Journée d’étude – Les paradoxes du soin

Journée d’étude – Les paradoxes du soin

 


Cette journée aura lieu le jeudi 9 juin 2011
à l’Université Paris Diderot – Salle 165 E Halle aux Farines 

10-16 rue Françoise Dolto Paris 13ème
de 9 h 30 à 17 h.
Cette  journée  est organisée par
le Département HPS, le Centre Georges Canguilhem et SPHERE (UMR 7219) – Université Paris Diderot (C. Lefève) ;
le CIEPFC – Ecole Normale Supérieure (F. Worms, Cl. Marin) ;
ETHOS – Université de Lausanne (L. Benaroyo) ;
METICES – Université Libre de Bruxelles (N. Zaccaï-Reyners)
et le Centre De Ressources National soins palliatifs (J. –C. Mino).
Dans la continuité  du  colloque et de l’ouvrage La Philosophie  du   soin  (PUF, 2010), ce séminaire de philosophie, ouvert aux approches des sciences sociales, ouvre désormais la réflexion sur  les   paradoxes  que recèlent  les  discours et  les  pratiques de  soin . On a souvent souligné la tension inhérente à la médecine entre, d’une part, sa finalité éthique et son essence soignante et, d’autre part, l’objectivation voire la négation des subjectivités que ses techniques et savoirs impliquent. Le séminaire approfondit cette question et analyse  les  tensions avivées par  les  multiples dimensions  du   soin , à la fois en médecine et au-delà de la médecine : dimensions relationnelle, éthique, sociale, politique mais aussi technique et organisationnelle. Cette  journée  travaillera ces questions dans deux directions :  les imaginaires  du   soin  d’une part et le  soin  en contexte hypertechnique d’autre part. L’un des objectifs est de faire émerger de l’étude concrète et informée des pratiques et de l’intérieur des relations de  soin  un questionnement philosophique et éthique nouveau. 

Matin : 9h30 – 12h30 :  Les  imaginaires  du   soin


– « Wilderness of pain » Lecture par Patrick Autréaux, psychiatre et écrivain.

La maladie comme expérience intérieure est le thème de ses premiers récits, Dans la vallée des larmes et Soigner, publiés aux Editions Gallimard.
Cette lecture est extraite d’un récit inédit sur une expérience de chimiothérapie, et, ici tout particulièrement, sur un geste  du  bilan pré-thérapeutique, sur la douleur et la tentative de l’esquiver par l’imaginaire.

– « Le sexe et la mort : deux imaginaires  du   soin  ? » par Jean-Philippe Pierron, philosophe, MCF/HDR, Faculté de philosophie, Lyon 3; EA 4129 SIS Santé Individu et Société.
Auteur de Vulnérabilité, pour une philosophie  du   soin , PUF, 2010.
La relation de  soin  confronte à la souffrance, à la maladie grave, à la mort mais aussi au long des jours, à la nudité de corps désirables ou haïssables, à l’engagement d’émotions et de projections affectives, à des affinités électives. Relations et non rapports, le  soin mobilise « le sexe » et « la mort », eros et thanatos et avec eux des représentations, des croyances, un imaginaire et des valeurs, aussi bien  du  côté  du  soignant que  du  côté  du  soigné. Comment la relation de  soin  prend-elle en compte la présence, parfois lourde, de ces imaginaires  du  sexe et de la mort ?  Les  fuit-elle en n’en faisant que des stéréotypes à combattre comme autant d’images parasitant l’activité thérapeutique ? Produit-elle une anesthésie de la dimension pathique engagée dans la relation thérapeutique pour ne se concentrer rationnellement que sur le pathologique ?

Après-midi : 14h – 17h : « L’humanisation »  du   soin  en contexte hypertechnique

Doté d’une aura certaine, symbole par excellence d’une médecine qui « sauve des vies », la réanimation et  les  soins intensifs incarnent aussi la face sombre  du  pouvoir médical, ses errements et ses excès. C’est le lieu de « l’acharnement thérapeutique » avec au bout  du parcours, pour le malade, une « mauvaise mort » médicalisée ou pire encore, une mauvaise vie, laissée à elle-même dans des conditions encore plus douloureuses qu’auparavant. Dans l’imaginaire collectif, cette médecine démiurge apparaît sous un double visage : elle redonne la vie mais elle est décriée lorsqu’elle inflige des conditions d’existence cruelles et prolonge  les  souffrances.
Cette après-midi aura pour but d’aller au-delà  du  miroir de l’imaginaire, d’examiner, d’analyser et de discuter, à partir des pratiques professionnelles, certains enjeux de ce type de  soin  en contexte hypertechnique et de son « humanisation », le rapport au patient et à ses proches et la prise en charge de la fin de vie, au travers de deux interventions :

– « Le travail d’humanisation comme enjeu  du   soin  en contexte hypertechnique » par Jean-Christophe Mino, médecin chercheur, Centre De Ressources National Soins Palliatifs, Paris.
Auteur de  Les  mots des derniers soins. La démarche palliative dans la médecine contemporaine », Editions  Les  Belles Lettres (Prix d’Ethique Médicale Maurice Rapin).

– « Peut-on « bien mourir » en réanimation ? Vers une humanisation de la mort en contexte hypertechnique » par Nancy Kentish-Barnes, sociologue, groupe de recherche Famiréa, Hôpital Saint Louis, Paris.
Auteure de Mourir à l’hôpital,  Seuil, 2008.

Renseignements sur  http://centrecanguilhem.net/
Accès : RER/Métro : Bibliothèque François-Mitterrand
. Bus : 89, 62, 64, 325

 

 

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