Philosophie

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Journée d’étude – Déontologie et identité professionnelle

Le Vendredi 10 février 2012 de 9h à 17h

On voit fleurir dans de nombreux milieux professionnels des codes de déontologie, des normes, des chartes, des recueils de bonnes pratiques. Dans cette prolifération de normes portant sur les comportements professionnels, il est difficile de comprendre ce qui est en jeu. Cette journée permettra de préciser le lien entre déontologie et élaboration de l’identité d’une profession, de mieux comprendre à quels besoins répondent ces élaborations pour le meilleur, parfois, mais aussi pour servir des stratégies de communication ou de différenciation.

 

Intervenants

 

  • Joël Moret-Bailly (Université J. Monnet, Saint-Étienne)
    Élaboration déontologique et identité professionnelle.
  • Marc Ollivier (Faculté de droit, UCLy)
    Sources de l’élaboration déontologique, modalités de mise en œuvre.
  • De la déontologie à la défense de la profession : le conseil de l’ordre des médecins.
    (Sous réserve)
  • Isabelle Dujet (ESTRI, UCLy)
    Le besoin d’une déontologie commune chez les traducteurs.
  • Fabien Revol (CIE, UCLy)
    Dans la recherche scientifique, une éthique sans déontologie.
  • Patrick Gilormini (ESDES, UCLy)
    Les ambiguïtés possibles d’une mise en avant de la déontologie.
  • G. Xavier-Collomb (cadre de santé, hôpital du Vinatier)
    Laïcité, droit des patients, prise en charge de la douleur : les affiches dans un couloir d’hôpital.
  • Jean-Marie Gueullette (CIE, UCLy)
    Éthique, déontologie, droit national et international, coutumes : quelles relations entre ces différentes formes de normes ?

Contact :

Secrétariat du CIE : 04 72 32 50 22

Site : www.cie-lyon.fr

 

 

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Journée d’étude – L’essentiel dans le presque rien, avec Albert Piette

Le Jeudi 2 février 2012 de 9h30 à 18h

Tout entier tourné vers les grands événements de notre vie, notre regard habitué délaisse les petits riens de l’existence, cette expérience de tous les jours qui semble trop manquer d’épaisseur. Associée à la banalité, la vie ordinaire dévoile des réalités qui, à force d’évidence, ne sont plus perçues, et encore moins pensées. Cette journée se propose de porter l’attention sur ces détails qui traduisent les manières dont nous habitons ce quotidien et comment, au fil des ces petits riens de l’existence, se dessine notre façon d’être au monde et aux autres. Ces gestes ou paroles habitués, sans enjeu, gratuits, en-deçà de toute nécessité, forment ce « surplus » de notre humaine façon d’habiter le monde. L’acte d’exister devient alors une question de détails.

« Le principe de l’humain résiderait dans ce qui est périphérique, secondaire, dans ce qui est autour, à côté, en décalage : les choses qui ne sont pas vraiment importantes. Bref, les détails. En situation, dans son corps, avec les autres êtres humains, les objets, les animaux ou les divinités, l’homme produit seulement une fine lamelle de sens, de nécessité, d’obligation, de raison, de contrôle, d’enjeu. Le reste, très dense, c’est le mode mineur de la vie. » (Albert Piette)

 

Intervenants :

  • Albert Piette (anthropologue, Université Paris X) :
    Le mode mineur de la réalité.
  • Jean-Marie Gueullette (médecin et théologien, UCLy) :
    L’amitié, une expérience discrète.
  • Laure Marmilloud (infirmière et philosophe, UCLy):
    Le presque rien dans l’ultime de la vie.
  • Jean-Dominique Abrell (musicien, directeur artistique de l’ensemble Energeia) : L’infime variation dans l’interprétation musicale.
  • Anne Lacombe (ergothérapeute) :
    Quand l’extra-ordinaire joue avec l’ordinaire.

Contact :

Secrétariat du CIE : 04 72 32 50 22

Site : www.cie-lyon.fr

 


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Journée d’étude – Ecrire la maladie

Le Jeudi 26 janvier 2012 de 9h30 à 17h30

en collaboration avec la Faculté des Lettres, UCLy

 

La maladie instaure une rupture dans le cours ordinaire de la vie et introduit l’homme dans une dimension inédite de son existence : celle du périssable, de l’éphémère. Ainsi, la maladie nous parle toujours de la finitude, de notre mort.

S’intéresser aux représentations de la maladie dans la littérature, bien loin de l’impératif de nommer, c’est porter l’attention sur ce que la maladie représente de la condition humaine.

Comment écrire la maladie ? Si l’écriture apparaît souvent comme un moyen de juguler la crise, d’où le recours fréquent à des ateliers d’écriture dans les hôpitaux, elle n’est cependant pas seulement de l’ordre de l’exercice de distanciation. Car la littérature nous montre qu’il n’est pas nécessaire d’être malade pour comprendre la maladie.

Au-delà de l’approche descriptive de l’expérience du malade, l’écriture de ce véritable dépaysement de l’existence devient un lieu de mise en sens et de partage possible de notre condition.

Les intervenants de cette journée exploreront, à travers différents textes littéraires, ces enjeux existentiels de l’écriture de la maladie.

 

Intervenants :

Marie-Hélène Robert (Docteur en théologie, agrégée de Lettres modernes, Université catholique de Lyon) : Une mort très douce de Simone de Beauvoir.

Xavier Rockenstrocly (Docteur et agrégé de Lettres modernes, Université catholique de Lyon) : La Vie Sauve de Lydie Violet et Marie Desplechin

Christian Uwe (sémioticien, doctorant Université Lumière Lyon 2) : La Case du commandeur d’Edouard Glissant.

Dominique Vinay (Docteur ès lettres, Université catholique de Lyon) : La mort d’Ivan Illitch de Tolstoï.

Aude Volpilhac (Docteur et agrégée de Lettres modernes, Université catholique de Lyon) : Les Essais de Michel de Montaigne.

Jean-Marie Gueullette (Docteur en théologie et en médecine, Université catholique de Lyon) : La maladie de Sachs de Martin Winckler

Débats animés par Laurent Denizeau (Docteur en anthropologie, Université catholique de Lyon).

 

Contact :

Secrétariat du CIE : 04 72 32 50 22

Site : www.cie-lyon.fr

 

 

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Journée d’étude – Archives des sciences : médecine et psychiatrie


Mercredi 14 décembre 2011, Salle Info 2 Bât Rataud, 45 rue d’Ulm 75005 ParisJournée d’étude organisée par le Centre de documentation-Bibliothèque du CAPHES
USR 3308 – CIRPHLES (CNRS-ENS)
sous la responsabilité d’Elisabetta Basso et de Mireille Delbraccio

Archives des sciences : médecine et psychiatrie. Un regard épistémologique

Matinée présidée par Michel Blay, Responsable du CAPHES
9h-9h45
Ouverture par Michel Blay et Claude Debru, Directeur de l’USR 3308-CIRPHLES
Présentation des Fonds d’archives du CAPHES par Nathalie Queyroux, Responsable du Centre de documentation-Bibliothèque du CAPHES
Présentation de la Journée par Elisabetta Basso, Postdoctorante, CAPHES/USR 3308 CIRPHLES

9h45-10h45
Rafael Mandressi
Médecine, philosophie et « maladies d’esprit » dans la première modernité

10h45-11h45
Egidio Priani
Les archives de l’ancien asile psychiatrique de San Servolo (Venise), 1840-1904 : trames, classifications, sujets

12h-12h30 : Discussion

Après-midi présidée par Mireille Delbraccio, Ingénieur de recherche CNRS (CAPHES-USR CIRPHLES)

14h-15h
Michele Cammelli
Les inédits et le problème de l’ « archive » chez Canguilhem

15h-16h
Chantal Marazia
Ludwig Binswanger ou la philosophie et le mal d’archive

16h : Pause

16h15-17h15
Andrea Cavazzini
Archives interminables et histoires impossibles. Remarques sur l’histoire de la psychanalyse et de la psychiatrie

17h15-17h30 Clôture

 

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Colloque – Corps abîmés

Vendredi 27 janvier 2012  |  Strasbourg (67000)

Questionner le statut du corps abîmé ou du corps en abîme constitue une problématique riche pour le domaine des sciences humaines et sociales. Dans un souci d’ouvrir un dialogue interdisciplinaire, cette thématique permet de concevoir de nouveaux rapports entre le sujet et le monde et entre les représentations qui créent et qui répondent à notre engagement avec l’autrui. Quels sont les limites et les moments dans lesquels les « corps abîmés » se laissent saisir ? Comment provoquent-ils et forcent-ils à repositionner le rapport sujet-autrui ? Jusqu’où cette corporéité impose un remaniement des modèles de connaissance, d’analyse et des modèles disciplinaires qui la traitent ? Le but de ce colloque est d’ouvrir un dialogue interdisciplinaire autour des « corps abîmés » pour mieux affiner les implications de cette thématique.

Corps abîmés, Colloque international interdisciplinaire (anthropologie, philosophie, psychologie, sociologie), Organisé par le Laboratoire Cultures et Sociétés en Europe (CNRS-LCSE / Université de Strasbourg)

Comité d’organisation :

  • David Le Breton, Professeur à l’Université de Strasbourg, LCSE, CNRS/Université de Strasbourg
  • Dr. Denisa Butnaru, Chercheuse associée LCSE, CNRS/Université de Strasbourg

Comité scientifique :

  • Bernard Andrieu, Professeur, Université de Lorraine
  • Dr. Denisa Butnaru, Chercheuse associée, LCSE, CNRS/Université de Strasbourg
  • Dr. Dr. Lisa Folkmarson Käll, Chercheuse, Université d’Uppsala, Suède
  • Simone Korff-Sausse, Maître de conférences, Université Paris VII
  • David Le Breton, Professeur à l’Université de Strasbourg, LCSE, CNRS/Université de Strasbourg

Comité d’accueil:

  • Valentine Gourinat et Elise Pape
  • Date : le 27 et le 28 janvier 2012
  • Lieu : Salle des conférences, MISHA, 5 Allée du Général Rouvillois, 67000 Strasbourg

Vendredi 27 janvier

Accueil, café, viennoiseries

9.30-12.00 I. Corporéités adolescentes

Modérateur : Pascal Hintermeyer

  • Maria Helena Fernandes, Université de Sao Paulo, « La construction du corps dans l’anorexie »
  • David Le Breton, Université de Strasbourg, « Les blessures de soi »
  • « Sacrifice et sublimation du corps chez l’adolescent »

12.00- 13.30 Pause déjeuner

13.30-16.00 II. Re-faire le corps

Modérateur : Gabriele Profita

  • Bernard Andrieu, Université de Lorraine, « Les corps amputés des soldats dans les conflits récents en Irak et Afghanistan – conceptions actuelles de leur réhabilitation confrontés à leur vécu d’autosanté du corps abimé »
  • Erika Barreto, Université de Strasbourg, « Le corps infirme moteur et l´ autonomie comme allégorie de la interdépendance humaine »
  • Simone Korff-Sausse, Université Paris Diderot-Paris VII, « Le devenir psychique du corps abimé »

19.00 Repas au restaurant Le Gurtlerhoft

Samedi 28 janvier

9.00-09.30  Accueil, café, viennoiseries

III. Réintégrer le corps

Modérateur : Jérôme Beauchez

  • Denisa Butnaru, Université de Strasbourg, « Corps statiques, corps dynamiques – une réflexion phénoménologique sur le statut du sujet corporel »
  • Lisa Folkmarson Käll, Université d’Uppsala, « Ecart et exposition – déchirer ou partager la subjectivité corporelle »
  • Annamaria Fantauzzi, Université de Turin, « Greffes et don d’organes : un corps abîmé ou donné ? »

13.30-16.00 IV. Limites de la corporéité

Modérateur : David Le Breton

  • Jérôme Beauchez, Université Saint-Etienne, « Des corps (re)marqués: la boxe, l’épreuve du ring et ses hommes »
  • Pascal Hintermeyer, Université de Strasbourg, « Recyclages post mortem du corps humain »
  • Gabriele Profita, Université de Palerme, « Corps et traumatisme »

16. 00 -16.15 Conclusions

Contact

  • Denisa Butnaru
    courriel : denisa [point] butnaru (at) misha [point] fr 

    MISHA, 5 Allée du Général Rouvillois
    67000 Strasbourg

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Colloque – Corps et séduction : du charme à la manipulation

 

Mercredi 07 décembre 2011  |  Guyancourt (78280)

Le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines organise, les 7 et 8 décembre prochains, un colloque international autour du thème « Corps et séduction : du charme à la manipulation ». Au programme de ces deux jours : mystères des apparences et périls de la séduction ; art, création, invention : corps transformés, corps fantasmés ; hommes irrésistibles et femmes fatales ; stars et modernité de la séduction.

Programme : ci-dessous ou http://www.chcsc.uvsq.fr/colloques/coll_seduction.html

Mercredi 7 décembre 2011

9h30 Mystères des apparences et périls de la séduction

Présidence : Jean-Claude Yon (CHCSC, Université de Versailles Saint-Quentin)

  • Séduire et tromper en Grèce ancienne : les sens et la parure à l’œuvre (Alexandra NEAGU, Université de Bucarest)
  • L’art d’aimer d’Ovide (Sylvie LAIGNEAU-FONTAINE, Université de Bourgogne)
  • Les femmes et la séduction dans le discours des pasteurs du XVIIe siècle (Marie-Clarté LAGREE, Université Paris Sorbonne-Abu Dhabi)

Discussion / Pause

  • Le corps voilé : Phobie de la séduction et enjeu de l’apparence. L’expérience de femmes tunisiennes (Monia LACHHEB, Institut de recherche sur le Maghreb contemporain – Tunis)
  • Séduction et espionnage (Vincent CHENILLE, CHCSC, Bibliothèque nationale de France)
  • Des amours qui tuent. La séduction du vampire (Deerie SARIOLS-PERSSON, Université Versailles Saint-Quentin)

Discussion / Suspension des travaux

14h30 Art, création, invention : corps transformés, corps fantasmés

Présidence : Emmanuel Bury (Université de Versailles Saint-Quentin)

  • L’histoire d’Apelle et Campaspe (Lise WAJEMAN, Université Aix-Marseille I)
  • L’iconographie amérindienne aux Salons parisiens et aux expositions universelles françaises (1800-1914) (Agathe CABAU, Université Paris I Panthéon-Sorbonne)
  • Séduction, corps et théâtre au XIXe siècle : ce que disent les illustrations (Sylvie ROQUES et Georges VIGARELLO,Centre Edgar Morin, EHESS/CNRS)

Discussion / Pause

  • Féminin, masculin ou les avatars du genre (Jean-Claude SOULAGES, Université Lumière Lyon 2)
  • Marc Quinn : corps privés, corps collectifs (Véronique PAULY, CHCSC, Université de Versailles Saint-Quentin)

Discussion / Suspension des travaux

Jeudi 8 décembre 2011

9h30 Hommes irrésistibles et femmes fatales

Présidence : Isabelle Veyrat-Masson (Laboratoire Communication et politique, CNRS)

  • Don Juan : le corps du séducteur (Audrey HERMEL, CHCSC, Université de Versailles Saint-Quentin)
  • Casanova au second acte de sa vie : langage du corps et aller-retour du désir (Benjamin HOFFMANN, Yale University)
  • Valmont ou la sémiotique du corps au service d’une séditieuse séduction (Jennifer TAMAS, Université de Paris 4 Sorbonne et Stanford University)

Discussion / Pause

  • De la séduction féminine en littérature ou l’art de l’éclipse du corps chez Emile Zola et Alejandro Sawa (Marjorie ROUSSEAU, Université de Tours)
  • La séduction et sa mise en scène : le cas des danseuses de l’Opéra Garnier aux revues parisiennes  (Sylvie PERRAULT, Université de Paris 8)
  • La femme fatale dans la fiction cinématographique (André RAUCH, Université de Strasbourg)

Discussion / Suspension des travaux

14h30 Stars et modernité de la séduction

Présidence : Danièle Voldman (Université Paris I Panthéon-Sorbonne, CNRS)

  • Stars : les lois de la séduction (Alain BRASSART, Université Charles-de-Gaulle-Lille 3)
  • “I’ll capture Your Heart dancing”: Fred Astaire, une chorégraphie de l’attraction (Fanny BEURE, Université Paris Diderot – Paris 7)
  • Angélique/Michèle Mercier : un corps moderne ? (Sébastien LE PAJOLEC, Université Paris I Panthéon-Sorbonne)

Discussion / Pause

  • Représentations masculines, séducteurs à l’écran. Quand le corps de l’acteur devient idéologie. Le corps malmené de Cary Grant dans la comédie hollywoodienne classique (Grégoire HALBOUT, Université Denis Diderot, Paris 7)
  • De la « bête de scène » au rappel des origines sociales : les outils de séduction du rocker (Laure FERRAND, Université René Descartes Paris 5)
  • Séduire pour gouverner : le(s) corps du président des États-Unis, 1900-2012 (Thomas SNEGAROFF, CPGE et Sciences po Paris)

Discussion / Conclusions

Comité scientifique :

  • Emmanuel Bury (UVSQ) ;
  • Christian Delporte (UVSQ) ;
  • Véronique Gély (Paris IV) ;
  • Audrey Hermel (UVSQ) ;
  • François Lecercle (Paris IV) ;
  • Sharon Marcus (Columbia) ;
  • André Rauch (Strasbourg) ;
  • Georges Vigarello (EHESS) ;
  • Danièle Voldman (CNRS).

Comité d’organisation :

  • Christian Delporte, CHCSC, UVSQ ;
  • Audrey Hermel, CHCSC, UVSQ
Contact
  • Hélène Humbert
    courriel : secretariat [point] chcsc (at) uvsq [point] fr

    Université de Versailles Saint-Quentin,
    CHCSC
    47 boulevard vauban
    78047 GUYANCOURT

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Parution – L’hôpital en réanimation: le sacrifice organisé d’un service public emblématique

 

Bertrand Mas, Frédéric Pierru, Nicole Smolski, Richard Torrielli (dir.), L’hôpital en réanimation: le sacrifice organisé d’un service public emblématique, Paris, Editions du Croquant (Savoir/Agir), 2011.

Un livre sur les transformations actuelles du monde hospitalier, et plus largement sur celles des services publics et de l’Etat.

Introduction: Des praticiens et des chercheurs croisent leurs diagnostics et leurs pronostics

Il est des rencontres qui font un livre et fondent une ambition. À l’occasion du séminaire de réflexion organisé par le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E), médecins hospitaliers, professionnels de terrain, économistes, sociologues, philosophes, ont cherché à décoder les raisons du malaise profond qui affecte aujourd’hui l’hôpital public. Nous avons décidé de livrer ici les clés de ce décryptage.

Un constat s’impose. Lentement, progressivement, insidieusement, depuis plus de 30 ans, malgré les impasses et les effets pervers des réformes néo-libérales, les politiques publiques nationales et européennes ont créé les conditions de la privatisation et de la libéralisation de notre système de santé solidaire. Et le fait le plus frappant réside en ce que ces évolutions ont été conduites dans une opacité totale sans que jamais le débat démocratique ne puisse véritablement s’emparer de ce sujet crucial et offrir un choix clair aux citoyens.

Qui sait qu’il n’existe plus, juridiquement, d’hôpitaux publics en France puisque la catégorie d’« hôpital public » a été méthodiquement rayée de la législation à l’occasion de l’adoption de la loi portant réforme de l’hôpital, le 21 juillet 2009 ?

Qui sait que les décisions administratives au sein des hôpitaux sont désormais motivées par la rentabilité forcenée, la mise en concurrence acharnée et la conquête de parts de marché ? Les réunions hospitalières institutionnelles sont devenues de véritables réunions de directoire d’entreprises marchandes.

Qui sait qu’aujourd’hui les médecins hospitaliers, et demain les infirmières, peuvent être rémunérés à la performance selon des critères édictés par des agences paraétatiques ? Le médecin qui vous prend en charge ne vous soigne plus seulement en conscience. Il a aujourd’hui perdu une part de son autonomie, de son indépendance et de son libre arbitre. Sa pratique n’est plus uniquement fonction des données de la science ou de son expérience. Il est un médecin sous influence. Influence administrative car la verticalisation et la concentration des pouvoirs aux mains d’exécutifs non élus (chefs d’établissement, directeurs généraux des ARS) atteignent aujourd’hui un paroxysme. Influence économique car tout le champ de la médecine semble devoir se réduire en une somme d’actes techniques juxtaposés auxquels correspondent des tarifs précis, ajustables à tout moment. Des agences conseillent ou promeuvent tel ou tel mode de prise en charge. Et de votre compliance, voire de votre soumission dépendront la pérennité de votre emploi de médecin hospitalier, devenu précaire, et le montant de votre rémunération, devenue variable. Influence juridique, enfin, car la recherche de la guérison sans incident, sans accident et sans séquelle s’est introduite dans la relation médecin-malade et tend à faire disparaître le « colloque singulier » au bénéfice du contrat de résultat.

Beaucoup l’ignorent. Pourtant il s’agit de mesures souvent techniques qui, en s’empilant au fil du temps, finissent par opérer une véritable révolution à la fois conceptuelle et pratique. L’on pourrait même parler d’une contre-révolution tant, en réalité, l’objectif, d’ailleurs assumé par certains idéologues patronaux, est de sacrifier notre modèle de protection sociale, hérité du Conseil national de la Résistance.

Paradoxalement, ce sont des bouleversements que beaucoup de médecins ont validés, plus ou moins consciemment, oubliant parfois le sens profond de leur vocation à soigner. Sont-ils pour autant responsables de n’avoir su résister et de s’être ainsi compromis à accepter, la lassitude aidant, ce renoncement éthique et déontologique ; et pour certains, de se rendre même complices de cette nouvelle doctrine par l’acceptation du rôle de « manager » que veut leur conférer la nouvelle gouvernance de l’hôpital ? En réalité, une analyse attentive des réformes démontre que la conversion du monde médical aux valeurs mercantiles est le fruit d’une volonté délibérée et d’une impulsion programmatique d’une technocratie gestionnaire et des lobbies assurantiels et industriels : « On ne naît pas marchand, on le devient. » Ce furent des évolutions extrêmement progressives et souvent insidieuses, de sorte qu’elles furent difficiles à dénoncer pour un professionnel accaparé par son activité quotidienne auprès des malades. D’ailleurs, le médecin ainsi conquis à son insu n’était probablement pas intellectuellement équipé pour comprendre et faire barrage à cette offensive du marché et de l’État, lesquels avaient scellé de longue date un pacte inavoué consacrant la dissolution de l’hôpital public.

Ce déni de démocratie est la marque de fabrique des récentes réformes (financement des hôpitaux, Loi HPST) et il est aujourd’hui à l’origine d’une spirale de défiance qui abîme les relations entre les soignants, certains administratifs et les patients. Or, sans confiance il n’est point de médecine efficace et solidaire au service de tous. Le discours de « la » réforme – sous-entendue la seule possible et imaginable – résonne violemment et assourdit celles et ceux qui croient en la suprématie des valeurs républicaines de solidarité, d’égalité et de méritocratie. Nous sommes désormais toutes et tous déstabilisé-e-s par des injonctions contradictoires et paradoxales permanentes. Et nous finissons parfois même par douter du sens premier de nos engagements.

Les pages qui vont suivre tentent donc de décrypter les réformes néo-libérales en cours. Le réquisitoire est accablant. Le constat éclairant. L’hôpital et ses réformes apparaissent paradigmatiques de l’évolution en cours et à venir des services publics.

Néanmoins, nous voulons conforter notre analyse au-delà de la simple dénonciation stérile d’un complot. L’alliance singulière des hommes et des femmes que nous sommes porte également l’ambition de proposer une vision différente et un projet à contre-courant de la pensée dominante. Nous devons rétablir l’autonomie et la prééminence des professionnels et des intellectuels en lieu et place des « experts » ; ces idéologues d’un nouveau genre usurpent la légitimité scientifique pour servir des intérêts privés bien plus prosaïques. L’invocation de la « science », de la « fatalité des faits », l’exhibition de statistiques plus ou moins fallacieuses, l’appel au « bon sens gestionnaire » sont censés faire taire le débat démocratique. Nous refusons cet évidement de la délibération collective. Contre eux, nous proclamons que la santé n’est pas un bien de consommation. Contre eux, nous défendons une recherche médicale et une formation médicale continue indépendantes. Contre eux, nous affirmons que les valeurs professionnelles d’éthique et de déontologie sont porteuses d’avenir pour nos métiers, et sont au fondement de la relation de confiance qui nous lie aux patients. Contre eux, nous pensons qu’un travail d’équipe serein est davantage vecteur d’efficience que les coûteuses politiques de l’évaluation quantophrène et de l’enfermement dans des normes élaborées en dehors, sinon contre les professionnels.

Enfin, nous sommes mus par une conviction forte : il existe, plus que jamais, une place pour un hôpital public d’excellence dans notre société. Et cette place doit être non seulement défendue, mais aussi étendue. L’hôpital public, en tant qu’il est seul porteur, au sein d’une offre de soins en voie de privatisation accélérée (médecine libérale, cliniques, industrie pharmaceutique), de la logique et des valeurs de service public, doit investir de nouveaux champs d’activité, en particulier la médecine de proximité, qu’elle soit curative ou, surtout, préventive. C’est en réalité en faveur d’une nouvelle ambition pour l’hôpital public que nous plaidons : un hôpital réformé, instrument de lutte contre les déserts médicaux, s’appuyant sur de nouveaux modes de gouvernance locale et régionale, ouvert sur son environnement, modèle de démocratie sanitaire et consacrant la fin d’une certaine médecine basée sur un mandarinat féodal. Il nous appartient de prendre en main nos destins et de tourner le dos aux résignations. Les défis sont nombreux. Certes. Mais, pour qui a le sens de l’Histoire et l’ambition du progrès, il est aujourd’hui deux enjeux majeurs à relever : réinventer l’hôpital public républicain et refonder les valeurs d’une médecine humaniste.

Il va de soi que si ce livre a été initié par des praticiens hospitaliers, issus d’une spécialité plutôt dominée dans le champ médical, il ne se veut absolument pas un plaidoyer pro domo des intérêts d’une profession médicale – au demeurant très éclatée tant dans ses conditions d’exercice, ses pratiques que dans ses revenus – que l’on considère souvent comme privilégiée et « intouchable 1 ». Les médecins ont l’habitude de travailler en équipe, avec les infirmières, les aides-soignantes, les assistantes sociales 2, etc. Les réformes mettent en cause non seulement l’hôpital public, institution républicaine où exercent tous les soignants, mais aussi les équipes elles-mêmes. À rebours donc de tout corporatisme, cet ouvrage vise, au contraire, à restituer et à expliquer, grâce à l’éclairage des sciences sociales, les plaintes ordinaires, formulées par toutes les catégories de soignants, face à un univers qui, sous l’effet des réformes, se bureaucratise, se déshumanise, génère toujours plus de démotivation et de résignation, de la souffrance au travail aussi, multiplie les conflits éthiques et de loyauté (« dois-je privilégier le bien du patient ou celui des finances de l’hôpital ? »).

Il est organisé en deux grandes parties. La première vise à restituer le contexte macro-économique et, surtout, macro- politique de la conformation toujours plus grande du monde hospitalier à la rationalité néo-libérale et aux préconisations du New Public Management. Elle démonte les engrenages idéologiques, budgétaires, instrumentaux de « La » réforme. La seconde partie s’efforce d’identifier les conséquences de cette grande transformation hospitalière sur les pratiques des soignants et, partant, sur la qualité des soins reçus (ou non) par les usagers de cette institution républicaine centrale. Ce faisant, cet ouvrage tente de tenir ensemble les dynamiques macrosociales et leurs manifestations les plus microsociologiques, les analyses de chercheurs en sciences sociales et en économie et les leçons qu’il est possible d’en tirer pour dessiner une réforme alternative de l’hôpital. Autrement dit, il se veut fidèle à l’ambition de la collection, savoir pour agir en faveur du progrès social.

 

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Parution – Correspondance d’Alfred Binet, vol. II

 

Alexandre Klein, Correspondance d’Alfred Binet, vol. II. L’émergence de la psychologie scientifique (1884-1911), Presses Universitaires de Nancy, 2011, 394 p.

 

Le psychologue Alfred Binet (1857-1911), célèbre inventeur de l’échelle métrique de l’intelligence, fut surtout un acteur central de l’émergence de la psychologie scientifique en France au croisement des XIXe et XXe siècles, notamment grâce à sa revue L’Année psychologique. Cent ans après son décès, il convenait de rendre hommage à son travail et à son œuvre, en dévoilant la face encore peu connue de ce personnage atypique.

L’ambition de Binet était avant tout d’offrir à la psychologie ses lettres de noblesses scientifiques. Ardent militant du recours à la méthode expérimentale et défenseur d’une science psychologique autonome de la philosophie comme de la médecine, il lutta toute sa vie pour atteindre son but. Afin de spécifier le travail psychologique, il dialogua avec de nombreux savants de divers horizons disciplinaires, inscrivant ainsi son œuvre au cœur d’un vaste réseau scientifique international.

Ce sont ces échanges que présente le second volume de la Correspondance d’Alfred Binet en mettant à jour plus de 180 lettres, majoritairement inédites, échangées entre le psychologue français et 48 correspondants de 9 pays. Tout en offrant un regard nouveau sur la vie et les recherches d’Alfred Binet, cette édition nous permet de comprendre à nouveau frais cette période charnière de l’histoire de la psychologie que fut l’émergence de la psychologie scientifique. Le lecteur se trouve ainsi plongé dans l’effervescence du monde scientifique et intellectuel de cette Belle époque tout en y croisant certains de ses plus grands personnages : William James, Jean-Martin Charcot, Edmond de Goncourt, Alexandre Dumas fils, Hippolyte Taine, Théodule Ribot, Henri Bergson, Edmond Goblot, Emile Borel, Gaston Paris, Paul Langevin, Louis Havet, François de Curel, Emil Kraepelin, Henri Piéron, Théodore Flournoy, Ferdinand Buisson, Edouard Claparède, Ovide Decroly, et bien d’autres.

 

Serge Nicolas — Préface
Alexandre Klein — Introduction

Correspondance d’Alfred Binet de 1884 à 1911

Jules Le Berquier— (1819-1886)
Hippolyte Taine — (1828-1893)
William James — (1842-1910)
Paul Carus — (1852-1919)
Jean-Martin Charcot — (1825-1893)
Edmond de Goncourt — (1822-1896)
Alexandre Dumas Fils — (1824-1895)
Jules Claretie — (1840-1913)
Henry Beaunis — (1830-1921)
Titu Maiorescu — (1840-1917)
Gaston Paris — (1839-1903)
Ferdinand Brunetière — (1849-1906)
Jonas Cohn — (1869-1947)
Jean Finot — (1858-1922)
Xavier Léon — (1868-1935)
François de Curel — (1854-1928)
Théodule Ribot — (1839-1916)
Edouard Claparède — (1873-1940)
Théodore Flournoy — (1854-1920)
Théodore Simon — (1873-1961)
Henri Piéron — (1881-1964)
Ovide Decroly — (1871-1932)
Paul Passy — (1859-1940)
Louis Havet — (1849-1925)
Fréderic Passy — (1822-1912)
Emile Levasseur — (1828-1911)
Auguste Longnon — (1844-1911)
Ferdinand Buisson — (1841-1932)
Charles-Victor Langlois — (1863-1929)
M. Adenis
Ferdinand Tönnies — (1855-1936)
Gabriel Tarde — (1843-1904)
Jules Crépieux-Jamin — (1859-1940)
Emile Faguet — (1847-1916)
Emile Borel (1871-1956)
André Antoine — (1858-1943)
Edward B. Titchener — (1867-1927)
Emil Kraepelin — (1856-1926)
Wilhelm Engelmann — (1843-1909)
Hermann Griesbach — (1854-1941)
Paul Langevin — (1872-1946)
Ernst Mach — (1838-1916)
Charles Augustus Strong — (1862-1940)
Edmond Goblot — (1858-1935)
Henri Bergson — (1859-1941)
Hendrik Zwaardemaker — (1857-1930)

Lettres à Jean Larguier des Bancels (1876-1861)

Modèle de lettre
Benjamin Bourdon — (1860-1943)

 

 

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Parution -Déchiffrer le corps. Penser avec Foucault

 

Jean-Jacques Courtine, Déchiffrer le corps. Penser avec Foucault, Paris, Editions Jérôme Millon, 2011,  268 p.

Des médecins, à l’Âge classique, observent le visage humain, et tentent d’y deviner les passions de l’Âme ; des savants, dans les premières décennies du xixe siècle, déchiffrent le corps du monstre, et y perçoivent un semblable. Des curieux se pressent, au siècle des Lumières, au spectacle d’un homme sans bras ni jambes, vêtu à la Turque, qui tourbillonne, le sabre au clair, sur le pavé parisien ; les foules de la Belle époque, à la Foire du Trône, se massent sur le seuil des musées de cires anatomiques, qu’elles déserteront bientôt. Des soldats américains, durant la Guerre d’Irak, posent devant des prisonniers dénudés…

Ce sont là quelques-uns des corps que l’on croise dans ces pages, quelques-uns des regards qui les scrutent et qu’interroge le travail de Jean-Jacques Courtine, dans un parcours qui traverse l’histoire du visage, celle du corps, celle de la virilité. On y sent à chaque pas la présence de la pensée de Michel Foucault, entendue, discutée ; ses concepts – énoncé, formation discursive, dispositif… – questionnés. Le livre partage avec le travail foucaldien un paradoxe fondateur : lorsqu’on y interroge l’énigme de la chair, ce sont tout autant l’épaisseur sédimentée du langage et les incessants déplacements du regard qui répondent. Pas d’histoire du corps qui ne soit une archéologie des discours et une généalogie des regards.

Jean-Jacques Courtine est professeur d’anthropologie à la Sorbonne Nouvelle (Paris III), professeur émérite à l’Université de Californie (Santa Barbara). Il vient de diriger, avec Alain Corbin et Georges Vigarello, Histoire de la virilité (3 vol.), aux éditions du Seuil.


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Colloque – Histoire de la folie : cinquante ans après

Jeudi 15 décembre 2011  |  Créteil (94010)

 

En 1961, après avoir soutenu sa thèse de doctorat, Michel Foucault publia « Folie et déraison : Histoire de la folie à l’âge classique ». Aujourd’hui, cinquante ans après, ce colloque se propose de réfléchir sur l’importance philosophique, historique et politique, et aussi sur l’actualité, de ce premier, fondamental ouvrage du penseur français.

Jeudi 15 décembre 2011, 9h30-17h30

Université Paris-Est Créteil

61, av. du Général de Gaulle, Créteil, bâtiment i, salle 222

Matinée –

Président de séance : Frédéric Gros (Université Paris-Est Créteil)

9h30 Daniele Lorenzini et Arianna Sforzini : Introduction au colloque

  • 10h00 Jean-François Bert (EHESS) : Histoire d’un succès philosophique. L’Histoire de la folie à l’âge classique
  • 10h30 Kojiro Fujita (Université Paris-Est Créteil) : La naissance du cogito chez Foucault

11h00 Discussion

11h15 Pause

  • 11h30 Jérémy Romero (Université Paris-Est Créteil) : La folie et la mort chez Foucault : éléments pour une pensée du dehors
  • 12h00 Emmanuel Gripay (Université Bordeaux III) : La perception morale de la folie : une appréhension néantisante ou objectivante ?

12h30 Discussion

Après-midi –

Président de séance : Daniele Lorenzini (Université Paris-Est Créteil/Università « La Sapienza » di Roma)

  • 14h30 Arianna Sforzini (Université Paris-Est Créteil) : La présence du théâtre dans l’Histoire de la folie à l’âge classique
  • 15h00 Caroline Mangin-Lazarus (psychiatre, revue Superflux) : Ignorer la démence dans le droit pénal : une voie politique au moment de la Révolution française ?
  • 15h30 Roger Ferreri (psychanalyste et chef d’un service de psychiatrie infanto-juvénile) : Du fou à la folie, histoire de la folie ou question à la démocratie ?

16h00 Discussion

Contact
  • Daniele Lorenzini
    courriel : d [point] lorenzini (at) sns [point] it

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