Séminaire – Genre, santé, migrations
Nous venons d’obtenir un financement IRESP/INSERM pour une étude sur 36 mois qui porte sur la santé des femmes précaires et/ou migrantes du Médoc, analysée sous l’angle des inégalités sociales et de genre. Nous proposons dès la rentrée 2010-2011 un nouveau séminaire «Genre, Santé, Migrations» (qui fait suite au séminaire « Violences, santé, subjectivités » 2007-2010) autour de cette enquête.
Nous avons souhaité recevoir des intervenants français et étrangers qui pourront d’une part rendre compte des effets des dispositifs existants ou récemment mis en place (réformes nationales, politiques locales) dans l’accès et le recours aux soins des femmes en matière de santé reproductive et génésique. Il s’agit de comprendre comment ces dispositifs influencent ou déterminent les parcours et itinéraires thérapeutiques et peuvent eux-mêmes produire du non recours ou du renoncement. D’autre part, nous solliciterons aussi des communications qui nous permettront de comprendre comment en même temps que les professionnels de ces structures de santé et du social tentent de répondre aux besoins de ces publics, ils construisent une grille de lecture de ces populations et de leurs situations, centrée le plus souvent sur des caractères présentés comme spécifiques et/ou culturels. Nous cherchons à montrer comment ces catégories interviennent dans l’interaction, dans la communication professionnels/femmes. Une analyse en termes de rapport s sociaux de sexe sera aussi privilégiée pour comprendre les logiques présentes au sein des institutions de soins en termes de division sexuelle du travail et de domination médicale.
Organisateurs :
Laurence KOTOBI, MCF, Département d’Anthropologie Sociale, Ethnologie, Université de Bordeaux, ADES (Aménagement, Développement, Environnement et Société), UMR CNRS
Béatrice JACQUES, MCF, Département de Sociologie, Université de Bordeaux, Centre Emile Durkheim, UMR CNRS
Lorena ANTON, post-doctorante, Département d’Anthropologie Sociale, Ethnologie, Université de Bordeaux, ADES (Aménagement, Développement, Environnement et Société), UMR CNRS
Programme du séminaire :
1ere séance, 7 octobre 2010
(13:30 – 15:30, Université de Bordeaux, Victoire – Amphi Fabre):
Santé mentale et migration : Genre et agentivité dans la clinique « interculturelle »
Stéphanie Larchanché, chercheure associée à l’IRIS – EHESS et Coordinatrice de l’enseignement et de la recherche au Centre Françoise Minkowska (Paris)
2eme séance, 2 décembre 2010
(13:30 – 15:30, Université de Bordeaux, Victoire – Amphi Fabre):
Pronatalisme communiste et ses effets : Pratiques de santé reproductive des immigrantes roumaines en France
Lorena Anton, post-doctorante, Département d’Anthropologie Sociale, Ethnologie, Université de Bordeaux, ADES (Aménagement, Développement, Environnement et Société), UMR CNRS :
Durant son époque communiste, la Roumanie a eu une des plus fortes politiques pro-natalistes de l’Europe. L’avortement est devenu un problème national, et les conséquences du pronatalisme de Ceausescu affectent toujours la santé reproductive des Roumains. Si ce passé est plus ou moins pris en considération dans les stratégies postcommunistes concernant la santé publique en Roumanie, ce n’est finalement pas le cas lorsque les citoyens roumains choisissent d’émigrer. Ceux qui arrivent en France doivent intégrer un nouveau système de santé, avec des mentalités et des politiques publiques différentes. En analysant les politiques de la reproduction en France et Roumanie, ainsi que les pratiques de santé reproductive des femmes roumaines en France, ma communication compte offrir une analyse sur les intersubjectivités entre migration, genre et santé dans l’Europe transnationale contemporaine. La présentation s’appuie sur un terrain de thèse effectué sur la mémoire de l’avortement en Roumanie communiste, ainsi que sur une recherche en cours sur la santé reproductive des immigrantes roumaines en région bordelaise.
3eme séance, 3 février 2011
(13:30 – 15:30, Université de Bordeaux, Victoire – Amphi Fabre):
La (mé)connaissance des enjeux de santé chez les salariées intervenant auprès de personnes âgées dépendantes: Une mise en perspective comparative France – Pologne – Norvège
Nicky Lefeuvre, Professeure de sociologie, Labso – ISS, Université de Lausanne, Suisse, et Milka Metso, Chargée de recherche, SAGESSE-CERTOP-CNRS, Université de Toulouse II – Le Mirail
4eme séance, 3 mars 2011
(13:30 – 15:30, Université de Bordeaux, Victoire – Amphi Fabre / sous réserve de modification):
De mère en fille : la transmission de la fécondité
Véronique Moulinié, Chargée de recherche LAHIC, CNRS
5eme séance, 31 mars 2011
(13:30 – 15:30, Université de Bordeaux, Victoire – Amphi Fabre):
Les couples d’origine maghrébine face au don de gamètes en France
Corinne Fortier, Chargée de recherche LAS, CNRS
6eme séance, 26 mai 2011
(13:30 – 15:30, Université de Bordeaux, Victoire – Amphi Fabre):
Consulter en gynécologie : modalités d’interaction et représentations professionnelles
Laurence Guyard, chercheure associée à l’IRIS – EHESS
anciennes. En effet, comment comprendre la particularité du traitement d’un cadavre, dont la cause de la mort peut être parfois identifiée, sans connaître les pratiques médicales et judiciaires, les croyances inhérentes à une société ? Développer une telle thématique devait donc faire appel à une multitude de savoirs qui s’entrecroisent. Situé à l’interface entre le biologique et le culturel, le corps humain est ici abordé par des archéologues, des historiens, des biologistes, des archéoanthropologues, des spécialistes de l’analyse des matériaux ou encore de l’anthropologie sociale.
