Appel à communication – Corps, prothèses et hybridation

Appel à communication – Corps, prothèses et hybridation


Béthune : 1 & 2 décembre 2011


Dans le cadre des manifestations de « Béthune capitale régionale Nord-Pas-de-Calais de la culture 2011 », je me permets de vous adresser une invitation au colloque international organisé par l’Université d’Artois (62) et intitulé Corps, Prothèses et hybridation.

Dans son essai intitulé de l’Art du théâtre, le réformateur anglais Edward Gordon Craig, très critique à l’égard du théâtre de son temps et notamment du jeu naturaliste, « authentique » porté par un « ton naturel », un « geste naturel » caractéristiques de l’acteur de la fin du XIXème siècle qui faisait florès sur la scène, proposera d’instaurer sur la scène un « personnage inanimé » qu’il nommera la « Sur-Marionnette ». Cette proposition, certes radicale, et qui ne fut jamais mise en œuvre par l’artiste semble depuis trouver un écho dans les démarches artistiques du XXème siècle.

Le désir de l’artiste d’en finir avec les « faiblesses et les frissons de la chair » pourrait ainsi être mis au regard de nouvelles expériences artistiques contemporaines et corporelles ayant permis de repenser le corps, de retrouver une nouvelle corporéité humaine, morcelée et issue d’un appareillage  fait de prothèses propices au remembrement du vivant.

Perçu telle une entrave pour l’humain, le corps est modifié, « bricolé », livré à la chirurgie et aux mutations chimiques et physiques. L’appareillage corporel issu de ces mutations interroge notre humanité dans son essence, dans son statut de vivant et dans son engendrement. L’être humain se voit ainsi dépossédé de sa capacité à demeurer le seul à s’engendrer et à engendrer un autre humain. Il semble ainsi surgir d’une nouvelle fabrique qui fait voler en « éclats les frontières du corps » et sème le trouble et le doute (David Le Breton).

Cette mise en déroute du corps pose le problème de l’incarnation. Le corps, hybridé et devenu surhumain accessoire ne procède plus que par une autre révolution.

Prenant appui sur des expériences artistiques contemporaines et sur des pratiques dites perfomatives ayant permis de repenser la question du corps, le colloque interrogera la mécanique du corps, une nouvelle (re)construction du vivant façonnées à partir des prothèses. Il s’agira de s’interroger sur le statut du vivant ? Quelle expressivité dès lors que l’humain est confronté à sa propre finitude, à l’accueil de nouveaux corps – implants, à son démembrement physique et social ?

La mise en œuvre d’un tel corps, perçu comme obsolescent, apparaissant dépouillé de tout affect et soumis à une certaine forme de transfiguration, impose de s’interroger sur des protocoles de simulacre ou de transgression du vivant.

Il est envisagé un dialogue entre la création plastique et l’approche de la prothèse. Le colloque permettra, par conséquent, de croiser les sciences du vivant avec le processus de création artistique. La réflexion sur l’art passera par une approche des démarches artistiques contemporaines notamment la thématique de l’hybridation. Comment l’expérience artistique peut être le lieu d’une résonance des mutations du corps, des OGM (Organisme Génétique Modifié) ? Ce croisement induit de nouvelles combinatoires, porteuses d’altérations du vivant et de la matrice (génétique) du corps.

Le colloque croisera des approches et des disciplines attentives aux représentations et aux enjeux du corps notamment, l’anthropologie, l’ethnographie, la médecine, l’éthique, les sciences de l’art et les arts plastiques, les arts numériques…

Le colloque réunira près d’une vingtaine d’intervenants.Communication  brièvement les grandes lignes et ce pour le 30 mars 2011.

Professeur Amos FERGOMBE

Université d’Artois

UFR Lettres et Arts

Équipe d’accueil TEXTES ET CULTURES

9 rue du Temple

BP 10665

62030 ARRAS CEDEX

amos.fergombe@univ-artois.fr


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