Littérature

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Appel à contribution – Tournant des Lumières : la violence, représentations, idées, sensibilité

Université de Durham – Paris IV Sorbonne

Avec le soutien du service culturel de l’Ambassade de France au Royaume-Uni.

Le tournant des Lumières n’est pas seulement l’époque des violences révolutionnaires et contre-révolutionnaires et des champs de bataille napoléoniens. C’est aussi celle d’une sensibilité nouvelle à la violence. La torture judiciaire, la souffrance chirurgicale apparaissent désormais comme inutiles, néfastes, insupportables. On se propose d’explorer la littérature d’idées, la fiction et le théâtre pour mieux comprendre cette évolution de l’idée de violence qui nous concerne encore brutalement aujourd’hui.
Ce colloque international de deux jours est organisé par Durham University et Paris IV-Sorbonne. Il aura lieu à l’Institut français, Londres les 8 et 9 avril 2011. Les propositions des jeunes chercheurs sont les bienvenues.
Merci d’envoyer par courriel des propositions de 300 mots maximum à l’adresse suivante avant le 29 octobre 2010thomas.wynn@durham.ac.uk
Les sujets des communications ne sont pas limités mais pourront inclure :
La violence institutionnelle ; Politique et pouvoir ; Le traumatisme ; La violence sexuelle ; La guerre ; Violence et technologie ; Violence et plaisir ; Peut-on défendre la violence ? ; La violence a-t-elle une histoire ? ; Violence et modernité ; La violence et les sphères publique et privée ; Droit et violence ; Violence, héroïsme et martyre

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Appel à contribution – The gendering of disease – Real and fictional manifestations in England and France


SEASECS 2011 : Science and the Arts in the Long Eighteenth Century,

1ER NOVEMBRE 2010, WAKE FOREST UNIVERSITY (USA, 3-5 MARS 2011)

The 37th Annual Meeting of the Southeastern American Society for Eighteenth-Century Studies (SEASECS) will be held March 3-5, 2011 at Wake Forest University in Winston-Salem, NC. The theme for the conference will be “Science and the Arts in the Long Eighteenth Century.” The deadline for submission of paper proposals and full panels is November 1, 2011.

The eighteenth century has sometimes been seen in the history of science as a quiescent period between the great advances made by the likes of Descartes, Newton, and Leibniz in the seventeenth century and Darwin in the nineteenth. As Roy Porter argues in The Cambridge History of Science (2003), however, the eighteenth century is an especially rich era of interdisciplinarity because of the prominence of humanists “in the dissemination of the sublime truths of the new science” (7). By the end of the century, Romantic artists began to reject the “truths” of science and to promote the arts as alternatives to rather than disseminators of science. Thus the eighteenth century represents a kind of golden era of cross-pollination before the arts and sciences were separated into distinct, sometimes opposing, disciplinary discourses.
Panels « Women & Gender » :
Propositions jusquʼau 1er nov. 2010 à Byron R. Wells, Department of Romance Languages, Wake Forest University (wells@wfu.edu).
All conference activities, including sessions, receptions, and the traditional SEASECS luncheon will be held on the Wake Forest campus. Accommodations will be available in nearby hotels, and a shuttle service between these and the campus will be available.
Conference participants must be members of SEASECS. To join the Society or renew your membership, go to http://www.seasecs.net/
A limited number of travel fellowships for graduate students will be available. The Society also awards two prizes of $300 each for the best graduate student papers presented at the conference.

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Parution – La puce. De la vermine aux démangeaisons érotiques

Camille le Doze, La puce. De la vermine aux démangeaisons érotiques, Paris, Les éditions Arkhê, collection « histoire », 2010.

Du XVIe au XVIIIe siècle, en France mais aussi dans toute l’Europe occidentale, […] les puces notamment occupent une place considérable dans la vie quotidienne, dans les relations sociales et dans l’imaginaire. C’est à elles qu’est spécialement consacrée la belle étude de Camille Le Doze. Ce livre original et passionnant, le premier sur un tel sujet depuis le XVIe siècle, nous conduira de l’histoire naturelle jusqu’à la poésie érotique, en passant par le discours médical et la pharmacopée, les pratiques d’hygiène et de santé, les croyances et les superstitions, les manuels de civilité et les règles morales, les stratégies amoureuses et le commerce charnel, l’âme des bêtes et les ruses du Diable. Assurément, la puce est partout et, comme le souligne avec force Camille Le Doze, l’Ancien Régime est son « âge d’or ».

Url de référence :

http://www.arkhe-editions.com

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_blank Dana M. Oswald, Monsters, Gender and Sexuality in Medieval English Literature, Cambridge,  D. S. Brewer, « Gender in the Middle Ages », 2010, 236 p.

Monsters abound in Old and Middle English literature, from Grendel and his mother in Beowulf to those found in medieval romances such as Sir Gowther. Through a close examination of the way in which their bodies are sexed and gendered, and drawing from postmodern theories of gender, identity, and subjectivity, this book interrogates medieval notions of the body and the boundaries of human identity. Case studies of Wonders of the East, Beowulf, Mandeville’s Travels, the Alliterative Morte Arthure, and Sir Gowther reveal a shift in attitudes toward the gendered and sexed body, and thus toward identity, between the two periods: while Old English authors and artists respond to the threat of the gendered, monstrous form by erasing it, Middle English writers allow transgressive and monstrous bodies to transform and therefore integrate into society. This metamorphosis enables redemption for some monsters, while other monstrous bodies become dangerously flexible and invisible, threatening the communities they infiltrate. These changing cultural reactions to monstrous bodies demonstrate the precarious relationship between body and identity in medieval literature.

Dana M. Oswald is Assistant Professor of English, University of Wisconsin-Parkside.

Sommaire :

1 Introduction: Sex and the Single Monster
2 The Indecent Bodies of the Wonders of the East
3 Dismemberment as Erasure: the Monstrous Body in Beowulf
4 Circulation and Transformation: The Monstrous Feminine in Mandeville’s Travels
5 Paternity and Monstrosity in the Alliterative Morte Arthure and Sir Gowther
6 Conclusion: Transformation and the Trace of the Monstrous
7 Bibliography

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Colloque – Genre et parcours de vie. Enfance, adolescence, vieillesse

Jeudi 21 octobre 2010  |  Nancy (54000)

Ce colloque entend rassembler des recherches en sciences humaines et sociales prenant pour objet l’étude des différenciations sexuées, observées dans différents espaces et à divers moments des parcours biographiques individuels : l’expérience de l’enfance, de l’adolescence, les épreuves codifiant la vie adulte, l’expérience post-professionnelle et celle du vieillissement. Des données comparatives internationales pourront contribuer à faire émerger les différences de perception du genre, voire les différences de parcours de vie selon les pays ou les aires culturelles. Ce colloque est le premier temps fort d’un cycle de manifestations scientifiques associant la MSH Lorraine (projet de l’axe 3, GITS) et les laboratoires 2L2S/Cultures et Sociétés en Europe.

Depuis plusieurs années, les travaux conduits sur le genre ont mis au jour les processus de sexuation mais aussi les critères mobilisés pour définir et hiérarchiser les conduites masculines et féminines dans des domaines divers de l’existence sociale (la famille, l’école, l’emploi, la retraite, etc.). Ceci étant, les recherches articulant les problématiques liées au genre et celles liées à la codification des âges sociaux sont encore assez peu nombreuses. On sait, par exemple, peu de choses des stéréotypes sexués et des normes encadrant les rapports de genre aux deux extrémités des parcours de vie : la période de l’enfance dont les bornes se redéfinissent avec l’apparition de catégories telles que la préadolescence et celle de la vieillesse aujourd’hui désignée par des termes hétérogènes (troisième âge, grand âge, dépendance, etc.). Dans quelle mesure ces désignations sont-elles genrées ? Quels en sont les effets sur les positions et les trajectoires des hommes et des femmes ? Autant de questions qui se posent aujourd’hui avec une acuité particulière.

Au plan théorique, rappelons en effet que, si les désignations du masculin et du féminin ne sont pas anhistoriques, elles ne sont non plus a-biographiques. En effet, les critères définissant la féminité et la masculinité, durant l’enfance, ne sont pas nécessairement ceux qualifiant la féminité et la masculinité au grand âge. Des attributs imputés aux femmes sont même inversés à certains moments de leurs parcours de vie. Par exemple, pendant longtemps jugés fragiles, au grand âge, les corps féminins semblent perçus comme plus « robustes » tant par les professionnels organisant l’accès à l’aide publique que par l’entourage des personnes âgées. Jugées plus résistantes, les femmes âgées seraient plus à même de réorganiser leur quotidien en dépit d’une motricité amoindrie (repasser assise pour soulager les douleurs articulaires, etc.). On mesure ici combien les dimensions mobilisées pour qualifier et hiérarchiser les aptitudes féminines et masculines gagnent à être étudiées en tenant compte des systèmes normatifs encadrant les âges sociaux[1].

Or ces derniers sont aujourd’hui profondément recomposés par des transformations démographiques, économiques et culturelles conduisant à redessiner les modes de désignation et les vécus de l’avancée en âge. En l’occurrence, les recherches sociologiques mettent au jour une transformation des deux dimensions constitutives du parcours de vie : l’institution du parcours de vie (la manière dont une société définit des âges de la vie, des séquences ordonnées de positions, des étapes, des discontinuités) mais aussi les parcours de vie individuels (l’ensemble des trajectoires suivies dans les différentes sphères de l’existence, la manière dont les individus composent avec un modèle de déroulement de la vie que la société leur impose) [2]. En substance, après une période d’unification et d’institutionnalisation de ces parcours via la codification d’âges sociaux spécifiques (enfance, jeunesse, adulte, vieillesse), plusieurs travaux soulignent un renversement partiel de la tendance. La multiplication des configurations familiales, des trajectoires scolaires, professionnelles et de santé brouilleraient la nature des étapes socialement reconnues comme faisant grandir/vieillir, comme faisant passer d’un âge à un autre. Et les parcours de vie de la deuxième moitié du XX ème siècle s’en verraient, sinon plus flexibles, plus hétérogènes[3]. Dans quelle mesure assiste-t-on à une « déstandardisation » des parcours de vie ? Comment les cadrages institutionnels et normatifs codifiant le genre et l’âge se recomposent-ils[4] ? Et qu’en est-il des incidences sur les rapports de genre et les situations socioéconomiques différentielles des hommes et des femmes[5] ?

Pour éclairer ces transformations, les propositions de communications s’inscriront dans l’une ou l’autre de ces thématiques et interrogations :

1-      Les modes de constitution des désignations politiques et institutionnelles de l’avancée en âge et leurs effets

Il s’agit ici de tracer la généalogie et les modalités d’institutionnalisation des nouvelles catégorisations des âges sociaux (prime enfance, enfance, préadolescence, adolescence, jeunesse, maturité, maturescence, vieillesse, grand âge, dépendance…) : ces passages sont-ils présentés comme des ruptures, des continuités ? Quels sont les critères utilisés pour définir ces âges et pour scander le passage d’un âge à un autre ? Dans quelle mesure sont-ils genrés (qu’il s’agisse de critères spécifiquement utilisés pour les hommes et pour les femmes ou bien de critères qui, bien que viricentrés, sont présentés comme généraux et asexués) ? L’étude des acteurs participant de la définition de ces critères est évidemment centrale : quels sont les discours experts participant de la formalisation de ces périodes et de la désignation des bornes temporelles[6]? Sur quels systèmes normatifs ces discours experts s’appuient-ils ? Et enfin quels liens ces discours entretiennent-ils avec les politiques publiques prenant directement ou indirectement ces âges sociaux pour cibles (politiques scolaires, de santé, de dépendance, etc.) ?

Il s’agit également de comprendre la manière dont les élus, les acteurs institutionnels et les professionnels mobilisent ces catégories : dans quelles acceptions ? Quels types de pratiques professionnelles cela suscite-t-il ? Ces pratiques sont-elles genrées ? Et quels en sont les effets ?

2-      Les modes de désignation sociale de cette avancée en âge et leurs effets

Il s’agit ici de comprendre la manière dont les hommes et les femmes, mais aussi les filles et les garçons, s’approprient les catégories médiatiques et institutionnelles qui les ciblent. Par exemple, se saisissent-ils ou non de la catégorie de « préadolescents » véhiculée par les médias, le marketing et les institutions (école)[7]? Qu’en est-il de la notion de « dépendance »[8]? Le regard devra aussi être porté sur les désignations sociales, élaborées par les individus et leur entourage, parfois à distance des catégorisations institutionnelles et expertes. Cette activité d’élaboration de critères propres est d’autant plus importante que plusieurs travaux font état d’une tendance à la « biographisation » des parcours de vie[9]. Ce qui était le produit d’un formatage social est aujourd’hui présenté comme la résultante d’un projet, d’une réflexivité. Tel est le cas des événements censés scander le vieillissement. Christian Lalive d’Epinay et Stefano Cavalli ont montré que, contrairement aux discours politiques et médiatiques, la retraite n’est pas l’évènement le plus mobilisé par les individus pour décrire les tournants marquant la deuxième moitié de leur vie. La perte de proches et l’expérience du veuvage sont plus souvent convoquées[10]. Le même décalage se retrouve d’ailleurs pour la ménopause : si le discours médical en fait un tournant essentiel, les femmes l’articulent à d’autres événements sociaux[11].  Comment les hommes et les femmes se saisissent-ils/elles de ces catégories d’âge ? Quels sont les critères utilisés par les familles et l’entourage pour définir ces âges sociaux ? Quels sont les marqueurs convoqués (évènement familial, changement corporel, des formes de sociabilité). Quelles stratégies individuelles ou collectives les individus mettent-ils en place pour préserver/augmenter leur autonomie, s’approprier leurs transformations corporelles ? Autant d’interrogations permettant d’explorer les allers-retours entre les constructions institutionnelles ou normatives, et la façon dont elles sont investies.

Enfin, les communications pourront également interroger les effets symboliques, identitaires mais aussi matériels de cette recomposition des modes de scansion et de désignation de l’avancée en âge. La légitimation sociale de ces catégories conduit-elle l’entourage à reconnaître la spécificité de l’expérience du ou de la préadolescente, de la personne âgée classée « dépendante » ? Leur capacité à être acteur/actrice s’en trouvent-elles augmentées ? Qu’est-ce que ces désignations produisent sur les solidarités familiales dont les hommes et les femmes bénéficient ? De manière plus structurelle, peut-on considérer que l’individualisation des vécus du grandir et du vieillir conduit à un rapprochement des trajectoires masculines et féminines ? Ou voit-on, au contraire, apparaître de nouveaux processus maintenant ou renforçant les différentiels sexués de position sociale et économique à mesure de l’avancée en âge ? Par exemple, pour Leisering[12], la déstandardisation des parcours augmenterait le sentiment d’insécurité et conduirait à de nouvelles demandes d’« institutionnalisation de la flexibilité » (cf. par exemple les demandes concernant les dispositifs d’orientation scolaire, de réorientation professionnelle, de soutien de la dépendance). Sont bienvenues ici des propositions interrogeant ces sentiments d’insécurité et leurs manifestations sexuées.

Plus largement, ce colloque entend rassembler des recherches en sciences humaines et sociales prenant pour objet l’étude des différenciations sexuées, observées dans différents espaces et à divers moments des parcours biographiques individuels : l’expérience de l’enfance, de l’adolescence, les épreuves codifiant la vie adulte, l’expérience post-professionnelle et celle du vieillissement. Des données comparatives internationales pourront contribuer à faire émerger les différences de perception du genre, voire les différences de parcours de vie selon les pays ou les aires culturelles.

Ce colloque est le premier temps fort d’un cycle de manifestations scientifiques associant la MSH Lorraine et les laboratoires 2L2S/Cultures et Sociétés en Europe. Il accorde une large place aux approches sociologiques s’intéressant aux tournants d’âge et au vieillissement dans une perspective genrée. Le second versant, prévu en novembre 2011, se centrera plutôt sur les approches anthropologiques des transitions de l’enfance à l’adolescence.


[1] Löwy I., L’emprise du genre. Masculinité, féminité, inégalité, Paris, La dispute, 2007.

[2] Cavalli S., « Le parcours de vie. Entre institutionnalisation et individualisation », in S. Cavalli, J-P. Fragnière (Eds.) L’avenir. Attentes, projets, (dés)illusions, ouvertures, Lausanne, Editions Réalités sociales, 2003, p. 2. Cf. également Lalive d’Epinay C., Bickel J.-F., Cavalli S., Spini D., « Le parcours de vie: émergence d’un paradigme interdisciplinaire », in J. F. Guillaume, avec la collaboration de C. Lalive d’Epinay et L. Thomsin (Eds.), Parcours de vie. Regards croisés sur la construction des biographies contemporaines, Liège, Les éditions de l’Université de Liège, 2005, pp. 187-210

[3] Cavalli S., « Modèle de parcours de vie et individualisation : un état du débat », Gérontologie et société, n° 123/4, 2007, pp. 55-69.

[4] Par exemple, sur la persistance de l’imposition du sexe biologique, voir Wiels J. « La différence des sexes : une chimère résistante »,  in C. Vidal (dir.), Féminin, Masculin, Mythes et idéologies, Paris, Belin, 2006, pp. 71-81.

[5] Sur la question du croisement genre et milieu social, cf. pour l’enfance/adolescence (Mardon A., « Sociabilités et travail de l’apparence au collège »,  Ethnologie française, XL/1, 2010, pp. 39-48) ; pour le passage à la retraite (Guillemard A.M, « L’âge de l’emploi, les sociétés à l’épreuve du vieillissement », Paris, A. Colin, 2003).

[6] Citons par exemple ici les discours médicaux. Sur la corrélation des âges à des moyennes physiques, cf Turmel A., A historical sociology of Childhood, Cambridge University Press, 2008. A propos de la définition médicale de la maternité, cf Löwy I., « L’âge limite de la maternité : corps, biomédecine, et politique », Mouvements 2009/3, n° 59, p. 102-112.

[7] Dès les années 1980, la catégorie des tweens (pré-adolescents) a acquis une importance croissante. Aux Etats-Unis, le terme tweens aurait même remplacé celui de  sub-teens employé dans les années 1950 et le pre-teens des années 1960 et 1970. Cf. ici Cook D.T., Kaiser S. B., « Betwixt and Be Tween: Age Ambiguity and the Sexualization of the Female Consuming Subject », Journal of Consumer Culture, n°4, 2004, pp. 203-227.

[8] Ennuyer B., Les Malentendus de la dépendance – De l’incapacité au lien social, Paris, Dunod, 2002.

[9] Levy R., « Regard sociologique sur les parcours de vie », Cahiers de la Section des Sciences de l’Éducation, Université de Genève, n°95, 2001, pp. 1-20.

[10] Lalive d’Epinay C., Cavalli S., « Changements et tournants dans la seconde moitié de la vie », Gérontologie et société, n°121/2, 2007.

[11] Vinel 2004, « La ménopause : instabilité des affects et des pratiques en France » in Héritier F., Xanthakou M.,Corps et affects, Paris, Odile Jacob, pp. 221-233.

[12] Leisering L., « Government and the Life Course », in J. T. Mortimer and M. J. Shanahan (Eds.), The Handbook of Life Course, New-York, Kluwer Academic/Plenum, 2003, pp. 205-225.

Programme

Jeudi 21 octobre : Genre et parcours de vie

9h00 / 9h30 Accueil Hall de la Présidence

9h30 / 10h15 Introduction, François LE POULTIER, Président de l’Université Nancy 2, Christine BOCEREAN, Directrice de l’UFR Connaissances de l’homme, Gerhard HEINZMANN, Directeur de la Maison des Sciences de l’Homme de Lorraine (MSH), Monique LEGRAND, Directrice du 2L2S- LASURES

Séance plénière, Président : Vincent Caradec, Professeur de sociologie, Université Lille 3
Salle de conférences MSH

10h15 / 11h00 Christian LALIVE D’EPINAY, Professeur honoraire à l’Université de Genève, Président d’honneur de l’AISLF
Transformations sociétales et configurations des parcours de vie ; le paradigme du parcours de vie comme chapitre d’une sociologie générative

11h / 11h45 Marc BESSIN, Chargé de recherche au CNRS/IRIS, Enseignant à l’EHESS Paris
Les temporalités au principe du genre : l’âge, une catégorie sexuée

12h / 13h30 Déjeuner

13h45 / 15h45 2 ateliers en parallèle (1.1 et 1.2), (salles à la MSH)

Atelier 1.1 Construction médiatique et littéraire du genre et des âges sociaux

Présidente de séance : Nicoletta Diasio, Maître de conférences en sociologie, Université de Strasbourg

1. Isabelle CHARPENTIER : « Virginité des filles, interdits sexuels et rapports de genre dans la littérature féminine algérienne et franco-algérienne d’expression française »

2. Justine MARILLONNET : « Presse magazine et images de mode : un espace de négociation à l’épreuve du jeunisme »

3. Anna M. CUCCHIELLA : « Les thèmes de l’adolescence et de la vieillesse dans les textes narratifs italiens et français contemporains »

4. Françoise WECK : « La langue des filles : l’apprentissage linguistique du féminin »

5. Elodie CHARBONNIER, Ana Catharina SANTOS SILVA et Pierluigi GRAZIANI: « Rapport de genre à l’adolescence dans les zones urbaines sensibles : étude menée auprès de 40 garçons âgés de 13 à 28 ans »

Atelier 1.2 Codification médicale et sociale du genre et de l’avancée en âge

Présidente de séance : Virginie Vinel, Maître de conférences en ethnologie,
Université Paul Verlaine-Metz

1. Hélène MARTIN, Céline PERRIN : « Sexualité, rapports de genre et de génération dans un cadre thérapeutique »

2. Julien BIAUDET : « Âge et genre au coeur de la greffe : les dimensions sociales de la transplantation cardiaque »

3. Béatrice AKARE : « Le vécu thérapeutique et social des femmes victimes de stérilité chez les peuples d’Afrique centrale »

4. Clothilde PALAZZO-CRETTOL, Annick ANCHISI, Rose-Anna FOLEY : « La chimiothérapie orale chez les personnes âgées : un traitement sexué dans la parole des médecins traitants et des oncologues ? »

5. François VIALLA : « Iphis ou Atalante: La transidentité saisie par le droit »

15h45 / 16h00 Pause café

16h00 / 18h00     2 ateliers en parallèle (2.1 et 2.2), (salles à la MSH)

Atelier 2.1 Désignations sociales de l’avancée en âge / accompagnement institutionnel et familial

Présidente de séance : Ingrid Volery, Maître de conférences en sociologie, Université Nancy 2

1. Barbara BUCKI, Katia LURBE-PUERTO, Elisabeth SPITZ, Michèle BAUMANN : « Accompagner, à leur domicile, des personnes victimes d’un accident vasculaire cérébral : des perceptions différentes entre femmes et hommes »

2. Charline LESTRELIN, Daniel REGUER : « Genre, âge et parcours professionnel des auxiliaires à domicile »

3. Anne-Bérénice SIMZAC : « Pratiques genrées des aides à domicile »

4. Caroline HERASSE, Sahlia TRAORE : « Les turning points sous le prisme du genre »

5. Estelle REINERT : « Des processus de décisions complexes à l’origine de l’aide apportée aux personnes âgées»

6. Laurence TAIN : « Vieillissement, fécondité et inégalité sexuées »

Atelier 2.2 Genre et emploi

Président de séance : Hervé Levilain, Maître de conférences en sociologie,
Université Paul Verlaine-Metz

1. Nathalie BURNAY : « Transformations des parcours de vie et aménagement des fins de carrière, à travers l’utilisation du crédit temps en Belgique »

2. Samira AYED : « Pratiques professionnelles : approche genrée. (Étude du cas des ingénieurs en Tunisie) »

3. Claire LEFRANCOIS : « L’emploi des “seniors”. L’âge et le genre dans la désignation politique et institutionnelle des “seniors” sur le marché du travail »

4. Nicole KERSCHEN : « L’Union européenne et la retraite au féminin »

5. Neuza FARIAS DE ARAUJO : « Revenus des personnes âgées au Brésil : distribution, famille et genre, par rapport aux politiques publiques »

18H15 Apéritif dînatoire / réception, (Hall de la Présidence)

Vendredi 22 octobre : De l’enfance à la vieillesse

Séance plénière, Présidente : Ingrid Volery, Maître de conférences en sociologie, Université Nancy 2, Salle de conférences MSH

9h00 / 9h35 Nicoletta DIASIO, Maître de conférences, Université de Strasbourg
Maillage des temps et gouvernement des corps dans la construction des rapports d’âge et de genre

9h35 / 10h10 Vincent CARADEC, Professeur de sociologie, Lille 3
Vieillir après la retraite, une expérience genrée

10h10 / 10h45 Liliana GASTRON, Professeure de sociologie à l’Université de Lujan, Argentine
Les représentations sociales de la sexualité des femmes et des hommes dans la vieillesse et au cours de la vie ; les changements à travers le temps

10h45 / 11h00 Pause café, (Hall de la Présidence)

11h00 / 13h00 3 ateliers en parallèle, (2 salles MSH + salle J09 campus lettres)

Atelier 3.1 Genre, corps et avancée en âge

Présidente de séance : Claire Scodellaro, Maître de conférences en sociologie, Université Nancy 2

1. Hervé LEVILAIN : « Devenir mères et pères sur le tard : les négociations conjugales de l’inégalité de vieillissement »

2. Cécile CHARLAP : « Rester femme : expériences et représentations de la féminité à la ménopause »

3. Marie-Stéphanie ABOUNA : « Mère et fille coéquipières : rapports intergénérationnels et construction différenciée des identités de genre à travers le football »

Atelier 3.2 Désignations genrées des aptitudes physiques, psychiques et sociales durant la vieillesse

Président de séance : Sébastien Schehr, Maître de conférences en sociologie, Université Nancy 2

1. Cornelia HUMMEL, Catherine LUDWIG : « Genre, âge et stéréotypes de la vieillesse : le jeu « La garde-robe de grand-maman » »

2. Frédéric BALARD : « Des hommes chênes et des femmes roseaux. Les différences de genre dans le vécu du grand âge »

3. Pamela MICELI : « Sexuation et (non)-appropriation des critères de définition institutionnelle de la vulnérabilité et de la dépendance des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer par leurs proches »

4. Virginie VINEL : « Perception genrée de l’avancée dans la grande vieillesse (Lorraine) »

Atelier 3.3 Conditions de vie et modes de vie genrés : de la retraite au grand âge

Présidente de séance : Monique Legrand, Maître de conférences en sociologie, Université Nancy 2

1. Karine CHALAND : « Parcours de vie « ordinaires » pour une vieillesse « extra-ordinaire » ? Les OLGA : des femmes vivant en habitat groupé autogéré non-mixte »

2. Pia HENAFF-PINEAU : « Expériences du vieillissement au féminin et au masculin à travers les pratiques sportives des seniors »

3. Marielle POUSSOU-PLESSE, Elena MASHKOVA, Melissa PETIT : « Le drôle de genre du bénévolat senior »

4. Monique MEMBRADO : « Les figures du temps au grand âge : entre expériences et modèles, les effets du genre »

5. Monique LEGRAND, Ingrid VOLERY : « La construction genrée de l’autonomie et de la dépendance par les personnes âgées »

13h15 / 14h15 Déjeuner

14h30 / 16h30 3 ateliers en parallèle, (2 salles MSH + salle J 09 campus lettres)

Atelier 4.1 Enfance, genre, contexte scolaire

Présidente de séance : Gaëlle Espinosa, Maître de conférences en sciences de l’éducation,
Université Nancy 2

1. Christine DETREZ et Sylvie OCTOBRE : « Echiquiers culturels et construction du genre de l’enfance à la grande adolescence »

2. Jean-François GUILLAUME : « Genre et traitement des incidents scolaires : Je ne m’attendais pas à ce qu’un dur comme lui vienne pleurer dans mes bras »

3. Gaëlle ESPINOSA, Benoît DEJAIFFE : « Le passage CM2/6e, quand filles et garçons se redéfinissent ? »

4. David RISSE : « L’éducation sociale à la diversité sexuelle de nos jeunes, une responsabilité éducative partagée ? »

Atelier 4.2 Genre et adolescence au prisme des transformations corporelles

Présidente de séance : Cornélia Hummel, Maître d’enseignement et de recherche, Université de Genève

1. Aurélia MARDON : « L’entrée dans l’adolescence des filles : entre transformations corporelles et culturelles »

2. Claudine PHILIPPE : « La grossesse non prévue, un outil pour questionner sexualité et jeunesse ? »

3. André TASSOU : « La ville, le sport et les frontières interdites aux femmes Massa et Toupouri du Cameroun : itinéraire sportif de Félicité Minda Vella »

4. Zahia BENABDALLAH : « Processus sexué des représentations et des pratiques de l’entretien du corps et de l’esthétique chez l’adolescent algérien : quels enjeux ? »

5. Claire SCODELLARO : « L’anorexie mentale à l’adolescence : une quête pathologique d’estime de soi »

Atelier 4.3 Genre, entrée dans la vie adulte, langage

Président de séance : Michel Kokoreff, Professeur de sociologie, Université Nancy 2

1. Sofiane BOUHDIBA : « Le syndrome du Nid Doré chez la jeune fille maghrébine »

2. Natacha ORDIONI : « Madame ou Mademoiselle ? Modes de désignation sociale et passage des femmes à l’âge adulte »

3. Patricia ALONSO : « Paroles d’adolescents ordinaires : âge et relations de genre »

4. Céline LANFRAY : « Un rapprochement dans la conception de la vie amoureuse lié au genre chez les étudiants »

16h40 / 17h00 Conférence de clôture, (salle de conférences à la MSH)
Cornelia HUMMEL et Virginie VINEL

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Journée d’études internationale – Les somnambules d’Arthur Koestler


Journée d’étude internationale : « Les Somnambules d’Arthur Koestler », organisée par Isabelle Pantin et Chantal Grell
Lieu : Salle du Conseil de l’Observatoire de Paris
Date : 8 octobre 2010

Après toute une vie de romancier et de journaliste, engagé dans les grands conflits du siècle, Arthur Koestler (1905-1983) s’est consacré au problème de la science, en choisissant d’explorer sa face mystérieuse et obscure. Le livre marquant ce tournant est une triple biographie de Copernic, Kepler et Galilée – Les Somnambules (The Sleepwalkers : A History of Man’s Changing Vision of the Universe) – écrite entre 1954 et février 1958, et publiée en 1959.

L’ouvrage se laisse difficilement définir : c’est un vrai livre d’histoire des sciences, rigoureux et fondé sur les documents originaux, mais il tient aussi de l’essai philosophique et du roman. Il traite ses héros comme de vrais « personnages », s’intéressant au processus psychologique qui les a menés à la découverte. D’autre part, il est orienté par des hypothèses loin d’être neutres sur les « rouages obscurs de l’intelligence créatrice » aboutissant à la construction d’une « nouvelle philosophie de la nature ». S’agissant des rapports de la science et du réel, il décrit les progrès de la connaissance comme faisant des « bonds entrecoupés de fausses pistes, de culs de sac, de retours en arrière, de périodes de cécité et de crises d’amnésie » , un point de vue affirmé dès le début :

« L’histoire des théories cosmiques […] peut s’intituler, sans exagération, histoire des obsessions collectives et des schizophrénies contrôlées ; et certaines des plus importantes découvertes individuelles se sont faites d’une manière qui rappelle beaucoup moins les performances d’un cerveau électronique que celles d’un somnambule. »

Sa réception se ressent de cette complexité. Quoique presque oubliés en France, Les Somnambulesfont partie de la bibliographie de base dans beaucoup de cursus d’histoire des sciences aux Etats-Unis, mais cette introduction classique à l’histoire de la Révolution scientifique est aussi un livre controversé. Owen Gingerich, astronome au Smithsonian Astrophysical Observatory et professeur à Harvard, le juge « hautement contestable » tout en reconnaissant qu’il a « fortement stimulé » son intérêt pour l’histoire des sciences : il aurait entrepris son œuvre majeure (le recensement de tous les exemplaires du De revolutionibus conservés dans le monde ) pour prouver l’erreur et l’injustice de Koestler qui, pour mieux exalter son vrai héros, Kepler, aurait rabaissé Galilée et surtout Copernic, présenté comme l’auteur dérisoire d’un « livre que personne n’a lu » :

« Koestler, en parfait romancier, célèbre pour le saisissant Le Zéro et l’infini, voyait le monde comme peuplé par des personnages de fiction, des protagonistes et des antagonistes. Considérer Kepler comme un héros exigeait donc qu’il y ait des bandits, et Koestler choisit Galilée et Copernic dans ces rôles. Copernic devint sa malheureuse victime. »

La journée d’étude, organisée à l’Observatoire de Paris le 8 octobre 2010 dans le cadre du RTP/INSU-ESR, se propose d’explorer la complexité de ce livre, de le situer dans son contexte historique, comme dans l’œuvre de Koestler, et de s’interroger sur son rôle et sa place dans la réflexion des historiens et des philosophes des sciences.

Programme :

9h30 : Accueil

10h : Introduction
Susana SEGUIN : Un homme controversé : Koestler et ses biographes

10h30 : Jean EL GAMMAL (Nancy II) : Koestler et la Guerre froide
11h : Chantal GRELL (UVSQ-ESR) : Genèse des Somnambules : l’itinéraire intellectuel de Koestler
11h30 : Isabelle PANTIN (ENS-SYRTE) :  dans les courants de l’histoire et de la philosophie des sciences : un livre en marge ?
12h : Mathilde REGENT (Paris VII) : De la croyance à l’invention : l’enquête des Somanbules, entre histoire et psychologie de la connaissance.

12h30 : Discussions

13h – 14h30 : Repas

14h30 : Susana SEGUIN (Montpellier III) : La science entre mythe et raison. La notion de Somnambules
15h : M. P. LERNER (CNRS-SYRTE) : Koestler et Copernic : l’utilisation des sources
15h30 : Edouard MEHL (Strasbourg) : L’antipathie de Koestler pour Copernic
16h : Nick JARDINE (Cambridge) : K=K : Koestler’s empathetic engagement with Kepler
16h30 : Sylvie TAUSSIG (CNRS) : La réception des Somnambules

17h : Conclusion :
Emmanuel BURY (UVSQ-ESR)

Pour toute information, vous pouvez contacter Nicolas BOILEAU

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Parution – Les écritures de la douleur dans l’épistolaire de l’Antiquité à nos jours

Patrick Laurence, François Guillaumont (éds.), Les écritures de la douleur dans l’épistolaire de l’Antiquité à nos jours, Université François Rabelais, collection Perspectives littéraires,  2010, 365 p.

La douleur, qu’il s’agisse de la sienne ou de celle des autres, est l’une des thématiques majeures de l’art épistolaire.
Lorsqu’il s’agit de la douleur physique et de ses manifestations, médecine et philosophie s’y croisent, notamment lorsqu’il est question de rechercher des remèdes. La souffrance morale est aussi traitée, dans une perspective qui embrasse à la fois les sources et les convictions religieuses, sociales et culturelles. Les lettres offrent plusieurs cas de figure et d’espoirs de réponse : puissance ou impuissance de la correspondance – et plus largement de l’art – contre le mal intérieur, utilisation des épîtres au service d’une thérapie dont l’homme se veut le seul objet, recours à la divinité dans une économie du salut.
Le deuil, enfin, qu’il s’agisse de drames aussi célèbres que Catulle et la perte de son frère, Cicéron et celle de sa fille Tullia, ouvre la porte au genre de la consolatio : messages chrétiens insérés dans le cadre de la foi, angoisse de la mort compensée par la croyance en l’au-delà, richesse du mysticisme venant au secours de la peur inhérente à notre condition mortelle.

Sommaire:

  • LA SOUFFRANCE : THEORIES ET REALITES
  • LE CORPS ET SES MAUX
  • L’EXIL
  • LA SOUFFRANCE AMOUREUSE
  • LE DEUIL
  • LA CONSOLATION

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Séminaire – Corps et sciences sociales

Séminaire 2010 – 2011
« Corps » et sciences sociales
Présentation critique d’ouvrages en présence de leurs auteurs

le vendredi, de 10 h à 13 h
D’octobre à avril
à la Fmsh Paris

Ce séminaire vise à rendre raison de la floraison saisissante depuis le milieu des années 90 en histoire, sociologie, anthropologie, science politique,  d’ouvrages consacrés aux questions du corps, de la santé, de l’administration du vivant. elle incite à inventorier, par delà singularités apparentes et spécificités disciplinaires, les pensés et impensés communs à cette humeur du temps si soucieuse du destin du corps et du biologique. ce séminaire se tient sous l’égide conjointe de la msh Paris nord et du Pri « médecine, santé et sciences sociales » de la Fondation msh Paris, et est intégré dans deux masters de l’ehess.

Organisatrices scientifiques
Florence bellivier professeure de droit, université Paris X

Dominique memmi
directrice de recherche en science politique et sociologie, cnrs

Télécharger le programme (pdf)

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Appel à contribution – Le livre au corps

Date limite : 31 mars 2011

« Le livre est un corps ». C’est ici l’identité immédiate que nous propose Husserl entre deux termes en apparence éloignés. Plus tard, Emmanuel Levinas énoncera que le livre est « une modalité de notre être » qui se fonde précisément sur la présence du livre comme « référence “ontologique” de l’humain ». Qu’est-ce qu’un livre en effet sinon l’occasion de poser la question de son rapport au corps ?
Les mots ont leur importance. D’emblée, le livre est associé au corps, à commencer par ce mot même de « corps », la taille du caractère d’imprimerie. Colonne, en-tête, en-pied, nerfs, dos, coiffe, main, nain, oeil, tête sont les mots d’un vocabulaire organiquement lié au livre et traduisant la corporéité du livre.
— Le livre est incarné par ce lecteur, un corps vivant, nomade ou sédentaire, l’un des protagonistes d’une très longue chaîne d’intervenants fédérés par des métiers ou des corporations : éditeur, maquettiste, imprimeur, parfois relieur, traducteur, correcteur, libraire, bibliothécaire… Le livre est ainsi pris en mains au fur et à mesure de son élaboration et de sa constitution et constamment mis en oeuvre par des corps agissants qui le façonnent à leur image. Le livre est de fait une façon de prolongement ou d’extension du corps propre. Il se définit encore comme une projection du corps correspondant.
— Dans ce qui constitue sa matière première à savoir son contenu de texte (et parfois d’images), un corps est mis au jour et présent par le truchement d’un auteur visible parce que son nom est révélé au public, mais un auteur qui est tout autant invisible car il est le fantôme du livre, un corps absent à tout le moins dissimulé dans la page de cet « objet investi d’esprit » pour reprendre Husserl.
— Le livre est comme un corps vivant avec une naissance, un développement, une mort et parfois une résurrection ; il est « putrescible, combustible, et même comestible » (Michel Melot). Le livre est même doué de parole puisque dans un puissant retournement dialectique, un effet de miroir, « le livre nous lit » (George Steiner) encore plus profondément que nous ne lisons ; il est notre intimité même, la chair de notre chair jusqu’à une possible fusion.
— Le livre est métaphore corporelle mais il est surtout partie intégrante de notre identité corporelle et mentale. Le livre est comme un corps protégé par sa couverture adaptée en tant que surface d’isolation de la partie sensible, de cette chair feuilletée et mise à vif que constitue le papier de la page, cette peau plus ou moins fine, granuleuse, lisse, que les doigts caressent tout en la déchiffrant.

Alain Milon & Marc Perelman
Professeurs à Paris Ouest-Nanterre La Défense.

Un premier volume est paru aux Presses Universitaires de Paris Ouest : Le Livre et ses espaces (2007) ; a suivi en décembre 2009 : L’Esthétique du livre ; un troisième volume paraîtra sur le thème du colloque « Le livre au corps » (fin 2011).

Cet appel à contribution fait suite au colloque du même nom qui a eu lieu à l’INHA, le 24 et 25 juin 2010.

Merci de nous faire parvenir vos articles (maximum 40.000 signes) accompagnés si nécessaire des illustrations avant le 31 mars 2011.
Pour toute correspondance : marc.perelman@u-paris10.fr

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Appel à contribution – Contemporary Women’s Representations of Wounded Bodies and Minds Conference

Dans un article intitulé ‘Wound Culture: Trauma in the Pathological Public Sphere’, Mark Seltzer fait état d’une wound culture, qu’il définit comme “the public fascination with torn and opened bodies and torn and opened persons, a collective gathering around shock, trauma, and the wound”, donnant lieu à “the exhibition and witnessing, the endlessly reproducible display of wounded bodies and wounded minds in public”.
Le but de cette conférence est de susciter une réflexion autour des représentations contemporaines de corps et d’esprits blessés de femmes par des femmes dans la littérature et les films français et francophones (années 2000-2010), en particulier dans une perspective de genre et de race. Des auteures ou réalisatrices ayant produit des œuvres avant l’année 2000 pourront également être pris en compte pourvu qu’elles continuent de travailler sur ces problématiques depuis l’année 2000.
La notion de blessure – psychique ou physique – peut être considérée comme une expérience traumatique (avec des considérations telles que la compulsion de répétition par le sujet traumatisé), ou plus généralement comme ce qui dérange et perturbe profondément l’esprit et/ou le corps, à travers des intrusions et/ou exclusions. Ces représentations peuvent être, par exemple, des abus physiques ou mentaux, des viols, incestes, fausses-couches, avortements, maladies, difformités, handicaps, pertes (morts, disparitions, rejets). Les propositions ne devraient pas se limiter à ces domaines ; d’autres suggestions sont les bienvenues.
Représenter une blessure amène de nombreuses problématiques, comme des répétitions (compulsives), des possibilités de catharsis, des problématiques de production et de réception, l’absence de reconnaissance, la marginalité ou la transgression et la subversion de normes. Une approche interdisciplinaire est recherchée, s’appuyant sur des approches critiques et théoriques diverses (critique littéraire, études cinématographiques, études féminines, études de genre, trauma studies…).

Cette conférence bilingue (en français et en anglais) se tiendra sur deux jours en novembre 2011 à Reid Hall, le campus parisien de l’Université du Kent.

Les communications ne devront pas dépasser vingt minutes et pourront être faites en anglais ou en français.
La date limite pour les propositions est le 1er décembre 2010.

Les propositions (environ 300 mots) sont à envoyer aux organisatrices à l’adresse suivante :  wounded.bodies.minds.conference@gmail.com

Ana de Medeiros, School of European Culture and Languages, University of Kent (Grande-Bretagne)
Carine Fréville, Centre d’Etudes Féminines et d’Etudes de Genre, Université Paris VIII (France)

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