Jean Boudou et Eugène Viala : l’imaginaire des passages

Eugène Viala (1859-1913) et Jean Boudou (1920-1975), originaires de deux régions proches l’une de l’autre, le Lévézou et la vallée du Viaur, sont tous deux attachés à la ruralité et expriment dans leurs œuvres – visuelle pour l’un, littéraire pour l’autre – une mélancolie, voire un désespoir, saisissants. Le premier s’inspire des romantiques et des symbolistes ; le second, plus jeune, témoigne de l’effritement de son milieu occitanophone. Malgré d’évidentes différences, leurs œuvres méritent toutefois la comparaison dans la représentation que fait chacune de passages ou espaces liminaires, que ceux-ci soient un cours d’eau, un pont ou le tracé d’un chemin. Chez Viala comme chez Boudou, ces passages, loin d’ouvrir une voie, figurent le sort de subjectivités tourmentées et sans certitude d’avenir.

Catherine Parayre dirige le Centre d’études en arts et cultures et le Centre de Recherche en arts interdisciplinaires et création culturelle, tous deux à l’Ecole des beaux-arts et des arts du spectacle Marilyn I. Walker. Elle est co-fondatrice et co-directrice de la Small Walker Press et directrice de Voix plurielles, revue de l’Association des professeur.e.s de français des universités et collèges canadiens.