Parution – Le moment du soin. A quoi tenons-nous ?

Parution – Le moment du soin. A quoi tenons-nous ?

WORMS Frédéric, Le moment du soin. A quoi tenons-nous ?, PUF, 2010, 272 p.

Si le moment présent est le moment du soin, c’est-à-dire non pas seulement d’une vulnérabilité généralisée mais de l’activité humaine qui doit y répondre dans tous les domaines, il faut penser celle-ci dans sa spécificité, sa diversité et ses ruptures, de la technique à l’éthique, de la vie à la justice : c’est le but de ce livre qui en propose à la fois une étude synthétique et des applications ouvertes.

Le moment historique que nous vivons aujourd’hui, en ce début de siècle, se caractérise par de nouvelles vulnérabilités. Il appelle donc, pour y répondre, un renouveau de l’idée (et de la pratique) du soin. Mais il retrouve ainsi, du coup, l’un des enjeux fondamentaux de la vie humaine. Tel est le double but de ce livre : répondre aux problèmes les plus urgents du présent montrer que l’idée de soin nous révèle les relations et les ruptures les plus vitales entre les hommes.
Le soin est deux fois premier : il n’est pas seulement soin de quelque chose, réponse à des besoins, condition de la vie il est aussi soin de quelqu’un, comportement adressé, constitution d’un sujet. Ce sont les « deux concepts du soin » qu’étudie la première partie du livre, en allant jusqu’à leurs enjeux ultimes (ainsi dans les soins « palliatifs »). Mais le soin est deux fois menacé : par un risque extérieur, vital, mais aussi par un risque intérieur, moral : la violation, qui en révèle la signification éthique et politique, et qu’étudie la deuxième partie du livre.
Il s’agit alors, sur cette base qui permet de s’y orienter, d’ouvrir l’étude des événements et des problèmes, des réflexions et des œuvres tissant le moment présent, ou plutôt qui le constituent comme un moment (les « catastrophes », l’« urgence », la concurrence des victimes, mais aussi l’amour, l’éducation, le « care »). C’est l’objet de la troisième partie, réponse à la question ou à l’exclamation qui lie notre fragilité et nos principes, la vie et la justice : à quoi tenons-nous ?

PREMIÈRE PARTIE. — LE SOIN
Chapitre premier. Les deux concepts du soin
Définition et distinction
Le modèle parental et la portée ontologique du soin
Le modèle médical et la dimension politique du soin
La relation de soin, modèle des relations morales ?
Chapitre II. Pandémie et justice : entre soin et politique
Il reste des soins
Il reste des règles
Il reste des relations
Au-delà de ce qui reste
Chapitre III. Le soin ultime sur l’idée des soins palliatifs
Soins palliatifs et soins médicaux : quelle priorité ?
Soins palliatifs et soins parentaux : « cris et chuchotements »
Pour aller plus loin

DEUXIÈME PARTIE. — LA VIOLATION
Chapitre premier. Penser la violation
Le sentiment de violation
Entre la relation à soi et la relation à l’autre
Violation et protection
Des violations aux relations
Chapitre II. Quand les relations deviennent-elles morales ?
« Relations à » et « relations entre »
« Relations entre » et violation
Entre relations et violations
Chapitre III. La négation comme violation du témoignage
Violation et témoignage
Les trois degrés de la négation
De l’expression à la justice

TROISIÈME PARTIE. — À QUOI TENONS-NOUS ?
La catastrophe et l’injustice
L’enfant ou la double invraisemblance du présent
Au-delà de la concurrence des victimes
« Vivant jusqu’à la mort » (sur une formule de Paul Ricœur)
De la non-justification
Le tissu solide et déchiré de l’éthique
Y a-t-il encore un avenir ?
Entre puissance et impuissance
Importance et fragilité de l’amour
Critique de l’exception
Soin, éducation, travail
Le moment d’entendre
Sur l’idée de « solidarité active »
Paradoxes de « l’apocalypse »
Précis de la rupture (« prenez soin de vous »)
Prendre la sauvagerie au sérieux
Remarques de méthode
Un risque majeur : l’injustice

Annexe I – Le soin et le care
Annexe II – Ce qui est atteint dans le cerveau

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