Etudes des sciences

You are currently browsing articles tagged Etudes des sciences.

Parution – L’émergence de la médecine scientifique


Anne Fagot-Largeault (dir.), Jean-Claude K. Dupont et Vincent Guillin (coord.), L’émergence de la médecine scientifique, Editions matériologiques, 2011.

Conçu dans une perspective historique longue, le développement de la médecine semble marqué par la coexistence en son sein d’une urgence à laquelle il faut répondre et d’un manque auquel il faut remédier. Cette urgence, c’est celle du soin à prodiguer à celui qui souffre, ici et maintenant, pour que justement cette souffrance cesse. Ce manque, c’est celui d’une connaissance objective qui permettrait de comprendre les mécanismes des maladies afin d’y mettre un terme, de soigner les souffrances qu’elles occasionnent en connaissance de cause. Or, c’est bien la reconnaissance conjointe de cette urgence et de ce manque qui peuvent expliquer pourquoi les espoirs, tantôt mesurés, tantôt immenses, mis en la médecine ont si souvent été déçus : si « le salut du malade passe par la science » (per scientiam ad salutem ægroti) et que la science fait défaut, quel salut pour le malade ? D’où l’injonction faite à l’art médical, tout au long de son histoire, de se fonder sur une connaissance du normal et du pathologique ou, encore plus radicalement, celle faite à la médecine de devenir scientifique. Ainsi seulement, pensait-on et pense-t-on encore aujourd’hui, pourrait-on garantir avec certitude tout à la fois l’exactitude du diagnostic, la fiabilité du pronostic et l’efficacité de la thérapeutique, idéal méthodologique admirablement capturé par une maxime positiviste fameuse : « science d’où prévoyance, prévoyance d’où action ». C’est l’écart entre cet idéal – ou ce rêve – méthodologique et le développement historique effectif de la médecine que les articles réunis dans ce volume contribuent à éclairer.

Anne Fagot-Largeault / Introduction

Ulrich Trölher / Surmonter l’ignorance thérapeutique : Un voyage à travers trois siècles

Hee-Jin Han / Pierre-Jean-Georges Cabanis et l’exigence de l’empirisme en médecine

Alfredo Morabia / La convergence historique de l’épidémiologie et de la médecine clinique, de Pierre Louis à l’AMBRE

Iain Chalmers, Larry V. Hedges & Harris Cooper / Une brève histoire des synthèses de la recherche

Alain Leplège / Mathématisation de l’incertitude en médecine. Aspects épistémologiques et méta-éthique

Jeanne Daly / Chercheurs d’or : médecine « evidence based » et science de la clinique

Jean-Paul Amann / La philosophie de l’essai clinique selon Austin Bradford Hill

Zbigniew Szawarski / Le concept de placebo

Claude Debru / La classification des leucémies lymphoïdes chroniques : évolution et problèmes d’une approche scientifique

Élodie Giroux / Les modèles de risque en médecine : quelles conséquences pour la définition des normes et pour le jugement clinique ? Exemple du calcul du risque cardiovasculaire

Pierre Corvol / La génétique de l’hypertension artérielle et ses limites

Olivier Steichen / La médecin factuelle et les rapports de cas

Christian Brun-Buisson / Playdoyer pou l’EBM. Ou comment nier les évidences

 

Tags: ,

Appel à contributions – Corps médicalisés, corps autonomes, corps sexuels ? Handicap et sexualité dans une perspective militante, féministe et LGBTQI

 

Colloque organisé dans le cadre des Universités d’Eté Euroméditérranéennes des Homosexualités – UEEH

19 Juillet 2012, BMVR L’Alcazar, 58 Cours Belsunce – 13001 Marseille

Nous recherchons des intervenantEs provenant du tissu associatif, personnel soignant, chercheurEs mais aussi militantEs, artistEs et personnes concernéEs (y compris et surtout des personnes handi).

Présentation :

En France, la sécurité sociale ne rembourse un lit dou- ble médicalisé que pour des personnes handicapées qui peuvent attester qu’elles vivent en couple. Comment une personne handicapée célibataire peut-elle déjà commencer à faire des rencontres ?

Le handicap n’est pas uniquement un fait biologique. L’organisation des institutions, l’accessibilité de l’archi- tecture, de l’espace public tout comme grand nombre de représentations sociales contribuent partout à ex- clure et laisser les personnes handicapés dans l’oubli. La question de la sexualité des personnes handicapées est souvent abandonnée au corps médical — ou aban- donnée tout court. Le corps handi semble un « corps à aider », un corps qu’on réduit souvent à quelque chose qui doit être lavé, soigné, entretenu et réparé, un corps asexuel et asexué, réduit aux obligations médicales, à la dépendance qui l’entoure, le borde et le définit. Peut- on penser des personnes dans ces corps ?

L’accès à la sexualité dans les structures d’accueil et d’hébergement est loin d’être un acquis, autant pour des raisons de règlement, par exemple l’interdic- tion de recevoir des personnes dans sa chambre, ou uniquement « du même sexe » (sic. . . ), ou simplement pragmatico-économiques : un lit médicalisé coûte cher, un lit double encore plus. . . Le milieu associatif hand- icapé [est] toujours fermé aux problématiques d’orien- tation sexuelle, et face à cela, en raison d’un culte de la beauté physique et d’un corps normé, mais aussi du fait de la non accessibilité des lieux sociaux et convivi- aux, le milieu LGBTQIF discrimine les personnes hand- icapées.

Les outils des mouvements de libération des femmes, des gays et des lesbiennes, la reprise de l’injure, la sub- version volontaire des codes de genre, la pensée de l’empowerment, etc, sont-ils pertinents ou réutilisables dans notre cadre ? Comment vivre son orientation sexuelle et/ou ses pra- tiques de genres tant que toute sexualité reste tabou, toute pratique sexuelle refusée ? Comment aborder la question du désir amoureux et/ou sexuel ?

Peut-on imaginer une culture du corps invalide, incom- plet, des modes de vies, sexuels et affectifs subversifs, positifs et nouveaux ?

Comment, pour un valide, passer les différentes bar- rières physiques et symboliques qui limitent a priori la capacité à établir du lien ?

Quels espaces de rencontres et/ou de cohabitations sont possibles ? Qu’est ce qui existe, qu’est ce qui reste à inventer ? Quelle part peuvent jouer, jouent ou ne jouent pas, les politiques d’accessibilité des villes et des bâtiment quant à cette question ?

Cette liste de questions n’est qu’indicative, n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez proposer d’autres sujets.

Informations pratiques

Les communications dureront de 15 à 30 minutes. Les propositions doivent être envoyées par mail à colloque2012@ueeh.net avant le 30 Mars 2012, les au- teurSEs des propositions retenues seront informéEs au plus tard le 16 Avril. Les textes des communi- cations retenues devront être envoyés avant le 18 Juin 2012, afin de permettre la mise en place de la tra- duction (Traduction simultanée au casque ou par sur- titrage vers l’anglais et l’espagnol, interface LSF sous réserve). Les actes feront l’objet d’une publication sur le site des UEEH.

Infos et contact :

http://www.ueeh.net/

 

Tags: , , , , , , , , ,

Journée d’étude – Archives des sciences : médecine et psychiatrie


Mercredi 14 décembre 2011, Salle Info 2 Bât Rataud, 45 rue d’Ulm 75005 ParisJournée d’étude organisée par le Centre de documentation-Bibliothèque du CAPHES
USR 3308 – CIRPHLES (CNRS-ENS)
sous la responsabilité d’Elisabetta Basso et de Mireille Delbraccio

Archives des sciences : médecine et psychiatrie. Un regard épistémologique

Matinée présidée par Michel Blay, Responsable du CAPHES
9h-9h45
Ouverture par Michel Blay et Claude Debru, Directeur de l’USR 3308-CIRPHLES
Présentation des Fonds d’archives du CAPHES par Nathalie Queyroux, Responsable du Centre de documentation-Bibliothèque du CAPHES
Présentation de la Journée par Elisabetta Basso, Postdoctorante, CAPHES/USR 3308 CIRPHLES

9h45-10h45
Rafael Mandressi
Médecine, philosophie et « maladies d’esprit » dans la première modernité

10h45-11h45
Egidio Priani
Les archives de l’ancien asile psychiatrique de San Servolo (Venise), 1840-1904 : trames, classifications, sujets

12h-12h30 : Discussion

Après-midi présidée par Mireille Delbraccio, Ingénieur de recherche CNRS (CAPHES-USR CIRPHLES)

14h-15h
Michele Cammelli
Les inédits et le problème de l’ « archive » chez Canguilhem

15h-16h
Chantal Marazia
Ludwig Binswanger ou la philosophie et le mal d’archive

16h : Pause

16h15-17h15
Andrea Cavazzini
Archives interminables et histoires impossibles. Remarques sur l’histoire de la psychanalyse et de la psychiatrie

17h15-17h30 Clôture

 

Tags: , ,

Parution – L’hôpital en réanimation: le sacrifice organisé d’un service public emblématique

 

Bertrand Mas, Frédéric Pierru, Nicole Smolski, Richard Torrielli (dir.), L’hôpital en réanimation: le sacrifice organisé d’un service public emblématique, Paris, Editions du Croquant (Savoir/Agir), 2011.

Un livre sur les transformations actuelles du monde hospitalier, et plus largement sur celles des services publics et de l’Etat.

Introduction: Des praticiens et des chercheurs croisent leurs diagnostics et leurs pronostics

Il est des rencontres qui font un livre et fondent une ambition. À l’occasion du séminaire de réflexion organisé par le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E), médecins hospitaliers, professionnels de terrain, économistes, sociologues, philosophes, ont cherché à décoder les raisons du malaise profond qui affecte aujourd’hui l’hôpital public. Nous avons décidé de livrer ici les clés de ce décryptage.

Un constat s’impose. Lentement, progressivement, insidieusement, depuis plus de 30 ans, malgré les impasses et les effets pervers des réformes néo-libérales, les politiques publiques nationales et européennes ont créé les conditions de la privatisation et de la libéralisation de notre système de santé solidaire. Et le fait le plus frappant réside en ce que ces évolutions ont été conduites dans une opacité totale sans que jamais le débat démocratique ne puisse véritablement s’emparer de ce sujet crucial et offrir un choix clair aux citoyens.

Qui sait qu’il n’existe plus, juridiquement, d’hôpitaux publics en France puisque la catégorie d’« hôpital public » a été méthodiquement rayée de la législation à l’occasion de l’adoption de la loi portant réforme de l’hôpital, le 21 juillet 2009 ?

Qui sait que les décisions administratives au sein des hôpitaux sont désormais motivées par la rentabilité forcenée, la mise en concurrence acharnée et la conquête de parts de marché ? Les réunions hospitalières institutionnelles sont devenues de véritables réunions de directoire d’entreprises marchandes.

Qui sait qu’aujourd’hui les médecins hospitaliers, et demain les infirmières, peuvent être rémunérés à la performance selon des critères édictés par des agences paraétatiques ? Le médecin qui vous prend en charge ne vous soigne plus seulement en conscience. Il a aujourd’hui perdu une part de son autonomie, de son indépendance et de son libre arbitre. Sa pratique n’est plus uniquement fonction des données de la science ou de son expérience. Il est un médecin sous influence. Influence administrative car la verticalisation et la concentration des pouvoirs aux mains d’exécutifs non élus (chefs d’établissement, directeurs généraux des ARS) atteignent aujourd’hui un paroxysme. Influence économique car tout le champ de la médecine semble devoir se réduire en une somme d’actes techniques juxtaposés auxquels correspondent des tarifs précis, ajustables à tout moment. Des agences conseillent ou promeuvent tel ou tel mode de prise en charge. Et de votre compliance, voire de votre soumission dépendront la pérennité de votre emploi de médecin hospitalier, devenu précaire, et le montant de votre rémunération, devenue variable. Influence juridique, enfin, car la recherche de la guérison sans incident, sans accident et sans séquelle s’est introduite dans la relation médecin-malade et tend à faire disparaître le « colloque singulier » au bénéfice du contrat de résultat.

Beaucoup l’ignorent. Pourtant il s’agit de mesures souvent techniques qui, en s’empilant au fil du temps, finissent par opérer une véritable révolution à la fois conceptuelle et pratique. L’on pourrait même parler d’une contre-révolution tant, en réalité, l’objectif, d’ailleurs assumé par certains idéologues patronaux, est de sacrifier notre modèle de protection sociale, hérité du Conseil national de la Résistance.

Paradoxalement, ce sont des bouleversements que beaucoup de médecins ont validés, plus ou moins consciemment, oubliant parfois le sens profond de leur vocation à soigner. Sont-ils pour autant responsables de n’avoir su résister et de s’être ainsi compromis à accepter, la lassitude aidant, ce renoncement éthique et déontologique ; et pour certains, de se rendre même complices de cette nouvelle doctrine par l’acceptation du rôle de « manager » que veut leur conférer la nouvelle gouvernance de l’hôpital ? En réalité, une analyse attentive des réformes démontre que la conversion du monde médical aux valeurs mercantiles est le fruit d’une volonté délibérée et d’une impulsion programmatique d’une technocratie gestionnaire et des lobbies assurantiels et industriels : « On ne naît pas marchand, on le devient. » Ce furent des évolutions extrêmement progressives et souvent insidieuses, de sorte qu’elles furent difficiles à dénoncer pour un professionnel accaparé par son activité quotidienne auprès des malades. D’ailleurs, le médecin ainsi conquis à son insu n’était probablement pas intellectuellement équipé pour comprendre et faire barrage à cette offensive du marché et de l’État, lesquels avaient scellé de longue date un pacte inavoué consacrant la dissolution de l’hôpital public.

Ce déni de démocratie est la marque de fabrique des récentes réformes (financement des hôpitaux, Loi HPST) et il est aujourd’hui à l’origine d’une spirale de défiance qui abîme les relations entre les soignants, certains administratifs et les patients. Or, sans confiance il n’est point de médecine efficace et solidaire au service de tous. Le discours de « la » réforme – sous-entendue la seule possible et imaginable – résonne violemment et assourdit celles et ceux qui croient en la suprématie des valeurs républicaines de solidarité, d’égalité et de méritocratie. Nous sommes désormais toutes et tous déstabilisé-e-s par des injonctions contradictoires et paradoxales permanentes. Et nous finissons parfois même par douter du sens premier de nos engagements.

Les pages qui vont suivre tentent donc de décrypter les réformes néo-libérales en cours. Le réquisitoire est accablant. Le constat éclairant. L’hôpital et ses réformes apparaissent paradigmatiques de l’évolution en cours et à venir des services publics.

Néanmoins, nous voulons conforter notre analyse au-delà de la simple dénonciation stérile d’un complot. L’alliance singulière des hommes et des femmes que nous sommes porte également l’ambition de proposer une vision différente et un projet à contre-courant de la pensée dominante. Nous devons rétablir l’autonomie et la prééminence des professionnels et des intellectuels en lieu et place des « experts » ; ces idéologues d’un nouveau genre usurpent la légitimité scientifique pour servir des intérêts privés bien plus prosaïques. L’invocation de la « science », de la « fatalité des faits », l’exhibition de statistiques plus ou moins fallacieuses, l’appel au « bon sens gestionnaire » sont censés faire taire le débat démocratique. Nous refusons cet évidement de la délibération collective. Contre eux, nous proclamons que la santé n’est pas un bien de consommation. Contre eux, nous défendons une recherche médicale et une formation médicale continue indépendantes. Contre eux, nous affirmons que les valeurs professionnelles d’éthique et de déontologie sont porteuses d’avenir pour nos métiers, et sont au fondement de la relation de confiance qui nous lie aux patients. Contre eux, nous pensons qu’un travail d’équipe serein est davantage vecteur d’efficience que les coûteuses politiques de l’évaluation quantophrène et de l’enfermement dans des normes élaborées en dehors, sinon contre les professionnels.

Enfin, nous sommes mus par une conviction forte : il existe, plus que jamais, une place pour un hôpital public d’excellence dans notre société. Et cette place doit être non seulement défendue, mais aussi étendue. L’hôpital public, en tant qu’il est seul porteur, au sein d’une offre de soins en voie de privatisation accélérée (médecine libérale, cliniques, industrie pharmaceutique), de la logique et des valeurs de service public, doit investir de nouveaux champs d’activité, en particulier la médecine de proximité, qu’elle soit curative ou, surtout, préventive. C’est en réalité en faveur d’une nouvelle ambition pour l’hôpital public que nous plaidons : un hôpital réformé, instrument de lutte contre les déserts médicaux, s’appuyant sur de nouveaux modes de gouvernance locale et régionale, ouvert sur son environnement, modèle de démocratie sanitaire et consacrant la fin d’une certaine médecine basée sur un mandarinat féodal. Il nous appartient de prendre en main nos destins et de tourner le dos aux résignations. Les défis sont nombreux. Certes. Mais, pour qui a le sens de l’Histoire et l’ambition du progrès, il est aujourd’hui deux enjeux majeurs à relever : réinventer l’hôpital public républicain et refonder les valeurs d’une médecine humaniste.

Il va de soi que si ce livre a été initié par des praticiens hospitaliers, issus d’une spécialité plutôt dominée dans le champ médical, il ne se veut absolument pas un plaidoyer pro domo des intérêts d’une profession médicale – au demeurant très éclatée tant dans ses conditions d’exercice, ses pratiques que dans ses revenus – que l’on considère souvent comme privilégiée et « intouchable 1 ». Les médecins ont l’habitude de travailler en équipe, avec les infirmières, les aides-soignantes, les assistantes sociales 2, etc. Les réformes mettent en cause non seulement l’hôpital public, institution républicaine où exercent tous les soignants, mais aussi les équipes elles-mêmes. À rebours donc de tout corporatisme, cet ouvrage vise, au contraire, à restituer et à expliquer, grâce à l’éclairage des sciences sociales, les plaintes ordinaires, formulées par toutes les catégories de soignants, face à un univers qui, sous l’effet des réformes, se bureaucratise, se déshumanise, génère toujours plus de démotivation et de résignation, de la souffrance au travail aussi, multiplie les conflits éthiques et de loyauté (« dois-je privilégier le bien du patient ou celui des finances de l’hôpital ? »).

Il est organisé en deux grandes parties. La première vise à restituer le contexte macro-économique et, surtout, macro- politique de la conformation toujours plus grande du monde hospitalier à la rationalité néo-libérale et aux préconisations du New Public Management. Elle démonte les engrenages idéologiques, budgétaires, instrumentaux de « La » réforme. La seconde partie s’efforce d’identifier les conséquences de cette grande transformation hospitalière sur les pratiques des soignants et, partant, sur la qualité des soins reçus (ou non) par les usagers de cette institution républicaine centrale. Ce faisant, cet ouvrage tente de tenir ensemble les dynamiques macrosociales et leurs manifestations les plus microsociologiques, les analyses de chercheurs en sciences sociales et en économie et les leçons qu’il est possible d’en tirer pour dessiner une réforme alternative de l’hôpital. Autrement dit, il se veut fidèle à l’ambition de la collection, savoir pour agir en faveur du progrès social.

 

Tags: , , , , , , , , , , , ,

Parution – Correspondance d’Alfred Binet, vol. II

 

Alexandre Klein, Correspondance d’Alfred Binet, vol. II. L’émergence de la psychologie scientifique (1884-1911), Presses Universitaires de Nancy, 2011, 394 p.

 

Le psychologue Alfred Binet (1857-1911), célèbre inventeur de l’échelle métrique de l’intelligence, fut surtout un acteur central de l’émergence de la psychologie scientifique en France au croisement des XIXe et XXe siècles, notamment grâce à sa revue L’Année psychologique. Cent ans après son décès, il convenait de rendre hommage à son travail et à son œuvre, en dévoilant la face encore peu connue de ce personnage atypique.

L’ambition de Binet était avant tout d’offrir à la psychologie ses lettres de noblesses scientifiques. Ardent militant du recours à la méthode expérimentale et défenseur d’une science psychologique autonome de la philosophie comme de la médecine, il lutta toute sa vie pour atteindre son but. Afin de spécifier le travail psychologique, il dialogua avec de nombreux savants de divers horizons disciplinaires, inscrivant ainsi son œuvre au cœur d’un vaste réseau scientifique international.

Ce sont ces échanges que présente le second volume de la Correspondance d’Alfred Binet en mettant à jour plus de 180 lettres, majoritairement inédites, échangées entre le psychologue français et 48 correspondants de 9 pays. Tout en offrant un regard nouveau sur la vie et les recherches d’Alfred Binet, cette édition nous permet de comprendre à nouveau frais cette période charnière de l’histoire de la psychologie que fut l’émergence de la psychologie scientifique. Le lecteur se trouve ainsi plongé dans l’effervescence du monde scientifique et intellectuel de cette Belle époque tout en y croisant certains de ses plus grands personnages : William James, Jean-Martin Charcot, Edmond de Goncourt, Alexandre Dumas fils, Hippolyte Taine, Théodule Ribot, Henri Bergson, Edmond Goblot, Emile Borel, Gaston Paris, Paul Langevin, Louis Havet, François de Curel, Emil Kraepelin, Henri Piéron, Théodore Flournoy, Ferdinand Buisson, Edouard Claparède, Ovide Decroly, et bien d’autres.

 

Serge Nicolas — Préface
Alexandre Klein — Introduction

Correspondance d’Alfred Binet de 1884 à 1911

Jules Le Berquier— (1819-1886)
Hippolyte Taine — (1828-1893)
William James — (1842-1910)
Paul Carus — (1852-1919)
Jean-Martin Charcot — (1825-1893)
Edmond de Goncourt — (1822-1896)
Alexandre Dumas Fils — (1824-1895)
Jules Claretie — (1840-1913)
Henry Beaunis — (1830-1921)
Titu Maiorescu — (1840-1917)
Gaston Paris — (1839-1903)
Ferdinand Brunetière — (1849-1906)
Jonas Cohn — (1869-1947)
Jean Finot — (1858-1922)
Xavier Léon — (1868-1935)
François de Curel — (1854-1928)
Théodule Ribot — (1839-1916)
Edouard Claparède — (1873-1940)
Théodore Flournoy — (1854-1920)
Théodore Simon — (1873-1961)
Henri Piéron — (1881-1964)
Ovide Decroly — (1871-1932)
Paul Passy — (1859-1940)
Louis Havet — (1849-1925)
Fréderic Passy — (1822-1912)
Emile Levasseur — (1828-1911)
Auguste Longnon — (1844-1911)
Ferdinand Buisson — (1841-1932)
Charles-Victor Langlois — (1863-1929)
M. Adenis
Ferdinand Tönnies — (1855-1936)
Gabriel Tarde — (1843-1904)
Jules Crépieux-Jamin — (1859-1940)
Emile Faguet — (1847-1916)
Emile Borel (1871-1956)
André Antoine — (1858-1943)
Edward B. Titchener — (1867-1927)
Emil Kraepelin — (1856-1926)
Wilhelm Engelmann — (1843-1909)
Hermann Griesbach — (1854-1941)
Paul Langevin — (1872-1946)
Ernst Mach — (1838-1916)
Charles Augustus Strong — (1862-1940)
Edmond Goblot — (1858-1935)
Henri Bergson — (1859-1941)
Hendrik Zwaardemaker — (1857-1930)

Lettres à Jean Larguier des Bancels (1876-1861)

Modèle de lettre
Benjamin Bourdon — (1860-1943)

 

 

Tags: , , ,

Workshop – Between the medical and the social. Institutions of Chronic Disease and Disability in the Twentieth Century

 

Paris, Dec. 8-10 2011

Organization: Isabelle Baszanger (CERMES3, baszange@vjf.cnrs.fr), Nicolas Henckes (CERMES3, henckes@vjf.cnrs.fr), George Weisz (McGill University, george.weisz@mcgill.ca)

Location:

Foyer des Professeurs, Université Paris Descartes, 12 rue de l’Ecole de Médecine,

75006 Paris (Thursday & Friday) ;

Room 7-8, EHESS, 105 boulevard Raspail, 75006 Paris (Saturday)

Supported by:

CERMES3 (CNRS/INSERM/EHESS/UPD)

The DRUGS research network of the European Science Foundation;

Mission Recherche of the DREES, ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé;

Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales;

Institut National du Cancer

Due to serious space limitations, anyone wishing to attend the workshop (or even a part of it) should register by sending an email to George Weisz (george.weisz@mcgill.ca)

 

Much of the massive increase in drug use during the second half of the twentiethcentury has centered on chronic conditions, diseases, or disabilities. The National Institutes of Health in the USA were largely built around such conditions and many blockbuster drugs were designed to (or claimed to) treat them. Many drugs have essentially created new chronic conditions by making treatment possible (low-grade hypertension, high cholesterol). Others have transformed mortal diseases like diabetes and more recently Aids into manageable longterm chronic conditions where treatment of drug side effects are among the major tasks of physicians and the medical system. If they have made possible or visible certain new diseases, they have also changed the way we think about disease more generally. While these developments have been extensively examined at the 2009 ESF workshop organized in Manchester by Carsten Timmerman and Viviane Quirke, one lesson of this workshop was that a better understanding of the history of chronic disease treatment needs us to move beyond drug research and regulatory agencies and to think more broadly about the socio-institutional context in which medicine is practiced. It is this road that this workshop would like to take by proposing an investigation of the changing landscape of institutions built around the issues of chronicity and disability during the 20th century. Historically, these issues of chronicity, invalidity and disability have been related, both at the conceptual and practical levels, to social-welfare institutions as well as to medicine. This is also why, since the mid 20th Century, they have been widely considered as critical problems for modern western societies, both threats to social cohesion and challenges for health systems. They have justified and shaped many of the reform initiatives of welfare states, fueled new social movements and mobilized professionals. The social and welfare institutions and actors around chronicity or disability not only provided a frame for practicing medicine. They also stimulated the production of new types of knowledge, gave impetus to new ways of practicing medicine, and played a role in fostering the massive efforts to produce new pharmaceutical products. What has emerged is a new landscape of institutions dealing with these problems, including research institutes, public health administrations, specialized hospitals, medico-social structures, health and social insurance bureaucracies, users’ associations and pharmaceutical companies. However, chronic disease and disability did not suddenly emerge as new problems for health professionals and administrators in the mid 20th century. Throughout the 19th century, for instance, “incurables” were seen as a burden for hospitals, which in many cases refused to admit them. At the turn of the 20th century invalids were the target of some of the first public assistance initiatives within the emerging welfare states. Almost everywhere, invalidity became divided up into separate categories, each requiring distinctive institutional and sometimes therapeutic frameworks. The long story of chronicity should then be seen as that of redefinition and reshaping by a variety of institutions and movements of issues and conceptual categories surrounding the relationship between the medical and the social needs of certain populations that seemed always to be expanding.

The aim of this workshop is thus to explore this changing landscape of medical, social, political, administrative, commercial and, not least, scientific institutions that have been created or recreated during the 20th century to deal with chronicity and disability. To date, our understanding of the emergence, reemergence, definition and redefinition of these medicosocial problems over the last century remains limited to a series of local case studies dealing with narrow time periods. Among medical historians, single diseases or institutional types remain the primary units of study. Accordingly, the workshop will gather scholars working on a variety of issues to develop a framework for a wider, more comprehensive and more analytical understanding of chronicity and disability as evolving problems of social, pharmaceutical and medical action.

Thursday, December 8th

9:15–Introduction

Session 1.

Chair: Volker Hess (Charité Universitätsmedizin Berlin)

9:30 – George Weisz (McGill University) – The Commission on Chronic Illness 1947-1955 and the Making of American Health Care Policy

10:15 – Martine Bungener (CERMES3-CNRS) & Nicolas Henckes (CERMES3-CNRS) – The emergence of the “secteur medico-social” in France, 1960-1990: between planning, medico-economic expertise and the transformation of health care delivery

11:00 – Coffee Break

11:15 – Paul Bridgen (University of Southampton) – Medicine, social welfare and the longterm care of older people in post-war Britain, Canada and the USA

12:00 – Commentary by Paul-André Rosental (Sciences Po and INED, Paris) and discussion

Session 2.

Chair: Ilana Löwy (CERMES3-Inserm)

14:00– Isabelle Baszanger (CERMES3-CNRS) & Jason Szabo (McGill University) – Making sense of time: reconfiguring cancer as a chronic disease

14:45– David Armstrong (King’s College) – Chronic illness, time and memory

15:30 – Coffee Break

15:45 – Aaron Mauck – (University of Michigan) – Selling the Symptomless: Disease Advocacy and the Limits of Signification in Chronic Disease, 1945-1970

16:30 – Jesse Ballenger (Penn State University) – Aging, Alzheimer’s Disease, and Risk in Modern Biomedicine and Society

17:15 – Commentary by Carsten Timmermann (CHSTM, Manchester University)

Friday, December 9th

Session 3.

Chair: TBA

9:15 – Alysa Levene (Oxford Brookes University) and Becky Taylor (University of London) – Chronic patients and the reorganizations of healthcare in interwar England and Wales: a local perspective

10:00 – Martin Gorsky (London School of Hygiene and Tropical Medicine) – From poor law institutions to geriatrics hospitals in the South West of England, 1930s-1970s

10:45 – Coffee Break

11:00 – Michael Bury (University of London) – From suffering to self efficacy: chronic illness in the era of care transition

11:45 – Commentary by Virginia Berridge (London School of Hygiene and Tropical Disease) and discussion

Session 4.

Chair: Richard Rechtman (Iris-EHESS)

14:00 – Myriam Winance (CERMES3-INSERM) – The notion of handicap in France: between administrative label and political issue

14:45 – John Welshman (Lancaster University) – Work, Disability, and Employment: The British Case, 1960-2000

15:30 – Coffee Break

15:45 – Carla Keirns (Stony Brook University) – Chronic disease and disability in the United States

16:30 – Commentary by Anne Lovell (CERMES3-INSERM)

17:15 – Informal discussion Sociology and the idea of chronic disease

Saturday, December 10th

Session 5.

Chair: Jean-Paul Gaudillière (CERMES3-INSERM)

9:15 – Gerry Oppenheimer (Columbia University) Society: Collection of Individuals or a Collectivity? Strategies for the Prevention of Coronary Heart Disease in Post-War Epidemiology

10:00 – Jeremy Greene (Harvard University) and David Jones (Harvard University) – Is an Ounce of Prevention Worth a Pound of Cure? Explaining the Decline in Cardiovascular Mortality, 1964-2010

10:45 – Coffee break

11:00 – General discussion.

13:00 – End of the conference

 

Tags: , , ,

Parution – Dementia

Dementia, novembre 2011, vol. 10, n°4.

Service users’ involvement in the development of a maintenance cognitive stimulation therapy (CST) programme: A comparison of the views of people with dementia, staff and family carers
Elisa Aguirre, Aimee Spector, Amy Streater, Karen Burnell, and Martin Orrell

Government, professional and public efforts in Japan to change the designation of dementia (chiho)
Misa Miyamoto, Daniel R. George, and Peter J. Whitehouse

Implementing the National Dementia Strategy in England: Evaluating innovative practices using a case study methodology
Tamar Koch and Steve Iliffe

Coping and its relationship to quality of life in dementia caregivers
Raman Deep Pattanayak, Renuka Jena, Deepti Vibha, Sudhir Kumar Khandelwal, and Manjari Tripathi

Self and embodiment: A bio-phenomenological approach to dementia
Stephan Millett

Sliding interactions: An ethnography about how persons with dementia interact in housing with care for the elderly
Iréne Ericsson, Ingrid Hellström, and Sofia Kjellström

Interaction in community-based aged healthcare: Perceptions of people with dementia
Liz Gill, Lesley White, and Ian Douglas Cameron

Dementia timeline: Journeys, delays and decisions on the pathway to an early diagnosis
Tom A. C. Chrisp, Benjamin D. Thomas, Wayne A. Goddard, and Andrea Owens

Dementia in the family: Two Norwegian case studies
Anne Sofie Egset and Jon Olav Myklebust

Accessibility in public space as perceived by people with Alzheimer’s disease
Anna Brorsson, Annika Öhman, Stefan Lundberg, and Louise Nygård

Proverbs and formulaic sequences in the language of elderly people with dementia
Camilla Lindholm and Alison Wray

Use of the MMSE to screen for dementia in Delhi
Bianca Brijnath

Tags: , , ,

Parution – Expliquer la vie. De l’âme à la molécule

 

André Pichot, Expliquer la vie. De l’âme à la molécule, Editions Quae, 2011, 1224 p.


Quelles stratégies la biologie a-t-elle développées, tout au long de son histoire, pour expliquer la vie ? Comment, d’une conception où l’univers entier était quasiment vivant, où les vivants par excellence étaient les dieux et les astres, et où la vie était même une caractéristique divine, est-on passé à une conception où seuls sont vivants quelques objets matériels dotés d’une organisation particulière, et où la vie n’est plus guère qu’un fonctionnement machinique.

Comment est-on passé d’une conception où les processus vitaux étaient expliqués par une âme, à une conception où ils sont soumis aux mêmes lois physiques que les objets inanimés. Comment, dans un monde unifié par de telles lois, a-t-on alors essayé de rendre compte de la spécificité de l’être vivant, de la définir et de la concilier avec l’unité et l’universalité des principes physiques explicatifs ?

Cet ouvrage suit, pas à pas, les multiples voies empruntées par la biologie dans cette recherche, ses avenues et ses impasses, ses méandres et ses bifurcations, ses avancées et ses reculs. Les thématiques dont la tresse forme l’histoire de la biologie sont en grand nombre. Pour la simplicité de l’exposé, quatre couples de thème constituent la base du sommaire.

– Animisme et mécanisme (autonomie et lois naturelles),

– Mécanisme et chimie (organes et fonctions),

– Forme et temps (explication physique et explication historique),

– Cellules et molécules.



Tags:

Parution – Histoire des sciences de la vie

 

GOHAU Gabriel et DURIS Pascal, Histoire des sciences de la vie, Paris, Belin, 2011, 352 p.

Cet ouvrage a pour ambition de permettre à un large public de comprendre comment ont été forgés les concepts fondamentaux de la biologie : concepts d’espèce, d’évolution, de fécondation, de cellule, de gène, de neurone, de réflexe, de milieu intérieur, d’hormone, etc.
Plus qu’une histoire des sciences de la vie, il s’agit d’une histoire des recherches sur la vie : le lecteur a davantage le sentiment de participer aux différents développements d’une science en train de se faire que de passer en revue les diverses étapes d’une science faite.

 

Tags:

Parution – Death, Dying, and Organ Transplantation: Reconstructing Medical Ethics at the End of Life

 

Franklin G. Miller and Robert D. Truog, Death, Dying, and Organ Transplantation: Reconstructing Medical Ethics at the End of Life, Oxford University Press, 2011, 208 p.

In Death, Dying, and Organ Transplantation: Reconstructing Medical Ethics at the End of Life, Miller and Truog challenge fundamental doctrines of established medical ethics. They argue that the routine practice of stopping life support technology in hospitals causes the death of patients and that donors of vital organs (hearts, lungs, liver, and both kidneys) are not really dead at the time that their organs are removed for life-saving transplantation. These practices are ethically legitimate but are not compatible with traditional rules of medical ethics that doctors must not intentionally cause the death of their patients and that vital organs can be obtained for transplantation only from dead donors.
In this book Miller and Truog undertake an ethical examination that aims to honestly face the reality of medical practices at the end of life. They expose the misconception that stopping life support merely allows patients to die from their medical conditions, and they dispute the accuracy of determining death of hospitalized patients on the basis of a diagnosis of « brain death » prior to vital organ donation. After detailing the factual and conceptual errors surrounding current practices of determining death for the purpose of organ donation, the authors develop a novel ethical account of procuring vital organs. In the context of reasonable plans to withdraw life support, still-living patients are not harmed or wronged by organ donation prior to their death, provided that valid consent has been obtained for stopping treatment and for organ donation.
Recognizing practical difficulties in facing the truth regarding organ donation, the authors also develop a pragmatic alternative account based on the concept of transparent legal fictions. In sum, Miller and Truog argue that in order to preserve the legitimacy of end-of-life practices, we need to reconstruct medical ethics.

Franklin G. Miller, Ph.D. is a member of the senior faculty in the Department of Bioethics, National Institutes of Health NIH. Dr. Miller has edited five books and written numerous published articles in medical and bioethics journals on the ethics of clinical research, ethical issues concerning death and dying, professional integrity, pragmatism and bioethics, and the placebo effect. Dr. Miller is a fellow of the Hastings Center and a Faculty Affiliate at the Kennedy Institute of Ethics.

Robert D. Truog, MD, is Professor of Medical Ethics, Anaesthesia and Pediatrics at Harvard Medical School. He has practiced pediatric intensive care medicine at Boston Children’s Hospital for more than 20 years, and he has published more than 200 articles in bioethics and related disciplines.

 

Tags: , ,

« Older entries § Newer entries »