Philosophie

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Séminaire – Philosophie et Immunologie
La prochaine séance du séminaire Philosophie et Immunologie aura lieu le 26 janvier 2012, de 12h à 13h30, à l’IHPST.

Marc Daëron, Institut Pasteur, Directeur de l’Unité d’Allergologie Moléculaire & Cellulaire, Unité Inserm 760, Département d’Immunologie (daeron@pasteur.fr) :

« Des anticorps, à quoi bon? »

Les anticorps sont, au moins quantitativement, les principaux effecteurs moléculaires de la réponse immunitaire adaptative. Ils jouent un rôle important dans l’immunité antiinfectieuse, ils rendent compte de l’efficacité des vaccins qui « marchent », ils sont de plus en plus utilisés comme outils thérapeutiques, dans l’immunothérapie passive des cancers, notamment. Les anticorps sont aussi responsables de maladies inflammatoires, allergiques et autoimmunitaires, dont la fréquence et la gravité ne cessent d’augmenter de façon exponentielle depuis une cinquantaine d’années. Que sont donc ces molécules, à la fois protectrices et pathogènes ? Quelles sont leurs propriétés biologiques ? A quoi les anticorps sont-ils bons ?

Les anticorps ne sont bons à rien. Ils n’ont pas de propriétés biologiques par eux-mêmes. Ils ne font que conférer des structures de reconnaissance pour l’antigène à des systèmes effecteurs qui en sont dépourvus, et lorsque survient l’antigène, celui-ci les active et les régule. Les anticorps enrôlent ainsi les très nombreuses cellules de l’immunité innée dans l’immunité adaptative. Mais les cellules de chaque type expriment une panoplie de récepteurs pour les anticorps et elles disposent d’un répertoire fonctionnel qui leur sont propres. En engageant ceux-là et en modulant celui-ci, les anticorps permettent une combinatoire à l’origine d’une extraordinaire diversité fonctionnelle des réponses aux stimulations antigéniques. Pour le meilleur et pour le pire.

Lieu :

Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST)
13 rue du Four
2e étage
75006 Paris
(M°Mabillon ou Saint-Germain)

Détails sur le séminaire :
http://www-ihpst.univ-paris1.fr/s/24,philosophie_et_immunologie.html

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Parution – The journal of medicine and philosophy

 

The journal of medicine and philosophy, vol 36, n°6, décembre 2011.

Defining and providing a decent minimum of health care

 

Rights and Basic Health Care – D. Robert MacDougall and Griffin Trotter

Foundation For A Natural Right To Health Care – Jason T. Eberl, Eleanor D. Kinney, and Matthew J. Williams

The Medical Minimum: Zero – Jan Narveson

Why Treat Noncompliant Patients? Beyond the Decent Minimum Account – Nir Eyal

Just Caring: Defining a Basic Benefit Package – Leonard M. Fleck

How ‘Decent’ Is a Decent Minimum of Health Care? – Ruud Ter Meulen

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Conférence – L’écologie corporelle

Lundi 23 janvier 2012

Conférence de Bernard Andrieu / cycle Le corps

à 18 h 30 – université / amphi 6 – UFR Lettres et sciences humaines

Faute de connaître l’écologie de notre propre corps, nous recherchons dans la nature une harmonie qui se trouve à l’intérieur de nous : notre microcosme ne correspond plus avec le macrocosme. Nous cherchons à la montagne, sur les plages ou à la campagne des paysages sans correspondance entre notre corps et la nature. Toute philosophie réfléchit sur l’eau, la terre, l’air et le feu depuis Empédocle en passant par Kant jusqu’à Bachelard.
Ces quatre éléments constitutifs de notre équilibre sont désormais déchaînés les uns contre les autres. Les désordres des inondations, canicules, tsunamis, et autres tremblements de terre seraient la preuve d’une perte de l’harmonie primitive, causée par le déséquilibre de l’action humaine. Or aucune conférence mondiale ne remplacera la conscience corporelle de notre interaction avec les éléments car l’écologie corporelle est réflexive et sensorielle.

Bernard Andrieu est philosophe, professeur d’épistémologie du corps et des pratiques corporelles à l’université de Nancy, codirecteur de Corps, revue interdisciplinaire (éd. CNRS).
Il a publié de nombreux ouvrages dont  »Le Dictionnaire du corps en sciences humaines et sociales (éd. CNRS Reed, 2008), Toucher. Se soigner par le corps (éd. Belles lettres), Devenir hybride » (PU Nancy) et L’écologie corporelle (4 tomes, éd. Atlantica, 2011).

http://blogs.univ-lehavre.fr/actualites/index.php/post/2012/01/23/L%E2%80%99%C3%A9cologie-corporelle

 

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Mise en ligne des vidéos – Variations sur le corps


Les entretiens Michel Serres et Yves Coppens

Samedi 26 novembre 2011 au Samedi 26 novembre 2011

Lyon – Cité internationale

Yves Coppens, paléontologue et Michel Serres, philosophe, académicien sont les narrateurs de cette journée et s’entretiennent avec les personnalités invitées tout au long de la journée Des séquences fortes, surprenantes, brèves et mises en scène pour appréhender de façon sensible 4 objets du patrimoine :le Musée des Confluences, révèle de façon « inattendue » quatre objets de nos collections en écho aux thématiques des quatre tables rondes. »

Voir les vidéos du colloque : http://webcast.in2p3.fr/events-variations_sur_le_corps

 

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Colloque – Les cinq sens au Moyen Âge. Approches croisées et interdisciplinaires

Vendredi 01 juin 2012  |  Poitiers (86000)

La table ronde organisée au CESCM (CNRS-Université de Poitiers) propose une première approche résolument interdisciplinaire de l’étude des cinq sens dans la culture chrétienne médiévale. Elle réunit des spécialistes internationalement reconnus dans leur domaine respectif et pour la connaissance des cinq sens. Des domaines aussi variés que l’art, la liturgie, la théologie, la littérature, l’héraldique, la poésie, entre autres, seront traités pour une approche diversifiée des cinq sens. Le cadre chronologique et géographique sera aussi large que possible avec des conférences sur l’Occident, le monde byzantin et le monde musulman.

La place des cinq sens dans la culture du Moyen Âge occidental est centrale pour certains aspects essentiels de la définition de la liturgie et de la théologie chrétiennes. Dans l’Antiquité et durant tout le Moyen Âge, l’Eglise et sa théologie ont accordé un rôle de premier plan aux cinq sens dont témoignent des domaines tels que la liturgie, l’histoire de l’art, la littérature, la philosophie, la musique et, de façon plus générale, l’histoire politique et sociale du Moyen Âge. Pour les auteurs chrétiens, s’appuyant sur la tradition biblique ainsi que sur la philosophie antique issue de Platon et d’Aristote, les cinq sens sont plus particulièrement mis en action dans le déroulement des rituels de la liturgie afin de permettre la réalisation des principaux effets sacramentels de la théologie de la liturgie. Les cinq sens sont également au coeur d’une vaste réflexion sur la notion d’harmonie dans le christianisme ainsi que sur la relation entre l’homme-microcosme et le macrocosme. Dans le cadre de la liturgie, les productions artistiques peuvent être ainsi considérées comme des « objets » destinés à servir de support pour l’activation sensorielle afin de créer et de rendre possible les effets sacramentels du rite.

La table ronde organisée au CESCM (CNRS-Université de Poitiers) propose une première approche résolument interdisciplinaire de l’étude des cinq sens dans la culture chrétienne médiévale. Elle réunit des spécialistes internationalement reconnus dans leur domaine respectif et pour la connaissance des cinq sens. Des domaines aussi variés que l’art, la liturgie, la théologie, la littérature, l’héraldique, la poésie, entre autres, seront traités pour une approche diversifiée des cinq sens. Le cadre chronologique et géographique sera aussi large que possible avec des conférences sur l’Occident, le monde byzantin et le monde musulman.

Vendredi 1er juin :

  • 9h : Ouverture par Cécile TREFFORT, Professeure à l’université de Poitiers et directrice du CESCM
  • 9h30 : Présentation de la table ronde par Eric PALAZZO, Professeur à l’Université de Poitiers-CESCM, IUF.
  • 10h : Eric PALAZZO, Les cinq sens au Moyen Âge : historiographie, état de la question et perspectives de recherche.

11h : pause

  • 11h30 : Mary CARRUTHERS, Professeur à l’Université de New York, Memory and the Senses.
  • 15 : Vincent DEBIAIS, Chargé de recherches au CNRS-CESCM, La poésie monumentale carolingienne comme modalité de la vue. Autour de quelques textes de Bernowinus.

16h : pause

  • 16h30 : Richard NEWHAUSER, Professeur à l’Arizona State University, John Gower’s Sweet Tooth .
  • 17h30 : Susan RANKIN, Professeur à l’Université de Cambridge, Capturing Sounds

Samedi 2 juin :

9h : accueil

  • 9h30 : Herbert KESSLER, Professeur à l’Université Johns Hopkins, Geometric Perspective in Medieval Art and the Subversion of the Senses
  • 10h30 : Isabelle MARCHESIN, Maître de conférences à l’Université de Poitiers-CESCM, Figuration et perception des états de la matière du monde dans la porte de bronze de Hildesheim.

11h30 : pause

  • 12h : Cécile VOYER, Maître de conférences à l’Université de Bordeaux III-CESCM, Une bible du XIe siècle (Arsenal, ms. 592) à l’épreuve des sens.
  • 15h ; Laurent HABLOT, Maître de conférences à l’Université de Poitiers-CESCM, Armoiries, devises, mots et cris. L’emblématique et les sens XIIe-XVe siècles.
  • 16h : Bissera PENTCHEVA, Professeur à l’Université Stanford, The In-Spirited Image : Pneuma and Ruh in the Greek and Arabic Sources.

16h30 : pause

  • 17h : Doron BAUER, Professeur à l’Université Irvine-Californie, The Sight I offer of the fairest, the firm breast of a delicate maiden. The construction of the synesthetic in the Art of Al-Andalus.

Renseignements et inscriptions auprès d’Eric PALAZZO, eric.palazzo@univ-poitiers.fr. L’accès aux conférences de la table ronde est libre.

Contact
  • Eric Palazzo
    courriel : tableronde5sens (at) univ-poitiers [point] fr

    CESCM – Hôtel Berthelot 24, rue de la Chaîne – BP 603 – 86022 Poitiers Cedex

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Appel à contribution – Le corps amoureux

 

Appel à contribution pour le numéro dix de la Nouvelle Revue d’Esthétique (P.U.F.), sur le thème du corps amoureux.

Ce numéro se propose d’explorer les innombrables figures du corps amoureux, à travers ses appréhensions, ses achèvements et dans ses diverses réalisations contemporaines, en ce qu’elles témoignent  également et du rapport de l’artiste à son œuvre, et des théories sur l’art. De la légende instituée par Pline l’Ancien, qui situe une histoire d’amour aux fondements de la première image, aux iconographies renaissantes susceptibles d’examiner chaque posture de la passion ; des éprises chez Vermeer, comme phagocytées par des fenêtres à travers lesquelles on ne voit rien, aux Madeleines se consumant à la lueur d’un miroir sans visage, et jusqu’aux œuvres romantiques, nous avons été habitués à penser le corps amoureux en relation avec une certaine dépossession. Qu’en est-il néanmoins, aujourd’hui, de ces représentations qui ont trait, de près ou de loin, à l’amour ?

Nombreux sont les auteurs qui ont souligné les incertitudes qui imprègnent l’espace amoureux. Lorsque Freud remarquait que « la toute-puissance de l’amour ne se manifeste jamais plus fortement que dans ses égarements », d’autres théoriciens ont explicité les liens qu’entretient l’amour avec l’identité. Pensons à Georges Bataille dans le rapport qu’il établit entre l’érotisme et la chute ; à Christian David pour qui « l’état amoureux est animé d’une volonté d’indétermination (…) » ; à Michel de M’Uzan selon qui, « s’il est vrai que l’homme n’aime que lui seul, (…) il ne peut être lui-même que (…) s’il est capable de devenir aussi un autre » ; ou encore à Julia Kristeva qui souligne, dans ses histoires d’amour, un « oubli de son image » et, ce faisant, une « aliénation dans l’image de l’autre » ; songeons également à Joyce McDougall et à son plaidoyer pour une certaine anormalité ; à cette notation de Paul Celan : « Je suis toi, quand je suis moi », ou enfin à Alain Badiou qui insiste sur les risques consécutifs au champ amoureux.

Quelques pistes de réflexion sont proposées à titre indicatif :

  • Quelles sont les nouvelles poétiques contemporaines du corps amoureux ?
  • Que reste-t-il du courant amoureux ? De ses figures ? Du corps épris, emporté dans ses attachements ?
  • Comment saisir les entrelacements qui nouent le sujet à autrui ? Dans quelles mesures l’espace amoureux participe-t-il de la construction de soi ?
  • En quoi la création contemporaine a-t-elle réinventé de nouvelles érotiques ? En quoi ces érotiques parviennent-elles à circonscrire les territoires instables du désir, du sujet, de sa présence, voire parviennent-elles à redéfinir les champs liés au verbe aimer ?
  • Comment penser la sensualité du geste créateur dans la construction de l’objet esthétique ?
  • En quoi la création contemporaine déplace-t-elle la question amoureuse dans de nouvelles dramaturgies : les écritures de l’errance, les figures du repli, etc.

Modalités de soumission et de sélection

Les propositions doivent comporter un titre et un résumé du propos (5000 signes espaces compris). Elles doivent être envoyées à Julien Milly (julien.milly@laposte.net) et au comité de rédaction (carole.talon-hugon@wanadoo.fr)

avant le 15 janvier 2012.

Après appréciation des propositions par le comité de rédaction, un courrier sera envoyé aux auteurs. Ceux dont les propositions seront retenues devront suivre les consignes qui leur seront données par les organisateurs du numéro.

Les textes définitifs devront être reçus avant le 1er mai 2012.

Ils seront publiés dans le numéro 10 de la Nouvelle Revue d’Esthétique à l’automne 2012, aux Presses Universitaires de France.

http://www.puf.com/wiki/Nouvelle_revue_d’esthétique

 

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Parution – L’émergence de la médecine scientifique


Anne Fagot-Largeault (dir.), Jean-Claude K. Dupont et Vincent Guillin (coord.), L’émergence de la médecine scientifique, Editions matériologiques, 2011.

Conçu dans une perspective historique longue, le développement de la médecine semble marqué par la coexistence en son sein d’une urgence à laquelle il faut répondre et d’un manque auquel il faut remédier. Cette urgence, c’est celle du soin à prodiguer à celui qui souffre, ici et maintenant, pour que justement cette souffrance cesse. Ce manque, c’est celui d’une connaissance objective qui permettrait de comprendre les mécanismes des maladies afin d’y mettre un terme, de soigner les souffrances qu’elles occasionnent en connaissance de cause. Or, c’est bien la reconnaissance conjointe de cette urgence et de ce manque qui peuvent expliquer pourquoi les espoirs, tantôt mesurés, tantôt immenses, mis en la médecine ont si souvent été déçus : si « le salut du malade passe par la science » (per scientiam ad salutem ægroti) et que la science fait défaut, quel salut pour le malade ? D’où l’injonction faite à l’art médical, tout au long de son histoire, de se fonder sur une connaissance du normal et du pathologique ou, encore plus radicalement, celle faite à la médecine de devenir scientifique. Ainsi seulement, pensait-on et pense-t-on encore aujourd’hui, pourrait-on garantir avec certitude tout à la fois l’exactitude du diagnostic, la fiabilité du pronostic et l’efficacité de la thérapeutique, idéal méthodologique admirablement capturé par une maxime positiviste fameuse : « science d’où prévoyance, prévoyance d’où action ». C’est l’écart entre cet idéal – ou ce rêve – méthodologique et le développement historique effectif de la médecine que les articles réunis dans ce volume contribuent à éclairer.

Anne Fagot-Largeault / Introduction

Ulrich Trölher / Surmonter l’ignorance thérapeutique : Un voyage à travers trois siècles

Hee-Jin Han / Pierre-Jean-Georges Cabanis et l’exigence de l’empirisme en médecine

Alfredo Morabia / La convergence historique de l’épidémiologie et de la médecine clinique, de Pierre Louis à l’AMBRE

Iain Chalmers, Larry V. Hedges & Harris Cooper / Une brève histoire des synthèses de la recherche

Alain Leplège / Mathématisation de l’incertitude en médecine. Aspects épistémologiques et méta-éthique

Jeanne Daly / Chercheurs d’or : médecine « evidence based » et science de la clinique

Jean-Paul Amann / La philosophie de l’essai clinique selon Austin Bradford Hill

Zbigniew Szawarski / Le concept de placebo

Claude Debru / La classification des leucémies lymphoïdes chroniques : évolution et problèmes d’une approche scientifique

Élodie Giroux / Les modèles de risque en médecine : quelles conséquences pour la définition des normes et pour le jugement clinique ? Exemple du calcul du risque cardiovasculaire

Pierre Corvol / La génétique de l’hypertension artérielle et ses limites

Olivier Steichen / La médecin factuelle et les rapports de cas

Christian Brun-Buisson / Playdoyer pou l’EBM. Ou comment nier les évidences

 

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Appel à contribution – La physiognomonie entre représentations et interprétations. Transpositions esthétiques et transferts internationaux du XIXe au XXIe siècle


Colloque international à Montréal le 8 mai 2012

Dès les premières traductions françaises des traités de Johann Kaspar Lavater à la fin du XVIIIesiècle, la physiognomonie a pris une place prépondérante dans l’iconographie et la pensée de l’époque. Très tôt renforcée par la diffusion des traités de phrénologie de Franz Josef Gall, cette théorie paramédicale a suscité une émulation telle qu’elle a contribué à poser les bases de la morphopsychologie, qu’elle a participé au développement de l’anthropométrie et s’est ramifiée en d’innombrables branches parmi lesquelles figurent la physiognomonie zoologique, la physiognomonie ethnologique ou encore la « pathognomonie ». En outre, reposant sur la conviction qu’il est possible d’atteindre les profondeurs de l’intériorité humaine par l’observation d’éléments conçus comme autant de signes à déchiffrer, cette théorie relève du  raisonnement par induction  qui a pris, dans la fiction littéraire, la forme spécifique d’une recherche d’indices et a participé, dans les disciplines médicales, à la méthode diagnostique.

Le postulat selon lequel une connaissance de l’être humain est possible par l’observation minutieuse de ses traits extérieurs – conviction renforcée, à la moitié du siècle, par les possibilités techniques de la photographie – a contribué à enrichir la description, à affiner l’art du portrait et à aiguiser le trait incisif de la caricature. Ayant offert de riches moyens cognitifs et esthétiques d’exploration du monde social au peintre, à l’illustrateur, à l’homme de lettres et à l’historien, ces théories paramédicales ont durablement marqué l’histoire des conceptions et des représentations sociales.

Envisager l’influence de la physiognomonie en termes de diffusion d’un paradigme scientifique permettra de saisir les modalités et de mesurer les enjeux non seulement de la transposition de ce paradigme d’un médium à un autre, mais aussi de sa circulation entre différentes aires géographiques, disciplinaires ou sociales. L’étude des vecteurs suivant lesquels la physiognomonie investit les représentations fera intervenir des corpus variés, issus de contextes culturels allant de la France romantique à la blogosphère actuelle en passant par l’Allemagne nazie de l’entre-deux-guerres. À l’observation attentive des sources primaires (documents historiques, traités médicaux, gravures d’époque, oeuvres picturales, textes littéraires), s’ajoutera une réflexion sur la postérité de ces développements théoriques par l’analyse des discours distanciés, dubitatifs, voire explicitement critiques à leur égard, et ce dès leur toute première diffusion.

Le colloque est ainsi conçu comme un espace de dialogue et de réflexion susceptible d’apporter des éléments de réponse à la double question suivante : de quelle postérité épistémique le modèle d’interprétation et de représentation hérité de la physiognomonie bénéficie-t-il, entre dépréciation et application effective, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle ? Comment cette influence s’est-elle répandue ?

Les pistes d’étude suivantes pourront être explorées :

  • la diversité des transpositions esthétiques dans les domaines de la peinture (Girodet, Géricault), de la sculpture (Rodin, Carpeaux, David d’Angers, traitement des allégories) et de la littérature (personnage romanesque chez les « romanciers du réel » dans le sillage de Balzac et Dickens, portraits tératologiques et représentation fantastique du monstrueux, imprégnation corporelle des traces visibles du vice et de la vertu chez Wilde). On s’intéressera particulièrement aux doctrines physiognomoniques comme vecteurs de réflexion sur l’art (esquisses préparatoires, écrits programmatiques, discours fictionnel) ;
  • le développement de petits genres journalistiques, paralittéraires ou parascientifiques amplifiant les postulats physiognomoniques à travers une écriture descriptive en prise sur l’actualité socioculturelle : CodeArt, Hygiène,Physiologie, panorama, chronique, scène de moeurs, sketch ;
  • la possibilité de saisir les manifestations les plus évanescentes et/ou les plus spécifiques de la physionomie humaine, comme celles de la voix, dumouvement, de l’empreinte graphique (naissance de la graphologie) et de lasignature identitaire (adéquation entre signe et signature) ;
  • L’apport de la physiognomonie, en tant que pourvoyeuse de principes prédictifs, à l’astrologie et aux arts divinatoires ;
  • la constitution d’un discours et d’une iconographie critiques – humoristiques ou sérieux – visant à réfuter les apports controversés de ces théories dépourvues de véritable méthode ou à déformer par l’excès leurs principes d’application : caricatures (Daumier, Gandville, Dantan Jeune, Cham et les autres), pamphlets (à l’instar du plaidoyer de Flourens contre les thèses phrénologiques et des satires de Lichtenberg contre Lavater), critiques philosophiques (Hegel, Phénoménologie de l’esprit ; révisions kantiennes) ou littéraires (Bouvard et Pécuchet de Flaubert) ;
  • les distinctions et divergences entre physiognomonie et phrénologie, les idées respectives de Lavater et de Gall ayant été assimilées par l’effet d’une vulgarisation conjointe qui a trop souvent confondu leurs théories. On pourra étudier les raisons de cet amalgame ;
  • la manipulation idéologique des présupposés racialistes dans les discours de propagande, les dérives éthiques de la pensée de l’irrégularité pathologique et les considérations normatives en matière de criminologie depuis la théorie de l’« homme délinquant » de Cesare Lambroso ;
  • le rôle de l’imprimé illustré dans la circulation internationale des principes de la physiognomonie, à travers livres, journaux et traductions, en particulier depuis la langue allemande (les termes Physiognomik, Phrenologie etCharakterologie sont-ils des calques en français ? leurs acceptions sémantiques respectives sont-elles modifiées par la traduction ?) ;
  • la fortune épistémologique de la physiognomonie dans l’historiographie chez d’autres penseurs que Walter Benjamin et Carlo Ginzburg.

 

Le colloque aura lieu au Palais des Congrès de Montréal, dans le cadre du 80e Congrès de l’Association Francophone pour le Savoir (ACFAS), le 8 mai 2012.

Les propositions de communication, d’environ 300 mots, sont à adresser àV.Stienon@ulg.ac.be et wicky.erika@uqam.ca avant le 10 février 2012.

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Appel à contributions – Corps médicalisés, corps autonomes, corps sexuels ? Handicap et sexualité dans une perspective militante, féministe et LGBTQI

 

Colloque organisé dans le cadre des Universités d’Eté Euroméditérranéennes des Homosexualités – UEEH

19 Juillet 2012, BMVR L’Alcazar, 58 Cours Belsunce – 13001 Marseille

Nous recherchons des intervenantEs provenant du tissu associatif, personnel soignant, chercheurEs mais aussi militantEs, artistEs et personnes concernéEs (y compris et surtout des personnes handi).

Présentation :

En France, la sécurité sociale ne rembourse un lit dou- ble médicalisé que pour des personnes handicapées qui peuvent attester qu’elles vivent en couple. Comment une personne handicapée célibataire peut-elle déjà commencer à faire des rencontres ?

Le handicap n’est pas uniquement un fait biologique. L’organisation des institutions, l’accessibilité de l’archi- tecture, de l’espace public tout comme grand nombre de représentations sociales contribuent partout à ex- clure et laisser les personnes handicapés dans l’oubli. La question de la sexualité des personnes handicapées est souvent abandonnée au corps médical — ou aban- donnée tout court. Le corps handi semble un « corps à aider », un corps qu’on réduit souvent à quelque chose qui doit être lavé, soigné, entretenu et réparé, un corps asexuel et asexué, réduit aux obligations médicales, à la dépendance qui l’entoure, le borde et le définit. Peut- on penser des personnes dans ces corps ?

L’accès à la sexualité dans les structures d’accueil et d’hébergement est loin d’être un acquis, autant pour des raisons de règlement, par exemple l’interdic- tion de recevoir des personnes dans sa chambre, ou uniquement « du même sexe » (sic. . . ), ou simplement pragmatico-économiques : un lit médicalisé coûte cher, un lit double encore plus. . . Le milieu associatif hand- icapé [est] toujours fermé aux problématiques d’orien- tation sexuelle, et face à cela, en raison d’un culte de la beauté physique et d’un corps normé, mais aussi du fait de la non accessibilité des lieux sociaux et convivi- aux, le milieu LGBTQIF discrimine les personnes hand- icapées.

Les outils des mouvements de libération des femmes, des gays et des lesbiennes, la reprise de l’injure, la sub- version volontaire des codes de genre, la pensée de l’empowerment, etc, sont-ils pertinents ou réutilisables dans notre cadre ? Comment vivre son orientation sexuelle et/ou ses pra- tiques de genres tant que toute sexualité reste tabou, toute pratique sexuelle refusée ? Comment aborder la question du désir amoureux et/ou sexuel ?

Peut-on imaginer une culture du corps invalide, incom- plet, des modes de vies, sexuels et affectifs subversifs, positifs et nouveaux ?

Comment, pour un valide, passer les différentes bar- rières physiques et symboliques qui limitent a priori la capacité à établir du lien ?

Quels espaces de rencontres et/ou de cohabitations sont possibles ? Qu’est ce qui existe, qu’est ce qui reste à inventer ? Quelle part peuvent jouer, jouent ou ne jouent pas, les politiques d’accessibilité des villes et des bâtiment quant à cette question ?

Cette liste de questions n’est qu’indicative, n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez proposer d’autres sujets.

Informations pratiques

Les communications dureront de 15 à 30 minutes. Les propositions doivent être envoyées par mail à colloque2012@ueeh.net avant le 30 Mars 2012, les au- teurSEs des propositions retenues seront informéEs au plus tard le 16 Avril. Les textes des communi- cations retenues devront être envoyés avant le 18 Juin 2012, afin de permettre la mise en place de la tra- duction (Traduction simultanée au casque ou par sur- titrage vers l’anglais et l’espagnol, interface LSF sous réserve). Les actes feront l’objet d’une publication sur le site des UEEH.

Infos et contact :

http://www.ueeh.net/

 

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Appel à contributions – Bodies – systems – structures. Masculinities in the UK and the US, 1945 to the present

 

Avant le 15 février 2012 – Dresde (Allemagne)

International Conference, TU Dresden, Germany, 13-15/06/2012 Organizers : Prof. Dr. Stefan Horlacher (TU Dresden), Prof. Kevin Floyd (Kent State University)

Masculinities are routinely studied in one of two potentially incompatible ways : as exemplifying abstract systems such as patriarchy or kinship ; or as concrete, corporeal phenomena. The very term masculinity has hitherto been examined in such a broad range of contexts that it can sometimes appear as a pure abstract form, some kind of configuration or ‘relation‘ practically devoid of any concrete, defining content. We might say the same thing about crisis, a term that seems as persistent as it is exhausted. And even concepts that have become staples of masculinity studies, like hegemony or performativity, seem to be wavering between concrete specificity and theoretical abstraction. This conference will explore masculinity as an idea or a concept that operates across, or at least in relation to, a distance/difference that may or may not be bridgeable : between the systemic and the corporeal, the abstract and the concrete. Thus, this conference will not only encourage scholarly movement in a direction that both builds on re- cent work in the field of masculinity studies and moves past it toward more comparative kinds of analysis, but it will also explore the relations between different abstract and corporeal, metaphorical and metony- mical manifestations of masculinity. With these dilemmas in mind, we invite theoretical, cultural, or literary analyses of masculinities in the US and/or the UK since World War II – a period in which differentiated masculinities proliferate for specifically national and transnational reasons, including global waves of decolonization, changing patterns of migration, the emergence of ‘new‘ subaltern subjects demanding social, cultural, and political recognition, as well as conservative reactions against these developments.

We especially encourage papers with comparative and/or transnational emphases. Possible topics might involve (but need not be limited to) any of the following :

. Masculinities and/as Systems (which systems – military, symbolic, technological, post- or neo- colonial, liberal or neoliberal, political or bio-political – can masculinity embody, exemplify, or perform ?)

. Masculinities as Bodies – Bodies as Systems – Systems as Bodies • Masculinities and/as Structures (structures of feeling, experience, possibility)

. Masculinities and/as Concepts (textual/narrative/discursive, historical/temporal, ethnic/social)

. Masculinities and/as Power (hegemony/kinship/relation to the symbolic order)

. Masculinities and/as ‘Crises‘ (an exhausted abstraction ?)

Please send an abstract of no more than 500 words by February 15th, 2012 to both Prof. Dr. Stefan Horlacher (stefan.horlacher@mailbox.tu-dresden.de) and Prof. Kevin Floyd (kfloyd@kent.edu).

 

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