Anthropologie

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Appel à contribution – Avancée en âge et sexualité

Mardi 15 mars 2011

Avancée en âge et sexualité
Appel à contribution pour le numéro 6 de Genre, sexualité & société

La revue Genre, sexualité & société consacre un numéro à la question de la sexualité au regard de l’avancée en âge. Voici quelques unes des questions et des perspectives que nous tenterons d’explorer dans ce numéro.

(In)Penser le vieillissement et la sexualité
L’enquête « Contexte de la sexualité en France » (2003) a mis en évidence les effets de l’avancée en âge comme facteur déterminant de la diminution de l’activité sexuelle pour les femmes comme pour les hommes. Néanmoins, faute de données disponibles, dans les grandes enquêtes en population générale passé 70 ans, la vieillesse apparaît comme un point aveugle, une période synonyme d’asexualité pour la société comme pour les chercheurs. Ce décalage est-il l’effet d’un déni face à une sexualité qui ne peut-être pensée et représentée qu’associée à des corps jeunes et sains ? Cette stigmatisation est-elle symptomatique de la place des vieux dans notre société, mais aussi dans la recherche en sciences sociales qui envisage le vieillissement comme un problème ? Quelle est l’évolution des discours médicaux tenus par les gérontologues, les médecins, mais aussi l’aide sociale, sur la sexualité des aînés ? Comment cette situation a-t-elle été ou est-elle prise en compte dans d’autres contextes historiques ou géographiques ? Sur quels critères (esthétiques, sociaux, démographiques, …) se fondent les discours sur cette sexualité ?

Analyser la dimension sexuée de l’âge au regard de la sexualité
Cette question de la sexualité en fonction de l’avancée en âge est fortement liée à la construction sexuée de l’âge et du vieillissement. Ce numéro pourrait contribuer à penser ce lien encore trop peu analysé entre les catégories d’âge et de sexe. Les attentes, projets et désirs formulés à des moments de la vie où il est convenu de ne plus trop rien exiger et désirer, surtout dans le domaine intime, et les activités sexuelles qui y correspondent plus ou moins, relèvent d’une construction sociale de l’expérience biographique fondée sur un lien inextricable de l’âge et de sexe. On pourrait en ce sens interroger les données sur la différenciation sexuée des carrières affectives solitaires après 50 ans ou de l’activité hétérosexuelle présentant toujours une plus grande inactivité des femmes en vieillissant. Les contributions pourront explorer les caractéristiques et les spécificités de la sexualité à mesure que les hommes et les femmes avancent en âge. Il s’agira de reprendre la discussion sur les fondements sociaux genrés des effets structurels de ces évolutions (différentiel de l’espérance de vie entre les hommes et les femmes, de la dégradation de l’état de santé…). Comment d’autres facteurs comme la trajectoire de couple et ses effets relationnels (usure du couple, perte du conjoint, …), les trajectoires socio-affectives, la carrière sexuelle ou les effets générationnels y participent-ils ?

Explorer les évolutions, les adaptations et les résistances
Certaines personnes âgées continuent d’avoir une vie sexuelle active. Elles font l’objet d’une attention particulière de la part de l’industrie qui mise sur l’allongement de l’espérance de vie et leur pouvoir d’achat supposé, pour développer des produits répondant aux normes hédonistes sous la forme d’adjuvants censés garantir le maintien d’un corps désirable, désirant et performant, mais aussi d’espaces dédiés (croisières, gated communities…). À l’inverse, ce sont des interdits et des obstacles qui caractérisent la sexualité des vieux dans d’autres circonstances et d’autres contextes, notamment institutionnels (maisons de retraites, hôpitaux…) dans lesquels elle est soit niée soit dévalorisée, voire prohibée et chimiquement contrôlée.
Face aux contraintes institutionnelles et normatives, dont il conviendra de dresser l’ampleur et les limites, les individus n’adaptent-ils pas le répertoire de pratiques sexuelles avec l’avancée en âge ? Est-ce l’occasion d’innovations, pouvant ouvrir à des transformations radicales de la conception du vieillissement ou d’un ajustement frustré et nostalgique de la vigueur d’antan ? Il conviendra bien entendu d’articuler les effets propres à l’avancée en âge et ceux de l’accumulation d’expériences et d’élargissement des répertoires. Qu’en est-il de l’importance des positions dans l’ordre du genre, de la classe sociale, etc. pour observer ces mobilités de pratiques ?

Modalités de propositions

Les propositions de contribution (résumé 2000 signes) sont à adresser aux deux coordinateurs du numéro avant le

15 mars 2011

un retour sera émis courant avril pour un attendu des textes au 1er juillet 2011.

Coordinateurs du numéro

Marc Bessin : bessin@ehess.fr
Marianne Blidon : marianne.blidon@univ-paris1.fr

Règles de publications et composition des comités scientifiques et de rédaction sur le site de la revue : http://gss.revues.org

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Programme des séminaires printemps 2011 de l’IUHMSP, Lausanne

Jeudi 17 février 2011, 10h30-12h30 Alexia Stantzos (HECV Santé)
Gilles Bangerter (Haute Ecole de la Santé La Source)
La rencontre avec la souffrance psychique

Séminaire « Clinique, neurosciences, sciences humaines et sociales »
Mardi 22 février 2011, 17h00-18h30 Salvatore Bevilacqua (IUHMSP)
Epistémologie sociale de la gestion des comportements alimentaires

Séminaire « Histoire, sociologie et épistémologie de la santé publique »
Jeudi 24 février 2011, 15h00-18h00 Anne Voeffray (Faculté des SSP, UNIL)
De la gestion des risques à celle de l’incertitude: Reconfigurations en terme de production du savoir médical sous l’influence du paradigme de l’EBM
Discutante: Daniela Cerqui (Faculté des SSP, UNIL)
Séminaire de recherche en histoire et études sociales de la médecine
Jeudi 17 mars 2011, 10h30-12h30
Anelies Kaiser (Université Technique de Berlin), Isabelle Dussauge (Université de Linköping (S))
Genre et neurosciences
Séance conjointe avec l’Ecole doctorale romande en Etudes Genre
Séminaire « Clinique, neurosciences, sciences humaines et sociales »
Mardi 22 mars 2011, 17h00-18h30
Gérard Jorland (EHESS, Paris)
Une société à soigner. Hygiène et salubrité publique en France au XIXe siècle

Séminaire « Histoire, sociologie et épistémologie de la santé publique »
Jeudi 24 mars 2011,15h00-18h00 Sylvie Chaperon (Université de Toulouse-Le Mirail)
Pour une histoire scientifique du clitoris
Marilène Vuille (IUHMSP)
Les récits de la douleur en obstétrique (XXe siècle)
Séminaire de recherche en histoire et études sociales de la médecine
Mardi 5 avril 2011, 17h00-18h30 Patrick Zylberman (Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, Rennes et Paris)
Hygiène des contours: les transformations de la frontière sanitaire en Europe, XIXe-XXe siècles
Séminaire « Histoire, sociologie et épistémologie de la santé publique »
Lundi 11 avril 2011,
18h00 – 21h00, à la Fondation Claude Verdan, Rue du Bugnon 21

Francesca Bosisio (Ethos, UNIL et IUHMSP) et Mélanie Mader, (Université McGill, Montréal):
La médecine de transplantation au carrefour des logiques du don, du marché et de l’Etat-providence.
Séminaire « Philosophie et éthique de la médecine »
Jeudi 14 avril 2011, 15h00-18h00 Piergiuseppe Esposito (Faculté des Lettres, UNIL)
Le développement du tourisme médical en Suisse romande: acteurs, lieux et enjeux (1815-1914)
Pierre-Yves Donzé (Université d’Osaka, Graduate School of Economics)
Innovations technologiques et globalisation des systèmes de soins: réflexions sur l’histoire économique de la médecine contemporaine (1800-2000)
Séminaire de recherche en histoire et études sociales de la médecine
Jeudi 21 avril 2011, 10h30-12h30
Delphine Preissmann (FBM et SSP), Nicholas Stücklin (SSP)
Modèles animaux et recherche translationnelle en psychiatrie
Séminaire « Clinique, neurosciences, sciences humaines et sociales »
Jeudi 12 mai 2011, 15h00-18h00 Florence Choquard (IUHMSP)
Comment écrire une histoire des écrits asilaires au XXème siècle
Hervé Guillemain (Université du Maine)
Comment peut-on écrire l’histoire de la méthode Coué?
Séminaire de recherche en histoire et études sociales de la médecine
Mardi 17 mai 2011, 17h00-18h30 Véronique Mottier (Faculté des SSP, UNIL)
L’Etat et la sexualité: l’exemple des pratiques eugénistes en Suisse (1920-1960)
Séminaire « Histoire, sociologie et épistémologie de la santé publique »
Jeudi 19 mai 2011, 10h30-12h30
Krzystof Skuza (SSP), Alain Kaufmann (Interface Sciences-Société, UNIL)
Les empêcheurs de chercher en rond? Associations de patients et biosocialités
Séminaire « Clinique, neurosciences, sciences humaines et sociales »
Mardi 24 mai 2011,
17h15-19h00

Georgia Martha Gkotsi et Vincent Pidoux (IUHMSP)
La neuro-imagerie en tant que preuve juridique
Séminaire « Philosophie et éthique de la médecine »
Mardi 7 juin 2011, 17h00-18h30
Christiane Ruffieux (IUMSP et IUHMSP)
La construction d’un fait général: une évidence? L’exemple des recherches sur le croup à Genève au début du XIXe siècle
Séminaire « Histoire, sociologie et épistémologie de la santé publique »
Jeudi 9 juin 2011, 10h30-12h30

Isabelle Robert, Marie-Jo Martel, Agnès Banyangiliki (GRAAP, Lausanne)
Retrouver ses compétences sociales et professionnelles quand on souffre de troubles psychiques, l’exemple du GRAAP

Séminaire « Clinique, neurosciences, sciences humaines et sociales »
Jeudi 9 juin 2011, 15h00-18h00
Emilie Bovet (IUHMSP)
L’hypothèse diencéphalique des pathologies mentales: un territoire de convergences
Vincent Pidoux (IUHMSP et Faculté des SSP, UNIL)
Fonctions épistémologiques et sociales de l’imagerie des fonctions cérébrales
Séminaire de recherche en histoire et études sociales de la médecine

Pour plus d’informations : http://www.chuv.ch/iuhmsp/

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Parution – L’expérience corporelle


B. HUET et N. GAL-PETITFAUX (eds.), L’expérience corporelle, Paris, Revue EPS, 2011.

Si l’activité physique suppose par évidence la mise en jeu du corps, celle-ci dépasse la simple question du mouvement.
En partant de points de vue théoriques divers, en explorant différents contextes de pratique, cet ouvrage clarifie la place particulière du corps dans la constitution de toute expérience humaine, sociale et culturelle, ainsi que les rapports qui s’établissent entre expérience, corps et pensée.

Pour faire le lien entre les savoirs et les pratiques :
– une synthèse des connaissances scientifiques les plus actuelles ;
– une analyse de situations concrètes décrivant des procédures et des outils utilisés sur le terrain.

Auteurs : Marc Cizeron, Sylvia Faure, Jacques Gaillard, Nathalie Gal-Petitfaux, Benoît Huet, Jean-Claude Ménard, Stéphane Vieilledent

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Parution – Social studies of science

Social studies of science, February 2011, Vol. 41, No. 1
Still emerging after all these years
Michael Lynch

Different differences: The use of ‘genetic ancestry’ versus race in biomedical human genetic research
Joan H. Fujimura and Ramya Rajagopalan

Generating sociability to drive science: Patient advocacy organizations and genetics research
Aaron Panofsky

Matters of care in technoscience: Assembling neglected things
Maria Puig de la Bellacasa

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Colloque – VIH: Femmes, corps et identités. Du Vécu aux revendications

Le prochain colloque national organisé par le collectif interassociatif Femmes et VIH se déroulera les 4 et 5 mars 2011 et abordera les questions relatives à la perception du corps et des identités des femmes vivant avec le VIH. Les tables rondes de la première journée permettront l’information et l’échange entre les femmes vivant avec le VIH, les chercheurs-ses, historiens-nes, anthropologues et spécialistes des Maladies infectieuses. Les ateliers de la seconde journée seront l’occasion de poursuivre la réflexion entamée depuis 2004 visant à élaborer des revendications à partir de l’expérience et du vécu des femmes concernées par le VIH.

Le colloque se tiendra au siège de Médecins du Monde

62, rue Marcadet – PARIS 18ème

Métro: Marcadet-Poissonnières, ligne 4

Vous trouverez ici le programme et le bulletin d’inscription, à nous retourner avant le 15 février 2011.

Catherine KAPUSTA-PALMER

Coordinatrice du collectif interassociatif  Femmes et VIH

Tél : 06 80 37 88 03

inscription@femmesetvih.org

Le collectif interassociatif Femmes et VIH est composé des associations Act Up-Paris, le Planning Familial, Médecins du Monde, Sida Info Service

et Aides, l’AVH 78, Frisse, Ikambéré, LFMR et Marie Madeleine.

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Séminaire – Reproduire le genre : sciences, corps, médecine

Séminaire organisé par Ilana Löwy  directrice de recherche à l’INSERM

Lundi de 13h à 16 h, Centre Alexandre Koyré, MNHN, 57 rue Cuvier
75005 Paris),  du 21 février au 30 mai, 2011.

Ce  cours étudiera les diverses manières par lesquelles les sciences ont participé à la production du masculin et du féminin comme catégories naturelles. Les premières séances – introductives – exploreront les relations récentes entre histoire, sociologie et anthropologie des sciences d’une part, les études de genre d’autre part. Nous nous intéresserons ensuite plus spécifiquement au rôle et à la place occupés par la « reproduction » – entende dans un sens large –  dans la production des hiérarchies de genre. La question du genre sera ainsi abordée à travers l’histoire de la perception scientifique de la dichotomie sexuelle au dix-neuvième et au vingtième siècle laquelle a été marquée par le développement de  la gynécologie et de l’obstétrique, celui des recherches sur la physiologie de la reproduction et les hormones sexuelles, ainsi que par les études sur le comportement sexuel « normal » et « déviant ». Parmi les sujets abordés dans cette perspective : l’histoire des perceptions et représentations des différences entre hommes et femmes;  l’avènement de la gynécologie ; la contraception et la maîtrise de la fécondité en relation avec les politiques de gestion des populations ; l’histoire de la santé maternelle et infantile ;  l’eugénisme et la lutte pour produire des bébés de « bonne qualité » ; le « péril vénérien » ; le contrôle et le traitement des stérilités féminines et masculines ; le développement des techniques d’assistance médicale à la procréation.
Suivre la question de la reproduction permettra de s’interroger sur le rôle du genre dans l’établissement de domaines spécifiques d’intervention médicale de la santé publique à la médecine coloniale en passant par les politiques de population en prêtant particulièrement attention aux intersections entre genre, classe et race/ethnicité. Le cours abordera le rôle des techniques médicales dans la redéfinition de la parenté et la transformation de l’expérience de la grossesse. Il s’intéressera pour finir aux débats récents sur l’utilisation des notions de genre et de race par la science et la médecine, par exemple dans les débats sur inégalités de santé, ou ceux sur la diversification des populations inclues dans les essais cliniques des thérapies nouvelles.

DATES DE SEANCES : 21.2. 2011;  7.3. 2011; 14.3. 2011;  28.3. 2011, 4.4. 2011.; 2.5. 2011; 16.5. 2011; 30.5. 2011.
SUIVI ET VALIDATION POUR LE MASTER : Semestriel
MENTIONS & SPECIALITES :

Parcours de spécialisation M1S2 M2S4
RENSEIGNEMENTS : sur rendez-vous.
ADRESSE(S) ELECTRONIQUE(S) DE CONTACT : lowy@vjf.cnrs.fr

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Journées Annuelles d’Ethique – L’avenir de l’embryon humain

Colloque à la Cité des sciences
Quel avenir pour l’embryon humain ?
Vendredi 28 et samedi 29 janvier 2011

Le Comité Consultatif National d’Ethique pour les sciences de la vie et de la santé en partenariat avec Universcience organise les 28 et 29 janvier 2011, ,ses Journées Annuelles d’Ethique autour d’un thème d’actualité majeur : l’avenir de l’embryon humain.

Objectif : faire que les questionnements éthiques relatifs à la parentalité, la filiation et la place de l’embryon dans nos sociétés ne soient pas du seul domaine des spécialistes mais qu’ils puissent être appropriés et débattus par tous.

Dans cette dynamique, sont proposés au public des conférences et débats sur la parentalité, un forum des lycéens, une exposition sur « Les nouvelles façons d’avoir des enfants », des tables rondes thématiques telles que « La famille est-elle une question de gènes », « Qu’est-ce qu’une mère aujourd’hui ? », « L’assistance médicale à la procréation. Pour qui ? Pour quoi ? »…

Depuis une trentaine d’années, la biomédecine a déployé des trésors d’ingéniosité technique pour aider ceux dont l’infertilité empêche d’accomplir leur projet parental. L’Assistance médicale à la procréation (AMP) a conduit à la fécondation in vitro. Après la naissance d’Amandine, premier « bébé éprouvette » français conçu en 1982, sont apparus plusieurs problèmes éthiques qui n’ont rien perdu de leur acuité. De la conservation d’embryons surnuméraires, au diagnostic préimplantatoire en passant par les recherches sur les cellules souches embryonnaires ou sur l’embryon, il existe toute une série d’interrogations bioéthiques qui ont concouru entre autres à la création, en 1983, du CCNE pour les sciences de la vie et de la santé.
Le débat sur les avancées de l’AMP et la recherche sur l’embryon humain soulèvent des dilemmes moraux où se confrontent des valeurs auxquelles les sensibilités philosophiques et religieuses n’attachent pas toujours la même importance. La nécessité de hiérarchiser nos valeurs crée des divergences d’opinions et suscite parfois la tentation de clore le débat. Le CCNE souhaite au contraire permettre à tous de s’approprier les questions liées à la place de l’embryon dans le contexte de l’évolution des techniques d’AMP.

Vous trouverez le programme détaillé de ces Journées qui se tiendront à la Cité des Sciences à l’adresse suivante : http://www.universcience.fr/fr/conferences-du-college/programme/c/1248115355073/-/p/1248108924842/

Veuillez également trouver ci-après la page web dédiée aux Journées Annuelles d’Ethique (http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/evenements/journees-annuelles-ethique-2011/) et la vidéo de présentation des Journées par Jean-Claude Ameisen  ( http://www.dailymotion.com/video/xgjawg_jean-claude-ameizen_tech).

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Séminaire – Européanisation des risques sanitaires et environnementaux

Thème de la séance : les études européennes

Mardi 8 février 2011

Lieu : INRA Ivry, 65 Bd de Brandebourg 94200 Ivry-sur-Seine


10h30- 12h30 : La formation d’un espace politique européen : mécanismes et enjeux. Le cas du médicament. Intervention de Boris Hauray (INSERM)

À partir de la seconde partie du XXème siècle, un espace politique européen s’est progressivement institutionnalisé en matière de contrôle sanitaire des médicaments. Cette dynamique, comprise comme une transformation conjointe des acteurs/politiques nationaux et européens, peut être analysée à travers l’étude de différents mécanismes sociaux : le pilotage, la coopération, la comparaison/concurrence, la mobilisation des firmes et des organisations non gouvernementales notamment. Elle s’articule avec un mouvement plus large d’internationalisation des politiques du médicament et invite à repenser les principaux enjeux de celles-ci (l’influence des firmes pharmaceutiques, la définition des expertises, le contrôle démocratique des décisions).


14h00-16h00 : Un souffle d’apathie. L’Union européenne et la sécurité sanitaire, 1997-2005. Intervention de Patrick Zylberman (EHESP)

Au lendemain de la fin de la guerre froide, la disparition de toute menace majeure a fait place à de nouveaux risques qui ne sont pas purement militaires mais aussi économiques, politiques, sociétaux, d’échelle plus réduite et de nature régionale. Cette « société du risque », comme elle s’appelait elle-même, se plaçait sous le double signe de la précaution et de la prévention, prévention des conflits et des crises, précaution contre les risques sanitaires et environnementaux. Déjà fort activiste dans ce domaine, Bruxelles se regardait comme ayant charge éminente de proposer un cadre coopératif à ce qui, selon les traités, relevait d’abord de la compétence des Etats. Le 11-Septembre rompt violemment avec ce monde bien organisé. En Europe, toutefois, la rupture est longue à se concrétiser. Le passage des politiques sectorielles (par pathologies ou domaines d’action) qui formaient la marque de la politique sanitaire de la Communauté à une riposte aux menaces microbiennes à la fois intégrée et multisectorielle n’interviendra pas avant 2004-5. Si, timidement d’abord, puis, à partir de 2004, bien plus résolument, Bruxelles s’attache à réorganiser ses structures en vue de mener la lutte contre le terrorisme et le bioterrorisme, elle n’en reste pas moins en butte à la mauvaise volonté déguisée des Etats membres sur un terrain où leur souveraineté se trouve très directement mise en cause. « Objet politique non identifié », comme l’appelait Jacques Delors, la Communauté n’est que la juxtaposition de ses composantes : l’Union européenne est les Etats membres. L’Union joue par le fait d’un compromis paradoxal : car enfin, qu’est-ce qu’une gouvernance internationale mise en œuvre par des gouvernements nationaux ? Et dès lors, une politique de sécurité sanitaire globale est-elle euro-compatible ?


Cette journée consacrée aux études européennes s’inscrit dans le cadre du programme de recherche « Européanisation et transnationalisation des risques sanitaires et environnementaux » de la Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme d’Alsace (Misha). Ce programme, porté par une équipe pluridisciplinaire composée d’historiens, de politistes et de sociologues, a pour ambition d’engager une analyse de l’européanisation et de la transnationalisation des risques sanitaires et environnementaux sur un long XXème siècle. Il se propose de retracer la trajectoire de longue durée et les dynamiques de déploiement d’un ensemble de risques différents (risques infectieux, risques environnementaux, risques sanitaires liés à l’environnement et risques professionnels).

Contacts et inscription obligatoire et gratuite :
Soraya Boudia : soraya.boudia@misha.fr
Emmanuel Henry : emmanuel.henry@misha.fr

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Parution – La peur est au-dessus de nos moyens. Pour en finir avec le principe de précaution


Jean de Kervasdoué, La peur est au-dessus de nos moyens. Pour en finir avec le principe de précaution, Paris, Plon, 235 p.


Déjà, Les prêcheurs de l’Apocalypse soulignaient l’inanité opérationnelle du principe de précaution. Depuis, la prétention de cette prétendue « précaution » a reçu d’amples, nombreuses et, parfois, réjouissantes illustrations.
La meilleure d’entre elles est sans doute l’épisode de l’épidémie de grippe H1N1. Si elle n’a pas été catastrophique, c’est moins grâce aux mesures prises par le gouvernement, achat de 10% des vaccins mondiaux et d’un tiers des capacités mondiales de production de Tamiflu, que par le caractère certes contagieux mais peu virulent du virus. Les Français se protègent, les Français ont peur. Ils croient que le cancer s’étend, que la vie moderne fait des ravages, que les nanotechnologies sont la menace de demain.
La « nature » devient leur ultime recours, alors qu’ils s’en protègent et que, par ailleurs, ils n’ont jamais aussi bien et aussi longtemps vécu. De surcroît, cette déraison précautionneuse détourne le regard des véritables problèmes de l’environnement, comme la biodiversité ou la nécessité de se détacher progressivement des énergies fossiles. Non, définitivement, la peur est au-dessus de nos moyens et, comme le disait Pierre Dac : à force de prendre des vessies pour des lanternes… on se brûle.
Cet ouvrage a pour seul objectif d’éviter quelques unes de ces brûlures collectives : investissements inutiles, règlements inopérants et précautions qui ne protègent de rien. Le principe de précaution ne peut pas être « raisonnable». Il demeure une insulte à la raison.

Jean de Kervasdoué est professeur, titulaire de chaire au Conservatoire National des Arts et Métiers, directeur de l’Ecole Pasteur/Cnam de santé publique, membre de l’Académie des Technologies, économiste de la santé, mais aussi agronome.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont « Les Prêcheurs de l’apocalypse » (Pion, 2007) et de centaines d’articles dans les domaines de la santé et de l’environnement.

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Séminaire – Histoire du corps, objets, méthodes

Rafael Mandressi, chargé de recherche au CNRS
Thierry Pillon, maître de conférences à l’Université d’Évry
Georges Vigarello, directeur d’études à l’EHESS (*)

Jeudi de 19 h à 21 h (salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 4 novembre 2010 au 26 mai 2011

L’originalité du corps est d’être à la croisée de l’enveloppe individuelle et de l’expérience sociale. Comment entendre pourtant, dans son trajet historique cette notion de corps qui relève de sciences et de regards différents ? Le séminaire s’attachera d’abord à affronter ces épistémologies hétérogènes. Quelques grandes représentations unifiantes sont  repérables à chaque époque. Elles concernent le fonctionnement du corps, la vision de ses qualités , celle de ses efficacités. Elles ont une histoire. Ce sont elles qui peuvent « rassembler » des pratiques diverses. Ce sont elles qui justifient une « histoire du corps ». C’est vers cet effort de synthèse que s’orienteront les préoccupations de recherche et d’enseignement, à partir de séries de livres, à partir d’images aussi, et d’exemples les plus concrets.

Jeudi 20 janvier 2011 : Vincent Barras (Institut universitaire d’histoire de la médecine et de la santé publique, Université de Lausanne), Neurologie fin-de-siècle : langage, mouvement et pathologie

Danse et parole entretiennent des rapports singuliers, réactivés dans l’imaginaire collectif de notre temps par les discours scientifiques qui, de manière condensée au tournant du 19e  et du 20e siècle, ont tenté d’inventorier la foule des convulsions, mouvements involontaires, improvisations spasmes et tics corporels, gestes déments, explosions verbales, glossolalies, paroles incontrôlées (dont le syndrome dont Charcot attribue la paternité à son élève Gilles de la Tourette est l’un des moments les plus spectaculaires)  ! Du côté du langage, lapsus et Witz ont excité, comme on sait, la perspicacité des psychanalystes au tournant du siècle : arbres qui cachent la forêt des intérêts de toutes sortes de spécialistes pour les déviations et incohérences langagières, dont une figure majeure est assurément, en ces mêmes décennies, la glossolalie, cette « classe de comportements linguistiques déviants apparentés, caractérisés par un discours fluent, enarthrique, entièrement constitués de néologismes », qui préoccupe théologiens, linguistes, psychologues, médecins et aliénistes aussi bien que poètes et littérateurs. Cet exposé s’attachera  à caractériser quelques regards sur ces pathologies singulières, figures exemplaires des incohérences corporelles et langagières dont le souci, au début du 20e siècle traverse et du coup rapproche un temps des champs du savoir très divers.

Jeudi 27 janvier 2011 : Richard Delerins (EHESS, UCLA), L’invention des boissons : physiologie et économie du corps intérieur

Jeudi 3 février 2011 : François de Singly (Université Paris-V), Le corps dans la société individualiste

Jeudi 10 février 2011 : Rafael Mandressi, Georges Vigarello
, Être possédé

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