Anthropologie

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Appel à contribution – Le corps empoisonné. Pratiques, savoirs, imaginaire de l’Antiquité à nos jours


Poitiers, les 3, 4 et 5 octobre 2012.

Colloque organisé par le CESCM (UMR 6223), le CRHIAM (Gerhico-Cerhilim) (EA 4270), HeRMA (EA 3811) et la MSHS, avec le soutien du Conseil scientifique de l’Université de Poitiers.

De l’Antiquité à nos jours, le corps empoisonné a toujours été enveloppé de mystères qui plongent, plus encore que les autres actes criminels et accidentels, l’historien, l’enquêteur, le médecin, parfois même la victime et ses proches, les contemporains comme les observateurs postérieurs dans une perplexité peu commune. Le poison est par essence une arme de la discrétion pour qui veut se défaire d’un ennemi ou d’un concurrent dans la sphère publique comme privée ; ses effets à retardement et ambigus dans leurs manifestations (fatigue, douleurs, symptômes qui renvoient autant à la maladie qu’à l’acte criminel) jouent aussi en faveur de qui veut éveiller les soupçons sur un entourage dont il craint la malveillance et sur lequel il veut attirer l’attention. En effet, l’imaginaire du poison renvoie immanquablement à la ruse, à la lâcheté, au complot et à la trahison, mais aussi au faible : arme de l’ombre elle vient à bout de celui qu’on ne peut atteindre et terrasser directement parce que son statut le protège, sa puissance effraie, parce qu’il est si proche que le risque d’être démasqué est trop grand.

Première séance – Soupçons et certitudes

Le poison crée le doute et le doute autorise la supposition pour expliquer les états de malaise, des disparitions suspectes, des mortalités inattendues et exceptionnelles, des stigmates spectaculaires. Bien entendu, les outils du scientifique, la connaissance ancestrale des fabrications et des capacités vénéneuses de nombreuses plantes et autres substances, les capacités médicales à identifier les effets secondaires de l’empoisonnement depuis la plus haute Antiquité ont permis souvent de passer du soupçon de l’empoisonnement à la certitude de faits prouvés après qu’ils aient été dénoncés, confortés par des témoignages et mis au jour dans le cadre d’enquêtes. Cependant, ce processus total n’est pas toujours réalisable et il ne conduit pas toujours à une réponse claire : la pratique d’autopsies invasives, inconnues en occident avant les derniers siècles du Moyen Âge, et les aveux obtenus dans le cadre d’investigations sont souvent les seuls moyens d’aboutir à la certitude sans faille. Les sources relatant des cas d’empoisonnements (historiographiques, littéraires, judiciaires), les accusations et les craintes d’avoir été empoisonné qui émaillent les correspondances, les rumeurs qui traversent les récits (biographies, histoires, chroniques), pour ne citer que quelques exemples, ne reflètent souvent que la crainte que le poison suscite dans une opinion, un groupe identitaire, une société ou un temps. Les accusations d’empoisonnement, comme le fantasme du poison qui fait naître des soupçons envers certaines catégories de personnes, qui conduit à une prudence déraisonnée et à voir sa trace partout sont aussi dignes d’intérêt pour le chercheur en sciences humaines et sociales que les empoisonnements avérés.

Il s’agit donc non pas de démêler le vrai du faux pour dénoncer quelques légendes d’empoisonnements, mais bien d’attirer l’attention sur les raisons inscrites dans les corps qui font naître de façon spécifique et à une période donnée les soupçons d’empoisonnement, à comprendre les ressorts qui les sous-tendent et à saisir les mécanismes qui conduisent de l’hypothèse à la certitude de l’action du venin.

Deuxième séance – Les lieux et les moments

Près du lit, à proximité de la cuisine, à côté du salon, voire dans le cabinet du médecin, les lieux où du poison est versé ou bien des substances toxiques avalées, donnent le sentiment d’être des plus variés. Malgré tout, ils semblent appartenir, dans la majorité des cas, à l’espace intime. Certes empoisonneurs et empoisonneuses peuvent choisir des espaces publics comme des auberges ou des cabarets, des lieux plus retirés comme les couloirs d’un palais, mais le plus souvent se sont bien des antichambres, des salles à manger, voir la chambre de celui qui est tombé subitement malade. Les lieux ce sont donc les espaces où les substances délétères et funestes sont préparées, achetées, échangées. Ce sont aussi les endroits où les victimes agonisent et trouvent la mort. Ce sont encore les espaces où les cadavres sont examinés, parfois longuement, d’autres fois furtivement.

Pour comprendre l’histoire des empoisonnements, il convient de s’intéresser précisément au passage à l’acte. En effet, si certains crimes peuvent être spontanés, s’inscrire dans l’instant, il n’en est pas de même de l’empoisonnement qui, dans l’imaginaire collectif et dans les pratiques, relève de la préméditation. Les intoxications criminelles nécessitent de choisir un moment particulier, de détourner l’attention et souvent requiert la réitération du geste. Juste avant les repas, au lever, ou bien juste avant de s’endormir semblent constituer des instants privilégiés. Pour s’en assurer, il importera de croiser les sources et d’examiner le phénomène dans la longue durée.

Troisième séance. Les gestes, les objets et les substances

Verser avec régularité de l’arsenic dans la tisane du soir, vider le contenu mortifère d’une bague dans un met raffiné, dissimuler de la mort-aux-rats dans le poulet du dimanche, les gestes, les objets et les substances caractérisent immanquablement celui ou celle qui commet le forfait. Arsenic ou venin, strychnine ou champignons, cocktail médicamenteux ou cigüe, les matières qui vont entrainer la mort ne sont pas indifférentes car cela va déterminer leur action sur le corps. Commune et recherchée, provoquant une mort foudroyante ou alors dans d’innommables souffrances : du choix de la substance dépend l’acte.

C’est le geste qui détermine l’action et celui-ci n’a rien d’anodin. Car une gradation existe entre l’injection par piqure d’une dose mortelle par un malfrat qui élimine un complice et une ration versée quotidiennement dans les mets préparés par une ménagère consciencieuse pour occire son mari. Absorbé dans un plat ou noyé dans une boisson, dissimule dans le chaton une bague ou ingurgité sous forme de médication ou encore apposé dans un vêtement, les gestes qui déterminent l’intention sont autant d’indices de la proximité avec le corps de celui qu’on souhaite supprimer, de sa familiarité aussi. Mais assurément les gestes, les objets comme les substances vont atteindre l’intégrité corporelle avec plus ou moins de sauvagerie et de cruauté ; ils déterminent aussi le genre, le sexe, le statut social et économique mais aussi motivent l’intention comme la préméditation.

Quatrième séance- Les ressorts et les effets

Saisir et comprendre le crime d’empoisonnement impose de restituer les mentalités et l’atmosphère d’une époque. Il s’agit de s’interroger sur ce qui rend possible le crime, de suivre les logiques du geste, de se demander pourquoi des hommes et des femmes décident de se débarrasser d’un mari, d’une maîtresse, d’un rival, d’un supérieur, d’un « gêneur » en usant d’une arme considérée pendant longtemps comme indécelable. Certains crimes d’empoisonnement ont presque été aussitôt oubliés, d’autres sont passés à la postérité et ont bénéficié d’un effet mémoriel certain.

Des crimes de ce type ont donné lieu à une importante production discursive, mais aussi à des savoirs neufs. Légendes, poèmes, complaintes, romans, dramatiques, films lui ont donné une dimension nouvelle. Toutefois, ils ont aussi suscité des peurs et des paniques. Des hommes et des femmes du passé ont ainsi été saisi d’effroi à l’idée de périr en ayant ingurgité une « substance maléfique », pour autant le début du XIXe siècle voit naître une science nouvelle : la « toxicologie ». Dorénavant les batailles d’experts prennent un relief singulier tandis que la peur des « poisons invisibles » reste importante. Le corps est tantôt « âcre, chaud, brulant », tantôt « insensible et immobile ».

Colloque organisé par le CESCM (UMR 6223), le CRHIAM (Gerhico-Cerhilim) (EA 4270), HeRMA (EA 3811) et la MSHS, avec le soutien du Conseil scientifique de l’Université de Poitiers.

● Les propositions de communications (entre 1500 et 3000 signes) sont à envoyer avant le 7 octobre 2011 simultanément aux trois organisateurs dont les courriels suivent :

– lydie.bodiou@wanadoo.fr

– chauvaud.frederic@wanadoo.fr

– myriam.soria@univ-poitiers.fr

● Les organisateurs vous préciseront le 7 novembre 2011 les communications retenues.

● Les frais d’inscription sont de 100 euros (à établir à l’ordre de l’agent comptable de l’Université de Poitiers)

● L’organisation du colloque prend en charge les nuitées, les transports (à l’intérieur de l’espace franco-français) et les repas.

● Les actes du colloque seront publiés sous la forme d’un véritable livre aux éditions Garnier.

 

 

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Parution – Les corps dans le taoïsme ancien


Romain Graziani, Les corps dans le taoïsme ancien, Paris, Les Belles-Lettres, 2011, 360 p.

Les textes du taoïsme ancien ne dissertent pas dans l’abstrait du corps humain. Sous la forme de fictions et de fables, ils mettent en scène ses usages possibles, ses ressorts et ses ressources : un ancien condamné, amputé d’un pied pour ses crimes, rudoie le Premier ministre au sortir de leur cours de méditation, et lui en remontrer sur la notion de vertu. Un ermite malicieux rembarre un aspirant à la sagesse, en se piquant de refuser les « gueules cassées » produite en série par l’éducation confucéenne. Le maussade et concupiscent seigneur de Wei retrouve soudain le sourire à l’écoute des propos d’un reclus des montagnes, venu l’entretenir de chiens et de chevaux galopant librement « dans les steppes du non-être ». Les prouesses de l’archer Lié-tseu sont réduites à rien par Comte Obscur, qui lui enseigne « le tir du non-archer ».  On voit défiler dans les premiers écrits taoïstes, le Tchouang-tseu et le Lié-tseu, les figures les plus admirées et les plus détestées de la société chinoise, du gentleman plein de prestance, rompu aux civilités d’apparat, jusqu’au paria hideux et querelleur. Comment l’éthos taoïste parvient-il à discourir du sage en se dispensant de notions morales, en pensant la sagesse comme un régime de puissance, en l’associant à l’ampleur de l’espace, au travail de l’imagination, à l’œuvre du Ciel? Par une apparence de paradoxe, ce sont les corps infirmes, les créatures informes, les êtres les plus infâmes qui jouissent d’une affinité de fond avec le Tao, le Principe qui régit le cours des êtres et des choses.

Introduction

Convention de lecture

Chapitre 1 : Corps olympique, corps taoïste
L’apathie toute puissante du coq de combat
L’athlète ès insectes
Le despotisme occidental
L’archer sur la falaise
Nageur de piscine, nageur de cataractes
La fabrication industrielle des athlètes

Chapitre 2 : La complétude des amputés. Réflexions sur la loi, le rite et les parias en Chine ancienne
Quand les amputés empiètent
La protection vigilante de l’intégrité physique
L’exploitation politique de la valeur d’intégrité du corps
La mise à parité des corps dans le Tchouang-tseu
L’entorse au rituel de l’unipède
Dramatis personae
Au fond du conflit
Nouvelle scène de la vie des châtiés : Mont-Paisible Sans-orteils morigène Confucius
L’amputé de la face tenant tête à l’ermite
Conclusion : Mutation et Mutilation

Chapitre 3 : Persuasion à la pointe de l’épée : l’imagination thérapeutique en action
La trame du drame
Personnages en présence
La rêverie exaltante sur l’arme absolue
L’épée du seigneur et la puissance moralisée
Et le roi tomba des nues : de la séduction à la réduction
Le final tragi-comique
Un essai d’interprétation. Défense et illustration de la ruse
Le rôle thérapeutique de l’imagination
Deux modèles concurrents de persuasion
Conclusion
En guise de colophon

Chapitre 4 : Deux ermites en miroir ou la poétique au service du politique
De l’audience à l’écoute
Parade de chiens et de chevaux
Les vertus curatives de l’imagination
Le cogito imaginant
L’allégorie de l’exilé
Quatre leçons de ténèbres
Chasse aux démons, ruses poétiques
Apostille sur l’art des images et le storytelling.

Chapitre 5 : Chaos ou Cosmos
L’envol de la fiction
L’éloge de la libre échappée et son ressort éthique
Les vertus thérapeutiques de l’espace
L’orthodoxie confucéenne et les lettrés rebelles. Réflexions sur la descendance du Tchouang-tseu au cours de l’antiquité tardive

Épilogue
Annexe. Portrait de Confucius en taoïste
Bibliographie des œuvres en langues occidentales
Bibliographie des œuvres en langue chinoise, ancienne et moderne
Glossaire des termes et des noms mentionnés
Résumé des cinq chapitres et de l’annexe

Index des notions
Index des principales histoires du Tchouang-tseu et du Liè-tseu traduites et commentées
Index des principaux auteurs et personnages cités

 

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Parution – Le corps du chercheur. Une méthodologie immersive

 

Bernard Andrieu (dir.), Le corps du chercheur. Une méthodologie immersive, Presses universitaires de Nancy, 2011.


Ce livre établit que le corps du chercheur(euse) est à comprendre à la fois en 1er et en 3e personne sans pour autant prétendre réduire l’écart méthodologique entre les deux et plaide, en épistémologie du corps, pour une anthropologie engagée dans le monde des autres.

La stratégie immersive est ici décrite de manière théorique par le philosophe Bernard Andrieu et sur le terrain des pratiques corporelles par l’anthropologie sociale d’Eric Perera, Sylvain Rouanet et Éric de Léséleuc.

Les stratégies de visibilisation et de stigmatisation des acteurs et actrices, comme les décrivent par les sociologues Natacha Chetcuti et Maxime Cervulle démontrent comment les lesbiennes et les femmes sont également minorées du fait de leur appartenance ethnoraciale.

Le savant lui-même, dès l’interaction objet-sujet comme l’analyse l’historien des sciences Sébastien Poinat, écrit à travers sa corporéité. L’épistémologue des Staps Matthieu Quidu accomplit un pas supplémentaire en envisageant l’expérience corporelle vécue des scientifiques.

 

Première partie : stratégies d’immersion

Bernard ANDRIEU — Introduction

Bernard ANDRIEU — Mon corps, projecteur ou immerseur ?

Eric PERERA, Sylvain ROUANET, Eric DE LÉSÉLEUC — Comprendre par corps le phénomène étudié ? Stratégies d’immersion dans un groupe de body-builders

Deuxième partie : le corps du savant

Sébastien POINAT — Le corps du physicien et le savoir

Matthieu QUIDU — L’aventure du corps dans la philosophie des sciences au XXesiècle : trois thèses sur la valeur épistémologique de la corporéité du savant

Troisième partie : modes de subjectivation

Natacha CHETCUTI — La sexualité comme mode de subjectivation politisée du genre ?

Maxime CERVULLE — La couleur des épistémologies. Race, politique des savoirs et Critical White Studies


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Parution – Le Troisième sexe. Etre hermaphrodite aux XVIIe et XVIIIe siècles

 

 


Patrick Graille, Le Troisième sexe. Etre hermaphrodite aux XVIIe et XVIIIe siècles, Arkhe éditions, 2011, 215 p.

Du XVIIe au XVIIIe siècle, période où la répression judiciaire côtoie l’aube de libérations sexuelles, l’hermaphrodite est perçu à l’image de sa dualité corporelle.
Pour les uns, il incarne la neutralité, la perfection, voire un idéal ; pour les autres, il figure l’altérité, la violation des bonnes moeurs, l’équivoque dans l’excès. Disséqué, au sens d’analyser minutieusement, du latin dissecare, couper en deux, cet être incertain engendre de nouveaux rapports aux fables du passé, d’insolites utopies inspirées d’Ovide ou de la Bible, ainsi que des textes scientifiques, souvent normalisateurs et moralisateurs, derrière lesquels sévit une législation coercitive, source d’éclatants procès. Entre savoirs et fantasmes, son  » sexe paré d’ombre « , pour reprendre la formule d’Empédocle, offre ainsi le paradoxe d’affirmer et d’infirmer, de fissurer la raison de ces époques.

 

  • AFFABULATIONS
  • Salmacis et Hermaphrodite, ou la passion
  • Adam sans Eve, ou l’autosuffisance
  • Australiens et Mégamicres, ou la fantaisie
  • MEDICALISATIONS
  • La tranchante clarté
  • L’irréductible ambiguïté
  • Les oniriques possibilités
  • INQUISITIONS
  • L’histoire ancienne dévoilée
  • Les procès Marcis, d’Apremont Rafanel et Malavre
  • Anne-Jean-Baptiste Grandjean

Patrick Graille est enseignant aux universités de Vassar-Wesleyan (Paris) et historien des idées, ses recherches portent sur la marginalité et la monstruosité des corps, des esprits et des arts, de la Renaissance aux Lumières.

 

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Parution – Fabriquer la vie


Bernadette Bensaude-Vincent et Dorothée Benoit-Browayes, Fabriquer la vie, Paris, Editions du Seuil, 2011, 192 p.

Au slogan des nanotechnologies : « manipuler les atomes », répond maintenant un projet encore plus ambitieux : « fabriquer du vivant ».

Après que la biologie moléculaire a permis de déchiffrer le code génétique et d’analyser les programmes génétiques, on envisage désormais de les réécrire pour obtenir des organismes « à façon ». Le projet fait rêver et stimule l’imagination des pionniers de la biologie de synthèse. Ils promettent de transformer le charbon en méthane grâce à des bactéries reprogrammées, de ressusciter les mammouths et pourquoi pas les humains… Après les industries mécaniques et les industries chimiques, verrons-nous un nouvel âge industriel, celui des machines biologiques ?

Ces promesses sont-elles crédibles ? Et si tel est le cas, que dire des dangers de ces nouvelles technologies et comment en maîtriser les risques ? Cette biologie est-elle bien conforme à nos valeurs culturelles et éthiques et est-ce celle que nous souhaitons pour notre société ?

Bernadette Bensaude-Vincent est professeure de philosophie des sciences et des techniques à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’Institut universitaire de France et de l’Académie des technologies.

Dorothée Benoit-Browaeys est journaliste scientifique et déléguée générale de VivAgora, association pour l’engagement citoyen dans la gouvernance des technologies.


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Parution – Le corps du chercheur. Une méthodologie immersive


ANDRIEU Bernard (dir.), Le corps du chercheur. Une méthodologie immersive, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 2001, 178 p.

 

Ce livre établit que le corps du chercheur(euse) est à comprendre à la fois en 1er et en 3e personne sans pour autant prétendre réduire l’écart méthodologique entre les deux et plaide, en épistémologie du corps, pour une anthropologie engagée dans le monde des autres. La stratégie immersive est ici décrite de manière théorique par le philosophe Bernard Andrieu et sur le terrain des pratiques corporelles par l’anthropologie sociale d’Eric Perera, Sylvain Rouanet et Éric de Léséleuc. Les stratégies de visibilisation et de stigmatisation des acteurs et actrices, comme les décrivent par les sociologues Natacha Chetcuti et Maxime Cervulle démontrent comment les lesbiennes et les femmes sont également minorées du fait de leur appartenance ethnoraciale. Le savant lui-même, dès l’interaction objet-sujet comme l’analyse l’historien des sciences Sébastien Poinat, écrit à travers sa corporéité. L’épistémologue des Staps Matthieu Quidu accomplit un pas supplémentaire en envisageant l’expérience corporelle vécue des scientifiques.

 

Première partie : stratégies d’immersion

Bernard ANDRIEU — Introduction

Bernard ANDRIEU — Mon corps, projecteur ou immerseur ?

Eric PERERA, Sylvain ROUANET, Eric DE LÉSÉLEUC — Comprendre par corps le phénomène étudié ? Stratégies d’immersion dans un groupe de body-builders

Deuxième partie : le corps du savant

Sébastien POINAT — Le corps du physicien et le savoir

Matthieu QUIDU — L’aventure du corps dans la philosophie des sciences au XXe siècle : trois thèses sur la valeur épistémologique de la corporéité du savant

Troisième partie : modes de subjectivation

Natacha CHETCUTI — La sexualité comme mode de subjectivation politisée du genre ?

Maxime CERVULLE — La couleur des épistémologies. Race, politique des savoirs et Critical White Studies

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Parution – Astérion

 

Astérion, Vieillissement et prolongation de la vie, XVIe-XVIIIe siècles, n°8, 2011
Claire CRIGNON-DE OLIVEIRA et Dominique WEBER
Présentation
Bernard JOLY
Prolonger la vie : les attrayantes promesses des alchimistes
Dominique WEBER
La prolongation de la vie humaine selon Francis Bacon. Ou : quel Tithon voulons-nous être ?
Delphine KOLESNIK-ANTOINE
Peut-on s’exempter de vieillir ? L’apport cartésien
Claire CRIGNON-DE OLIVEIRA
Peut-on vieillir sans médecins ? La réponse des auteurs de régimes de santé ou « conseils pour vivre longtemps » aux XVIIe et XVIIIe siècles
Sarah CARVALLO
Stahl et les âges de la vie
Grégoire CHAMAYOU
Combien de temps nous reste-t-il à vivre ? La durée de la vie comme objet mathématique et comme enjeu politique au XVIIIe siècle

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Parution – Body and Society

 

Body and Society, juin/septembre 2011, n°17 (2-3)

 

Elizabeth F.S. Roberts and Nancy Scheper-Hughes

Introduction: Medical Migrations

 

Lawrence Cohen

Migrant Supplementarity: Remaking Biological Relatedness in Chinese Military and Indian Five-Star Hospital

 

Nancy Scheper-Hughes

Mr Tati’s Holiday and João’s Safari – Seeing the World through Transplant Tourism

 

Stefan Beck

Staging Bone Marrow Donation as a Ballot: Reconfiguring the Social and the Political Using Biomedicine in Cyprus

 

Ara Wilson

Foreign Bodies and National Scales: Medical Tourism in Thailand

 

Miriam Ticktin

How Biology Travels: A Humanitarian Trip

 

Ian Whitmarsh

American Genomics in Barbados: Race, Illness, and Pleasure in the Science of Personalized Medicine

 

Sandra Teresa Hyde

Migrations in Humanistic Therapy: Turning Drug Users into Patients and Patients into Healthy Citizens in Southwest China

 

Charis Thompson

Medical Migrations Afterword: Science as a Vacation?

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Appel à contribution – Music and the Body

9–11 March 2012
The University of Hong Kong

Deadline for submission of abstract: 1 November 2011

Organiser
Department of Music and the Centre for the Humanities and Medicine
The University of Hong Kong

What is the relationship between music and the body? Almost everything concerning music is quintessentially related to the body, yet the answers to this question are multifaceted. The relationship is multimodal involving the auditory, kinaesthetic, and visual, and is observed at diverse levels of experience across sensation, perception, creation/production, interpretation, and communication. The notion of « body » itself is multivalent, and thus the connection can be subject to various interpretations from different perspectives, such as anatomical, medical, cognitive, aesthetic, cultural, social, and historical. Reckoning the clashes between these perspectives, this conference proposes to investigate the multidimensional relationship between music and the body in a setting that promotes a genuine intellectual exchange of ideas.

The conference is particularly interested in questions and approaches that cut across traditional disciplines. For example, how the humanistic interpretation of corporeality could be linked to the scientific studies of the theme? Conversely, what are the implications of recent medical and neuroscientific investigations to the historical and cultural contextualisation of music and the body? How has music been used to control the body? And in light of the expanded notion of the musical mind and brain, how is the duality between the body and the mind viewed in today’s discourse on music perception? Other interpretations of the theme are equally welcome.

Speakers
The conference will feature a keynote address by Sander Gilman (Emory University/The University of Hong Kong), with invited presentations by Eric Clarke (University of Oxford), Lawrence Zbikowski (University of Chicago), and Marina Gilman (Emory Voice Center). Other invited speakers will be announced in due course.

Submissions
We invite papers in all fields related to the theme. The topics may include, but are not limited to, the following:
* Representation of the body in music
* Embodiment in perception and cognition of music
* Psychoanalysis and music
* Brain science and music
* Body and performance studies
* Bodily movements and expressive gestures
* Bodily metaphors in musical discourse
* Audiology and hearing
* Anatomical and pathological approaches to music and the body
* Health/disease and music
* Medicine, biomedicine, and music
* Historical perspectives on music and the body
* Culturological/ethnographic approaches to music and the body

Submissions should comprise a paper title, an abstract of up to 250 words, and a short biography of about 200 words. Please email submissions in PDF or Word format to Dr. Youn Kim (musicandthebody at gmail.com) by 1 November 2011.

Contact
Dr. Youn KIM
Department of Music
The University of Hong Kong
Pokfulam Road, Hong Kong
Tel: +852 2241 5029
Fax: +852 2858 4933
Email: musicandthebody@gmail.com
Website: www.hku.hk/music/events/conferences/music-body

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Parution – Médecine et Sciences humaines. Nouveau manuel pour les études médicales

 


Médecine et Sciences humaines. Nouveau manuel pour les études médicales, Sous la direction du collège national des enseignants de Sciences humaines et sociales en médecine, Paris, Editions Belles-Lettrs, 2011, 720 p.

Cet ouvrage pluridisciplinaire est destiné à accompagner l’enseignement de sciences humaines et sociales au sein de la formation médicale. Il s’adresse aux étudiants de médecine et à tous ceux qui s’engagent dans les métiers du soin ou qui s’intéressent aux questions épistémologiques, éthiques et sociales posées par la médecine contemporaine.
Les nouvelles relations entre soignants et patients, l’interrogation sur l’identité scientifique de la médecine, le développement spectaculaire des techniques médicales, l’exigence d’une sensibilisation aux enjeux éthiques et bioéthiques du soin face à l’évolution des demandes, individuelles et sociales, et aux perspectives ouvertes par les sciences du vivant appellent une réflexion spécifique.
Fournir des repères historiques et conceptuels à cette réflexion, interroger les présupposés de la pensée médicale, évaluer les multiples responsabilités liées au soin, promouvoir l’indépendance du jugement, le sens des problèmes et la clairvoyance critique sont les objectifs de l’introduction des sciences humaines dans le monde médical. L’ambition de ce recueil est d’y contribuer. Sans prétention encyclopédique, il invite le lecteur à s’approprier les questions à partir de regards croisés et à prendre ainsi la mesure de la diversité et de la complexité des problèmes humains de la médecine.
Le livre se compose d’une centaine d’études présentées par thématiques, de plusieurs annexes « ressources » (chronologies, références littéraires et cinématographiques, textes de référence en éthique et bioéthique) et d’un index analytique.
Les auteurs, médecins et non médecins, sont des spécialistes des thèmes abordés travaillant aussi bien en sciences humaines (comme anthropologues, économistes de la santé, historiens, juristes, philosophes, psychanalystes, psychologues, sociologues) que dans le monde de la santé (en biologie, cancérologie, génétique, gériatrie, médecine générale, médecine interne, neurologie, neurochirurgie, psychiatrie, rééducation fonctionnelle, et dans les soins infirmiers). Le projet résulte notamment de la collaboration de responsables et enseignants en sciences humaines et sociales des facultés de médecine françaises.

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