Figures du soin, figures de soignants

Jeudi 03 juin 2010  |  Paris (75005)

Figures du soin, figures de soignants

RÉSUMÉ

Les figures traditionnelles du soin et des soignants méritent d’être questionnées. Comment confronter l’idée même du soin à celles du « prendre soin », de l’aide, de l’accompagnement et, nouvelle venue, de la bientraitance ? Qui peut, et comment, prendre soin de nous-mêmes, d’autrui, de la médecine, des institutions, des soignants et de notre environnement urbain ?

ANNONCE

Les figures traditionnelles du soin et des soignants méritent d’être questionnées. Comment confronter  l’idée même du soin à celles du « prendre soin », de l’aide, de l’accompagnement et, nouvelle venue, de la bientraitance ? Qui peut, et comment, prendre soin de nous-mêmes, d’autrui, de la médecine, des institutions, des soignants et de notre environnement urbain ?

Programme

Apprendre à vivre, apprendre à mourir : la philosophie comme soin de l’âme ?

  • Eric FIATAgrégé de philosophie, maitre de conférences de l’Université Paris Est Marne-la-Vallée, Professeur au centre de formation du personnel hospitalier de l’Assistance Publique Hôpitaux de paris.

La médecine comme soin du corps, la philosophie comme soin de l’âme : cette répartition des tâches, que nous ont léguée certains Anciens, est-elle toujours d’actualité ? Est-il possible d’apprendre à vivre ? Et apprendre à mourir a-t-il le moindre sens, puisqu’il n’y a pas d’apprentissage sans répétition, et qu’on ne meure qu’une fois ? Maintenons cependant que les richesses qu’apporte la philosophie, pour modestes qu’elles soient, sont aujourd’hui plus nécessaires que jamais…

Faut-il prendre soin de la médecine ?

  • Denis MECHALIPraticien hospitalier, ex-chef de service, maladies infectieuses et tropicales, Centre hospitalier général de Saint Denis (93)

Il est possible de soigner, avec sollicitude et efficacité, des populations dites « précaires » ou « marginales ». Mais il existe des obstacles, lourdement liés à l’idéologie des soignants et en particulier à celle des médecins, avec une « prolifération cancéreuse » des soins techniques et de  la « dictature de la preuve ou du protocole ». La médecine échappe ainsi à un grand nombre de médecins, y compris ou surtout « brillants spécialistes » et « brillants scientifiques ».

Le soin est-il soluble dans la bientraitance ?

  • Philippe SVANDRACadre de santé, formateur au pôle formation du centre hospitalier Sainte Anne, Docteur en philosophie, chargé d’enseignement à l’université Paris Est / Marne-la-Vallée

Comment être contre la bientraitance ! Pourtant, de la même manière que l’enfer est pavé de bonnes intentions, la bientraitance, sous prétexte de lutter contre la maltraitance, peut nous entrainer vers une normalisation excessive de la relation de soins. La vigilance nous semble donc, ici comme ailleurs, toujours salutaire.

Prendre soin jusqu’au bout de ses administrés, un défi insoutenable pour les élus locaux ?

  • Marie-Christine BERNARD-HOHMEthnologue-urbaniste, Chargée d’étude dans une agence d’urbanisme

La théorie semble acquise pour la plupart de nos élus locaux, il faut  « vieillir chez soi, créer du lien intergénérationnel, adapter les logements à la perte d’autonomie, insuffler une mobilité durable et créer ainsi des alternatives aux mouroirs collectifs  ou à  l’isolement extrême du tout à domicile ». Mais en pratique, il reste à inventer un « care urbain » qui anticipe les dérégulations dues aux ségrégations entre les âges, les classes sociales, les valides et les non valides.

Prendre soin des personnes en situation de handicap à domicile : négocier sa vie jusqu’où ?

  • Pascal DREYEREditeur, notamment d’Yves Lacroix pour Presque Debout (DDB, 1998) et Accompagner les personnes handicapées à domicile. Une vie négociée (Chronique sociale, 2008), consultant handicap, vieillissement et dépendance

Précurseur de la vie autonome en France, Yves Lacroix a connu plus de 350 auxiliaires de vie en 27 ans de vie à domicile. Il a travaillé durant dix ans à la synthèse de cette expérience hors du commun, de délégation à des tiers des actes fondamentaux de la vie intime et personnelle mais aussi de la réalisation de sa volonté et de son projet de vie. Quel sens donner aujourd’hui au prendre soin dans l’accompagnement des personnes handicapées à domicile ? Quelles relations sont en jeu pour les protagonistes du projet de vie ? A quelles négociations et responsabilités individuelles et collectives sont-ils convoqués ?

Peut-on et doit-on prendre soin d’une institution dont la « mission » est de prendre soin des autres ?

  • Bernard ENNUYERDirecteur d’un service d’aide à domicile, Docteur en sociologie, HDR,  enseignant-chercheur à l’université Paris Descartes

L’association d’aide à domicile, que je dirige depuis 32 ans, a pour mission de permettre aux gens qui le souhaitent  de rester chez eux jusqu’au bout de leur vie, et de les accompagner et ce quelque soit leur âge et leur  situation  de handicap. Que veut dire, pour le directeur de cette association, prendre soin de « son » institution? Est-ce possible, est-ce souhaitable ?

Lieu
  • Paris (75005) (Institut Océanographique, Grand Amphitéatre, 195, rue saint Jacques)
Contact
  • dominique kotelba
    courriel : projetcare (at) aprionis [point] fr

    Direction de l’action sociale Aprionis
    137/147 rue Paul Vaillant Coturier
    92240 malajkoff

« Figures du soin, figures de soignants », Journée d’étude, Calenda, publié le vendredi 16 avril 2010,http://calenda.revues.org/nouvelle16371.html Publié le vendredi 16 avril 2010 par Karim Hammou

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