostitué .e.s ?).

On pourra ainsi s’interroger sur les processus d’engagement et de professionnalisation du monde associatif et l’animation dans le champ de la santé et sur les rapports partenariaux ou conflictuels qui se jouent dans l’interface avec les institutions publiques de la santé, en particulier face au changement important que représente la territorialisation des politiques de santé depuis le milieu des années 1980.

Comité scientifique :

Bacou Magalie (Dte, sociologue, Certop Sagesse, Toulouse),
Besson Rachel (anthropologue, ADES),
Cherubini Bernard (Mcf HDR, anthropologue, ADES),
Jacques Béatrice (Mcf, sociologue, Bordeaux 2),
Kotobi Laurence (Mcf, anthropologue, ADES),
Ferrand-Bechmann Dan (PU, sociologue, Paris 8),
Gallibour Eric (sociologue, CEMEA Aquitaine, Laboratoire ROMA Grenoble),
Lapeyre Nathalie (Mcf, sociologue, Certop Sagesse, Toulouse),
Raibaud Yves (Mcf HDR, géographe, ADES),
Vedelago François (Mcf HC, sociologue, ADES).
Coordination :
Eric Gallibour,
Yves Raibaud
Dates : mardi 7 décembre et mercredi 8 décembre

Lieu : Bordeaux (à déterminer)

Appel à communication : Retour des propositions avant le 15 octobre à gallibs@yahoo.fr et y.raibaud@ades.cnrs.fr.- Textes :  30 000 signes avant le 1° décembre.

Organisateurs : ADES, CEMEA Aquitaine, Partenaires : AFS (RT35), Pôle SAGESSE du CERTOP-CNRS, Réseau MPG de Gironde.

Projet de publication : Revue Sociologie et santé.

[1] « Nouveaux métiers ou évolution de la pratique : Quelles perspectives pour la prévention, l’éducation pour la santé et la promotion de la santé ? », Colloque projet IReSP-INPES, Appel d’offres PREVENTION 2007, Bordeaux 16-17 mars 2010.

[2] « Des pratiques professionnelles sexuées en animation : Mixité/non-mixité dans les activités sportives et culturelles – Sexuation des rôles et féminisation du groupe professionnel », Séminaire interdisciplinaire Genre et Animation N° 1, Organisé par Pôle SAGESSE du CERTOP-CNRS, Université de Toulouse – Le Mirail, ADES-CNRS, Université de Bordeaux Michel de Montaigne,  Jeudi 8 avril 2010 – Université Toulouse Le Mirail

Tags: , ,

Appel à contribution – Contemporary Women’s Representations of Wounded Bodies and Minds Conference

Dans un article intitulé ‘Wound Culture: Trauma in the Pathological Public Sphere’, Mark Seltzer fait état d’une wound culture, qu’il définit comme “the public fascination with torn and opened bodies and torn and opened persons, a collective gathering around shock, trauma, and the wound”, donnant lieu à “the exhibition and witnessing, the endlessly reproducible display of wounded bodies and wounded minds in public”.
Le but de cette conférence est de susciter une réflexion autour des représentations contemporaines de corps et d’esprits blessés de femmes par des femmes dans la littérature et les films français et francophones (années 2000-2010), en particulier dans une perspective de genre et de race. Des auteures ou réalisatrices ayant produit des œuvres avant l’année 2000 pourront également être pris en compte pourvu qu’elles continuent de travailler sur ces problématiques depuis l’année 2000.
La notion de blessure – psychique ou physique – peut être considérée comme une expérience traumatique (avec des considérations telles que la compulsion de répétition par le sujet traumatisé), ou plus généralement comme ce qui dérange et perturbe profondément l’esprit et/ou le corps, à travers des intrusions et/ou exclusions. Ces représentations peuvent être, par exemple, des abus physiques ou mentaux, des viols, incestes, fausses-couches, avortements, maladies, difformités, handicaps, pertes (morts, disparitions, rejets). Les propositions ne devraient pas se limiter à ces domaines ; d’autres suggestions sont les bienvenues.
Représenter une blessure amène de nombreuses problématiques, comme des répétitions (compulsives), des possibilités de catharsis, des problématiques de production et de réception, l’absence de reconnaissance, la marginalité ou la transgression et la subversion de normes. Une approche interdisciplinaire est recherchée, s’appuyant sur des approches critiques et théoriques diverses (critique littéraire, études cinématographiques, études féminines, études de genre, trauma studies…).

Cette conférence bilingue (en français et en anglais) se tiendra sur deux jours en novembre 2011 à Reid Hall, le campus parisien de l’Université du Kent.

Les communications ne devront pas dépasser vingt minutes et pourront être faites en anglais ou en français.
La date limite pour les propositions est le 1er décembre 2010.

Les propositions (environ 300 mots) sont à envoyer aux organisatrices à l’adresse suivante :  wounded.bodies.minds.conference@gmail.com

Ana de Medeiros, School of European Culture and Languages, University of Kent (Grande-Bretagne)
Carine Fréville, Centre d’Etudes Féminines et d’Etudes de Genre, Université Paris VIII (France)

Tags: , ,

Parution – Se dire lesbienne. Vie de couple, sexualité, représentation de soi


Natacha Chetcuti, Se dire lesbienne. Vie de couple, sexualité, représentation de soi, Editions Payot, 2010.

Ce livre à la fois novateur, riche et subtil est le premier à s’attacher à l’intimité des lesbiennes en s’appuyant sur des récits de vie aussi bien hétérosexuels que lesbiens. Il décrit les trois  parcours qui mènent à la construction de soi comme lesbienne et s’intéresse au coming out,  nous apprenant notamment que la mise en couple est une manière privilégiée de se dire et de se révéler socialement lesbienne.
Les modalités de la rencontre et les manières d’être en couple forment donc le coeur de cet  ouvrage qui tire aussi son originalité de l’analyse des « scripts sexuels » des lesbiennes et qui  comporte un très utile petit glossaire du vocabulaire lesbien.  Si le plaisir et le désir ne se déclinent pas de la même façon chez les lesbiennes et chez les  hétérosexuelles, reste une norme commune à toutes les femmes, quelle que soit leur  orientation sexuelle, et que ce livre met enfin en valeur : la place donnée à l’autre.

Natacha Chetcuti, sociologue, docteur en anthropologie sociale (EHESS), chercheur à  l’INSERM dans l’équipe « Genre, santé sexuelle et reproductive », enseigne à l’École  normale sociale de Paris et à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Parution : 06 octobre 2010

PRÉFACE. Le lesbianisme, vu de la sexualité, par Michel Bozon

CHAPITRE PREMIER
« La lesbienne », ou l’invention d’une catégorie
« La lesbienne » : une construction historique
Butch-fem : une subversion des codes ?
La traversée du féminisme: sexe, genre et lesbianisme
Quelques questions de méthode: le principe de l’autonomination

CHAPITRE II
Lieux et rencontres
Quel terrain pour quel type de sociabilité ?
Convivialité, culture et politique
Des sociabilités homosexuelles
Territorialité et spatialité lesbiennes : des contre- espaces pour mieux se reconnaître

CHAPITRE III
Devenir lesbienne et représentation de soi
Le sentiment d’anormalité face à la contrainte hétérosexuelle
« De toute façon, moi, je n’étais pas une fille comme les autres »
« Je préfère les femmes »
« J’ai perdu du côté féminin en apparence »
« J’aime une certaine image de la féminité »
Se reconnaître lesbiennes ou les inclassables du genre
L’androgynie ou le genre indécidable

CHAPITRE IV
Des manières de se dire
Le couple comme mode de visibilité et d’énonciation du lesbianisme
Se dire par l’autonomination lesbienne
L’épreuve du déni
Les lesbiennes ne sont pas des femmes ?
La présomption d’hétérosexualité dans le milieu professionnel
Le couple comme mode de visibilité
Évaluation du contexte social et modes de nomination de soi

CHAPITRE V
Désir et modalités de couple
La fidélité sexuelle et affective: une exigence partagée
Le vécu du désir: une manière de confirmer l’existence du couple
Le couple n’est pas une certitude en soi
Conciliation de l’autonomie sexuelle et de la sécurité du lien
Le multipartenariat contractualisé : script récréatif et vie de couple
Critique du couple monogame : la polyfidélité comme modèle politique
La fidélité multiple : un idéal relationnel ?
De la monogamie sérielle au multipartenariat affectif : un modèle intériorisé ?
Se « pacser » : une légitimation du couple homosexuel ?

CHAPITRE VI
Les scénarios de la sexualité: normes et transgressions
L’accès à l’orgasme: un «must» du moment sexuel
Un script non ordonnancé par la pénétration coïtale
Prise d’autonomie avec le script hétérosexuel et pratiques pénétratives
La pénétration anale : tabou, acte contre nature ou trop intime ?
Les pratiques bucco-génitales : un acte sexuel en soi
Les objets sexuels : une utilisation circonstancielle
Des actes et des gestes: une manière de connaître l’autre avec soi
Masturbation et autoérotisme : des pratiques pauvres ?
L’usage des mots et le sens donné à la relation sexuelle
La relation idéale : au-delà de la simple génitalité
Des situations difficiles
Absence de soi ou de l’autre: inadéquation, limitation
Genre et script sexuel
Butch-fem : réalités ou mythes ?
Les pratiques sado-masochistes, entre répulsion et revendication
La norme sexuelle en question : représentation et désidentification de genre

CONCLUSION. De l’égalité à la dissolution du genre

Tags: , ,

Conférences – Laboratoire d’Ethique et la SFFEM

Dans le cadre des rencontres d’Hippocrate, le Laboratoire d’Ethique et la SFFEM ont le plaisir de vous inviter aux deux prochaines conférences sur les thèmes :

–         « Comprendre l’impact de la pensée des Droits de l’homme en médecine : la Convention d’Oviedo »

le  Lundi 18 Octobre 2010, à 18h, Salle du Conseil ( entresol), Faculté de Médecine Paris Descartes, 15 rue de l’Ecole de Médecine – Paris 6è (M° Odéon)

–         « La capacité d’altruisme du citoyen français »

le Mercredi 03 Novembre 2010 à 18 heures, Amphithéâtre Portier, Faculté de Médecine Paris Descartes, 15 Rue de l’école de médecine – Paris 6è (M° Odéon)

Merci de confirmer votre présence à l’adresse suivante : christian.herve@parisdescartes.fr

Tags:

Parution -L’identité genrée au coeur des transformations. Du corps sexué au corps genré

Grenier-Torres Chrystelle (dir.), L’identité genrée au coeur des transformations. Du corps sexué au corps genré, Paris, L’Harmattan, 2010.

Le fil directeur de cet ouvrage est l’étude des rapports de genre dans des sociétés du Nord et celles du Sud à la lumière des transformations sociales (politiques, économiques, culturelles) qui s’y déroulent et aux prises avec celles-ci. Une série de questions s’impose : comment les rapports de genre évoluent-ils dans les sociétés ?

Qu’entre-t-il en jeu dans ces évolutions ? Quelles sont les interactions significatives entre les facteurs induisant des changements en termes d’identité genrée ?

S’interroger sur la notion d’identité genrée aux prises avec des transformations quelle qu’en soit leur nature (politique, sociale, économique, culturelle) invite à analyser les processus à l’oeuvre qui participent à construire cette identité et qui sont eux-mêmes pris dans une dynamique de changement. Les transformations peuvent se jouer à différents niveaux physiques et sociaux : celui du corps, du statut, de l’identité sexuelle, des règles et des lois. Elles peuvent désigner des changements qui touchent les sociétés au niveau culturel, économique, social et politique. Elles se donnent à voir autant au niveau micro (l’individu) qu’au niveau macro (la société). Le corps sera ici la porte d’entrée privilégiée pour interroger ces bouleversements à l’oeuvre. Interface entre le collectif et l’individuel, le corps autant acteur que produit de ces changements est un puissant révélateur de ceux-ci. Il peut donner à voir les modalités de construction de l’identité genrée à travers ses nombreuses mobilisations comme celles de l’art, du travail, de la politique, de la sexualité, de la pratique de la médecine. Le corps est langage et marquage social (Detrez 2002 : 221) ; il peut à ce titre dans ses manifestations apparaître comme révélateur des enjeux de pouvoir sous-jacents à un bon nombre d’activités au sein des sociétés mais aussi révéler les modalités d’appropriation des corps selon des logiques sociales, politiques, culturelles et économiques.

Chrystelle Grenier-Torres est sociologue de l’Université Victor Ségalen, Bordeaux 2. Elle est actuellement chercheure associée au Shadyc et membre de l’association Genre en Action. Elle a séjourné en Côte d’Ivoire, à Abidjan et dans la région du Centre Nord, à Bouaké. Elle poursuit ses études sur les dynamiques sociales de changement, notamment sur le statut des femmes et le rapport de genre.

Sommaire

Avant-propos

Chrystelle Grenier-Torres

Introduction. L’identité genrée au coeur des transformations : du corps sexué au corps genré

Clélia Barbut

Artistes femmes des décennies 1960-70 : vers une pensée plastique des corps sexués et genrés ?

Nathanaël Wadbled

Identité et organisation du corps : les plaisirs troubles du sexe dans le dispositif de sexualité

Perier Léo

Identités et corps construits : Stratégies de passing chez les trans FtM

Cécile Estival

L’imagerie médicale ou l’illusion de la « déconstruction » du genre

Pauline Vessely

Quand la danse fige les normes genrées : Don Quichotte au Ballet national de Cuba

Miriam Adelman

Women who Ride : Constructing Identities and Corporalities in Equestrian Sports in Brazil

Marianne Afsar Soltani Azad

Les femmes des rizières : Corps de femmes et enjeux de pouvoirs

Isabelle Charpentier

Virginité des filles et rapports de genre dans quelques récits d’écrivaines marocaines francophones contemporaines : écrire pour « braver tous les tabous »

Hakima Mounir

Apprendre l’identité de genre par corps : les ambivalences du rapport entre corps et honneur dans l’éducation maghrébine

Chrystelle Grenier-Torres

Infécondité et rapports de genre. Expériences de femmes infécondes vivant à Bouaké : entre contraintes et subjectivation (Côte d’Ivoire)

Aurélie Latourès

Émergence des « mutilations génitales féminines » dans le champ  politique en Afrique subsaharienne : une lutte inachevée pour les droits de femmes et l’égalité

Frédéric Bourdier

The Imbalanced Making of Manhood and Womanhood in the Fight against the Aids Epidemic in the Northern Part of Brazil

Lucia Direnberger

Regards de la jeunesse téhéranaise. Perception et engagement des corps : une perspective de terrain

Mathilde Lainé

La différence sexuelle et sa mise en abîme dans l’entre-deux du deuil : figures rituelles féminines et construction du genre chez les Nawdba (Togo)

Françoise Delcroix

L’ombre des ancêtres : de la maladie du bilo à la cérémonie du bilondraza en pays sakalava du Menabe à Madagascar

Tags: , , ,

Séminaire – La biologie du sexe

Le séminaire de l’ANR Biosex se tiendra cette année de façon hebdomadaire le mardi de 14h à 17h, à l’Université de Nanterre, Bâtiment L, au 4e étage (salle L 421).
Première séance : mardi 5 octobre 2010.
Une grande partie du séminaire sera consacrée à la discussion d’articles portant sur l’histoire et la philosophie du sexe comme objet biologique.

Descriptif : La biologie du sexe

Qu’est-ce que le sexe, pris comme objet spécifique des sciences biologiques ? Nous prendrons pour objet les différents concepts proposés pour rendre compte de l’existence du sexe comme mode de reproduction (par opposition au clonage) et du dimorphisme sexuel (la différence d’apparence entre les deux sexes), mais aussi l’existence de deux sexes dans la nature.
Les biologistes considèrent souvent la reproduction sexuée comme une évidence. En effet, le brassage génétique que permet le sexe (méiose et fécondation) semble produire diversité et évolution, par contraste avec d’autres modes de reproduction (mitose, clonage). Dans ce cadre, l’existence d’espèces ayant opté pour la parthénogenèse (littéralement : reproduction des vierges, c’est-à-dire reproduction des femelles sans fécondation) a longtemps été perçue comme une anomalie contre quoi le choix d’un mode de reproduction sexué serait requis pour le bien de l’espèce. Or, la querelle théorique sur les niveaux de sélection est venue ébranler cette interprétation en rendant impossible de parler du « bien de l’espèce ». Si l’on abandonne le point de vue du groupe pour celui de l’individu et de la propagation de ses gènes, la parthénogenèse devient le choix le plus sensé et c’est l’existence du sexe qui devient problématique. Le choix du sexe par une femelle devient une sorte de sacrifice altruiste dont il faut rendre compte : pourquoi accepter de ne pas reproduire l’intégralité de ses gènes et consentir à l’intervention de mâles ? Qu’est-ce qu’un mâle, du point de vue reproductif, sinon un parasite qui utilise le corps de la femelle pour reproduire ses gènes ? Depuis le rejet de la sélection de groupe et la disqualification de tous les niveaux de sélection au dessus de l’individu, les évolutionnistes ont les plus grandes difficultés à répondre à la question de l’origine du sexe.
Quant à la question du dimorphisme sexuel, Darwin proposa le concept de sélection sexuelle pour expliquer l’existence de caractères qui ne semblaient pas réductibles à l’action de la sélection naturelle (en particulier ornements et armements chez les mâles). Après une éclipse d’un siècle environ, l’étude du processus de sélection sexuelle a connu à la fin des années soixante-dix un fort regain, et figure aujourd’hui au premier rang des recherches conduites en écologie comportementale. Les critiques féministes ont largement contribué à élargir le champ de cette science en prenant en compte non seulement la coopération harmonieuse entre les sexes, mais aussi la « guerre des sexes », notamment la contrainte sexuelle exercée par les mâles. La question du choix du mâle par la femelle (sélection intersexuelle), a été réélaborée grâce à de nouveaux modèles (processus d’emballement, principe du handicap, exploitation sensorielle).

Tags: , ,

Colloque – Douleur et empathie


1er colloque international  des jeunes chercheurs de  l’Université de Picardie Jules Verne
7 et 8 octobre 2010
Amphithéâtre Beccaria – Pôle cathédrale
10 placette Lafleur – Amiens
Entrée libre, sur inscription

Bien avant les écrits de Robert Vischer ou de Theodor Lipps, l’empathie, cette capacité à partager et comprendre les émotions ressenties par autrui, retint l’attention de penseurs issus d’horizons disciplinaires très différents. Au XVIIIe siècle, elle avait essentiellement trait aux théories esthétiques ou à la philosophie morale. Ensuite, les travaux sur l’empathie s’étendirent progressivement à de très nombreuses branches des « humanités » au sens large. Cet intérêt de plus en plus vif s’explique par la mise en évidence de son rôle crucial dans le cadre des interactions sociales, spécialement thérapeutiques. Aujourd’hui, l’empathie fait l’objet de nouvelles recherches, principalement dans le domaine des neurosciences sociales et affectives. Il s’agit à l’heure actuelle d’identifier les mécanismes cérébraux permettant à un individu de ressentir les émo-
tions d’autrui, notamment sa douleur. Or il s’avère que les découvertes récentes sur le fonctionnement du cerveau (et les fameux « neurones miroirs ») ont elles-mêmes une incidence sur toutes les recherches portant sur l’origine de la sociabilité, du droit, de la morale, voire de la théologie.
Ces approches multiples se révèlent donc complémentaires ; l’empathie ne saurait désormais être envisagée sans ce croisement des points de vue apportés par les neurosciences, la philosophie, la sociologie, l’éthologie, la psychologie ou la médecine. C’est cet esprit pluridisciplinaire qui anime les organisateurs du Ier Colloque International des Jeunes Chercheurs de l’Université Picardie Jules-Verne.
A cette occasion, la nature même du processus empathique, son importance dans la prise en charge thérapeutique ou encore sa place en éthique, pourront être discutées et mises en relation. Comment pouvons-nous partager la souffrance de l’autre, même si nous ne l’avons jamais éprouvée ? Existe-t-il une forme d’empathie animale ? Quelle est l’implication de l’empathie dans certaines pathologies affectant les relations sociales ? Voilà quelques-uns des nombreux sujets que ce colloque permettra d’aborder.

Télécharger le programme (pdf)

Télécharger l’affiche (pdf)

Tags: , , , , ,



Parution – La Figure du patient au XVIIIe siècle

Rieder Philip, La Figure du patient au XVIIIe siècle, Droz, Bibliothèque des Lumières, 2010, 592 p.

Au XVIIIe siècle, le patient est une figure active sur le marché thérapeutique. Inscrit dans une culture médicale locale, à l’écoute de soignants de tous bords, le patient complète ses connaissances médicales en société ou par la lecture d’ouvrages spécialisés. Ce savoir lui confère une compréhension de son propre corps et l’aide à prendre des décisions médicales pour lui-même et pour ses proches. L’exploration du monde du patient révèle ainsi un aspect méconnu de l’identité individuelle au seuil du monde contemporain et permet d’aborder des questions peu développées dans la littérature historique: Comment la mauvaise santé était-elle vécue ? Quelles étaient les conséquences sociales de la maladie ? Comment comprenait-on la santé et la maladie avant la bio-médecine ?

Pour commander l’ouvrage : site de la librairie Droz

Tags:


Post-doctoral fellowship – Self-Consciousness and Bodily Inter-Subjectivity


Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée, CREA, Paris.

UMR 7656. CNRS/Ecole Polytechnique.

http://www.crea.polytechnique.fr/LeCREA/

Dates

Start: January 1st 2011.

End: December 31st 2011.

One-year contract with the possibility of a two-year extension.

Principal investigator

Dorothée Legrand.

Project description

Self-consciousness has classically been conceptualized as originating either from “solipsistic mirrors” (e.g. recognizing myself in the image of my body reflected in physical mirrors and attributing to myself mental states experienced through introspection) or from “social mirrors” (e.g. seeing myself in others’ eyes and understanding myself according to others’ reaction to my behavior). Is self-consciousness subjectively or inter-subjectively constituted? Most answers currently given to this question are partial, favoring hierarchical models where either oneself or others are prioritized. The present project aims at proposing alternatives to such views, by considering self-consciousness as both at once subjective and inter-subjective. In particular, the project focuses on bodily self-consciousness and intends to develop a conceptual characterization of the inter-subjective structure of embodiment. This conceptual work is expected to be actively integrated to experimental and clinical work.

The post-doctoral fellowship is part of a 3 year research grant from the Volkswagen Foundation, European Platform for Life Sciences, Mind Sciences and Humanities, involving collaboration between Dr Dorothée Legrand (Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée (CREA), CNRS, Paris), Md Mathias Gorog (Hôpital Ste Anne, Paris), Dr Manos Tsakiris (Department of Psychology, Royal Holloway University of London) and Dr Simone Schütz-Bosbach (Max Planck Institute for Human Cognitive ad Brain Sciences, Leipzig). The post-doctoral fellow is expected to participate to and highly benefit from the interdisciplinary expertise and activities of this group.

Requirement

PhD obtained by December 31st 2010.

Proficiency in French or English.

Candidate’s Expertise

Philosophy.

Appreciated Skills

Knowledge in psychology, cognitive sciences, social sciences and/or psychoanalytic theories.

Fluency in French and English.

Profile

The candidate is expected to be an independent researcher (shaping and conducting her/his own sets of projects), able to work collaboratively (actively participating to the effort of the aforementioned research group).

Funding details

The post-doctoral fellow will be employed by the CNRS.

Salary: 2500€ before tax (may be reevaluated depending on the professional experience of the candidate).

Application

The application consists of the following documents written in English:

Research proposal (2000 words max).

Summary of academic experience and achievements (2000 words max).

Summary of the PhD (one page max).

One published or submitted publication or one chapter from the PhD.

C.V.

Publication list.

One .pdf file including all these documents must be sent as attachment to an email to

Dorothée Legrand: dorothee.legrand@polytechnique.edu.

Closing date

October 4th 2010.

Further Information

Dorothée Legrand : dorothee.legrand@polytechnique.edu

Tags:

Journées interuniversitaires – Ethique, Philosophie, Psychanalyse : la question des normes

Organisées par le CERSES/CNRS/Université Paris Descartes, Philosophies contemporaines, Université Panthéon-Sorbonne, et le CRPMS/Université Denis Diderot

Dates : 3 et 4 décembre 2010

Lieu :  le 3 décembre 2010 amphithéâtre Maurice Lamy, à Necker et le 4 décembre 2010, à la Sorbonne (salle à préciser)

Ouverture de la journée par Catherine Larrère, Edwige Rude-Antoine et Alain Vannier

I . Les normes, entre nature et pratiques sociales

Présidente de séance : Marie Gaille, (CERSES/CNRS/Université Paris Descartes)

Intervenants :

Isabelle Pariente-Butterlin, (Université Aix-Marseille I, CEPERC, CERSES)

« La normativité, entre naturel et artificiel »

Alain Anquetil, (ESSCA, CERSES)

« Normes éthiques et engagement »

Philippe Descamps, (CERSES/CNRS/Université Paris Descartes)

« De quelques aspects inédits de la production en éthique : le  cas de l la réflexion bioéthique »

Catherine Larrère, (Philosophies contemporaines, Université Panthéon-Sorbonne)

« La biodiversité comme norme »

Discutants :

Fethi Benslama, (CRPMS/Université Denis Diderot)

Bernard Golse, CRPMS/Université Denis Diderot

II. Le corps entre médecine scientifique et remaniements sociaux

Présidente de séance : Michela Marzano, (CERSES/CNRS/Université Paris Descartes)

Intervenants :

Laurie Laufer, (CRPMS/Université Denis Diderot)

« Quoi l’éternité ? », Réanimer la mort.

Isabelle Queval, (CERSES/CNRS/Université Paris Descartes)

« Normes du « naturel » et de la « surnature » : questions sur le corps entraîné, dopé, augmenté »

Valérie Gateau, (CERSES/CNRS/Université Paris Descartes)

« La rémunération du don d’organe et la mise en cause des normes sociales »

Adrian Vodovosoff, (CRPMS/Université Denis Diderot)

« Questions éthiques soulevées par la prise en charge des tentatives de suicide »

Discutants :

Vanessa Nurock, (Université Montpellier III, Philosophies contemporaines)

Pierre-Yves Quiviger, (Philosophies contemporaines, Université Panthéon-Sorbonne)

III. Economie, écologie et bien-être

Président de séance :

Alain Vanier (CRPMS/Université Denis Diderot)

Intervenants :

Rémy Beau, (Philosophies contemporaines, Université Panthéon-Sorbonne)

Titre de l’intervention à préciser

Manola Antonioli, Collège international de Philosophie

« D’une écologie restreinte à une écologie élargie »

Pierre-Antoine Chardel, (Institut Télécom, CERSES)

L’économie des affects dans la culture consumériste. Eléments d’écologie sociale »

Speranta Dumitru, (Université Paris Descartes, CERSES)

« La perte de bien-être. Migrations et justice »

Discutants :

Catherine Larrère, (Philosophies contemporaines, Université Panthéon-Sorbonne)

Marc Fleurbaey, (CERSES/CNRS/Université Paris Descartes)

IV. Ethique, Philosophie, Psychanalyse

Présidente de séance :

Edwige Rude-Antoine, (CERSES/CNRS/Université Paris Descartes)

Intervenants :

Guy-Félix Duportail, (Philosophies contemporaines, Université Panthéon-Sorbonne)

« Les limites de la normalisation ». Réflexion sur l’incorporation des normes.

Frédéric Pellion, (CRPMS/Université Denis Diderot)

« Le consentement, impossible ? »

Bernard Pachaud, (CRPMS/Université Denis Diderot)

« Ethique du care et conception des soins. Quelques remarques en psychiatrie »

Rémy Potier, (CRPMS/Université Denis Diderot)

L’imagerie médicale à la croisée des regard

Discutants :

Gérard Rabinovitch, (CERSES/CNRS/Université Paris Descartes)

Michele cammelli, (CERSES/CNRS/Université Paris Descartes)

Conclusion

Simone Bateman, (CERSES/CNRS/Université Paris Descartes)

François Villa, (CRPMS/Université Denis Diderot)

Sandra Laugier, (Philosophies contemporaines, Université Panthéon-Sorbonne)

Tags: ,

« Older entries § Newer entries »