Anthropologie

You are currently browsing articles tagged Anthropologie.

Parution – Homosexualités et stigmatisation


Susann Heenen-Wolf (dir.), Homosexualités et stigmatisation, PUF, 2010, 200 p.

Jusqu’aujourd’hui, aucune avancée scientifiquement étayée n’a pu prouver l’existence d’une psychopathologie spécifique dans le contexte de l’homosexualité et de l’homoparentalité. Ce livre fait l’inventaire des études réalisées dans le passé et d’expériences cliniques avec des adultes et des enfants, à partir de perspectives psychanalytiques, psychologiques et linguistiques. Sont présentées ici une lecture critique de la discussion actuelle ainsi que les propres recherches et analyses des auteurs.

Introduction (Susann Heenen-Wolff)

Première partie. — La différence sexuelle n’existe pas
Invisibilisation de l’homophobie
L’ordre sexuel
Le choix sexuel
La forclusion du féminin

Deuxième partie. — Bisexualité et homosexualité dans l’approche freudienne et post freudienne
La bisexualité
L’«  inversion »
Fixation prégénitale ?
Œdipe raté
Le complexe d’Œdipe « complet »
La suite de Freud — « les » homosexualités
L’Œdipe comme métarécit
L’homoparentalité
Pour conclure

Troisième partie. — L’homosexualité n’existe pas : seulement des gays et des lesbiennes
L’identité sexuelle n’est pas le choix d’objet
L’identification sexuelle
Les choix d’objet d’amour et de désir
L’objet d’amour n’est pas nécessairement l’objet de désir
L’homosexualité est-elle une perversion ?
Homosexualité et déni de la différence des sexes
L’homosexualité et l’Altérité
Mais d’où vient la persistance de l’homophobie ?
En guise de conclusion

Quatrième partie. — Souffrance et homophobie. Logique de stigmatisation et processus de socialisation
Introduction
Homophobie et hétérosexisme
Perspective interdisciplinaire
Prise de conscience et sentiments : la prédominance de la souffrance
Le spectre de l’injure
Conclusion en termes de socialisation

Cinquième partie. — L’homoparentalité à l’épreuve des faits
Introduction
Les effets supposés de l’homoparentalité : ce que prédisent les théories
L’homoparentalité à l’épreuve des faits
Conclusions

Sixième partie. — Homosexualité : recherche qualitative
Introduction : homosexualité et DSM
Homoparentalité
Conclusion

Septième partie. — Tous des pédés ?

Contributions d’Éric Baruffol, professeur à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation et à l’École de sexologie et des sciences familiales de l’Université de LouvainCaroline Dayer, docteur en sociologie, maître-assistante à l’Université de Genève (FPSE)Patrick De Neuter, psychanalyste (Espace analytique-France et Belgique), professeur émérite de l’Université de Louvain, directeur du Centre de formation aux cliniques psychanalytiques (Faculté de médecine, UCL) Susann Heenen-Wolff, psychanalyste (IPA), professeur de psychologie clinique à l’Université de Louvain Francis Martens, anthropologue, psychologue, psychanalyste, président du Conseil d’éthique de l’Association des services de psychiatrie et de santé mentale de l’Université de Louvain Moïra Mikolajczak, professeur de psychologie des émotions et de la santé à l’Université de Louvain Émilie Moget, assistante à la Faculté de psychologie à l’Université de Louvain et Claude Rabant, philosophe, psychanalyste, membre de l’École freudienne de Paris (dissolution en 1980), co-fondateur du Cercle freudien en 1982.

Tags: , , , ,


Edito

Armelle Andro, Laurence Bachmann, Nathalie Bajos et Christelle Hamel

La sexualité des femmes: le plaisir contraint

Grand Angle

Anne Koedt

Le mythe de l’orgasme vaginal

Michela Villani et Armelle Andro

Réparation du clitoris et reconstruction de la sexualité chez les femmes excisées: la place du plaisir

Laurence Guyard

Sexualité féminine et consultation gynécologique: la part évincée du plaisir

Annie Ferrand

L’Education nationale française: de l’égalité à la « libération sexuelle »

Champ libre

Lavinia Gianettoni et Pierre Simon-Vermot

Quand la menace d’exclusion professionnelle renforce le genre: représentations et identités de genre auprès de jeunes sans emploi

Parcours

Armelle Andro et Christelle Hamel

Une médecine féministe, entretien avec Emmanuelle Piet

NQF_Sex_Resumes.pdf (61 Kb)

Tags: , ,

Séminaire – La construction de la relation médecin-malade dans la médecine occidentale

Collège international de philosophie

Organisé par Gilles BARROUX

Mardi 7 décembre prochain, se tiendra la troisième séance de mon séminaire consacré à « La construction de la relation médecin-malade dans la médecine occidentale« .

A la différence des deux séances précédentes, celle-ci se tiendra à l’Université Pierre et Marie Curie, Paris-VI, 4 place Jussieu, Amphithéâtre 45 A, métro Jussieu (lignes 7 et 10), de 18h30 à 20h30.

Sabine Arnaud (Institut Max Planck, Berlin), présentera des textes dans lesquels les medecins s’efforcent de repenser le rôle de la médecine dans la nation. Comment utilisent-ils le contexte révolutionnaire pour mettre l’accent sur une medecine destinée aux femmes et à l’hygiène des citoyens ? L’exemple de la catégorie de l’hystérie permettra de montrer comment le discours medical se transforme après la Révolution.

Tags: , , ,

Parution – Les discordances du moi. Essai sur l’identité personnelle au regard de la transplantation d’organes


Simone Romagnoli, Les discordances du moi. Essai sur l’identité personnelle au regard de la transplantation d’organes, Presses universitaires de Nancy, 2010, 358 p.

La réflexion sur l’identité personnelle traverse la tradition philosophique occidentale depuis l’Antiquité. Pourtant, la question de savoir ce qui constitue l’identité de la personne à travers le temps est encore sujette à controverse : est-ce la continuité de l’âme, du corps, de la mémoire, du cerveau fonctionnel ou des fonctions vitales constitutives de l’espèce ? En analysant les principales conceptions philosophiques qui s’affrontent depuis Locke, Simone Romagnoli tente de résoudre l’opposition qui est venue à se constituer entre la question métaphysique « Que suis-je ? » et la question épistémologique « Qui suis-je ? ».

La problématique de l’identité personnelle à travers le temps est abordée sous l’angle particulier de la transplantation d’organes. Grâce à l’étude de l’argument dit du « changement de corps », qui se base sur l’hypothèse de la greffe de cerveau, l’Auteur dégage les présupposés conceptuels qui conditionnent la perception des enjeux soulevés par les cas réels de transplantation. Il est ainsi possible de comprendre pourquoi les théoriciens de l’identité qui s’y intéressent semblent incapables de penser avec justesse les défis que leur lance l’une des plus grandes avancées thérapeutiques du XXe siècle. Face aux patients qui demandent « Qui suis-je maintenant ? », les outils conceptuels à disposition des théoriciens semblent les conduire dans une impasse.

En mobilisant d’autres savoirs comme la physique et la médecine (physiologie et psychiatrie notamment), Simone Romagnoli développe un modèle théorique concurrent à celui d’identité personnelle : l’unité personnelle transductive. Ce modèle, qui se base sur une philosophie du corps et de l’expérience vécue, invite à penser autrement ces cas individuels (de l’intersexualité aux personnes en situation de handicap en passant par la transplantation d’organes) qui déjouent les catégories philosophiques héritées, à partir desquelles se construit notre conception de la personne.

PREMIÈRE PARTIE

Chapitre 1 : Les chantiers philosophiques contemporains de l’identité personnelle
1 – Les Conceptions réductionnistes (complexes) et non-réductionnistes (simples) de l’identité personnelle : un aperçu
2 – Au cœur de la problématique : la persistance et l’évidence relèvent-elles de niveaux inconciliables ?
3 – « Identité(s) »
4 – « Personne » et/ou « être humain »

Chapitre 2 : Esquisse d’une conception de l’unité personnelle transductive
5 – Discordance et transductivité de la personne : Gilbert Simondon
6 – Une conception unifiée de la personne : l’image du corps
7 – Le positionnement de la conception de l’unité personnelle transductive dans les chantiers contemporains

DEUXIÈME PARTIE

Chapitre 1 : Les théories pré-modernes et contemporaines de l’identité personnelle et la révocation de la condition corporelle
8 – Antécédents : l’amputation et l’échange des corps
9 – Le critère de continuité de mémoire : opposants et partisans

Chapitre 2 : Le thème de la transplantation cérébrale dans le débat philosophique contemporain
10 – La conception néo-lockéenne de Sydney Shoemaker et l’argument de l’« extraction cérébrale »
11 – Approche somatique I (le critère cérébral) : Wiggins et le Cerveau comme condition nécessaire et suffisante de l’identité personnelle
12 – Approche Somatique II (Le critère corporel) : Williams propose un argument méthodologique qui contredit l’« intuition de transplantation »
13 – Approche psychologique I : Nagel et le cerveau comme condition nécessaire de l’identité personnelle
14 – Approche psychologique II : Parfit propose une révision de la continuité psychologique et l’abandon de l’identité personnelle
15 – App roches Somatique III (Le critère biologique ou animaliste) : Un Argument contre L’« intuition de transplantation »
16 – Discussion critique sur le caractère subjectif de l’expérience et sur la mémoire désincarnée

TROISIÈME PARTIE

Chapitre 1 : Unité personnelle transductive et image du corps
17 – Reprise et caractérisation de la problématique
18 – L’anthropogenèse
19 – Le cas de Jean-Luc Nancy
20 – Le cas d’Oliver Sacks : une tentative d’interprétation
21 – L’Image du corps
22 – L’image du corps chez Paul Schilder
23 – Image du corps et unité personnelle transductive

Chapitre 2 : Image du corps et Transplantation d’organes
24 – Troubles identitaires et transplantation d’organes : remarques introductives
25 – Petite phénoménologie de la greffe cardiaque sur fond du parallèle entre le phénomène du fantôme et les troubles identitaires chez les patients transplantés

Tags: , ,

La sexualité des jeunes en Europe. Pratiques, genres et minorités

7 décembre de 18h30 à 20h30

A la Maison de l’Europe de Paris

35 rue des Francs-Bourgeois, 75004

Inscription obligatoire, dans la limite des places disponibles : europe@paris-europe.eu

Lire la suite : http://www.paris-europe.eu/spip.php?rubrique137&etat=encours

Avec : Nathalie BAJOS, directrice de recherche à l’Inserm, responsable de l’équipe Genre Santé Sexuelle et Reproductive ; Geneviève FRAISSE, directrice de recherche au CNRS, présidente du jury du Comité scientifique de l’Institut Émilie du Châtelet ; Pierre SERNÉ, conseiller régional Europe Ecologie d’Ile de France, membre du bureau exécutif d’Ilga Europe ; Ruwen OGIEN, directeur de recherche au CNRS, docteur en philosophie, docteur en anthropologie sociale.

Modération et conclusion : Daniel BORRILLO, maître de conférence à l’Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense,  enseignant Chercheur associé au CERSA/CNRS


Tags: , ,

Parution – Espace populations sociétés

Espace populations sociétés, 2010/1

Personnes âgées, habitat, territoires

Sylvie Coupleux, Sabine Duhamel et Jean-François Ghékière – Editorial

Jim Ogg, Sylvie Renaut, Sarah Hillcoat-Nallétamby et Catherine Bonvalet – L’articulation des politiques publiques du vieillissement et du logement en France et au Royaume-Uni
Vincent Caradec – Les comportements résidentiels des retraités. Quelques enseignements du programme de recherche « Vieillissement de la population et habitat »
Laurent Nowik et Alain Thalineau – La mobilité résidentielle au milieu de la retraite : un cadre spatial structurant lié à des configurations sociales
Martine Berger, Lionel Rougé, Sandra Thomann et Christiane Thouzellier – Vieillir en pavillon : mobilités et ancrages des personnes âgées dans les espaces périurbains d’aires métropolitaines (Toulouse, Paris, Marseille)
Rémi Corget et Pascal Pochet – Entre « automobilité », proximité et sédentarité, quels modèles de mobilité quotidienne pour les résidents âgés des espaces périurbains ?
Véronique Mondou et Philippe Violier – Le vieillissement de la population périurbaine : quelles stratégies pour pallier la disparition d’une mobilité autonome ? Exemple d’une commune de taille moyenne, La Flèche
Vincent Froger, Jean-François Ghékière et Vincent Houillon – Vieillissement, changement social et paupérisation : le parc de logements face au renouvellement de la population du bassin  minier du Nord – Pas-de-Calais (France)
Isabelle Mallon – Le milieu rural isolé isole-t-il les personnes âgées ?
Karine Meslin – Des logements à part pour migrants âgés ? Réflexion sur la mise à l’écart résidentielle des migrants âgés isolés
Anne Labit et Karine Chaland – L’habitat groupé autogéré en France et en Allemagne : perspectives d’avenir dans le contexte du vieillissement démographique

Tags: ,

Inauguration de la revue Anthropologie et santé

Anthropologie & Santé est une revue scientifique semestrielle, créée à l’initiative de l’Association Amades. Elle se donne pour premier objectif de témoigner des recherches élaborées par les différentes tendances dans le champ de l’anthropologie de la santé et de la maladie : anthropologie critique des pratiques de soins, des systèmes de santé et des institutions ; anthropologie clinique ; anthropologie politique de la santé ; anthropologie médicale appliquée ; etc.

Première revue francophone consacrée aux travaux récents dans ce champ, elle publie des articles issus de recherches empiriques, de réflexions méthodologiques et épistémologiques, d’élaborations théoriques, et des essais critiques de l’oeuvre d’un auteur, rédigés en langue française. Elle accueille les contributions de chercheurs confirmés et de jeunes chercheurs, français ou étrangers.

Anthropologie et santé, n°1, 2010

Où va l’anthropologie de la santé ? Défis, concepts et enjeux du XXIe siècle

Numéro coordonné par Aline Sarradon-Eck

Le premier numéro d’Anthropologie & Santé rend compte de quelques-unes des lignes de force du débat engagé lors des Assises de l’Anthropologie de la Santé organisées par Amades (Toulouse, 18 septembre 2009). Ces assises ont porté sur les transformations et mutations contemporaines des objets, des pratiques méthodologiques et des conditions d’exercice de la recherche en anthropologie de la santé. Les contributeurs de ce numéro interrogent, chacun à leur manière, les possibilités d’adaptation de l’anthropologie de la santé aux mondes contemporains et sa capacité à se réformer sans perdre de vue les “fondamentaux” de la discipline.

Sandrine Musso et Aline Sarradon-Eck – Le commencement est la moitié de tout. Présentation du premier numéro d’Anthropologie & Santé
Raymond Massé – Les nouveaux défis pour l’anthropologie de la santé
Gilles Bibeau – Quel humanisme pour notre âge bio-technologique ? L’anthropologie, horizon nécessaire de l’anthropologie médicale.
Sylvie Fainzang – Faire du nouveau avec de l’ancien, et un peu plus… Pour penser les nouveaux objets en anthropologie de la santé
Jean-Pierre Olivier de Sardan – Anthropologie médicale et socio-anthropologie des actions publiques. Dispositifs de recherche, commanditaires, réformes…
Laurent Vidal – Ni politique de l’autruche, ni stratégie du hérisson : pour l’étude de la fabrique de l’anthropologie de la santé. Commentaire du texte de Jean-Pierre Olivier de Sardan
Anne Marie Moulin – Transformations et perspectives de l’anthropologie de la santé : un regard épistémologique

Tags:

Séminaire – La reproduction des vivants chez Foucault

Séminaire organisé par Pénélope Deutscher, professeure à Northwestern University (Evanston/Chicago) dans le cadre du séminaire Sexualités et genre dirigé par Monique David-Menard.

Les jeudis 9 et 16 décembre 2010 de 12h à 14h salle RH02B du bâtiment Buffon.

Le projet prend comme problème de départ le statut du couple malthusien dans l’Histoire de Sexualité, I : La Volonté de savoir . Présenté par Foucault comme une des quatre unités stratégiques du 18ième siècle par lesquelles les mécanismes de savoir et de pouvoir se sont centrés sur le sexe, le couple malthusien peut aussi être travaillé comme un nœud liant deux trajectoires foucauldiennes, la biopolitique (vecteur de la gouvernementalité et de l’intensification de la vie) et le sexe (vecteur de refus de l’hypothèse répressive). Cette lecture de l’Histoire de la Sexualité I à travers le prisme du couple malthusien ne devrait pas déformer le texte, mon hypothèse est que ce prisme a au contraire des résultats inattendus et féconds.

L’Histoire de la Sexualité I peut être lue selon plusieurs perspectives : a) dans son débat avec la psychanalyse, ou bien b) dans son débat avec ceux qui prennent le sujet sexuel comme point d’origine pour la revendication des droits, ou bien c) comme le texte clé pour la formation ultérieure des études de biopolitique, d) il peut entrer aussi dans un quatrième dialogue avec l’histoire de la reproduction et les enjeux biopolitiques de cette histoire. On revisitera également la question du rapport complexe entre le ‘sexe’ et la ‘vie’ dans le texte, et des points de croisement de ces vecteurs.

Je propose comme hypothèse ceci : bien que le sexe reproducteur, et la vie reproductrice aient l’un et l’autre peu d’importance explicite dans l’Histoire de la Sexualité I, c’est néanmoins le sexe reproducteur qui est le nœud, la notion-clef liant chez Foucault la vie au sens biopolitique et le sexe.

Je prends cela comme point de départ pour redonner un statut à la femme reproductrice (en tant qu’élément du couple malthusien) comme vecteur inattendu dans l’Histoire de la Sexualité I, dans la <<vie>> au sens biopolitique, plus précisément dans le nœud entre biopolitique et thanatopolitique. Ces thèmes ont été repris et transformés après Foucault – notamment, celui de la vie précaire chez Judith Butler, celui du seuil et de la zone d’instinction chez Agamben, et celui de la vie immune et auto-immune selon Roberto Esposito.

Points de repères :

Butler, J. Ce qui fait une vie : Essai sur la violence, la guerre et le deuil (2010)

Butler, J. Vie précaire : Les pouvoirs du deuil et de la violence après le 11 septembre (2005)

Esposito, R. Communauté, immunité, biopolitique (2010)

Esposito, R., Burgat, F., Löwy, I., et Rapp. R., Tumultes, N° 26 : La fabrication de l’humain : Tome 2, Techniques et politiques de la vie et de la mort.

Foucault, M. Histoire de la sexualité (1976)

Foucault, M. Il faut défendre la société (1997)

Tags: , , ,

Parution – Beautés imaginaires. Anthropologie du corps et de la parenté

Pierre-Joseph Laurent, Beautés imaginaires. Anthropologie du corps et de la parenté, Éditions Academia-Bruylant, 2010, 517 p.

À l’évidence, la beauté humaine tient un rôle dans nos relations aux autres. Aborder le sujet reste délicat. Celui qui s’y aventure court le risque d’être accusé de racisme par le seul fait qu’il révèle les conséquences d’une inégalité fondamentale. Et pourtant ! Il se pourrait bien que, au fondement des sociétés humaines, il y ait la nécessité de réguler nos réactions émotionnelles (peur, colère, dégoût, douleur, joie) afin que chacun, au-delà du désir, trouve sa place dans la société.

Pierre-Joseph Laurent explique que la beauté, tant dans les sociétés coutumières que dans les sociétés modernes, établit une hiérarchie entre les personnes qui doit être maîtrisée pour permettre la vie collective. Ce livre décrit les institutions qui régulent la beauté que ce soit dans le dortoir mixte des Muria, dans le mariage, la chirurgie plastique ou l’incorporation virtuelle d’un avatar dans un jeu internet, par exemple.

Au terme d’un parcours inédit, l’auteur reprend les traits de l’identité  humaine sur la base d’une articulation complètement assumée entre l’anthropologie socioculturelle et la théorie de l’évolution, au vu d’une anthropologie fondamentale en accord avec les avancées disciplinaires et interdisciplinaires les plus récentes.

Pierre-Joseph Laurent est professeur d’anthropologie. Après des études en agronomie, de sociologie et d’anthropologie, il mène ses recherches au Burkina Faso et au Cap-Vert. Il dirige le Laboratoire d’anthropologie prospective à l’Université catholique de Louvain.

Tags:

La troisième édition des rencontres annuelles thématiques du Groupe d’anthropologie et d’archéologie funéraire (Gaaf) se tiendra à Marseille à l’Alcazar, du 15 au 17 décembre 2010. En partenariat avec l’Inrap, l’EHESS, le CNRS, l’UMR 6578 , le Centre Norbert Elias (UMR8562) et la ville de Marseille, il rassemblera pour la première fois, près de 200 scientifiques du monde entier, spécialistes de la mort et des rites funéraires. Ce colloque permettra de réunir archéologues, historiens, sociologues, praticiens de la mort (légistes, thanatopracteurs, soignants…), anthropologues ou encore psychologues, afin d’engager un dialogue sur le cadavre, en comparant les pratiques selon les époques et en confrontant les problématiques disciplinaires.

Cette rencontre internationale et pluridisciplinaire a pour objectifs : — d’aborder la mort à travers ce corps singulier qu’est le cadavre. Fascination et répulsion, quelles démarches analytiques des gestes et des techniques président au devenir du corps mort ? — de considérer le cadavre comme une matière, un matériau, avec des lois bio-physico‐chimiques qui lui sont propres. Comment les moyens d’action et les techniques appliqués au cadavre s’articulent‐ils avec une tradition familiale, une organisation sociale ? Comment fonder une anthropologie du cadavre pour expliquer les sociétés passées et celles d’aujourd’hui ? La séance inaugurale du mercredi 15 décembre sera consacrée à une série d’interventions sur les principes biologiques, les tolérances et les perceptions du cadavre dans les sociétés.
PROGRAMME

Mardi 14 décembre 2010

15h30 – 20h00
Accueil des participants à la Vieille Charité, 2 rue de la Charité, 13002 Marseille

19h30 Rencontres autour d’un verre

Les membres du GAAF sont invités à l’assemblée générale annuelle le 16 décembre de 8h00 à 9h00

Deux communications, l’une initialement prévue la deuxième journée (H. Duday), l’autre la première journée (J. Candau) ont permuté en raison d’impératifs professionnels des auteurs.
Mercredi 15 décembre 2010

08 h 30 Ouverture du Colloque : Xavier Delestre, Conservateur régional de l’Archéologie, et Jean Boutier, historien, EHESS, Directeur du Centre Norbert Elias

09 h 00 « Le cadavre dans tous ses états » Christophe Bartoli, Médecin légiste, CHU La Timone (Marseille)

09 h 30 « Du vivant à l’Objet : les fondements naturels du corps mort » Frédéric Joulian, EHESS, UMR 8562 Centre Norbert Elias

10 h 00 « Le corps consommé : aspects archéologiques de la boucherie humaine » Célimène Mussini, Bruno Boulestin, Doctorante, UMR 5199 PACEA

10 h 30 Pause

11 h 00 « Les cadavres salés » Jacki Gélis, Historien, Professeur émérite de l’Université Paris 8

11 h 30 « Le médecin légiste face au cadavre (France, XIXe siècle). Contribution à une histoire des sensibilités » Bruno Bertherat, Maître de conférences en histoire contemporaine, Université d’Avignon

12 h 00 Déjeuner

14 h 00 « La présence olfactive des morts : les “odeurs méphitiques” des églises et cimetières sous l’Ancien Régime et au début du XIXe siècle » Régis Bertrand, Professeur émérite d’Aix-Marseille I, UMR 6570 Telemme, MMSH

14 h 30 « Un cadavre, des gestes et des techniques » Mélanie Lemonnier, Thanatopracteur/ethnologue

15 h 00 « Brûler un mort, brûler des morts : que nous apprennent les sépultures à crémation ? » Henri Duday, CNRS, EPHE, UMR 5199 PACEA

15 h 30 Pause

16 h 00 Débat Sous la direction d’Henri Duday, CNRS, EPHE, UMR 5199 PACEA

17 h 00 Pause

17 h 30 « Décomposition du cadavre et archéologie funéraire : quelques réflexions à partir d’une estampe japonaise ». Conférence à destination du public de la bibliothèque municipale, par Henri Duday, CNRS, EPHE, UMR 5199 PACEA

20 h 00 repas SUR INSCRIPTION (15 €)
Jeudi 16 décembre 2010

09 h 00 « Quand la sépulture n’est pas un monde clos : manipulations et prélèvements autour du cadavre laténien » Valérie Delattre, INRAP, UMR 5594 Archéologie, cultures et sociétés

09 h 30 « Le traitement du cadavre en Grèce antique de la fin de l’archaïsme à l’époque hellénistique : l’apport des sources écrites et iconographiques » Sophie Bugnon, Doctorante (en Histoire de l’Art et Archéologie), UMR 7041 – ArScAn

10 h 00 « Réouvrir, réduire, rallonger, reconstituer : fossoyage dans le cimetière médiéval de Saint-Jean de Todon (Laudun L’Ardoise, Gard) » Yann Ardagna, CNRS, UMR 6578, Laurent Vidal, INRAP, Meditérranée

10 h 30 Pause

11 h 00 « Cuer de royne. L’inhumation du cœur de la reine de France (XIVe-XVe siècles) : une pratique polysémique au carrefour des savoirs » Bérangère Soustre de Codat-Rabourdin, Archéo-biologiste et historienne, Université catholique de Louvain, ARKE, Département d’archéologie et d’histoire.

11 h 30 « Le traitement du cadavre en temps d’épidémie. Le cas d’Issoudun (XVIIIe, Indre) » Isabelle Souquet-Leroy, INRAP, UMR 5199 PACEA, Dominique Castex, CNRS, UMR 5199 PACEA, Philippe Blanchard, INRAP, Cra Tours

12 h 00 Déjeuner

14 h 00 « Faire un “beau” cadavre : difficultés techniques et ambiguïtés esthétiques de l’embaumement au XIXe siècle (France) » Anne Carol, Professeur des Université (Aix-Marseille I), UMR 6570 TELEMME

14 h 30 « Le cadavre de mains en mains : de la réquisition au fossoyage à Marseille aujourd’hui » Cyril Laudanski, Doctorant en ethnologie, Université de Provence / IDEMEC, UMR 6591

15 h 00 « Est-on définitivement mort (socialement) quand on ne sent plus ? » Joël Candau, Professeur d’anthropologie, Université de Nice-Sophia Antipolis, LASMIC (E.A. 3179)

15 h 30 Pause

16 h 00 « Le cadavre et ses doubles : remarques sur des doubles funérailles symboliques dans le Bénin méridional » Joël Noret, ULB / FNRS, Belgique

16 h 30 « Apparition, pratiques et évolution du procédé Gannal en Chine » Joaquim Lopez, Thanatopracteur, Thanatologue, Ecole française supérieure de thanatologie (ENSTh)

17 h 00 Débat Sous la direction de Luce Des Aulniers, Socioanthropologue, Professeur titulaire, Université du Québec à Montréal (UQÀM)

18 h 00 POSTERS : les auteurs sont invités à faire une présentation de type Powerpoint de 5 à 10 minutes en séance plénière

  • « De l’esthétique du Cadavre » par Anne Richier, INRAP, UMR 6578
  • « Mais où sont passés les corps ? » par Magali Detante, INRAP, CRA Orléans
  • « Gestion des morts et traitement du cadavre durant le haut Moyen Age : regards croisés sur une diversité des pratiques » par Yves Gleize, INRAP, UMR 5199 PACEA, Dominique Castex, CNRS, UMR 5199 PACEA
  • « La Momification en Egypte : Des momies spontanées du Ve millénaire aux momies d’Antinoë (Ive s. après n.e.) » par Samuel Guérin, INRAP, Cra Toulouse
  • « L’ensevelissement des dépôts cinéraires : gestes et interprétation » par Isabelle Le Goff, INRAP, UMR 7041 ArcScan
  • « Cadavres de l’âge du Fer : personnage mis en scène puis corps en décomposition et squelette manipulés » par Cécile Paresys, INRAP, Cra Reims, Lola Bonnabel, INRAP, UMR 7041
  • « “Sepultum ad more teutonico” : Handling of elite cadavers in the middle ages. An osteoarchaeological case study for the western Slavs » par Wolf-Rüdiger Teegen, Universität München, Institut für Vor- und Frühgeschichtliche Archäologie und Provinzialrömische Archäologie, Michael Schultz, Universität Göttingen

19 h 30 Fin de la journée
Vendredi 17 décembre 2010

09 h 00 « Alternatives métaphysiques dans la disposition du cadavre : les archétypes de la terre et du feu » Luce Des Aulniers, Socioanthropologue, Professeure titulaire, Faculté de Communication, Fondatrice des Études supérieures interdisciplinairessur la mort (1980), Université du Québec à Montréal (UQÀM)

09 h 30 « Le cadavre au cinéma : chroniques d’une disparition » Roland Hélié, Journaliste et critique de cinéma

10 h 00 « Posthume, Posthumain » Claire Margat, Philosophe, écrivain

10 h 30 Pause
11 h 00 « Cadavres exquis » Elisabeth Olla-La Selve, Psychanalyste, Membre de l’association internationale lacanienne

11 h 30 « Voulez-vous voir le corps ? Ou le statut juridique de l’image du cadavre, définition fluctuante de la dignité humaine » Jocelyne Cayron, Maître de conférences en droit privé, Faculté de Droit et de Science Politique, Université Paul Cézanne, Aix-en-Provence

12 h 00 « Un cadavre dans le placard » Jean-Pierre Gasnier, Avocat au Barreau de Marseille, Université Paul Cézanne (Aix-Marseille 3)

12 h 30 Déjeuner

14 h 00 « Les Cadavres de la Peste : étude anthropologique de l’iconographie de l’épidémie » Dominique Chevé, Philisophe, Anthropologue, chercheur associé à l’UMR 6578 « Anthropologie bioculturelle »

14 h 30 « À corps perdus : nature décomposée contre culture imputrescible ? » Georges Guille-Escuret, CNRS, UMR 8562 Centre Norbert Elias – Marseille

15 h 00 Pause

15 h 30 Débat Sous la direction de Pierre Lemonnier, Ethnologue, CNRS

16 h 30 Conclusion par Jean-Paul Jacob, Président de l’Inrap

17 h 30 FILM : « Curriculum Mortatis » (ouvert au public de la bibliothèque) par Lionel Monier (réalisateur et co-auteur), Joaquim Lopez (co-auteur) Thanatopracteur et thanatoloque, ENSTh

18 h 30 Point presse avec les auteurs du film

Tags: , ,

« Older entries § Newer entries »