Appels à contribution

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Appel à communication – Corps et techniques : dépassement, déplacement, distance

Groupe de Travail  N°41 de l’Association Française de Sociologie
Corps, Techniques et Société

Congrès de l’AFS, 5-8 juillet 2011 – Grenoble

« Corps et techniques : dépassement, déplacement, distance »

Le Groupe de Travail n°41 « Corps, techniques et société », de l’Association Française de Sociologie, rassemble depuis 2007 des chercheurs en sciences humaines et sociales qui abordent de manière transversale la relation étroite et problématique qui lie les corps et les techniques.
Nous traiterons pour ce colloque de la question du déplacement, du dépassement et de la distance des/entre les corps et les techniques – dans la continuité du séminaire des années2009-2011 du GT 41 – à partir de terrains de recherches, mais aussi d’approches plus théoriques. Quels procédés techniques permettent aujourd’hui de déplacer les limites du corps ? Quels sont les déplacements de « frontières » en cours ? Quels types de distances ces procédés engendrent-ils ? Ces questions s’inscrivent particulièrement dans le thème général du congrès « Création, innovation » qui nous servira donc de fil conducteur : innovations techniques, créations des corps ? Créations technologiques, innovations corporelles ?

Axe 1 : Dépassement.
La perspective du dépassement poursuit la réflexion sur les frontières et les limites du corps. Le franchissement des frontières du corps est matérialisé dans les différentes figures du corps augmenté ou modifié à travers des prothèses (implants, prothèses mécaniques ou électroniques) ou des traitements pharmacologiques (dopage, stimulation chimique, contraception ou stimulation hormonale), ou encore par des pratiques médicales, parfois encore exploratoires ou à venir (médecine régénérative, clonage, procréation assistée, nanomédecines, chirurgie esthétique, changements de sexe, modifications transitoires, ponctuelles ou définitives de genre…). Tous ces modelages de la chair, ces améliorations ou augmentations (human enhancement) que la technique rend possible et accompagne, toutes les techniques in corpore qui font des corps des « artefacts techniques » parmi d’autres (J. Wajcman, 2002), révèlent jusqu’à quel point il est désormais impossible de définir les frontières du naturel, du normal, du stabilisé. Si donc les techniques in corpore sont le résultat des processus qui engagent des concepteurs des innovations, des acteurs scientifiques, techniques, professionnels, des usagers, ces processus d’innovation introduisent non seulement de nouveaux dispositifs mais aussi de nouvelles formes de normativité des corps, de nouvelles pratiques, de nouveaux enjeux, de nouveaux jeux qui prennent place dans l’interaction entre les concepteurs et les usagers, ces derniers et leurs représentations du corps. Des usagers qui « font » aussi les techniques avec les usages qu’ils en ont : la manière dont ils usent, détournent, modifient à leur tour ces techniques in corpore est ce qui nous interpelle. Quelles sont les dimensions et les marges de l’appropriation ? Quel est le rôle du loisir, du plaisir et de la mise à distance ou de la gestion de la souffrance dans les pratiques de dépassement des frontières du corps ?

Axe 2 : Déplacement.
Notre interrogation sur l’humanisation des techniques et/ou la technicisation des humains, entre artificialisation des humains et naturalisation des techniques, repose sur l’hypothèse d’une redéfinition anthropologique de l’humain. Les discours sur le posthumanisme, ou la postmortalité, les recherches scientifiques et les activités des laboratoires, les discours prophétiques, les constructions mythologisantes des figures de l’homme hybride, celles de l’homme a-mortel ou immortel, et jusqu’à l’imaginaire de la science fiction, constituent l’horizon idéologique et culturel dans lequel les technologies semblent revisiter la définition de l’humain. Les recherches et les pratiques technoscientifiques actuelles, accompagnées par la réflexion éthique et philosophique, obligent particulièrement à regarder avec attention les dépassements possibles des partitions humain/animal et à considérer la remise en discussion de cette frontière. Sur ce même axe, il est central d’interroger la posture du chercheur, de questionner les manières de travailler et concevoir ces nouveaux objets, de penser ces innovations entre science, technologie et design. Si autre définition de l’humain il y a (réelle ou envisagée), les résistances comme les adhésions à ces « déplacements » devront être questionnées. Qui fait quoi ? Qui suit qui et pourquoi ? Et toujours : comment les innovations entrent-elles dans des processus de redéfinition, d’adhésion ou d’exclusion, de la part des acteurs ?

Axe 3 : Distance.
Ce dernier axe croise les deux précédents pour poser la question générale du lien social, à partir de l’innovation technologique et de son inscription dans la chair. Comment vit-on avec un corps modifiable et modifié ? On interrogera les processus d’étrangeté (distance à soi même, ou aux autres), de recherche de distinction, individuelle ou collective, et de « reconnaissance » sociale. Identité, race, genre sont autant de catégories qui construisent la relation à soi et à l’autre. Le corps fabriqué, re-fabriqué, modifié, augmenté, par les techniques contemporaines crée-t-il de la distance ? Cherche-t-il à l’abolir ? Un corps rendu disponible à la modification pose aussi la question de sa normativité : les pratiques scientifiques et technologiques biomédicales, par exemple, reposent sur la notion d’anomalie, de pathologie, de standards, de moyenne, de mesure. Comment les techniques médicales peuvent-elles être prescriptrices de normes corporelles, et sources de rapports sociaux éventuellement « autres » ? Quels sont les paramètres proposés/imposés – socialement, techniquement, scientifiquement, esthétiquement, éthiquement – qui indiquent ce qui est normal et ce qui doit être amélioré, ce qui est acceptable ou ce qui ne l’est pas ? Quels sont les domaines dans lesquels on expérimente la transformation (art, sport, handicap, santé, vieillesse…) ? Et par quels processus (lobbying, promotion, underground, déviance, etc.) peut-elle se généraliser ou être normalisée ?

Session commune RT 19 et GT 41 :
Lors d’une session conjointe, le RT19 et le GT 41 souhaitent questionner les innovations technologiques en médecine et leurs implications en termes de rapport au corps d’une part, et de nouvelles relations soignants-soignés d’autre part. Les innovations technologiques en médecine sont nombreuses et ne cessent de progresser : imagerie numérique, en 3D, médecine du futur (médecine expérimentale, individu bionique), biotechnologies… L’innovation médicale concerne aussi aujourd’hui le domaine de la bioéthique (cellules souches, dépistage génétique,médecine régénérative) et pose plus largement des questions sur la manipulation des organismes vivants, sur leur statut et le développement de ce que S. Bateman appelle une médecine hors corps. Quels sont les impacts de ces nouvelles technologies sur le corps ? Peut- on parler d’une nouvelle dépendance des corps ? D’autre part, les innovations technologiques concernent également l’information des usagers et la communication entre usagers et professionnels que l’on peut rassembler sous le terme e-santé. Il convient de s’interroger d’abord sur le développement de la télémédecine (télésurveillance, téléconsultation, télédiagnostic) et de son impact sur les relations soignants-soignés et sur les représentations du corps et des organes malades ; l’interrogation porte ensuite, et plus largement, sur l’essor de l’internet qui vient modifier les relations établies entre usagers et professionnels : de nouveaux rapports de connaissances, d’autorité et de pouvoir, d’expertise émergent et demandent de la part des usagers et des patients, des professionnels de la santé et des experts médicaux, mais également des institutions, des ajustements nécessaires. Un thème associé est celui de la pratique depuis quelques années d’un tourisme médical de la part des usagers, généré par l’offre de ces nouvelles technologies, qui peut être également interrogé lors de cette session conjointe.

Session commune RT31 et GT41  (extrait de l’appel à communication du RT31) : Une session commune sera organisée entre le GT41 (« Corps, techniques et société ») et le RT31 (« Sociologie des activités physiques et sportives »). L’axe directeur de cette collaboration se situera à l’interface des orientations développées par ces deux équipes, tout en cherchant à répondre, dans une optique transversale, à la question des créations et des innovations technologiques et/ou corporelles liées au sport et aux activités physiques. Les communications pourront par exemple porter sur le thème du dopage et de ses nouvelles  formes (qu’elles soient médicamenteuses, génétiques, et même mécaniques ou électriques comme ce fut peut-être récemment le cas en cyclisme), ainsi que sur les nouvelles techniques de dépistage qui en découlent. Les interventions pourront aussi aborder la question des innovations en matière de culture matérielle : l’outil sportif envisagé dans l’évolution des formes et des matériaux, qu’il soit considéré comme prolongement du corps (raquette, perche, épée, etc.) ou comme remplacement d’un membre (nouvelles prothèses de course handisport, etc.). D’autres approches relatives à la question des créations et des innovations pourront enfin être traitées, en rapport avec les attentes transversales d’une telle session commune reliant corps, techniques et APS sous l’angle des sciences sociales.

Modalités de soumission des propositions :

Les propositions de communications doivent être envoyées au plus tard pour le 18 décembre 2010, conjointement aux deux responsables du réseau, valerie.souffron@univ-paris1.fr et  caroline.moricot@univ-paris1.fr, afin d’être étudiées par les membres du bureau du GT 41.

Les propositions détaillées de communication devront se conformer aux exigences suivantes :
1- Une proposition de communication, en 7500 caractères maximum, espaces compris, soit environ une à deux pages de texte, précisant les éléments suivants : thème(s) se rattachant à la communication parmi les 3 axes proposés, objet de la recherche, stade de cette recherche, données théoriques et principaux éléments de la problématique, terrain(s), types de personnes interrogées et/ou corpus constitués, méthodes d’investigation et d’analyses mises en œuvres.
2- Un résumé de cette communication, répondant aux exigences de l’AFS, soit en 1400 signes (espaces compris).
Le tout devra être enregistré en fichiers de format Word (2003 ou 2007) ou Pdf.

C’est sur la base de ces textes que les propositions seront sélectionnées, en fonction de l’intérêt qu’elles présenteront pour les diverses sessions de notre groupe, ainsi que des groupes avec lesquels nous nous proposons de créer des sessions communes (RT 19 Santé, Médecine, Maladie et Handicap et RT 31 Sociologie du sport et des activités physiques).
Vous pourrez préciser votre éventuel intérêt pour l’une de ces sessions communes (les programmes complets de nos collègues des RT 19 et 31 sont disponibles sur le site de l’AFS).
Tous les publics de chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants, sont concernés par cet appel. Le GT 41 est composé de sociologues, anthropologues, philosophes et historiens et toutes les disciplines des sciences humaines sont les bienvenues, dans la mesure où les thèmes des communications s’inscriront dans ceux des axes de recherche énoncés ci-dessus.

Nous vous rappelons que vous devrez vous acquitter des frais d’adhésion à l’AFS et de l’inscription au colloque pour pouvoir participer, dès lors que votre proposition aura été retenue.
Le colloque se déroulera du 5 au 8 juillet inclus, sur le campus de Saint Martin d’Hères, à Grenoble

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Vendredi 10 juin 2011,

Université Paul Sabatier, Toulouse


L’histoire des sciences nous fournit de nombreux exemples de la façon dont l’imaginaire, la religion et la mythologie ont parfois entravé, parfois accompagné les découvertes scientifiques. S’il est vrai que des découvertes comme celles de Copernic, de Galilée ou de Darwin ont dû affronter les idées et croyances dominantes, il arrive à l’inverse que la connaissance implicitement présente dans la mythologie, l’art et la religion ouvre des voies nouvelles d’exploration et d’expression. C’est ainsi qu’histoires, fables et images se sont avérées très utiles pour reconstituer le passé, comprendre le présent ou imaginer l’avenir.

Cette journée d’étude a pour objet d’explorer ce va-et-vient entre art et science et d’illustrer par des exemples concrets ce que la science doit à l’imaginaire, et ce que l’imaginaire doit aux sciences. Elle s’adresse aux chercheurs de tous horizons, de l’histoire des sciences ou des religions à la littérature en passant par l’art et la philosophie.

Les propositions de communication (30mn) accompagnées de quelques lignes de biographie sont à envoyer avant le 31 janvier à :

Laurence Roussillon-Constanty (CICADA, EA 1922) : laurence.roussillon-constanty@univ-tlse3.fr

Philippe Murillo (CREW, EA 4399) : philippe.murillo@univ-tlse3.fr

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5e rencontres internationales francophones de bioéthique – Construire et Enseigner la bioéthique dans les pays francophones : au carrefour des disciplines et des pratiques

PREMIERE ANNONCE POUR PRE-INSCRIPTION

L’Association internationale droit, éthique et science (IALES), Paris,

le Centre Interdisciplinaire Droit, Ethique et Sciences de la Santé (CIDES), Université de Namur (FUNDP),

le Centre de Droit Médical et Biomédical (CDMB),

Université catholique de Louvain et

le Réseau international francophone de bioéthique

vous invitent à participer aux

Vèmes RENCONTRES INTERNATIONALES FRANCOPHONES DE BIOETHIQUE

Construire et Enseigner la bioéthique dans les pays francophones : au carrefour des disciplines et des pratiques

qui auront lieu du 7 au 9 avril 2011 à Louvain la Neuve (le 7) et Namur (les 8 et 9).

Vous êtes invité à vous pré-enregistrer en nous retournant le bulletin ci-joint ET en précisant l’atelier dans lequel vous souhaitez intervenir (avec, le cas échéant le titre et un résumé de votre projet de présentation).

Sauf exception (pour les étudiants et les orateurs invités), il sera demandé à chacun 100 euros au titre de droits d’inscription, comprenant l’accès aux séances, le dossier, les pauses café et la réception de bienvenue.

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Appel à communications – Biotechnologies et interventions sur les corps


Appel à communications du RT 24
IV Congrès de l’Association Française de Sociologie

Grenoble 2011

Le 4e congrès de l’Association Française de Sociologie est consacré au thème : Création et innovation. L’appel à communication se consacre à ce thème général en le développant en trois axes. Chacun de ces axes constitue  une entrée privilégiée pour étudier les formes d’expression et les effets de l’innovation, les résistances qui lui sont opposées, à partir d’un éclairage par le genre/les rapports sociaux de sexe mais aussi via une lecture privilégiant l’articulation des rapports de sexe/genre aux autres rapports de pouvoir, poursuivant en cela la réflexion propre du RT depuis sa création.

Biotechnologies et interventions sur les corps

Les biotechnologies ont une influence déterminante dans la construction actuelle du corps humain et particulièrement sur la normalisation subjective de l’apparence. Nous proposons de réfléchir sur la façon dont les biotechnologies affectent les représentations du sujet corporel et normalisent les corps, en particulier ceux des femmes, qu’il s’agisse des techniques pour mincir, bronzer, se blanchir la peau, ou de la chirurgie esthétique, des implants, du bracelet électronique etc. Le développement des nouvelles technologies, en particulier des innovations reproductives comme la procréation médicale assistée (fécondation in vitro et transfert d’embryon, etc.), ont constitué un thème central des études féministes durant les deux dernières décennies. Ces travaux ont notamment porté sur les liens entre les sciences reproductives et certains mouvements sociaux controversés en matière de contrôle de la natalité, d’eugénisme, et plus largement de contrôle des femmes. Plus récemment des travaux ont été réalisés sur la capacité des sciences et technologies reproductives à créer de nouvelles formes de vie via le génie génétique (clonage). Nous attendons des communications qu’elles analysent la manière dont les innovations scientifiques sont construites par les rapports sociaux de sexe, de classe et de race, mais aussi des communications qui appréhendent les innovations comme des espaces potentiels de transformation de ces rapports sociaux. Sont bienvenus tous les travaux qui traitent des interventions sur les corps ainsi que des effets des nanotechnologies sur la santé et l’environnement.

Les propositions de communication
(résumé de 3000/4000 signes avec 5 références bibliographiques significatives) sont à adresser d’ici le 22 Novembre 2010
à l’adresse suivante : rt24.afs@inv.univ-rouen.fr

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Appel à communications – Dialogues entre théâtre et neurosciences

Troisième Colloque International
Dialogues entre Théâtre et Neurosciences
Rome, 16-17-18 mars 2011

À l’occasion du troisième colloque international « Dialogues entre théâtre et neurosciences » organisé par le département d’histoire de l’art et du spectacle de la Sapienza université de Rome, il est prévu d’organiser une journée d’études doctorales qui aura lieu le troisième jour du colloque (18 mars 2011). Cette journée d’études s’insère dans le cadre théorique qui sera celui du colloque et l’on appréciera tout particulièrement les propositions d’intervention qui aborderont les points suivants : l’action, la complexité, le bios et esthétique entre théâtre et neurosciences.

Sous la direction de Clelia Falletti, Gabriele Sofia et Victor Jacono

Cette journée d’études s’insère dans le cadre théorique qui sera celui du colloque et l’on appréciera tout particulièrement les propositions d’intervention qui aborderont les points suivants :

1. La question de l’Action, au croisement des arts performatifs, des neurosciences cognitives et de la phénoménologie.

2. La question de la Complexité : l’évènement performatif entendu comme système complexe.

3. La question du Bios, à travers une attention portée à l’étude de la biologie de l’acte créatif et du processus de perception de l’oeuvre d’art.

4. Enfin, la question Esthétique : l’étude des aspects biologiques de l’esthétique est-elle nécessairement réductrice?

Nous invitons donc les doctorants et jeunes docteurs qui travaillent dans le domaine des arts du spectacle vivent (performance, musique, etc…), mais également ceux qui s’intéressent aux neurosciences, à la physiologie, à la philosophie, à la neuroesthétique, à la psychologie, etc… à nous faire parvenir leurs propositions de communication en vue de cette journée d’études.
Les propositions doivent comporter:

Un titre
5 mots-clés
Une présentation de la thématique et de la méthodologie retenue (500 mots maximum).
Une brève bibliographie de référence.
Une brève notice bio-bibliographique qui fera clairement apparaître l’institut de rattachement, le parcours universitaire ainsi que les éventuelles publications de l’intervenant.
Les propositions ne doivent pas excéder 1000 mots.
Echéance:

Les propositions doivent être envoyées par e-mail avant le 30 Novembre 2010 à l’adresse suivante : gabrielesofia@hotmail.it
Les propositions retenues seront notifiées avant le 18 Décembre 2010.
Langes:

Les propositions peuvent être envoyées en italien, anglais, français et espagnol.
Les interventions devront être effectuées en italien ou en anglais.
Les interventions rédigées dans une autre langue pourront être retenues à condition d’être accompagnées d’une traduction écrite en anglais.
Conseil scientifique:

Le conseil scientifique chargé de retenir les propositions est composé de :
La Professeur Clelia Falletti – historienne du théâtre, Sapienza Università di Roma
Le Professeur Luciano Mariti – historien du théâtre, Sapienza Università di Roma
Le Professeur Giovanni Mirabella – neurophysiologiste, Sapienza Università di Roma
Informations pratiques:

– La journée d’études se tiendra à la Sapienza Università di Roma.
– Les frais de transport et d’hébergement seront à la charge des intervenants ou de leur institut de rattachement.

Site internet et informations ultérieures:

www.dass.uniroma1.it

gabrielesofia@hotmail.it

vjacono@hotmail.it

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Date limite : 28 février 2011

L’Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain (IRMC-Tunis) lance un appel à contribution pour un ouvrage collectif : Penser le corps au Maghreb. Les propositions de contribution, d’une longueur de 3000 signes, sont à envoyer avant le 28 février à corps.maghreb@gmail.com. Les textes définitifs sont attendus, au plus tard, le 27 juin 2011. Ceux qui seront définitivement acceptés paraitront dans l’ouvrage collectif au premier trimestre de l’année 2012.

Le corps désigne cette forme concrète de l’existence. Il constitue le représentant de l’être agissant par ses actes, parlant un langage symbolique, appréhendant le monde par ses diverses modalités de présence et d’intentionnalité. Etant toujours sujet, support, témoin et mémoire de toutes nos pratiques (Berthelot, 1992), la présence du corps se manifeste aussi bien dans les conduites les plus banales de la vie quotidienne, les habitudes culinaires et vestimentaires, le langage et les soins du corps, que dans les pratiques où l’investissement corporel est encore plus prononcé, tels que les jeux, les danses et le sport. En tant que tel, le corps renvoie à cette instance médiatrice entre l’être et le monde et se situe au fondement d’une expérience qui articule le vécu et le perçu, l’intime et le partagé. Par ailleurs, le corps fait partie intégrante des imaginaires culturels et se trouve inévitablement construit par des mises en scènes esthétiques et figuratives. Il devient ainsi le noyau dur qui fonde les pratiques artistiques et le support d’expression métaphoriques dans la littérature, le cinéma, la peinture, etc.

Cette expérience du corps est systématiquement rattachée aux espaces socioculturels de sa manifestation qui rendent compte des modalités particulières de ritualisation du corps et des significations plurielles qui le construisent (Mauss, 1934 ; Loux, 1979 ; Galimberti, 1998). A cet effet, le projet se propose d’éclairer les fondements socioculturels du corps au Maghreb. Il prévoit de raconter le rapport au corps et d’interpréter les formes de sa mise en jeu dans cette aire géographique. Une attention particulière sera alors accordée aux conditions de production et de reproduction du corps dans un espace-temps singulier, caractérisé par un métissage et l’émergence de données locales en mutation.

Pour ce faire, les travaux tiendront compte de plusieurs dimensions capables d’apporter des regards à la fois différents et complémentaires sur la réalité du corps au Maghreb :

– D’abord, une démarche pluridisciplinaire (Uhl, 2004) sera mise en avant afin de mettre en évidence la complexité du fait corporel et de procéder à une lecture multidimensionnelle de la réalité du corps.

– L’abord du champ de la corporéité tentera, par ailleurs, de conjuguer une approche diachronique et une approche synchronique. L’articulation de ces approches permettra le l’interprétation de la « dialectique de la durée » (Braudel, 1984) pour expliquer et comprendre la dynamique culturelle rattachée au corps.

– Aussi, la dimension sexuée du corps est à prendre en compte considérant que la corporéité se donne à voir en une subjectivité masculine ou en une subjectivité féminine, construite par référence à une appartenance culturelle et aux significations sociales en vigueur (Brohm, 2001). Les propriétés du genre enferment alors l’individu et son apparence corporelle dans des modèles comportementaux et des prototypes de présentation de soi stéréotypés selon le groupe de sexe d’appartenance.

– Enfin, les travaux interrogeront la dimension identitaire du corps et sa place dans la construction d’une « personnalité de base » (Linton, 1992). Ils tâcheront de s’inscrire, par ailleurs, dans un contexte de mondialisation afin de situer le champ de la corporéité entre particularisme et universalisme.

Sans prétendre à l’exhaustivité, le projet tentera d’articuler différents axes de réflexion :

– La symbolique du corps en mouvement : les danses profanes et sacrées, la transe et la possession, le sport et les jeux traditionnels.

– Les imaginaires du corps dans la littérature maghrébine.

– Les mises en scène imagées du corps dans la peinture, la photographie, le cinéma, la presse, les mosaïques.

– Les apparences et les esthétiques du corps.

– Le corps et les pratiques médicales traditionnelles.

– Le corps dans les espaces de sociabilité au Maghreb (hammam, salle de fitness, etc.).

– Entre la vie et la mort : le corps et les âges de la vie.

– La prise en charge du corps vulnérable et en situation de handicap.

– Discours du corps et discours sur le corps dans les espaces d’échange virtuel.

– Corps et religion.

Les propositions de contribution, d’une longueur de 3000 signes, sont à envoyer avant le 28 février à corps.maghreb@gmail.com. Les textes définitifs sont attendus, au plus tard, le 27 juin 2011. Ceux qui seront définitivement acceptés paraitront dans l’ouvrage collectif au premier trimestre de l’année 2012.

Dates importantes :

Date limite pour l’envoie des résumés : 28 février 2011.

Notification d’acceptation des résumés : 30 mars 2011.

Envoie des textes définitifs : 27 juin 2011.

Parution de l’ouvrage collectif : 1er trimestre de l’année 2012.

Comité Scientifique :

Pierre-Noel Denieuil (IRMC – Tunis)

Mohamed Tozy (Université Hassan II – Casablanca)

Jean-Marie Brohm (Université de Montpellier III)

Monia Lachheb (Université de la Manouba – Tunis)

Florence Martin (Goucher College)

Carmen Boustani (Université de Beyrouth)

David Le Breton (Université de Strasbourg)

Nouria Benghabrit-Remaoun (CRASC)

Mohamed Kerrou (Université de Tunis)

Ratiba Hadj-Moussa (York University – Toronto)

Kmar Bendana (Université de la Manouba – Tunis)

Michel Raspaud (Université de Grenoble I)

Imed Melliti (Université de Tunis)

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Appel à communication – Les métamorphoses du biologique

5 au 8 juillet 2011 à Grenoble

La tension entre attirance et répulsion pour le « naturel » : des normes aux dispositifs institutionnels. L’« arrangement » entre maîtrise technicienne et médicale du corps et valorisation du naturel et de l’organicité n’a cessé d’évoluer dans l’histoire. Il renvoie à une tension, un équilibre paradoxal, entre nécessité de contrôler la dimension biologique du corps individuel, sa dimension organique, ses excrétions, ses débordements, c’est-à-dire sa massive présence corporelle ; et nécessité de revenir à la nature, à une authenticité perdue dans la société urbaine et industrielle, et de rendre aux individus leur rapport censément perdu à leur corporéité et leur environnement. Dans les années 1960-1970, cet arrangement s’est traduit ainsi à la fois par une injonction au contrôle de la procréation et de la mort (évacuation hygiéniste des cadavres, « déni de la mort », etc.), en même temps que par un retour hédoniste à la nature (accouchement naturel, naturisme, début de la production « bio », retour à la terre et discours « écologique » au sens large).
Quarante ans après, quelles formes prend cet arrangement ? On assiste à de nouvelles invites institutionnelles et sociales à retrouver la nature mais elles accompagnent de fortes tendances inverses. L’invitation à contempler l’organicité des sujets (recours croissant à la thanatopraxie, présentation et photographie des cadavres), n’entrave pas la forte croissance du recours à la crémation et à la dispersion des cendres. La valorisation du tout « bio » flanque l’ardente obligation à la pasteurisation de nos vies quotidiennes – lavages de mains, port de masques médicaux, nourriture sous plastique – portée notamment par les politiques publiques de santé. Ou encore, certes sur un tout autre terrain apparemment, l’adhésion enthousiaste aux filiations choisies (adoptions, familles recomposées, parrainages) et à l’artificialité (procréation médicalement assistée) s’accompagne désormais d’une aspiration à reconstituer sa filiation biologique (pour les enfants adoptés, ceux nés sous X, et aujourd’hui, ceux nés d’un don de gamètes). Il s’agira ici de repérer cette tension dans ses formes tant historiques (XVIIIe- XXIe siècles) que contemporaines, en s’appuyant sur des situations et des objets concrets, des interactions, des pratiques et des discours normatifs déterminés, portés par des professionnels spécifiques, dont les professionnels de la politique. Le
rôle particulier – et souvent très actif – joué en cette matière par les institutions méritera aussi d’être analysé.
L’attention devrait être portée à l’analyse des espaces sociaux, des gestes, des postures, des aménagements concrets que dictent chacune des tendances contradictoires de cet arrangement, mais aussi leur essai de réconciliation. L’analyse des affects mobilisés autour de ces arrangements (« goût » pour le bio, attirance pour l’allaitement, « beauté » des morts, mais « dégoût », à l’inverse, pour une organicité trop appuyée, etc.) sera tout particulièrement bienvenue. Tout comme la mise en valeur des formes historiques – et sans doute socialement situées – les plus stabilisées de compromis entre ces tendances contradictoires (valorisation de l’enfant, mais sans handicap ; exposition du cadavre, mais esthétisé ; manger à satiété mais manger « bio »). Car à travers ces compromis, ce qui se négocie ici c’est la place toujours mouvante et disputée que nos cultures accordent à la nature.
Autant de questions que nous souhaitons voir traitées dans la diachronie autant que possible et à l’aide de données empiriques attestées, c’est-à-dire à travers l’analyse de pratiques effectives ou de corpus bien délimités de discours.

Les démarches faisant appel à plusieurs disciplines seront les bienvenues.
Les propositions de communication (3000 signes maximum, espaces compris) présenteront le ou les thèmes auxquels se rattache leur intervention, l’objet de la recherche, le questionnement et la problématique, le terrain, les catégories et le nombre de personnes interrogées (ou à défaut, les corpus systématiques de sources sur lesquels ils s’appuient si ce travail n’est pas lié à un terrain).

Les propositions comprendront les éléments suivants dans l’ordre d’apparition :

• Nom, prénom du/des auteur-e-s
• Fonction et institution de rattachement
• Adresse mail
• Titre de la communication
• 5 mots clés
• Proposition de communication (3000 signes maximum espaces compris)
• Titre et résumé de la proposition (1500 signes espaces compris)

Les propositions doivent être adressées simultanément sous fichier word et rtf à :
Dominique Memmi (dominique.memmi@csu.cnrs.fr), Gilles Raveneau (gilles.raveneau@mae.u-paris10.fr), et Emmanuel Taïeb (emmanuel.taieb@iepgrenoble.fr) au plus tard pour le 7 janvier 2011.
Les propositions seront sélectionnées en fonction de leur qualité scientifique et de l’originalité du matériau empirique mobilisé. Les réponses aux propositions que nous auront reçues seront envoyées à la mi février 2011. Les résumés (1500 signes) des propositions acceptées figureront dans le volume édité pour le congrès.

Nous vous remercions de bien vouloir :
1- indiquer en objet de votre message : AFS-RT17 proposition congrès
2- nommer votre fichier de la façon suivante : nom-congrès AFS 2011.doc
Pour toute question ou problème, Emmanuel Taïeb se met aimablement à votre disposition : (Emmanuel Taïeb <emmanuel.taieb@iep-grenoble.fr>).
Attention : Le Congrès se tiendra du 5 au 8 juillet 2011 à Grenoble. La participation au Congrès est payante, et les frais de déplacement et d’hébergement sont à la charge de l’intervenant, mais une prise en charge financière est prévue pour les étudiants et chômeurs sur demande auprès des organisateurs du congrès.

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Appel à contributions – Santé mentale et minorités sexuelles : vulnérabilité, résilience et pratiques innovatrices

Avant le 1er décembre

pour la Revue Canadienne de Santé Mentale Communautaire

Malgré les récentes avancées législatives, les minorités sexuelles constituent une population vulnérable sur le plan du bien-être et de la santé mentale en raison de la stigmatisation, des attitudes négatives et des discriminations sociales persistantes à leur égard. plusieurs études réalisées dans les dernières décennies au Canada mais surtout ailleurs dans le monde ont étayé ce constat en comparant des indicateurs de bien-être ou la prévalence de problèmes de santé mentale, tels dépression, alcoolisme et toxicomanie, auto-mutilation, idéations et tentatives suicidaires, chez les personnes homosexuelles, bisexuelles ou transsexuelles/transgenres et chez leurs pairs hétérosexuels. D’autres se sont penchées sur l’impact de facteurs de risque, comme la victimisation ou la faiblesse des réseaux de soutien social, ou ont élaboré des modèles conceptuels afin de comprendre les processus psychosociaux reliant la stigmatisation sociale et la santé mentale, à l’exemple du concept de stress lié au statut de minoritaire de Meyer. les travaux les plus récents font ressortir la nécessité d’approfondir les analyses des facteurs de vulnérabilité en fonction des orientations sexuelles (p. ex. les problèmes de santé mentale sembleraient plus aigus chez les personnes bisexuelles), des identités de genre, des contextes institutionnels (milieux scolaires, de travail…) et environnementaux (urbains, ruraux, appartenance à un groupe ethnoculturel minoritaire…) et d’autres caractéristiques individuelles et sociodémographiques telles que l’âge, la classe sociale, le statut citoyen ou la présence d’un handicap. en outre, des approches dynamiques prenant en considération l’agentivité des personnes et des collectivités requièrent d’examiner non seulement les processus de victimisation, mais également les facteurs de résilience, qu’il s’agisse de traits personnels, de stratégies comportementales, de l’appui de l’entourage (familial, amical…), ou encore de diverses politiques, mesures et ressources présentes dans l’environnement. enfin, diverses pratiques innovatrices ont été mises en place afin de contrer les effets de la stigmatisation sociale et d’améliorer l’accès à des services sociaux et de santé adaptés, notamment à travers une prise en charge par les collectivités, la création de ressources alternatives (centres de santé, sites Web) et de programmes préventifs. Ces initiatives demeurent peu connues et leur efficacité, rarement évaluée. par le présent appel à contribu- tion, nous sollicitons des textes explorant l’un ou l’autre de ces axes–vulnérabilité, résilience, pratiques innovatrices–en lien avec la santé mentale et les minorités sexuelles au Canada.

Pour connaître les directives pour soumettre un texte

Pour plus d’information ou pour soumettre un texte, contactez :

line Chamberland, ph. D.
Département de sexologie faculté des sciences humaines

Université du Québec à Montréal

Case postale 8888, succursale Centre-ville Montréal (Québec) H3C 3p8

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Appel à contributions – 1st Global Conference Queer Sexualities

Avant le 26 novembre – Varsovie (Pologne)

Friday 13th May 2011 ? Sunday 15th May 2011 Warsaw, Poland

Call for Papers :

20 years since the reclamation of the word ?queer ? by the LGBTQ community this conference would like to take a closer look at broad themes of queer sexualities through time and space, non-normative sexual constructions and queer sexual identities from a diverse range of perspectives by scholars working in various academic disciplines. Yet our meaning of the word queer is not limited to the non-mainstream sexuality as we opt for inclusion of ?unusual ? heterosexual practices into the ?queer domain ? in order not to discriminate but understand, include and accept.

Papers, reports, work-in-progress and workshops are invited on issues related to the following themes :
. the role of historical forces in shaping queer sexuality(ies)
. historiography of queer sexualities
. the politics of queer sexualities
. queertopias and the politics of gender
. queer identities/sexualities in literature and art
. queer sexualities and the body ? literary and non-literary . representations and resistances of non-normative corporeality
. beyond queer sex and sexuality
. queerotica vs. queerporn
. queer sexualities and performativity
. queer sexualities and age
. queer sexualities and theory (queer theory, straight queer theory, sexuality studies, disability studies, feminist perspective, fat studies etc 😉

The Steering Group particularly welcomes the submission of pre-formed panel proposals. Papers will also be considered on any related theme. 300 word abstracts should be submitted by Friday 26th November 2010. If an abstract is accepted for the conference, a full draft paper should be submitted by Friday 1st April 2011.

300 word abstracts should be submitted simultaneously to both Organising Chairs ; abstracts may be in Word, WordPerfect, or RTF formats with the following information and in this order :

a) author(s), b) affiliation, c) email address, d) title of abstract, e) body of abstract.

E-mails should be entitled : QS1 Abstract Submission.

Please use plain text (Times Roman 12) and abstain from using footnotes and any special formatting, characters or emphasis (such as bold, italics or underline). We acknowledge receipt and answer to all paper proposals submitted. If you do not receive a reply from us in a week you should assume we did not receive your proposal ; it might be lost in cyberspace ! We suggest, then, to look for an alternative electronic route or resend.

Pour plus d’informations

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Appel à communications – La santé, quel travail ? Santé et maladie, entre définitions savantes et pratiques professionnelles

Prolongement de la date limite d’envoi des propositions au 15 novembre 2010


Le Groupe d’échanges et de recherches sur la médecine et la santé en Sciences humaines et sociales (GERMES-SHS) et la Maison des Sciences de l’Homme Ange-Guépin organisent un colloque pluridisciplinaire ouvert aux chercheurs en sciences humaines et sociales et aux professionnels de santé sur le thème :

LA SANTÉ, QUEL TRAVAIL !?

Santé et maladie, entre définitions savantes et pratiques professionnelles

à Nantes, les 25 et 26 Mars 2011

Reprenant la formule de René Leriche définissant la santé comme « la vie dans le silence des organes », Georges Canguilhem, d’une part en déduit qu’« il n’y a pas à proprement parler de science de la santé » et, d’autre part l’étend à « la vie dans la discrétion des rapports sociaux ». Ces deux propositions interrogent la possibilité pour les chercheurs et les professionnels de s’emparer du concept de santé pour en faire un objet du travail scientifique. La santé mérite ainsi d’être « travaillée » dans ses aspects dynamiques plutôt que d’être « étudiée » comme un « état de bien-être », telle que la définition de l’OMS tend à la figer. C’est dans cette perspective que chercheurs en sciences humaines et sociales et professionnels de santé, réunis au sein du groupe Germes-SHS, lancent cet appel à communications afin de susciter des échanges autour de leurs travaux respectifs sur « la santé », saisie dans ses dimensions théoriques et pratiques.

Ce travail de problématisation commune du concept de santé s’organise autour de deux axes. Le premier privilégie une approche plus conceptuelle de la santé, à la fois « idéal à atteindre » et objectif dépendant des contextes historiques, économiques et sociaux. Dans le deuxième axe la santé est comprise comme champ d’activités professionnelles et de politiques publiques. C’est autour de ce découpage nécessaire pour tenter de saisir la complexité de la santé comme objet de définitions savantes et comme pratique professionnelle que se tiendra ce colloque. Il permettra des échanges pluridisciplinaires lors d’ateliers organisés autour des thématiques proposées au sein de chaque axe.

Axe 1 : La santé, quel travail !

Ce premier axe interroge la santé en tant qu’objet dynamique dont s’emparent chercheurs et professionnels afin de mener une réflexion sur les processus de définition et de recomposition de la santé comme champ problématique. Devant l’ampleur de la question, quatre thématiques seront privilégiées : la santé comme « besoin », les formes d’évaluation de la santé, les modes d’expression des maladies en tant que « santé perdue », et les outils de production de santé, pensés à partir de la notion de remède. Ces questions donnent lieu aujourd’hui à la production d’outils de mesure  à partir desquels une standardisation des critères tend à s’imposer. Il est nécessaire de les interroger, tant dans leur mise en œuvre que dans les effets sociaux et économiques de leur application.

1.a. La santé peut-elle se définir en termes de « besoins » ?

La notion de « besoin » oriente les politiques publiques en matière de santé, qu’il s’agisse de l’établissement des budgets de fonctionnement et des effectifs des professionnels de santé ou encore des campagnes sanitaires. Mais ces choix s’appuient-ils véritablement sur une évaluation préalable des besoins de santé ou la référence aux besoins de santé est-elle purement incantatoire ? Beaucoup d’auteurs considèrent que les besoins de santé n’ont pas de limite, alors que les ressources financières du système de santé sont par nature contingentées, conduisant les autorités sanitaires à mettre en place une instrumentation destinée à évaluer les besoins de santé, afin de rechercher systématiquement la meilleure efficience possible du système. Comment passe-t-on du concept de « besoin de santé » à celui « d’évaluation des besoins de santé » ? Quels sont les outils créés et mobilisés par les différents acteurs ? Par ailleurs, qu’est-ce qui crée les « besoins de santé » : est-ce l’explosion des techniques, les changements de pratiques ou la « demande » sociale ? Du côté des patients, la santé correspond-elle à un besoin variant selon la profession, l’âge, les représentations, la culture ou les possibilités d’accès au système de soins ?

1.b. La santé peut-elle s’évaluer ?

L’évaluation de la santé, qu’il s’agisse de celle d’une personne, de groupes de personnes ou de populations entières, est aujourd’hui devenue un exercice courant que mettent en pratique différents acteurs depuis les soignants, les chercheurs de diverses disciplines – médicales, de santé publique et des sciences humaines telles que la psychologie, l’économie et la philosophie pour n’en citer que quelques-unes – jusqu’aux institutions internationales à l’instar de l’Organisation Mondiale de la Santé. Mais qu’entend-t-on par l’évaluation de la santé ? A quelles motivations et à quelles finalités cette pratique cherche-t-elle à répondre ? Quels sont les acteurs (ou points de vue), les outils mobilisés et les indicateurs utilisés pour évaluer la santé et à quels fondements théoriques et principes méthodologiques ces derniers se rattachent-ils ? Enfin, comment les évaluations sont-elles utilisées et quels impacts ont-elles sur les pratiques, les politiques et, plus généralement, sur les décisions concernant la santé et le système de soins ?

1.c. Comment se disent les maladies ?

Cette question s’entend à la fois du côté du patient qui dit sa maladie et du soignant qui traduit ce dire en discours médical. Car la maladie existe d’abord par des sensations corporelles qui dépassent un seuil de tolérance ou par un mal être (inquiétude, angoisse, rumination…) qui n’est plus supportable. Au prix de quel travail cognitif et psychique, et selon quels déterminismes sociaux ces ressentis deviennent-ils des paroles porteuses d’une plainte ? Et à travers quels filtres scientifiques, normatifs, ou personnels et subjectifs le médecin va-t-il traduire ces plaintes pour en faire un objet médical ? Les approches dites alternatives obéissent-elles aux mêmes types de déterminismes médicaux et non-médicaux pour s’approprier les plaintes ? Comment les SHS éclairent-elles le dire et le vécu de la maladie en fonction de leurs angles d’approche respectifs ?

1.d. Qu’est-ce qu’un « remède » ?

La rectification des désordres provoqués par la maladie s’opère par le biais de « remèdes », des plus anciens aux plus modernes, visant au retour à « la santé ». Mais la santé peut-elle réellement se recouvrer ? Quelle place prennent les médicaments et autres « remèdes » dans les représentations de la santé ? La vocation d’un remède est-elle uniquement physiologique et peut-on inscrire la démarche « diagnostic – prescription – délivrance – administration du remède » comme rituel de guérison ? Le médicament comme moyen de retrouver la santé peut être défini à la fois comme un « principe actif », comme un objet de consommation ou comme support d’une relation thérapeutique. Cela pose la question des diverses significations accordées, par les patients et par les professionnels de santé, à la notion de remède.

Axe 2 : La santé, quel travail ?

Au-delà des constructions théoriques et/ou normatives du concept, la santé est l’objet de pratiques quotidiennes au cours desquelles des institutions, des organisations du travail et des professionnels mettent en œuvre une expertise et posent des actes relevant d’un champ spécifique. Objet d’un travail construit à travers un système de formation, organisé dans des lieux dédiés où la division du travail structure les possibles de chacun, normalisé par des standards opérationnels qui font débat et créent des tensions, la santé se définit aussi à travers le travail de ses praticiens. Un travail qui suppose des prises de décision dont les conditions, aussi, font débat.

2.a. Quelles formations pour quels professionnels de santé ?

Le passage des facultés de santé au système LMD est l’occasion d’interroger les enjeux actuels de la formation des professionnels de santé, autour de trois axes de questionnement : quels sont les effets de l’uniformisation du recrutement des professions médicales par le concours classant de la première année ? En quoi le système de formation actuel, puis à venir, instaure-t-il des liens ou produit-il des clivages entre les différentes professions de santé ? La filiarisation des troisièmes cycles devra déboucher sur des productions de recherche : en dehors de la recherche biomédicale, quelles recherches sur « la santé » peuvent produire les professionnels impliqués dans ces parcours, quelle peut être la place des SHS et quelles en sont l’originalité et la spécificité ? Des propositions portant sur d’autres systèmes, en particulier Européens, seront bienvenues.

2.b. Quelle organisation du travail ?

Le travail de santé présente des particularités organisationnelles, tant en termes de temps, et notamment de temps de travail (horaires variables, astreintes, gardes de nuit ou du week-end), que d’espaces (à l’hôpital, en cabinet ou à domicile) et du fait des composantes relationnelles (interactions soignant-soigné, coopération ou concurrence entre les différents professionnels) qu’il implique nécessairement. On s’intéressera à ces différentes formes d’organisation et à leurs répercussions tant individuelles que collectives : quelle répartition des tâches entre professionnels de santé et selon les organisations ? Une réflexion pourra aussi être menée sur les qualifications et compétences des acteurs de santé. On s’interrogera en particulier sur les modes de division sociale, morale et sexuelle des tâches qui distinguent professionnels et profanes, et hiérarchisent l’espace médical. Dans ce contexte de forte expertise, quelles places pour les profanes ?

2.c. Quels sont les effets produits par les normes de gestion et de rationalisation sur le travail des soignants ?

On parle de plus en plus d’« industrialisation des soins » : on gère à présent des flux continus de patients, avec des outils de plus en plus perfectionnés. Les tâches des professionnels sont de plus en plus circonscrites par des procédures et des protocoles. De nouveaux rôles apparaissent, plus organisationnels, tenant en particulier à la régulation du travail. L’activité est désormais orientée et temporalisée par des préoccupations de gestion relayées par la direction et provenant des tutelles. Quels compromis sont trouvés entre standardisation et singularité, entre stratégie gestionnaire et exigences de la prise en charge du patient, entre tâches de soins et tâches administratives ? Comment les soignants s’approprient-ils, ou pas, ces nouvelles fonctions, non directement liées à la santé ?

2.d. Comment se prend une décision médicale ?

Interroger les conditions dans lesquelles sont prises les décisions médicales ouvre deux principaux champs. Quelles contraintes pèsent de « l’extérieur » sur le praticien (normes professionnelles, pressions de l’industrie, politiques publiques, etc.) et quels sont leurs effets sur l’autonomie des praticiens de santé et sur la qualité des soins ? De manière plus circulaire, peut-on parler d’un réel partage de cette décision, entre des praticiens diversement formés, exerçant dans des contextes spécifiques, et des patients inégalement armés pour une telle discussion ? Qu’est-ce qu’une « bonne » décision médicale, compte-tenu des conditions sociales d’existence et du poids des biographies sur les rôles et les stratégies développés par chacun des acteurs ?

Comité d’organisation

Angélique Bonnaud-Antignac, Maître de conférences en psychologie, Département de sciences humaines et sociales, Faculté de médecine, Nantes

Jean-Paul Canévet, Médecin généraliste, Maître de conférences associé, Département de médecine générale, Nantes

Hélène Desfontaines, Maître de conférences en sociologie, IPSA, Angers

Annie Dussuet, Maître de conférences en sociologie, CENS, Nantes

Baptiste Faucher, Doctorant en droit, DCS, Nantes

Anouck Grevin, Doctorante en gestion, LEMNA, Nantes

Sylvie Grunvald, Maître de conférences en droit, DCS, Nantes

Anne-Chantal Hardy, Chargée de recherche CNRS en sociologie, DCS, Nantes

Isabelle Hervo, Formatrice Sages-femmes, Ecole de sages-femmes, Nantes

Christine Jeoffrion, Maître de conférences en psychologie, LabECD, Nantes

Cédric Le Bodic, Docteur en psychologie, Ingénieur de recherche, Germes-SHS, Nantes

Christian Merle, Professeur de pharmacie galénique, UFR de sciences pharmaceutiques, Nantes

Sylvie Morel, Doctorante en sociologie, CENS, Nantes

Anne Sarrazin, Directrice de l’école de sages-femmes, Nantes

Rémy Senand, Médecin généraliste, Professeur associé, Directeur du département de médecine générale, Nantes

Philippe Tessier, Docteur en économie de la santé, ERSSCa, Nantes

François Tuffreau, Directeur adjoint de l’Observatoire régional de la santé des Pays de la Loire, Nantes

Baptiste Viaud, Docteur en sociologie, CENS, Nantes

Merci d’envoyer vos propositions de communications, orales ou affichées avant le 15 novembre 2010 par mail à :

Cédric Le Bodic

MSH Ange-Guépin

cedric.le-bodic@univ-nantes.fr

02 40 48 39 60

Celles-ci devront tenir en une page maximum et préciser l’axe et la thématique dans lesquels elles s’inscrivent. La réponse aux propositions sera transmise aux auteurs avant le 1er décembre 2010.

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