Littérature

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Appel à communication – Les métamorphoses du biologique

5 au 8 juillet 2011 à Grenoble

La tension entre attirance et répulsion pour le « naturel » : des normes aux dispositifs institutionnels. L’« arrangement » entre maîtrise technicienne et médicale du corps et valorisation du naturel et de l’organicité n’a cessé d’évoluer dans l’histoire. Il renvoie à une tension, un équilibre paradoxal, entre nécessité de contrôler la dimension biologique du corps individuel, sa dimension organique, ses excrétions, ses débordements, c’est-à-dire sa massive présence corporelle ; et nécessité de revenir à la nature, à une authenticité perdue dans la société urbaine et industrielle, et de rendre aux individus leur rapport censément perdu à leur corporéité et leur environnement. Dans les années 1960-1970, cet arrangement s’est traduit ainsi à la fois par une injonction au contrôle de la procréation et de la mort (évacuation hygiéniste des cadavres, « déni de la mort », etc.), en même temps que par un retour hédoniste à la nature (accouchement naturel, naturisme, début de la production « bio », retour à la terre et discours « écologique » au sens large).
Quarante ans après, quelles formes prend cet arrangement ? On assiste à de nouvelles invites institutionnelles et sociales à retrouver la nature mais elles accompagnent de fortes tendances inverses. L’invitation à contempler l’organicité des sujets (recours croissant à la thanatopraxie, présentation et photographie des cadavres), n’entrave pas la forte croissance du recours à la crémation et à la dispersion des cendres. La valorisation du tout « bio » flanque l’ardente obligation à la pasteurisation de nos vies quotidiennes – lavages de mains, port de masques médicaux, nourriture sous plastique – portée notamment par les politiques publiques de santé. Ou encore, certes sur un tout autre terrain apparemment, l’adhésion enthousiaste aux filiations choisies (adoptions, familles recomposées, parrainages) et à l’artificialité (procréation médicalement assistée) s’accompagne désormais d’une aspiration à reconstituer sa filiation biologique (pour les enfants adoptés, ceux nés sous X, et aujourd’hui, ceux nés d’un don de gamètes). Il s’agira ici de repérer cette tension dans ses formes tant historiques (XVIIIe- XXIe siècles) que contemporaines, en s’appuyant sur des situations et des objets concrets, des interactions, des pratiques et des discours normatifs déterminés, portés par des professionnels spécifiques, dont les professionnels de la politique. Le
rôle particulier – et souvent très actif – joué en cette matière par les institutions méritera aussi d’être analysé.
L’attention devrait être portée à l’analyse des espaces sociaux, des gestes, des postures, des aménagements concrets que dictent chacune des tendances contradictoires de cet arrangement, mais aussi leur essai de réconciliation. L’analyse des affects mobilisés autour de ces arrangements (« goût » pour le bio, attirance pour l’allaitement, « beauté » des morts, mais « dégoût », à l’inverse, pour une organicité trop appuyée, etc.) sera tout particulièrement bienvenue. Tout comme la mise en valeur des formes historiques – et sans doute socialement situées – les plus stabilisées de compromis entre ces tendances contradictoires (valorisation de l’enfant, mais sans handicap ; exposition du cadavre, mais esthétisé ; manger à satiété mais manger « bio »). Car à travers ces compromis, ce qui se négocie ici c’est la place toujours mouvante et disputée que nos cultures accordent à la nature.
Autant de questions que nous souhaitons voir traitées dans la diachronie autant que possible et à l’aide de données empiriques attestées, c’est-à-dire à travers l’analyse de pratiques effectives ou de corpus bien délimités de discours.

Les démarches faisant appel à plusieurs disciplines seront les bienvenues.
Les propositions de communication (3000 signes maximum, espaces compris) présenteront le ou les thèmes auxquels se rattache leur intervention, l’objet de la recherche, le questionnement et la problématique, le terrain, les catégories et le nombre de personnes interrogées (ou à défaut, les corpus systématiques de sources sur lesquels ils s’appuient si ce travail n’est pas lié à un terrain).

Les propositions comprendront les éléments suivants dans l’ordre d’apparition :

• Nom, prénom du/des auteur-e-s
• Fonction et institution de rattachement
• Adresse mail
• Titre de la communication
• 5 mots clés
• Proposition de communication (3000 signes maximum espaces compris)
• Titre et résumé de la proposition (1500 signes espaces compris)

Les propositions doivent être adressées simultanément sous fichier word et rtf à :
Dominique Memmi (dominique.memmi@csu.cnrs.fr), Gilles Raveneau (gilles.raveneau@mae.u-paris10.fr), et Emmanuel Taïeb (emmanuel.taieb@iepgrenoble.fr) au plus tard pour le 7 janvier 2011.
Les propositions seront sélectionnées en fonction de leur qualité scientifique et de l’originalité du matériau empirique mobilisé. Les réponses aux propositions que nous auront reçues seront envoyées à la mi février 2011. Les résumés (1500 signes) des propositions acceptées figureront dans le volume édité pour le congrès.

Nous vous remercions de bien vouloir :
1- indiquer en objet de votre message : AFS-RT17 proposition congrès
2- nommer votre fichier de la façon suivante : nom-congrès AFS 2011.doc
Pour toute question ou problème, Emmanuel Taïeb se met aimablement à votre disposition : (Emmanuel Taïeb <emmanuel.taieb@iep-grenoble.fr>).
Attention : Le Congrès se tiendra du 5 au 8 juillet 2011 à Grenoble. La participation au Congrès est payante, et les frais de déplacement et d’hébergement sont à la charge de l’intervenant, mais une prise en charge financière est prévue pour les étudiants et chômeurs sur demande auprès des organisateurs du congrès.

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Leblogducorps administré par Bernard Andrieu change d’adresse.

Vous pouvez le consulter à l’adresse suivante : http://leblogducorps.over-blog.com/

Ce blog consacré à l’actualité de la recherche sur le corps en sciences humaines et sociales propose également des fiches de lecture sur des parutions récentes, ainsi que des liens vers des sites proposant, entre autres, des articles en ligne relatifs à ce domaine.

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Le livre érotique est une vieille tradition française.
Contre l’acharnement des censeurs, en profitant parfois de la tolérance des pouvoirs affaiblis, les auteurs lestes ont cherché à livrer au public le récit des pires turpitudes par goût des obscénités ou de la bravade, pour affirmer la poussée du moi, la volonté de briser les fers de la vieille société, sinon pour moquer les ridicules prescriptions de la morale. L’époque du libertinage aura été la grande époque du livre lubrique, l’apogée de la littérature galante, mais le XIXe siècle et l’entrée dans le noir des conventions bourgeoises n’ont pas tué la flamme des écrits graveleux, loin s’en faut : jusque sous les rigueurs du moralisme le plus tatillon a survécu un véritable roman poivré, inventif et téméraire.
Comment cette histoire du livre érotique a-t-elle été possible ? A quelles contorsions les éditeurs galants du XXe siècle ont-ils dû se livrer pour réussir à survivre malgré les tracasseries administratives et les condamnations pour outrage aux bonnes moeurs ? Quand et comment les choses ont-elles changé ? L’effondrement de la censure a-t-il révolutionné l’écrit polisson ? C’est à toutes ces questions et bien d’autres que répondent les éditeurs Jean-Jacques Pauvert et Claude Tchou, le pornographe Esparbec, les patrons des maisons Blanche et La Musardine Franck Spengler et Claude Bard, le libraire érotomane Alexandre Dupouy, l’avocat Emmanuel Pierrat.

C’est sur ces différents points que Sarane Alexandrian a écrit le dernier de ses textes, ici recueilli, auquel est ajoutée une étude sur l’éditeur Eric Losfeld par un jeune libraire féru de curiosa, Florian Vigneron. Autant de contributions qui éclairent d’un jour neuf l’activité des professionnels du livre érotique, dans une double passion pour les enfers du sexe et les beautés de la grande littérature.

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Appel à contributions – 1st Global Conference Queer Sexualities

Avant le 26 novembre – Varsovie (Pologne)

Friday 13th May 2011 ? Sunday 15th May 2011 Warsaw, Poland

Call for Papers :

20 years since the reclamation of the word ?queer ? by the LGBTQ community this conference would like to take a closer look at broad themes of queer sexualities through time and space, non-normative sexual constructions and queer sexual identities from a diverse range of perspectives by scholars working in various academic disciplines. Yet our meaning of the word queer is not limited to the non-mainstream sexuality as we opt for inclusion of ?unusual ? heterosexual practices into the ?queer domain ? in order not to discriminate but understand, include and accept.

Papers, reports, work-in-progress and workshops are invited on issues related to the following themes :
. the role of historical forces in shaping queer sexuality(ies)
. historiography of queer sexualities
. the politics of queer sexualities
. queertopias and the politics of gender
. queer identities/sexualities in literature and art
. queer sexualities and the body ? literary and non-literary . representations and resistances of non-normative corporeality
. beyond queer sex and sexuality
. queerotica vs. queerporn
. queer sexualities and performativity
. queer sexualities and age
. queer sexualities and theory (queer theory, straight queer theory, sexuality studies, disability studies, feminist perspective, fat studies etc 😉

The Steering Group particularly welcomes the submission of pre-formed panel proposals. Papers will also be considered on any related theme. 300 word abstracts should be submitted by Friday 26th November 2010. If an abstract is accepted for the conference, a full draft paper should be submitted by Friday 1st April 2011.

300 word abstracts should be submitted simultaneously to both Organising Chairs ; abstracts may be in Word, WordPerfect, or RTF formats with the following information and in this order :

a) author(s), b) affiliation, c) email address, d) title of abstract, e) body of abstract.

E-mails should be entitled : QS1 Abstract Submission.

Please use plain text (Times Roman 12) and abstain from using footnotes and any special formatting, characters or emphasis (such as bold, italics or underline). We acknowledge receipt and answer to all paper proposals submitted. If you do not receive a reply from us in a week you should assume we did not receive your proposal ; it might be lost in cyberspace ! We suggest, then, to look for an alternative electronic route or resend.

Pour plus d’informations

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Appel à contribution – Boire et manger

Mercredi 05 janvier 2011  |  Chambéry (73000)

Besoins primaires de l’homme, le « boire et manger » sont extrêmement présents dans les thématiques développées à l’heure actuelle par nos sociétés modernes, que ce soit en raison de leur pénurie ou de leur manque dans certaines parties du monde, ou, à l’opposé, de leur surabondance dans d’autres. De la sorte, il semble que ces besoins, et les pratiques qui y sont liées, de par leur aspect fondamentalement humain, constituent un thème d’étude particulièrement propice pour les Sciences Humaines et Sociales.

Ouvertes à tous les chercheurs (étudiant en Master 2, doctorant, docteur, MCF, professeur), les Journées d’Etudes Doctorales du laboratoire LLS de l’Université de Savoie se proposent donc cette année de se pencher sur le « boire et manger » au travers de la diversité des approches SHS. De manière non exhaustive, pourront être abordés les disciplines et les thèmes suivants :

– la sociologie et l’ethnologie, qui se penchent sur les pratiques alimentaires et leurs usages sociaux sous des angles divers (identités culturelles, rapport à la santé, à l’image de soi et des autres…) ;
– l’histoire, la géographie et l’économie, qui s’intéressent depuis longtemps à la circulation marchande des denrées alimentaires, à leur usage dans les sociétés au fil du temps, à l’évolution des marchandises ou encore à la place occupée par la production sur les territoires et parmi les populations ;
– la littérature, qui intègre depuis toujours des représentations du « boire et manger » dans les récits, permettant ainsi à la fois un ancrage dans le temps et une description plus précise des personnages et des mœurs ;
– la linguistique, par le prisme du vocabulaire et du discours, permet l’étude des rapports entretenus par un locuteur ou un groupe de locuteurs à la nourriture et à la boisson, ou encore la mise en évidence de l’importance de ce thème dans certaines circonstances particulières ;
– la psychologie, qui s’intéresse notamment aux conduites et aux pratiques alimentaires contemporaines.

Langues de travail : français (anglais éventuellement)

Propositions de communication :

Les résumés sont à envoyer avant le 5 janvier 2011

Sous la forme suivante : présentation de votre communication (300 à 500 mots, Times New Roman 12, interligne simple), accompagnée d’une bibliographie indicative (10 lignes maximum) et d’un court CV (nom, prénom, université, laboratoire, niveau d’étude/poste) en vue d’une évaluation et d’une sélection des candidatures par le comité scientifique.

Merci d’adresser vos candidatures à l’adresse suivante : jed2011.univsavoie@gmail.com

Comité scientifique

Pascal Bouvier, Maître de conférence en Philosophie, Université de Savoie
Jennifer Coelho, Docteure en Psychologie, Université de Savoie
Sabine Lardon, Maître de conférence en Littérature, Université de Savoie
Stéphanie Tabois, Maître de conférence en Sociologie, Université de Savoie

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Date limite : 31 mars 2011

« Je crois que la nourriture a une grande action sur la production littéraire », note Edmond de Goncourt le 24 août 1893, avant d’envisager de « faire avec deux alimentations diverses, un de ces jours, […] une nouvelle ou un acte, avec une nourriture restreinte et lavée de beaucoup de thé, et un autre acte ou nouvelle, avec une nourriture très puissante et beaucoup de café ». « Avez-vous songé parfois à l’influence fatale de la cuisine sur le génie de l’homme ? », fait dire Léon Cladel à Baudelaire (Bonshommes, 1879), tandis que Jules Claretie affirme que « [l’]esprit vient en mangeant, comme la faim », pour en déduire que « Voltaire à jeun devait être insupportable » (L’Homme aux mains de cire, 1907).

Rythme de la nutrition et rythme de la création sont ainsi souvent mis en relation chez des écrivains ayant vu naître la gastronomie et se développer un discours médical sur les effets liés aux aliments. Du Traité des excitants modernes de Balzac au Journal des Goncourt, en passant par le Dictionnaire de cuisine de Dumas, l’écrivain joint à l’analyse esthète de la nutrition une réflexion théorique sur ses effets proprement esthétiques.

La première ambition de ce colloque sera donc de réfléchir aux représentations entourant lanutrition littéraire, qu’elle soit envisagée de la manière la plus concrète (quelle nourriture pour quelle oeuvre ?) ou volontairement métaphorique (la littérature comme aliment essentiel, prolongement du parallèle biblique entre pain et parole divine). Dans ce cadre, l’analyse des implications du couple nutrition/innutrition ne saurait se limiter à une approche génétique ou poétique : le discours fictionnel sur la nourriture croise également les représentations sociales et politiques de l’artiste. Dans le prolongement des réflexions de Tissot (De la santé des gens de lettres, 1768) aussi bien que de l’aphorisme de Brillat-Savarin (« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es »), le discours médical se plaît en effet à associer innutrition et malnutrition, l’artiste rejoignant, de ce point de vue, la cohorte des marginaux exclus de ce que Jean-Paul Aron nommait la « folie bourgeoise » (Le Mangeur du XIXe siècle). Si l’apoplexie est la maladie du bourgeois bon mangeur, la neurasthénie guette l’homme de lettres, comme le constate avec nostalgie Maurice de Fleury, auteur, en 1897, d’une Introduction à la médecine de l’esprit : « c’en est fait du beau temps de 1830, où nos poètes, taillés en hercules, se surmenaient sans en souffrir, ne causaient qu’à voix de stentor, pouvaient se passer de sommeil, digéraient des repas de reîtres, vidaient d’un trait des flacons d’eau-de-vie et ne se sentaient jamais plus dispos au travail que quand ils étaient un peu gris ». Faisant fi de ses poètes faméliques, cette reconstruction a posteriori du romantisme comme mouvement de la pléthore (et des pléthoriques) dessine ainsi en creux le portrait orienté d’une modernité caractérisée par l’inappétence (le « Ah ! tout est bu, tout est mangé : Plus rien à dire ! » de Verlaine).

Ce colloque aura donc également pour but d’explorer et d’exposer l’axiologie sous-tendant le rapport littéraire à la satiété, satiété bien souvent présentée comme l’apanage d’un monde honni, celui de bourgeois au « ventre caressé par une digestion heureuse » (Mirbeau, Le Jardin des supplices). La faim en/de littérature peut ainsi relayer des valeurs esthétiques, éthiques ou politiques, qu’il s’agisse d’un Barbey d’Aurevilly fustigeant la « littérature qui mange » à la table des puissants (Les Ridicules du Temps), d’un Knut Hamsun (La Faim) ou d’un Jacob Poritzky (Mes enfers, 1906) faisant de la faim le moteur d’une écriture du rejet, ou d’un Jules Vallès dédiant son Bachelier à « tous ceux, qui nourris de grec et de latin, sont morts de faim ! ». « [Peindre] les exigences de la Gueule » (Balzac, Le Cousin Pons) revient en effet à proposer une lecture du corps social. Le cycle des Rougon-Macquart interprète, de manière exemplaire, le second Empire comme une « montée des appétits » opposant les Maigres et les Gras : la faim y constitue uneoptique sur la société, et le moyen de figurer le moteur secret de toutes ses actions, à une époque où le darwinisme social impose son axiome carnassier. Mais si l’émergence d’une littérature du ventre et de ses appétits est étroitement liée au développement de l’esthétique réaliste, un personnage comme Des Esseintes, « pour qui « manger pour vivre » devient la plus complexe des opérations » (Françoise Grauby, Le Corps de l’artiste), témoigne également des soubassements idéologiques d’un art de la nutrition intimement lié à la norme bourgeoise : en cherchant à s’inscrire à rebours de son siècle glouton, le personnage de Huysmans fait acte de résistance aristocratique, en postulant que l’on peut se nourrir que de livres.

Pour autant, si le refus de la satiété est souvent associé à une condition ontologique du bien écrire (écrire pour – ou plutôt que – manger), ou à une prise de position idéologique (refuser le modèle bourgeois), la faim concrète ou réelle constitue également le moteur d’une littérature y puisant son propre combustible. Le XIXe siècle marque en effet l’avènement d’une littérature industrielle soumettant l’aspirant écrivain à un impératif alimentaire. Dans une perspective plus sociologique, il pourra être intéressant de s’interroger sur les répercussions que cet impératif a pu avoir sur la manière d’écrire, et sur le rapport que l’écrivain peut entretenir avec cette littérature « alimentaire » – parfois la sienne propre. Littérature alimentaire nourrissant par ailleurs un discours critique calqué sur la gastronomie, devenue manière d’apprécier les oeuvres : les Goncourt se moquent ainsi de ces « gens qui aiment à digérer en lisant une prose claire comme un journal » (10 Mai 1856), tandis que Huysmans, dix ans avant la préface d’A rebours, compare leJournal de ces mêmes Goncourt à un « of meat singulièrement nourrissant pour nos estomacs si débilités par les insipides mucilages de la littérature de cet affreux temps » (lettre à Edmond, 1892).

En explorant les parentés entre processus de création et processus d’alimentation, ce colloque, qui se tiendra à Strasbourg les 13, 14 et 15 octobre 2011, tentera ainsi d’analyser leurs traductions littéraires, à la confluence de la poétique, de l’histoire des mentalités et de l’histoire sociale.

Les propositions de communication (titre et résumé d’une vingtaine de lignes) sont à adresser avant le 31 mars 2011 à l’un des membres du comité scientifique du colloque :

Bertrand Marquer (bertrand.marquer@yahoo.fr)

Eléonore Reverzy (ereverzy@free.fr)

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Appel à contribution – Petite anatomie du corps violenté

Date limite : 20 décembre 2010

Centre de Recherches Interdisciplinaires et Transculturelles (EA 3224)
Axe « Transpoétiques »

Le XXème puis le XXIème siècle ont différencié le théâtre, comme art de la scène, des autres médias par la présence scénique du corps de l’acteur. Aborder la violence théâtrale du point de vue des différents actes de violence perpétrés sur le corps soulève des questions à la fois dramaturgiques, littéraires et sociologiques. A quelles fins le corps est-il violenté sur scène et/ou la violence suggérée hors scène? Quelle dialectique peut-on dégager entre esthétique de la violence physique et message, entre forme et fond ?
Se pose d’abord une première question, d’ordre formel : Y a-t-il une anatomie de la violence théâtrale ? Est-il possible d’esquisser une typologie des violences corporelles et d’en dégager des effets/ des fonctions théâtrales spécifiques?
On peut, à cet égard, distinguer, dans le texte théâtral, différentes formes de corps violentés: corps mutilés, démembrés, violés, brûlés, dépecés, corps soumis à la torture, à la mortification/ au supplice, à l’assassinat, au cannibalisme, à la prostitution. La violence s’oriente-t-elle contre une partie (et quelles parties : nobles ou désavouées?) ou à l’intégralité/intégrité du corps? Le corps violenté prend-il une dimension symbolique lorsqu’il est par exemple associé à un sens, à une vertu ou à un sentiment (et dans ce cas, il devient un élément à intellectualiser au-delà de la simple violence) ou garde-t-il sa dimension charnelle (la dégradation physique s’inscrivant dans une dialectique toute cathartique entre plaisir et souffrance/douleur) ?
Par ailleurs, la question du corps violenté soulève un questionnement d’ordre scénique. Quelles sont ses représentations possibles ? Que montrer ? Quel usage doit ou peut-on faire de l’illusion théâtrale ? La représentation réaliste, voire hyperréaliste, de la violence physique suffit-elle ou faut-il encore la présenter? Et est-il possible de la présenter ?
Les communications pourront également proposer une observation clinique du corps violenté et s’interroger sur les raisons du recours à la violence physique dans un contexte théâtral.
La violence exercée contre le corps humain remplit-elle toujours un but moral/ expiatoire voire pénal en se mettant au service d’une pédagogie de l’effroi envers les autres comme envers soi-même? Cette justice vengeresse resterait alors dans le champ cathartique (extraire le mal par le mal, conversion de la douleur/souffrance en plaisir chez le spectateur), finalement proche du sadisme/masochisme (de l’automutilation aux bastonnades des farces). Le corps violenté peut-il également se placer au-delà de la catharsis et remplir un but utilitaire? La violence physique servirait alors à prendre le pouvoir, l’ascendant – notamment politique – sur l’autre (la notion de Gewalt en allemand exprime à la fois la violence et le pouvoir politique), afin de dégrader, détruire et régner. Car les différentes époques de guerre (de la Révolution Française aux génocides du XXème siècle) ont montré que l’acte violent peut s’exercer sans plaisir pervers, mais bien plutôt dans la monotonie mécanique (comme l’évoque le banquet sanglant chez Titus dans Titus Andronicus de William Shakespeare) : on pense alors aux crimes de guerre, à la violence déshumanisée de la Shoah et à ses corps concentrationnaires qui rendent difficile le processus d’identification. Dans le théâtre contemporain, le corps violenté permet justement d’interroger cette déshumanisation et cette instrumentalisation du corps, entre corps célébré et corps malmené, permettant ainsi de réintroduire une sensibilité par le corps souffrant et de rematérialiser une relation au corps et au monde qui avait été déréalisée par le désenchantement du monde.
A travers la violence faite au corps à différentes époques théâtrales, c’est en quelque sorte une histoire du rapport que nous entretenons avec notre propre corps et avec notre matérialité (comme le proposait l’Histoire du Corps, dirigée par Alain Corbin) qui s’esquisse et que le colloque cherchera à dégager.

Les propositions de communication (titre + résumé d’une dizaine de lignes) sont à envoyer à :
Priscilla WIND
Courriel : priscilla.wind@univ-fcomte.fr
Adresse postale: Laboratoire C.R.I.T (ex-LHPLE)
Université de Franche-Comté
UFR SLHS
30 rue Mégevand
25030 Besançon Cedex
Date limite : 20 décembre 2010

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Journées d’études doctorales – Boire et Manger

Université de Savoir — Laboratoire LLS

4-6 avril 2011

Besoins primaires de l’homme, le « boire et manger » sont extrêmement présents dans les thématiques développées à l’heure actuelle par nos sociétés modernes, que ce soit en raison de leur pénurie ou de leur manque dans certaines parties du monde, ou, à l’opposé, de leur surabondance dans d’autres. De la sorte, il semble que ces besoins, et les pratiques qui y sont liées, de par leur aspect fondamentalement humain, constituent un thème d’étude particulièrement propice pour les Sciences Humaines et Sociales.

Ouvertes à tous les chercheurs (étudiant en Master 2, doctorant, docteur, MCF, professeur), les Journées d’Etudes Doctorales du laboratoire LLS de l’Université de Savoie se proposent donc cette année de se pencher sur le « boire et manger » au travers de la diversité des approches SHS. De manière non exhaustive, pourront être abordés les disciplines et les thèmes suivants :

– la sociologie et l’ethnologie, qui se penchent sur les pratiques alimentaires et leurs usages sociaux sous des angles divers (identités culturelles, rapport à la santé, à l’image de soi et des autres…) ;

– l’histoire, la géographie et l’économie, qui s’intéressent depuis longtemps à la circulation marchande des denrées alimentaires, à leur usage dans les sociétés au fil du temps, à l’évolution des marchandises ou encore à la place occupée par la production sur les territoires et parmi les populations ;

– la littérature, qui intègre depuis toujours des représentations du « boire et manger » dans les récits, permettant ainsi à la fois un ancrage dans le temps et une description plus précise des personnages et des moeurs ;

– la linguistique, par le prisme du vocabulaire et du discours, permet l’étude des rapports entretenus par un locuteur ou un groupe de locuteurs à la nourriture et à la boisson, ou encore la mise en évidence de l’importance de ce thème dans certaines circonstances particulières ;

– la psychologie, qui s’intéresse notamment aux conduites et aux pratiques alimentaires contemporaines.

Langues de travail : français (anglais éventuellement)

Propositions de communication : les résumés sont à envoyer avant le 5 janvier 2011, sous la forme suivante : présentation de votre communication (300 à 500 mots, Times New Roman 12, interligne simple), accompagnée d’une bibliographie indicative (10 lignes maximum) et d’un court CV (nom, prénom, université, laboratoire, niveau d’étude/poste) en vue d’une évaluation et d’une sélection des candidatures par le comité scientifique.

Merci d’adresser vos candidatures à l’adresse suivante :

jed2011.univsavoie@gmail.com

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Colloque – Mind the Brain III. Questions aux nouvelles sciences du cerveau

Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
Salle INR 219
Lausanne, 2 et 3 décembre 2010

Collège des Humanités (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne) et Institut Universitaire d’Histoire de la Médecine et de la Santé Publique (CHUV et FBM/ Université de Lausanne), avec la collaboration du Brain Mind Institute (BMI, EPFL) et du Laboratoire de Sociologie (LABSO, Faculté des SSP)

La série de colloques Mind the Brain ! initiée en 2008 vise à offrir une plateforme interdisciplinaire aux neuroscientifiques, clinicien.ne.s et spécialistes en sciences humaines et sociales permettant de questionner les enjeux des développements des «nouvelles sciences du cerveau » (les programmes des éditions précédentes sont disponibles sur le site www.chuv.ch/iuhmsp).

La 3ème édition du colloque Mind the Brain ! réunit 6 intervenant.e.s autour de deux questions principales :

1. Qu’apportent les « nouvelles sciences du cerveau » à leur propre cadre disciplinaire, tant du point de vue pratique que théorique ? Les intervenant.e.s sont invité.e.s à réfléchir de manière critique à leurs disciplines, leurs pratiques, leurs questions et objets de recherche, en accordant une attention particulière à l’éventuelle nouveauté des « nouvelles sciences du cerveau », aux transformations récentes ainsi qu’aux directions futures de la  recherche en neurosciences en rapport avec la clinique d’une part, les sciences humaines et sociales d’autre part. Nous proposons une interrogation critique sur le « neurocentric turn » au sein des sciences de la vie et des sciences humaines et sociales, et sur la rhétorique prudente ou révolutionnaire des neuroscientifiques et de leurs critiques (qui sont parfois les neuroscientifiques mêmes).

2. Comment la question de l’inter- (ou trans-, ou co-,…) disciplinarité émerge- t-elle en rapport avec les pratiques  de ces « nouvelles sciences du cerveau » ? Les intervenant.e.s sont invité.e.s à s’interroger en fonction des perspectives suivantes : L’interdisciplinarité est-elle une solution aux problèmes posés, et si oui, à quels problèmes ? Qu’entraîne, en termes de cadre théorique et pratique cette interdisciplinarité figurant au programme des dites sciences ? Peut-elle être considérée comme un effort critique, dans le cadre de l’impératif actuel visant à abolir la distance entre sciences de la vie et sciences humaines et sociales ?

Programme

Jeudi 2 décembre 2010
Salle INR 219

14:00 Bienvenue et introduction

14:15 Steven Rose (Londres)
Why minds aren’t brains : the future and limits to neuroscience

15:45 Josef Parnas (Copenhague)
Schizophrenia: clinical features, philosophy, and neuroscience

18:00 – 20:00 Event et apéritif à la Collection de l’Art Brut

Vendredi 3 décembre 2010
Salle INR 219

09 :00 Ilina Singh (Londres)
Of Brains, Persons & Power : The View From Down Here

10 :30 Pause

11 :00 Pierre-Henri Castel (Paris)
Comment naturaliser l’intentionnalité ? Un problème éternel et ses multiples avatars dans la psychopathologie cognitive évolutionnaire d’aujourd’hui

12 :30 Repas

14 :00 Suparna Choudhury (Berlin)
Critical Neuroscience: a case study

15 :30 Rafael Mandressi (Paris)
Les terrains de l’esprit : pour une histoire des savoirs sur le cerveau

17 :00 – 17 :30 Discussion finale

Les colloques Mind the Brain ! sont organisés par le Groupe de recherche  « Neurosciences, clinique, sciences humaines et sociales ».
Comité 2010 : Vincent Barras (IUHMSP, UNIL), Emilie Bovet (IUHMSP, UNIL), Cynthia Kraus (Faculté des SSP, UNIL), Francesco Panese (CDH, EPFL et IUHMSP, UNIL), Vincent Pidoux (Faculté des SSP et IUHMSP, UNIL)

Institutions partenaires :  Brain Mind Institute, EPFL, Laboratoire de Sociologie, UNIL

Ce colloque s’inscrit dans le cadre de la recherche « Neurosciences and Psychiatry : images, techniques, clinic » financée par le FNS et menée à l’IUHMSP.

L’inscription n’est pas obligatoire, mais fortement recommandée, pour des raisons d’organisation.
Contact : tél. ++41 21 314 70 50 ; e-mail : hist.med@chuv.ch
Mind the Brain III
INR 219

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Journée d’étude des doctorant-e-s ARPEGE – Corps et genre : pour une approche pluridisciplinaire

Vendredi 22 octobre 2010 – Université Toulouse II-Le Mirail

Maison de la recherche Salle D31

9h-9h30 : Présentation de la journée

Camille Favre et Thérèse Courau.

Introduction à la thématique

Christine Mennesson (MCF en sociologie du sport).

***

Discutantes de la matinée : Christine Menesson (MCF), Michèle Soriano (PR en littérature) et Thérèse Courau (doctorante).

9h30-10h : Marie Claude Hubert : « Normes corporelles et construction du genre dans la littérature de jeunesse ».

10h-10h15 : Débat.

10h15-10h45 : Virginie Houadec : « La construction du genre à travers les couvertures des albums de jeunesse, mise en image des corps ».

10h45- 11h : Débat.

11h – 11h15 : Pause.

11h15 – 11h45 : Mélie Fraysse : « Masculinité hégémonique et féminités : l’exemple des modèles de genre dans une revue de VTT ».

11h45- 12h : Débat.

12h15-14h15 : Repas (Buffet salle D28)

***

Discutantes de l’après-midi : Jacqueline Martin (MCF en économie), Sylvie Chaperon (MCF en histoire) et Camille Favre (doctorante).

14h15 – 14h45 : Alfonsina Faya Robles : « Arrangements entre dispositif de régulation et expériences de la maternité en milieu populaire à Récife (Brésil) : le rôle maternel incarné ?. »

14h45 – 15h : Débat.

15h- 15h30 : Anne- Laure Méril-Bellini Belle Stelle : « Corps, genre et amitiés spirituelles chez les mulieres religiosae dans les Pays Bas méridionnaux du XIIIième siècle. »

15h30 – 15h45 : Débat

15h45- 16h : Pause.

16h- 16h30 :

Matthieu Piganiol : « Corps construit et corps subi : le paradoxe de la virtualisation de soi. »

16h30 – 17h : Débat.

Conclusion de la journée.


Le programme pluri-formation ARPEGE vise à promouvoir une « Approche pluridisciplinaire du genre », transversale aux différents établissements du site toulousain en fédérant les équipes et les individus qui sont investis dans le champ des « études genre » autour de projets et d’activités de recherche communs.

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