Les 27-28 et 29 septembre 1985 a eu lieu à Naucelle le premier colloque autour de l’œuvre de Jean Boudou dont les actes furent réunis par Christian Anatole et publiés par le Centre International de Documentation Occitane en 1987. Pierre Canivenc avait annoncé en guise d’introduction… servarem lo prefach de nòstra societat, de procurar d’aquela òbra une edicion plan facha, pels òmes de deman, qu’i legiràn un ensenhament que nautres sabèm pas (12) [nous perpétueront la tâche de notre société, procurer à cette œuvre une édition bien faite, pour les hommes de demain qui y liront un enseignement que nous ignorons]. A l’issue de plus d’une vingtaine d’interventions, parmi lesquelles celles de Pierre Lagarde, Arthur Quintana, Robert Lafont, Roger Lapassade, André Lagarde, Robert Marty, Philippe Gardy, Raymond Chabert, Marcel Cortiade, Christian Laux, Félix Castan…, et en soulignant la nécessité d’approches méthodologiques sérieuses, Georg Kremnitz remarquait : Nos apartendrà, a nos totes, de la faire ausir, aquela votz, la mai luènh possible, subretot qu’al contrari de fòrça voses que s’ausisson de pertot, a l’ora d’ara, e que son de voses de tampadura, la de Bodon nos dubrís de camins a un mond mai uman… [il nous appartiendra, à nous tous, de la faire entendre, cette voix, le plus loin possible, surtout que contrairement à bien de voix qu’on entend partout, actuellement, et qui sont des voix de la fermeture, celle de Boudou ouvre des voies vers un monde plus humain…]

     Ce colloque relayé par un colloque organisé par Rémi Soulié à Durenque en 2012 nous amène au présent colloque qui coïncide avec le centenaire de la naissance de Jean Boudou (1920-1975). Il s’agit, grâce aux chercheurs spécialistes invités et à un cadrage précis des demi-journées qui le composent, de Relire Jean Boudou en occitan ou dans une autre langue et de poursuivre l’étude de cette œuvre dont la réception s’est souvent avérée « contradictoire ». Les 4 demi-journées et les 2 soirées correspondent aux problématiques de recherche du nouvel axe Transmettre : héritage, appropriation, recréation du laboratoire ELH-PLH.

     Les quatre demi-journées seront successivement consacrées à :

  1. un bilan des recherches depuis le rapport final du colloque de 1985 jusqu’aux derniers travaux autour de l’écriture de Jean Boudou (méthodologie, écriture de soi, littérature et réflexion identitaire) ;
  2. des études littéraires nouvelles ;
  3. une approche linguistique, plusieurs travaux de traduction et des études de manuscrits inexploités ;
  4. des éclairages issus de domaines différents : histoire, linguistique, anthropologie, didactique, chanson occitane des années 1970.

Le spectacle des Boudoumen et les expositions Jean Boudou et du Drac par Didier Mir sont destinés aux intervenants et au public du colloque et aux étudiants, notamment ceux du Master Études et Valorisation du patrimoine Occitan et du Master des métiers de l’Enseignement (qui seront impliqués dans l’organisation du colloque) afin que puisse être évaluée la vigueur de l’écriture boudounienne quand elle est transposée dans le domaine des arts de la voix et du rythme. Enfin, au cours de la deuxième soirée seront discutées les possibilités de scénarisation d’œuvres de Jean Boudou avec des professionnels écrivains-scénaristes familiers de la production littéraire occitane.