Histoire

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Date limite : 31 mars 2011

« Je crois que la nourriture a une grande action sur la production littéraire », note Edmond de Goncourt le 24 août 1893, avant d’envisager de « faire avec deux alimentations diverses, un de ces jours, […] une nouvelle ou un acte, avec une nourriture restreinte et lavée de beaucoup de thé, et un autre acte ou nouvelle, avec une nourriture très puissante et beaucoup de café ». « Avez-vous songé parfois à l’influence fatale de la cuisine sur le génie de l’homme ? », fait dire Léon Cladel à Baudelaire (Bonshommes, 1879), tandis que Jules Claretie affirme que « [l’]esprit vient en mangeant, comme la faim », pour en déduire que « Voltaire à jeun devait être insupportable » (L’Homme aux mains de cire, 1907).

Rythme de la nutrition et rythme de la création sont ainsi souvent mis en relation chez des écrivains ayant vu naître la gastronomie et se développer un discours médical sur les effets liés aux aliments. Du Traité des excitants modernes de Balzac au Journal des Goncourt, en passant par le Dictionnaire de cuisine de Dumas, l’écrivain joint à l’analyse esthète de la nutrition une réflexion théorique sur ses effets proprement esthétiques.

La première ambition de ce colloque sera donc de réfléchir aux représentations entourant lanutrition littéraire, qu’elle soit envisagée de la manière la plus concrète (quelle nourriture pour quelle oeuvre ?) ou volontairement métaphorique (la littérature comme aliment essentiel, prolongement du parallèle biblique entre pain et parole divine). Dans ce cadre, l’analyse des implications du couple nutrition/innutrition ne saurait se limiter à une approche génétique ou poétique : le discours fictionnel sur la nourriture croise également les représentations sociales et politiques de l’artiste. Dans le prolongement des réflexions de Tissot (De la santé des gens de lettres, 1768) aussi bien que de l’aphorisme de Brillat-Savarin (« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es »), le discours médical se plaît en effet à associer innutrition et malnutrition, l’artiste rejoignant, de ce point de vue, la cohorte des marginaux exclus de ce que Jean-Paul Aron nommait la « folie bourgeoise » (Le Mangeur du XIXe siècle). Si l’apoplexie est la maladie du bourgeois bon mangeur, la neurasthénie guette l’homme de lettres, comme le constate avec nostalgie Maurice de Fleury, auteur, en 1897, d’une Introduction à la médecine de l’esprit : « c’en est fait du beau temps de 1830, où nos poètes, taillés en hercules, se surmenaient sans en souffrir, ne causaient qu’à voix de stentor, pouvaient se passer de sommeil, digéraient des repas de reîtres, vidaient d’un trait des flacons d’eau-de-vie et ne se sentaient jamais plus dispos au travail que quand ils étaient un peu gris ». Faisant fi de ses poètes faméliques, cette reconstruction a posteriori du romantisme comme mouvement de la pléthore (et des pléthoriques) dessine ainsi en creux le portrait orienté d’une modernité caractérisée par l’inappétence (le « Ah ! tout est bu, tout est mangé : Plus rien à dire ! » de Verlaine).

Ce colloque aura donc également pour but d’explorer et d’exposer l’axiologie sous-tendant le rapport littéraire à la satiété, satiété bien souvent présentée comme l’apanage d’un monde honni, celui de bourgeois au « ventre caressé par une digestion heureuse » (Mirbeau, Le Jardin des supplices). La faim en/de littérature peut ainsi relayer des valeurs esthétiques, éthiques ou politiques, qu’il s’agisse d’un Barbey d’Aurevilly fustigeant la « littérature qui mange » à la table des puissants (Les Ridicules du Temps), d’un Knut Hamsun (La Faim) ou d’un Jacob Poritzky (Mes enfers, 1906) faisant de la faim le moteur d’une écriture du rejet, ou d’un Jules Vallès dédiant son Bachelier à « tous ceux, qui nourris de grec et de latin, sont morts de faim ! ». « [Peindre] les exigences de la Gueule » (Balzac, Le Cousin Pons) revient en effet à proposer une lecture du corps social. Le cycle des Rougon-Macquart interprète, de manière exemplaire, le second Empire comme une « montée des appétits » opposant les Maigres et les Gras : la faim y constitue uneoptique sur la société, et le moyen de figurer le moteur secret de toutes ses actions, à une époque où le darwinisme social impose son axiome carnassier. Mais si l’émergence d’une littérature du ventre et de ses appétits est étroitement liée au développement de l’esthétique réaliste, un personnage comme Des Esseintes, « pour qui « manger pour vivre » devient la plus complexe des opérations » (Françoise Grauby, Le Corps de l’artiste), témoigne également des soubassements idéologiques d’un art de la nutrition intimement lié à la norme bourgeoise : en cherchant à s’inscrire à rebours de son siècle glouton, le personnage de Huysmans fait acte de résistance aristocratique, en postulant que l’on peut se nourrir que de livres.

Pour autant, si le refus de la satiété est souvent associé à une condition ontologique du bien écrire (écrire pour – ou plutôt que – manger), ou à une prise de position idéologique (refuser le modèle bourgeois), la faim concrète ou réelle constitue également le moteur d’une littérature y puisant son propre combustible. Le XIXe siècle marque en effet l’avènement d’une littérature industrielle soumettant l’aspirant écrivain à un impératif alimentaire. Dans une perspective plus sociologique, il pourra être intéressant de s’interroger sur les répercussions que cet impératif a pu avoir sur la manière d’écrire, et sur le rapport que l’écrivain peut entretenir avec cette littérature « alimentaire » – parfois la sienne propre. Littérature alimentaire nourrissant par ailleurs un discours critique calqué sur la gastronomie, devenue manière d’apprécier les oeuvres : les Goncourt se moquent ainsi de ces « gens qui aiment à digérer en lisant une prose claire comme un journal » (10 Mai 1856), tandis que Huysmans, dix ans avant la préface d’A rebours, compare leJournal de ces mêmes Goncourt à un « of meat singulièrement nourrissant pour nos estomacs si débilités par les insipides mucilages de la littérature de cet affreux temps » (lettre à Edmond, 1892).

En explorant les parentés entre processus de création et processus d’alimentation, ce colloque, qui se tiendra à Strasbourg les 13, 14 et 15 octobre 2011, tentera ainsi d’analyser leurs traductions littéraires, à la confluence de la poétique, de l’histoire des mentalités et de l’histoire sociale.

Les propositions de communication (titre et résumé d’une vingtaine de lignes) sont à adresser avant le 31 mars 2011 à l’un des membres du comité scientifique du colloque :

Bertrand Marquer (bertrand.marquer@yahoo.fr)

Eléonore Reverzy (ereverzy@free.fr)

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Appel à contribution – Petite anatomie du corps violenté

Date limite : 20 décembre 2010

Centre de Recherches Interdisciplinaires et Transculturelles (EA 3224)
Axe « Transpoétiques »

Le XXème puis le XXIème siècle ont différencié le théâtre, comme art de la scène, des autres médias par la présence scénique du corps de l’acteur. Aborder la violence théâtrale du point de vue des différents actes de violence perpétrés sur le corps soulève des questions à la fois dramaturgiques, littéraires et sociologiques. A quelles fins le corps est-il violenté sur scène et/ou la violence suggérée hors scène? Quelle dialectique peut-on dégager entre esthétique de la violence physique et message, entre forme et fond ?
Se pose d’abord une première question, d’ordre formel : Y a-t-il une anatomie de la violence théâtrale ? Est-il possible d’esquisser une typologie des violences corporelles et d’en dégager des effets/ des fonctions théâtrales spécifiques?
On peut, à cet égard, distinguer, dans le texte théâtral, différentes formes de corps violentés: corps mutilés, démembrés, violés, brûlés, dépecés, corps soumis à la torture, à la mortification/ au supplice, à l’assassinat, au cannibalisme, à la prostitution. La violence s’oriente-t-elle contre une partie (et quelles parties : nobles ou désavouées?) ou à l’intégralité/intégrité du corps? Le corps violenté prend-il une dimension symbolique lorsqu’il est par exemple associé à un sens, à une vertu ou à un sentiment (et dans ce cas, il devient un élément à intellectualiser au-delà de la simple violence) ou garde-t-il sa dimension charnelle (la dégradation physique s’inscrivant dans une dialectique toute cathartique entre plaisir et souffrance/douleur) ?
Par ailleurs, la question du corps violenté soulève un questionnement d’ordre scénique. Quelles sont ses représentations possibles ? Que montrer ? Quel usage doit ou peut-on faire de l’illusion théâtrale ? La représentation réaliste, voire hyperréaliste, de la violence physique suffit-elle ou faut-il encore la présenter? Et est-il possible de la présenter ?
Les communications pourront également proposer une observation clinique du corps violenté et s’interroger sur les raisons du recours à la violence physique dans un contexte théâtral.
La violence exercée contre le corps humain remplit-elle toujours un but moral/ expiatoire voire pénal en se mettant au service d’une pédagogie de l’effroi envers les autres comme envers soi-même? Cette justice vengeresse resterait alors dans le champ cathartique (extraire le mal par le mal, conversion de la douleur/souffrance en plaisir chez le spectateur), finalement proche du sadisme/masochisme (de l’automutilation aux bastonnades des farces). Le corps violenté peut-il également se placer au-delà de la catharsis et remplir un but utilitaire? La violence physique servirait alors à prendre le pouvoir, l’ascendant – notamment politique – sur l’autre (la notion de Gewalt en allemand exprime à la fois la violence et le pouvoir politique), afin de dégrader, détruire et régner. Car les différentes époques de guerre (de la Révolution Française aux génocides du XXème siècle) ont montré que l’acte violent peut s’exercer sans plaisir pervers, mais bien plutôt dans la monotonie mécanique (comme l’évoque le banquet sanglant chez Titus dans Titus Andronicus de William Shakespeare) : on pense alors aux crimes de guerre, à la violence déshumanisée de la Shoah et à ses corps concentrationnaires qui rendent difficile le processus d’identification. Dans le théâtre contemporain, le corps violenté permet justement d’interroger cette déshumanisation et cette instrumentalisation du corps, entre corps célébré et corps malmené, permettant ainsi de réintroduire une sensibilité par le corps souffrant et de rematérialiser une relation au corps et au monde qui avait été déréalisée par le désenchantement du monde.
A travers la violence faite au corps à différentes époques théâtrales, c’est en quelque sorte une histoire du rapport que nous entretenons avec notre propre corps et avec notre matérialité (comme le proposait l’Histoire du Corps, dirigée par Alain Corbin) qui s’esquisse et que le colloque cherchera à dégager.

Les propositions de communication (titre + résumé d’une dizaine de lignes) sont à envoyer à :
Priscilla WIND
Courriel : priscilla.wind@univ-fcomte.fr
Adresse postale: Laboratoire C.R.I.T (ex-LHPLE)
Université de Franche-Comté
UFR SLHS
30 rue Mégevand
25030 Besançon Cedex
Date limite : 20 décembre 2010

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Journées d’études doctorales – Boire et Manger

Université de Savoir — Laboratoire LLS

4-6 avril 2011

Besoins primaires de l’homme, le « boire et manger » sont extrêmement présents dans les thématiques développées à l’heure actuelle par nos sociétés modernes, que ce soit en raison de leur pénurie ou de leur manque dans certaines parties du monde, ou, à l’opposé, de leur surabondance dans d’autres. De la sorte, il semble que ces besoins, et les pratiques qui y sont liées, de par leur aspect fondamentalement humain, constituent un thème d’étude particulièrement propice pour les Sciences Humaines et Sociales.

Ouvertes à tous les chercheurs (étudiant en Master 2, doctorant, docteur, MCF, professeur), les Journées d’Etudes Doctorales du laboratoire LLS de l’Université de Savoie se proposent donc cette année de se pencher sur le « boire et manger » au travers de la diversité des approches SHS. De manière non exhaustive, pourront être abordés les disciplines et les thèmes suivants :

– la sociologie et l’ethnologie, qui se penchent sur les pratiques alimentaires et leurs usages sociaux sous des angles divers (identités culturelles, rapport à la santé, à l’image de soi et des autres…) ;

– l’histoire, la géographie et l’économie, qui s’intéressent depuis longtemps à la circulation marchande des denrées alimentaires, à leur usage dans les sociétés au fil du temps, à l’évolution des marchandises ou encore à la place occupée par la production sur les territoires et parmi les populations ;

– la littérature, qui intègre depuis toujours des représentations du « boire et manger » dans les récits, permettant ainsi à la fois un ancrage dans le temps et une description plus précise des personnages et des moeurs ;

– la linguistique, par le prisme du vocabulaire et du discours, permet l’étude des rapports entretenus par un locuteur ou un groupe de locuteurs à la nourriture et à la boisson, ou encore la mise en évidence de l’importance de ce thème dans certaines circonstances particulières ;

– la psychologie, qui s’intéresse notamment aux conduites et aux pratiques alimentaires contemporaines.

Langues de travail : français (anglais éventuellement)

Propositions de communication : les résumés sont à envoyer avant le 5 janvier 2011, sous la forme suivante : présentation de votre communication (300 à 500 mots, Times New Roman 12, interligne simple), accompagnée d’une bibliographie indicative (10 lignes maximum) et d’un court CV (nom, prénom, université, laboratoire, niveau d’étude/poste) en vue d’une évaluation et d’une sélection des candidatures par le comité scientifique.

Merci d’adresser vos candidatures à l’adresse suivante :

jed2011.univsavoie@gmail.com

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Parution – Les prostituées à la Salpêtrière et dans le discours médical (1850-1914). Une folle débauche

Tiphaine Besnard, Les prostituées à la Salpêtrière et dans le discours médical (1850-1914). Une folle débauche, Pairs, L’Harmattan, 2010.

La prostitution occupe une place importante dans les questionnements moraux et politiques de la société parisienne aux XIXe et XXe siècles. Le discours médico-psychiatrique est représentatif de cette époque où l’avènement du positivisme place les sciences expérimentales au premier rang de la connaissance. Le cadre judiciaire de cette étude témoigne des aspirations de la société française moderne et de la gestion politique du corps des individus en général, et de la sexualité, de la reproduction, de la maladie et de l’altérité physique en particulier.

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Journée d’étude – Guillaume de Baillou, médecin parisien (1538-1616), hippocratique, clinicien, épidémiologiste

29 octobre 2010
Foyer des Professeurs, Université Paris Descartes
12 rue de l’Ecole de Médecine, 75006 Paris

Journée d’études organisée par l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (Sciences Historiques et Philologiques) et la Bibliothèque Interuniversitaire de Médecine et d’Odontologie avec le concours de l’Université Paris Descartes.

Guillaume de Baillou (1538-1616) fut probablement, avec Jean Fernel, le médecin parisien le plus influent de l’époque moderne. Enseignant réputé pour sa rigueur (« flagellum majus baccalaureorum ») et doyen de la Faculté en 1580-81, il laissa une œuvre importante, plusieurs fois rééditée, en totalité ou sous forme d’extraits, jusqu’à la seconde moitié du XVIIIe siècle. Renouant avec l’écriture hippocratique des livres des Epidémies, Baillou accorda une place privilégiée à l’observation des faits pathologiques, qu’elle soit individuelle (clinique) ou collective (épidémiologique). Ses livres des Epidémies et Ephémérides (Paris, 1570-9), dont une nouvelle édition et traduction française est en préparation (par J. Coste et H. Kalnin-Maggiori), ont marqué le renouveau de la pensée épidémiologique à l’époque moderne et fortement inspiré les médecins environnementalistes du XVIIIe siècle qui établirent les fondations de l’épidémiologie et de la santé publique moderne.
Aujourd’hui, l’œuvre de Baillou témoigne de la vigueur de la pensée médicale à Paris à la fin de la Renaissance comme elle fournit une source importante pour l’histoire biologique et médicale de cette ville.

La journée d’études se déroulera le 29 octobre 2010 au Foyers des Professeurs de l’Université Paris Descartes, à l’occasion de la mise en ligne des textes et éditions successives des ouvrages de Baillou, que la BIUM possède en intégralité. Elle accueillera des spécialistes français et internationaux reconnus d’histoire de la médecine, d’histoire des sciences et d’histoire de la littérature qui attireront l’attention des communautés historienne et médicale, française et internationale sur l’œuvre de Baillou en éclairant différents aspects originaux de son œuvre.

Organisation : Guy Cobolet, Estelle Lambert (BIUM), Joël Coste (EPHE, Université Paris Descartes)

Programme

9h00-9h10 Accueil
9h15-9h30 Introduction (J. Coste, G. Cobolet)
9h30-10h15 J. Coste, EPHE-Université Paris Descartes, Baillou, l’homme, le clinicien, l’épidémiologiste
10h15-11h00 H. Maggiori, Fontainebleau, Les difficiles étapes d’une traduction raisonnée des livres des Epidémies et Ephémérides
Pause

11h15-12h00 C. Petit, Institute of Classical Studies Londres, La place du grec dans le discours médical de Baillou
12h00-12h30 E. Lambert, BIUM, Le corpus imprimé de Baillou à la BIUM, présentation du site internet consacré à Baillou
Déjeuner

14h30-15h15 J.M. Mandosio, EPHE Quels étaient les thèmes jugés dignes d’intérêt par les éditeurs de Baillou : l’index comme dispositif de lecture guidée
15h15-16h00 V. Nutton, University College Londres, De morbis contagiosis : an unfinished project ?
Pause

16h15-17h00 J. Pigeaud, Institut Universitaire de France, Baillou écrivain
17h00-17h15 D . Jacquart, EPHE, Conclusion de la journée

Contacts :
joel.coste@parisdescartes.fr
guy.cobolet@bium.parisdescartes.fr

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10e Colloque international sur les textes médicaux latins

3-6 novembre 2010

Bâtiment Amphimax,
salle 414, UNIL

Les textes médicaux latins transmettent des pratiques et des conceptions de l’art médical provenant de Grèce et d’ailleurs. Cette intégration procède par juxtaposition de savoirs, mais aussi par assimilation pour penser et représenter le corps et la maladie. C’est à démêler cet écheveau que les participants à ce colloque sont invités afin de contribuer, dans la tradition de cette série de rencontres internationales centrées sur la littérature médicale d’expression latine, à une meilleure connaissance des sociétés et des cultures de l’Antiquité ainsi que de l’imaginaire.

Le programme (avec les résumés des interventions) peut être aussi consulté sur le site de l’Institut d’archéologie et des sciences de l’antiquité : http://www.unil.ch/iasa/tml10
Organisation : Institut d’archéologie et des sciences de l’Antiquité (IASA, Faculté des lettres), en partenariat avec l’IUHMSP (CHUV et FBM/UNIL)
Renseignements : Brigitte.Maire@unil.ch

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Séminaire – Histoire, sociologie et épistémologie de la santé publique
Semestre d’automne 2010

La santé publique est devenue l’un des objectifs politiques majeurs des démocraties occidentales. Dès son émergence au 18ème siècle, elle n’a cessé de prendre de l’importance. Préserver et élever le niveau de santé des populations fut l’une des grandes quêtes de ces deux derniers siècles, marquée par des succès certains, particulièrement durant la seconde moitié du 20ème siècle. Aujourd’hui, grâce à des programmes d’intervention ciblés, chacun a en tête un slogan lui indiquant le « bon comportement » à adopter pour les décisions les plus banales de la vie quotidienne (prendre l’escalier – manger fruits et légumes …). La santé de chacun est une affaire publique.
La santé publique du 21ème siècle (New Public Health1) se veut plus ambitieuse. Elle vise la santé globale, un objectif qui nécessite une politique active et efficace sur tous les plans : l’organisation du système des soins, la pratique médicale, l’industrie, l’économie, l’emploi, les assurances sociales, l’environnement physique et social, tout concerne la nouvelle santé publique.
Comment la santé est-elle devenue une préoccupation non seulement omniprésente, mais aussi invasive ? Comment cette préoccupation se traduit-elle dans les pratiques sanitaires et médicales, tout particulièrement dans ce qu’il est convenu d’appeler « médecine communautaire » ?

L’objectif de ce séminaire est de réfléchir à ces questions dans une perspective à la fois historique, épistémologique et socio-anthropologique. Nous nous focaliserons sur trois aspects :
• l’évolution du système de santé (national ou international), y compris la formation des responsables de santé publique
• l’organisation d’un système de connaissances fondé sur une méthodologie de recherche expérimentale quantitative (épidémiologie et statistique)
• la mise en place de programmes d’intervention (en particulier ceux liés à la nutrition), analysés dans une perspective socio-anthropologique.

Mardi 16 novembre 2010,
17h00-18h30 Rony Brauman (Institut d’études politiques & entre de réflexion et de formation de MSF, Paris)
Origines de la médecine humanitaire

Mardi 14 décembre 2010,
17h00-18h30 Vincent Barras (IUHMSP) et Fred Paccaud (IUMSP et Swiss School for Public Health)
Histoire et actualité de l’enseignement de la santé publique

Organisation : Groupe de recherche « Histoire, sociologie et épistémologie de la santé publique » (IUMSP-IUHMSP) : Christiane Ruffieux, Vincent Barras, Salvatore Bevilacqua, Thierry Delessert

Les séminaires sont ouverts à toute personne intéressée. Renseignements auprès de l’IUHMSP,
1, chemin des Falaises, 1005 Lausanne, tél. 021 314 70 50, e-mail : hist.med@chuv.ch

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Séminaire de médecine et biologie anciennes
Semestre d’automne 2010

IUHMSP, bibliothèque


Jeudi 21 octobre 2010
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Musée romain de Nyon  Séance exceptionnelle, organisée dans le cadre de l’exposition « Quoi de neuf docteur ? Médecine et santé à l’époque romaine »
17h00 : Visite de l’exposition avec la Prof. Véronique Dasen, commissaire de l’exposition
18h30 : Ferme du Manoir (Place du Château) : Projection du film d’Adolfo Conti « L’art bref, le chirurgien d’Ariminum
19h30 : Table-ronde en présence d’Adolfo Conti (réalisateur) de Ralph Jackson (conservateur au British Museum) et de spécialistes de la médecine antique et du cinéma

Mercredi 17 novembre 2010,  17h15-19h00

IUHMSP (Université de Lausanne – CHUV), Lausanne
Heinrich von Staden (Institute of Advanced Studies, Princeton, professeur invité à l’UNIL)
L’erreur dans la médecine antique : anciennes optiques épistémologiques, sociales et morales

Lundi 6 décembre 2010, 17h30-19h00

IUHMSP (Université de Lausanne – CHUV), Lausanne
Sylvie Ayari (Université de Fribourg)
La pharmacologie d’Avicenne

Organisation : Vincent Barras (IUHMSP, CHUV/UNIL), Véronique Dasen (Faculté des Lettres, UniFr), Brigitte Maire (Faculté des Lettres, UNIL et IUHMSP), André-Louis Rey (Faculté des Lettres, UniGe)

Les séminaires sont ouverts à toute personne intéressée. Renseignements auprès de l’IUHMSP,
1, chemin des Falaises, 1005 Lausanne, tél. 021 314 70 50, e-mail : hist.med@chuv.ch

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Colloque – Mind the Brain III. Questions aux nouvelles sciences du cerveau

Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
Salle INR 219
Lausanne, 2 et 3 décembre 2010

Collège des Humanités (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne) et Institut Universitaire d’Histoire de la Médecine et de la Santé Publique (CHUV et FBM/ Université de Lausanne), avec la collaboration du Brain Mind Institute (BMI, EPFL) et du Laboratoire de Sociologie (LABSO, Faculté des SSP)

La série de colloques Mind the Brain ! initiée en 2008 vise à offrir une plateforme interdisciplinaire aux neuroscientifiques, clinicien.ne.s et spécialistes en sciences humaines et sociales permettant de questionner les enjeux des développements des «nouvelles sciences du cerveau » (les programmes des éditions précédentes sont disponibles sur le site www.chuv.ch/iuhmsp).

La 3ème édition du colloque Mind the Brain ! réunit 6 intervenant.e.s autour de deux questions principales :

1. Qu’apportent les « nouvelles sciences du cerveau » à leur propre cadre disciplinaire, tant du point de vue pratique que théorique ? Les intervenant.e.s sont invité.e.s à réfléchir de manière critique à leurs disciplines, leurs pratiques, leurs questions et objets de recherche, en accordant une attention particulière à l’éventuelle nouveauté des « nouvelles sciences du cerveau », aux transformations récentes ainsi qu’aux directions futures de la  recherche en neurosciences en rapport avec la clinique d’une part, les sciences humaines et sociales d’autre part. Nous proposons une interrogation critique sur le « neurocentric turn » au sein des sciences de la vie et des sciences humaines et sociales, et sur la rhétorique prudente ou révolutionnaire des neuroscientifiques et de leurs critiques (qui sont parfois les neuroscientifiques mêmes).

2. Comment la question de l’inter- (ou trans-, ou co-,…) disciplinarité émerge- t-elle en rapport avec les pratiques  de ces « nouvelles sciences du cerveau » ? Les intervenant.e.s sont invité.e.s à s’interroger en fonction des perspectives suivantes : L’interdisciplinarité est-elle une solution aux problèmes posés, et si oui, à quels problèmes ? Qu’entraîne, en termes de cadre théorique et pratique cette interdisciplinarité figurant au programme des dites sciences ? Peut-elle être considérée comme un effort critique, dans le cadre de l’impératif actuel visant à abolir la distance entre sciences de la vie et sciences humaines et sociales ?

Programme

Jeudi 2 décembre 2010
Salle INR 219

14:00 Bienvenue et introduction

14:15 Steven Rose (Londres)
Why minds aren’t brains : the future and limits to neuroscience

15:45 Josef Parnas (Copenhague)
Schizophrenia: clinical features, philosophy, and neuroscience

18:00 – 20:00 Event et apéritif à la Collection de l’Art Brut

Vendredi 3 décembre 2010
Salle INR 219

09 :00 Ilina Singh (Londres)
Of Brains, Persons & Power : The View From Down Here

10 :30 Pause

11 :00 Pierre-Henri Castel (Paris)
Comment naturaliser l’intentionnalité ? Un problème éternel et ses multiples avatars dans la psychopathologie cognitive évolutionnaire d’aujourd’hui

12 :30 Repas

14 :00 Suparna Choudhury (Berlin)
Critical Neuroscience: a case study

15 :30 Rafael Mandressi (Paris)
Les terrains de l’esprit : pour une histoire des savoirs sur le cerveau

17 :00 – 17 :30 Discussion finale

Les colloques Mind the Brain ! sont organisés par le Groupe de recherche  « Neurosciences, clinique, sciences humaines et sociales ».
Comité 2010 : Vincent Barras (IUHMSP, UNIL), Emilie Bovet (IUHMSP, UNIL), Cynthia Kraus (Faculté des SSP, UNIL), Francesco Panese (CDH, EPFL et IUHMSP, UNIL), Vincent Pidoux (Faculté des SSP et IUHMSP, UNIL)

Institutions partenaires :  Brain Mind Institute, EPFL, Laboratoire de Sociologie, UNIL

Ce colloque s’inscrit dans le cadre de la recherche « Neurosciences and Psychiatry : images, techniques, clinic » financée par le FNS et menée à l’IUHMSP.

L’inscription n’est pas obligatoire, mais fortement recommandée, pour des raisons d’organisation.
Contact : tél. ++41 21 314 70 50 ; e-mail : hist.med@chuv.ch
Mind the Brain III
INR 219

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Journée d’études – Corps parés, corps parfumés

Jeudi 18 novembre 2010  |  Lyon (69007)

Les milieux de cour ont pu être définis comme des foyers de luxe, et la société aristocratique laïque, au Moyen Âge comme à l’époque moderne, se caractérise par les soins apportés à la parure, pour des occasions exceptionnelles comme au quotidien. Chapeaux, coiffes, perruques, postiches, fards, bijoux, parfums, accessoires de senteur, broderies, dentelles, fourrures, plumes, gants, ceintures ou encore éventails, autant d’objets sur lesquelles les journées d’études entendent mettre l’accent, dans une perspective d’histoire de la culture matérielle, partant des pratiques et non des discours. Les matériaux, les façons, les artisans, les intermédiaires, les modes d’acquisition et de circulation de ces différents objets contribuant à la parure d’un corps toujours sous le regard seront ainsi au cœur des débats. Les sources d’une telle histoire sont diverses, et sans se priver des apports de l’histoire de la littérature ou de l’histoire de l’art, on privilégiera les sources comptables ou archéologiques ou encore les actes de la pratique.

PRoGRammE

école Normale supérieure de lyon, R253
site Descartes, Bâtiment Recherche
15 Parvis René-Descartes, lyon 7e
(métro Debourg)

Jeudi 18 novembre

matinée

Présidence : Carlos Heusch (ENs-lsH, lyon)

9h30 Catherine lanoë (université d’orléans), laurence moulinier-Brogi (université lumière-lyon 2, CiHam) : introduction
10h olga magoula (British school of archaeology at athens) « apports et modes d’emploi des accessoires provenant du monde occidental à la cour Byzantine, iXe-Xiie siècles ».
10h30 sarah Vandamme (université de lille iii) « les parures féminines à la cour des angevins de Naples (Xiiie-XiVe siècle) ».
11h Pause café

11h15 Eléonore Henriot (université lumière-lyon 2) « Vêtements et parure à la Cour de Castille (1477-1486), d’après les  comptes du trésorier d’isabelle la Catholique, Gonzalo de Baeza ».
11h45 manuel Guay (université Paris-sorbonne) « Construire et représenter le couple conjugal : parer les corps (France, XVe siècle) ».
12h15 discussion générale sur les communications de la matinée

12h45 repas

après-midi

Présidence : Pascal Brioist (CEsR, tours)

14h15 teresa maría Criado Vega (universidad de Córdoba ) « Perfumes y aguas de olor en recetarios hispanos de los siglos XV y XVi ».
14h45 marjorie meiss-Even (université de Caen-Basse-Normandie) « le corps paré des Guise : le paraître courtisan et sa construction dans la France de la Renaissance ».
15h15 pause

15h30 Corinne thépaut-Cabasset (Château de Versailles) « l’intelligence de la parure à la cour du Roi soleil ».
16h00 staniz Perez (CREsC, université de Paris Xiii-Villetaneuse) « l’eau de fleur d’oranger  à la cour de louis XiV ».
16h30 discussion générale sur les communications de l’après-midi

Vendredi 19 novembre

matinée

Présidence : Dominique Cardon (umR 5648-CiHam)

9h30 Emma markiewicz (university of Warwick) « Defining the Hair trade in Eighteenth Century England ».
10h Bérangère Chartre (université sciences humaines et arts de Poitiers) « la corbeille de mariage de louis Joseph de Bourbon Condé (1753) : histoire et signification d’une tradition ».
10h30 Gianenrico Bernasconi (musée des cultures européennes/ musées nationaux de Berlin) « tabatières, éventails et lorgnettes : consommation et “techniques du social” au XViiie siècle ».
11h Pause café

11h15 Eugénie Briot (université Paris-Est – marne-la-Vallée) « Fargeon, fournisseur de la cour de France au XViiie siècle : art et techniques d’un parfumeur ».
11h45 discussion générale sur les communications de la matinée

12h15 Evelyn Welch (Queen mary, university of london) : Conclusions

13h repas

15h visite ou après-midi libre

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