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Parution – Les discordances du moi. Essai sur l’identité personnelle au regard de la transplantation d’organes


Simone Romagnoli, Les discordances du moi. Essai sur l’identité personnelle au regard de la transplantation d’organes, Presses universitaires de Nancy, 2010, 358 p.

La réflexion sur l’identité personnelle traverse la tradition philosophique occidentale depuis l’Antiquité. Pourtant, la question de savoir ce qui constitue l’identité de la personne à travers le temps est encore sujette à controverse : est-ce la continuité de l’âme, du corps, de la mémoire, du cerveau fonctionnel ou des fonctions vitales constitutives de l’espèce ? En analysant les principales conceptions philosophiques qui s’affrontent depuis Locke, Simone Romagnoli tente de résoudre l’opposition qui est venue à se constituer entre la question métaphysique « Que suis-je ? » et la question épistémologique « Qui suis-je ? ».

La problématique de l’identité personnelle à travers le temps est abordée sous l’angle particulier de la transplantation d’organes. Grâce à l’étude de l’argument dit du « changement de corps », qui se base sur l’hypothèse de la greffe de cerveau, l’Auteur dégage les présupposés conceptuels qui conditionnent la perception des enjeux soulevés par les cas réels de transplantation. Il est ainsi possible de comprendre pourquoi les théoriciens de l’identité qui s’y intéressent semblent incapables de penser avec justesse les défis que leur lance l’une des plus grandes avancées thérapeutiques du XXe siècle. Face aux patients qui demandent « Qui suis-je maintenant ? », les outils conceptuels à disposition des théoriciens semblent les conduire dans une impasse.

En mobilisant d’autres savoirs comme la physique et la médecine (physiologie et psychiatrie notamment), Simone Romagnoli développe un modèle théorique concurrent à celui d’identité personnelle : l’unité personnelle transductive. Ce modèle, qui se base sur une philosophie du corps et de l’expérience vécue, invite à penser autrement ces cas individuels (de l’intersexualité aux personnes en situation de handicap en passant par la transplantation d’organes) qui déjouent les catégories philosophiques héritées, à partir desquelles se construit notre conception de la personne.

PREMIÈRE PARTIE

Chapitre 1 : Les chantiers philosophiques contemporains de l’identité personnelle
1 – Les Conceptions réductionnistes (complexes) et non-réductionnistes (simples) de l’identité personnelle : un aperçu
2 – Au cœur de la problématique : la persistance et l’évidence relèvent-elles de niveaux inconciliables ?
3 – « Identité(s) »
4 – « Personne » et/ou « être humain »

Chapitre 2 : Esquisse d’une conception de l’unité personnelle transductive
5 – Discordance et transductivité de la personne : Gilbert Simondon
6 – Une conception unifiée de la personne : l’image du corps
7 – Le positionnement de la conception de l’unité personnelle transductive dans les chantiers contemporains

DEUXIÈME PARTIE

Chapitre 1 : Les théories pré-modernes et contemporaines de l’identité personnelle et la révocation de la condition corporelle
8 – Antécédents : l’amputation et l’échange des corps
9 – Le critère de continuité de mémoire : opposants et partisans

Chapitre 2 : Le thème de la transplantation cérébrale dans le débat philosophique contemporain
10 – La conception néo-lockéenne de Sydney Shoemaker et l’argument de l’« extraction cérébrale »
11 – Approche somatique I (le critère cérébral) : Wiggins et le Cerveau comme condition nécessaire et suffisante de l’identité personnelle
12 – Approche Somatique II (Le critère corporel) : Williams propose un argument méthodologique qui contredit l’« intuition de transplantation »
13 – Approche psychologique I : Nagel et le cerveau comme condition nécessaire de l’identité personnelle
14 – Approche psychologique II : Parfit propose une révision de la continuité psychologique et l’abandon de l’identité personnelle
15 – App roches Somatique III (Le critère biologique ou animaliste) : Un Argument contre L’« intuition de transplantation »
16 – Discussion critique sur le caractère subjectif de l’expérience et sur la mémoire désincarnée

TROISIÈME PARTIE

Chapitre 1 : Unité personnelle transductive et image du corps
17 – Reprise et caractérisation de la problématique
18 – L’anthropogenèse
19 – Le cas de Jean-Luc Nancy
20 – Le cas d’Oliver Sacks : une tentative d’interprétation
21 – L’Image du corps
22 – L’image du corps chez Paul Schilder
23 – Image du corps et unité personnelle transductive

Chapitre 2 : Image du corps et Transplantation d’organes
24 – Troubles identitaires et transplantation d’organes : remarques introductives
25 – Petite phénoménologie de la greffe cardiaque sur fond du parallèle entre le phénomène du fantôme et les troubles identitaires chez les patients transplantés

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La sexualité des jeunes en Europe. Pratiques, genres et minorités

7 décembre de 18h30 à 20h30

A la Maison de l’Europe de Paris

35 rue des Francs-Bourgeois, 75004

Inscription obligatoire, dans la limite des places disponibles : europe@paris-europe.eu

Lire la suite : http://www.paris-europe.eu/spip.php?rubrique137&etat=encours

Avec : Nathalie BAJOS, directrice de recherche à l’Inserm, responsable de l’équipe Genre Santé Sexuelle et Reproductive ; Geneviève FRAISSE, directrice de recherche au CNRS, présidente du jury du Comité scientifique de l’Institut Émilie du Châtelet ; Pierre SERNÉ, conseiller régional Europe Ecologie d’Ile de France, membre du bureau exécutif d’Ilga Europe ; Ruwen OGIEN, directeur de recherche au CNRS, docteur en philosophie, docteur en anthropologie sociale.

Modération et conclusion : Daniel BORRILLO, maître de conférence à l’Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense,  enseignant Chercheur associé au CERSA/CNRS


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Colloque – Ethique et progès


Organisé par l’Espace Ethique Bourgogne / Franche-Comté (EEBFC)

le vendredi 3 décembre 2010

à l’Ancienne Faculté des Lettres Chabot Charny à Dijon (Amphithéâtre DROUOT).

Cette journée s’adresse aux professionnels de la santé, aux étudiants, aux chercheurs et au grand public. .


Il est fortement conseillé de confirmer sa participation à ce colloque avant le 2 Décembre 2010, auprès d’Aurélie Geng soit par téléphone au 03.80.29.31.56, soit par mail à l’adresse suivante : aurelie.geng@chu-dijon.fr.

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Séminaire – La reproduction des vivants chez Foucault

Séminaire organisé par Pénélope Deutscher, professeure à Northwestern University (Evanston/Chicago) dans le cadre du séminaire Sexualités et genre dirigé par Monique David-Menard.

Les jeudis 9 et 16 décembre 2010 de 12h à 14h salle RH02B du bâtiment Buffon.

Le projet prend comme problème de départ le statut du couple malthusien dans l’Histoire de Sexualité, I : La Volonté de savoir . Présenté par Foucault comme une des quatre unités stratégiques du 18ième siècle par lesquelles les mécanismes de savoir et de pouvoir se sont centrés sur le sexe, le couple malthusien peut aussi être travaillé comme un nœud liant deux trajectoires foucauldiennes, la biopolitique (vecteur de la gouvernementalité et de l’intensification de la vie) et le sexe (vecteur de refus de l’hypothèse répressive). Cette lecture de l’Histoire de la Sexualité I à travers le prisme du couple malthusien ne devrait pas déformer le texte, mon hypothèse est que ce prisme a au contraire des résultats inattendus et féconds.

L’Histoire de la Sexualité I peut être lue selon plusieurs perspectives : a) dans son débat avec la psychanalyse, ou bien b) dans son débat avec ceux qui prennent le sujet sexuel comme point d’origine pour la revendication des droits, ou bien c) comme le texte clé pour la formation ultérieure des études de biopolitique, d) il peut entrer aussi dans un quatrième dialogue avec l’histoire de la reproduction et les enjeux biopolitiques de cette histoire. On revisitera également la question du rapport complexe entre le ‘sexe’ et la ‘vie’ dans le texte, et des points de croisement de ces vecteurs.

Je propose comme hypothèse ceci : bien que le sexe reproducteur, et la vie reproductrice aient l’un et l’autre peu d’importance explicite dans l’Histoire de la Sexualité I, c’est néanmoins le sexe reproducteur qui est le nœud, la notion-clef liant chez Foucault la vie au sens biopolitique et le sexe.

Je prends cela comme point de départ pour redonner un statut à la femme reproductrice (en tant qu’élément du couple malthusien) comme vecteur inattendu dans l’Histoire de la Sexualité I, dans la <<vie>> au sens biopolitique, plus précisément dans le nœud entre biopolitique et thanatopolitique. Ces thèmes ont été repris et transformés après Foucault – notamment, celui de la vie précaire chez Judith Butler, celui du seuil et de la zone d’instinction chez Agamben, et celui de la vie immune et auto-immune selon Roberto Esposito.

Points de repères :

Butler, J. Ce qui fait une vie : Essai sur la violence, la guerre et le deuil (2010)

Butler, J. Vie précaire : Les pouvoirs du deuil et de la violence après le 11 septembre (2005)

Esposito, R. Communauté, immunité, biopolitique (2010)

Esposito, R., Burgat, F., Löwy, I., et Rapp. R., Tumultes, N° 26 : La fabrication de l’humain : Tome 2, Techniques et politiques de la vie et de la mort.

Foucault, M. Histoire de la sexualité (1976)

Foucault, M. Il faut défendre la société (1997)

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Revue en ligne Kairos

Kairos est une nouvelle revue en ligne gratuite de philosophie des sciences.

Elle  a la particularité de publier  des articles en portugais mais aussi en français et en anglais.

Vous pouvez consulter le sommaire du numéro 1 et l’annonce de la parution sur  le lien suivant : http://kairos.fc.ul.pt/


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PROGRAMME DES JOURNEES INTERUNIVERSITAIRES

CERSES/CNRS/Université Paris Descartes – Philosophies contemporaines/Université Panthéon-Sorbonne – CRPMS/Université Paris Diderot

Ethique, Philosophie, Psychanalyse : la question des normes

Premières journées interuniversitaires

3 et 4 décembre 2010

Les questions éthiques sont au centre des réflexions contemporaines et nécessitent des approches croisées et transdisciplinaires d’autant que l’éthique elle-même est devenue une question dans le monde d’aujourd’hui.

Il ne s’agit pas d’appliquer des théories pré-existantes mais de mener une réflexion contextuelle sur les processus d’élaboration de l’éthique et des normes. Ces journées entendent porter une interrogation sur des questions d’actualité pour faire apparaître et explorer des objets communs à partir d’une pluralité d’approches méthodologiques et disciplinaires.

Ce rapprochement vise à mettre à l’épreuve des méthodes d’investigation et de recherche pour formuler une analyse épistémologique des questions  en jeu. Plus spécifiquement, la démarche adoptée vise à rendre compte d’enjeux normatifs ancrés dans des pratiques et des contextes socio-politiques changeants. Elle entend proposer des analyses en situation tant du point de vue descriptif que normatif.

Nous entendons développer une démarche interdisciplinaire de recherche en éthique aussi exigeante sur les plans philosophique et psychanalytique,  que sur les plans des sciences sociales. Dans cette perspective, il convient de tenir ensemble la complexité du raisonnement moral en contexte et l’interrogation normative.

Ce projet réunit trois équipes de recherche, le Centre de recherche Sens, Ethique, Société (CERSES/CNRS/Université Paris Descartes), le Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société (CRPMS/Université Denis Diderot) et Philosophies contemporaines (Université Panthéon-Sorbonne). Tous trois produisent des travaux en éthique, chacun selon des orientations épistémologiques différentes mais avec des ancrages disciplinaires qui peuvent être communs. Il y a déjà eu des collaborations de recherche sur la base de relations interpersonnelles entre des chercheurs des trois équipes (séminaire Analyses normatives contemporaines (ANCO) depuis 2004 ; séminaire Politisation et moralisation de la nature 2008-2009 ; participation à la création du Master Médecine et Humanités). C’est sur cette base que les trois unités souhaitent aujourd’hui développer et structurer un partenariat de recherche et de formation en éthique.

Télécharger le programme (pdf)

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Colloque – Expertise et débat public institutionnalisé. Le cas des Etats-généraux de la bioéthique (France)

Colloque du projet SITEXPERT II

(projet du PRES Paris-Centre-Universités)

Besançon, les 29 et 30 novembre 2010.

Organisé avec le soutien du PRES, du GIS « Participation du public » (CNRS), l’Université de Franche-Comté (Laboratoire de Recherches Philosophiques sur les Logiques de l’agir –  EA 2274) et le Centre de Recherche Sens, Ethique, Société, UMR 8137, CNRS-Université Paris Descartes.

Lieu du colloque : Université de Franche-Comté, Faculté des Lettres

Grand salon (salle E 14),  32 rue Mégevand  F-25030 Besançon

(entrée par la première entrée sur la rue Chifflet, 1er étage, à gauche)

Organisation scientifique :

Bernard Reber (Centre de Recherche, Sens, Ethique, Société, CNRS-Université Paris Descartes)

Bernard.Reber@parisdescartes.fr

Emmanuel Picavet (LRPLA-Université de Franche-Comté)

Emmanuel.Picavet@univ-fcomte.fr (tel. 06 27 57 46 73).

Contact : tel. du LRPLA (le matin) :   03 81 66 54 42 (Christine Grenaud)

Christine.Grenaud@univ-fcomte.fr

Lundi 29 novembre 2010


1ère session : Mise en contexte

10h00 Accueil et introduction

– Accueil à la Faculté des Lettres

– Accueil par M. le Pr. Thierry Martin, directeur du LRPLA : Enjeux empiriques de l’éthique dans les recherches contemporaines

– introduction, par E. Picavet : Commenter et analyser les débats publics.

1OH45 : Dominique Thouvenin ( Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique) : Le réexamen de quoi ?

11H45-12H45 : Leslie Mohorade ( Université de Bordeaux) : Comités et rapports d’expertise dans la révision des lois de bioéthique de 2010.

13H00 : Déjeuner

2ème session : Place des références disciplinaires, culturelles et religieuses

14H30 : Caroline Guibet Lafaye (Centre Halbwachs, CNRS-ENS-EHESS Paris): Place des références disciplinaires et des compétences dans les Etats-généraux de la bioéthique.

15H30 : Odile Bagot (Centre Européen d’Enseignement et de Recherche en Ethique de l’Université de Strasbourg) : Contributions catholiques aux EGB.

16H30 : Anett Hadházy (EHESS, Paris et Université ELTE, Budapest) : Aspects culturels et interculturels des débats éthiques.

17H30 -18H30 : Débat général (introduction par Julien Blanc, doctorant, Université de Provence).

Mardi 30 novembre 2010


3ème session : Expression et relais des volontés

9H30 : Pierre Ancet (Université de Bourgogne) : L’éthique et les volontés particulières (exemple du néo-eugénisme contemporain).

10H30 : Florence Quinche (Haute Ecole Pédagogique, Lausanne): Les discours de citoyens sur le web : apports et risques des NTIC en communication politique.

1OH30 : Pause

11H00-12H00 : Jean-René Binet (Université de Franche-Comté) : La référence au droit dans les Etats-généraux de la bioéthique.

12H30 : Déjeuner du colloque

4ème session : Forme et structure des débats

14H30 : Paulo Bellini (Université d’Insubria) : Bioéthique et  technologies de l’hybridation.

15H30 : Répondante : Stéphane Aymard (Université de Franche-Comté)

16H00-17H00 : Conclusion du colloque

Bernard Reber (Centre de Recherche, Sens, Ethique, Société-CNRS-Université Paris Descartes) : Un débat public en bonne et due forme est-il possible en bioéthique ?


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Ela VALIMAREANU (coord.), Plaisirs de la table. Mises en récit de la nourriture et autres délices. Etudes sur le thème alimentaire, Cluj, Casa Cărţii de Ştiinţă, 2010.

Des distinctions méthodologiques montrent que le repas recouvre plusieurs réalités et acquiert des significations qui se rattachent à un vaste réseau symbolique. Envisagé comme rituel religieux, comme prétexte de socialisation et de partage ou bien comme simple processus d’ingestion alimentaire, pour n’évoquer ici que certaines catégories auxquelles il est associé, le repas implique, dans un cas, un rapport au divin, dans un autre, un rapport à autrui, et dans un autre encore, un rapport à la nourriture même.

Au-delà de ces cadres religieux, sociologique et biologique, le thème alimentaire peut aboutir au champ de l’esthétique, le repas, mis en récit, devenant une figure narrative et un lieu rhétorique où se joue la poétique d’une écriture. La description du repas à l’intérieur d’un texte s’avère ainsi être l’espace du développement d’une démarche artistique et l’enjeu d’une esthétique dont les principes construisent le fondement de tout un univers fictionnel où s’entrelacent des réseaux métatextuels et autoréférentiels. Du banquet philosophico-cérébral de Platon, au festin décadent de Trimalcion, le célèbre personnage de Pétrone, des repas bibliques aux repas chevaleresque, des kermesses bouffonesques rabelaisiennes à la surcharge du repas baroque jusqu’à la volupté des plats qui préludent à la sensualité de la chair dans le roman libertin au XVIIIe siècle, le thème du repas se fait, au fil du temps, objet de discours à fonction textuelle et métatextuelle.

Pour ce qui est du XIXe siècle, le thème du repas nous donnera l’occasion de voir comment se construit le discours narratif et comment la description d’un repas délimite l’univers romanesque d’un écrivain jusqu’à nous fournir les moyens d’y déceler les principes esthétiques de son oeuvre : on prendra le repas de l’école naturaliste dirigé par Émile Zola, on goûtera au repas décadent avec J. K. Huysmans qui nous invite dans l’univers hallucinant du singulier duc Jean des Esseintes ou, convoqués par Gustave Flaubert, on participera au repas de noces des Bovary.

A partir du XIXe siècle, le repas reçoit donc de nouveaux investissements de sens, en devenant l’illustration d’un programme narratif et l’esthétique d’un discours romanesque, pour s’inscrire dans le texte littéraire du XXe siècle, avec Marcel Proust, Colette, Boris Vian, Nathalie Sarraute et Georges Perec, comme un lieu du signe, structuré par le langage et autour du langage. Il devient alors nécessairement, un repas de langage, car effectivement il est fait de mots plus que de mets, les recettes et les menus enchaînés ou toute autre référence culinaire étant chargée des valences esthétiques de l’écriture même. Le repas devient ainsi, de manière symbolique, acte d’écriture, les recettes et les plats se métamorphosant dans des mots que l’on renifle, hume, déguste, sirote, mastique et avale, selon l’exemple sarrautien, jusqu’à ce qu’ils forment la création littéraire. Cette analyse des récurrences du terme fondamental de nos recherches filtrées par la fiction (Evolution du thème alimentaire. Récurrences diachroniques et fonctions esthétiques du repas et de la nourriture) fait montre que le plaisir de la table et le fumet bien odorant des mets délicieux vont de pair avec les délices de l’intellect, car la cuisine honore l’esprit tout autant que l’estomac. Au plaisir du palais qui savoure les plats se rajoute la volupté de la discussion lors de ces rencontres entre esprit et goût. Si l’on affirme que « le destin d’un paysage est de finir dans une assiette, au fond d’un estomac », on dirait, en paraphrasant, qu’une idée pourrait finir, elle aussi, dans une assiette et se laisser ruminer et ingurgiter lors d’un repas.

Le destin d’une idée pourrait être aussi celui de nager dans une tasse de thé : c’est l’étonnante découverte d’un espace d’exception, plein de saveurs et de bonne humeur, de douce chaleur dans une ambiance exquise (Morceaux choisis de délices parisiennes). D’un salon de thé du vibrant Paris, nous passerons par la pâtisserie napolitaine de Startuffo où les gâteaux-délicatesses acquièrent la signification esthétique des mots (et donc de l’oeuvre) avec lesquels l’écrivain même fait le délice de son lecteur (Le dessert, entre l’intime et le social dans Porporino ou les mystères de Naples de Dominique Fernandez ). Il y a ensuite une anamnèse, un essai des souvenirs qui recèle la chaleur de l’intimité des repas d’enfance préparés par cette image éternelle de la mère « nourricière » (En Hommage) opposé à cette autre image symbolique, superposée comme sur un palimpseste, qui est la fiction même, la mère  » mégère, vipère » qui transforme le moment de la communion autour de la table dans un champ de bataille et d’orgueils autoritaires…( La famille bazinienne autour de la table )…

Il suit encore une brève analyse de l’architecture et de la transformation de la salle à manger, du salon et de la cuisine avec tous les changements opérés dans les nouvelles conditions de vie postmoderne (Salles et tables à manger. Evolution spatialle et fonctionnelle). Un moment eucharistique est cette signification que trouve une autre analyse de cet instant de communion (Le Repas- instant eucharistique, refus de l’éparpillement), suivi par des images de souvenirs du temps de guerre et de paix (Pain de l’amertume, pain de l’insouciance. Souvenirs du temps de guerre et de paix)…Une étude anthropologique nous présente la tradition des gens qui sont repris, dirait-on, d’un conte de fée, et qui nous apparaissent, à nous, les citadins pressés, comme de diffuses personnages d’une mythologie lointaine (Qu’est-ce que et combien mangeaient les «momârlanii ». Cuisine traditionnelle), étude qui se prolonge avec une autre sur les coutumes du pays du Soleil-Levant, au nom magique (What, when and where do Japanese deities eat?). La nourriture que l’on consomme (et qui nous consomme) révèle l’identité et le contour de chacun (Food, Self and Identity) tout autant que le manque de nourriture mène à un problème identitaire tel celui des héros de Llosa, Hamsun ou Dostoievsky (La valeur dysphorique de la nourriture. Analyse du complexe alimentaire dans quelques oeuvres de Vargas Llosa). Le recueil clôt avec un repas préparé à la mémoire d’un défunt, qui débouche sur les valeurs esthétiques d’une oeuvre littéraire et sur les mécanismes qui conditionnent, contraignent et libèrent l’écriture même (A Lunch with the Shadows).

Arrivés au terme de ce voyage au pays de la gourmandise, à travers cette collection de textes, on peut toujours se laisser emporter par le fumet, les arômes et les saveurs de la grande cuisine alchimique.

Adresse : 14, Grigore Alexandrescu, E11, Ap. 43, 400515, clij, Roumanie

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Débat – Autour du livre « Santé gaie »

Mercredi 24 novembre 2010,

19h, Les Mots à la Bouche, 6 Rue Ste Croix la Bretonnerie 75004 Paris.

Les gais sont bien vivants et créatifs. On pourrait sérieusement douter de la pertinence de cette affirmation si l’attention se focalisait simplement sur les politiques de lutte contre l’épidémie de VIH, tant ces dernières mettent en avant une vision repathologisante, que domine une conception purement épidémiologique et médicale, centrée sur le nombre de nouvelles infections ou les risques pris par les gais.

Mais cette approche, qui tend à accaparer le débat public, masque les véritables dynamiques à l’oeuvre parmi les individus et les communautés. Les cultures LGBT sont en renouvellement. Ce sont de nouveaux rapports au corps, à la sexualité, à la santé, qui sont en cours d’élaboration, de formulation, prenant en particulier pleinement en compte la culture de la fête et du plaisir, fondamentale dans la construction gaie. En ce sens, la santé gaie, et la santé des personnes LGBT, est d’abord un concept politique dont l’ enjeu est la réappropriation par les individus eux-mêmes de leur corps et de leur identité.

Une vingtaine de chercheurs ont contribué à cet ouvrage de référence, dont quatre participeront à ce débat :

Olivier Jablonski (membre fondateur et ancien président de l’association Warning)

Jean-Yves Le Talec (sociologue, membre associé au CERTOP-CNRS Toulouse2-Le Miral, un des fondateurs du mouvement des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence)

Georges Sidéris (maître de conférences en histoire et vice-président de l’association Warning)

Cécile Chartrain (doctorante en science politique, CRAPE/Rennes 1, co-auteure d’un article  de synthèse sur la « santé lesbienne », avec Clotilde Genon et Coraline Delebarre)

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Colloque International – Le pouvoir de l’imagination, du XVIe au XVIIIe siècle

Organisation : Koen Vermeir (SPHERE, CNRS).

Comité Scientifique: Raffaele Carbone (CESR), Liz Claire (IIAC/EHESS), Rafael Mandressi (CAK/EHESS), Martine Pécharman (CRAL/MFO/EHESS), Christine Pigné (CLAM), David Rabouin (SPHERE/Paris7).

Avec le soutien de L’institut des Sciences de la Communication du CNRS, projet PEPS « Imaginations » et du Centre de recherche du château de Versailles.

6 décembre: Versailles
7-8 décembre: Paris


6 décembre 2010

Auditorium du Château de Versailles

Château de Versailles, Place d’armes, 78000 Versailles.

09.45 : Welcome

10.00 – 10.10: Koen Vermeir (SPHERE, CNRS) « Introduction »

10.10 – 11.00: Keynote lecture: Guido Giglioni (Institut Warburg) « Reality and Its Surrogates: The Imagination in the Renaissance »

Coffee break

11.15 – 12.00: Cynthia Fleury (CERSP Muséum/ISCC) « Une théorie de l’imagination créatrice, noétique et éthique : de Sohravardi, platonicien de Perse (XIIe siècle) à Henry Corbin (XXe siècle) »

12.00 – 12.45: Jörn Steigerwald (Université de Tübingen) « Les forces visible de l’imagination créatrice: Bellori, Marin, Arioste »

Lunch

14.15 – 15.00: Tristan Dagron (ENS Lyon) « La formation du rêve chez Ficin: considérations cliniques »

15.00 – 15.45: Saverio Ansaldi (Université de Montpellier III Paul Valéry) « L’imagination en puissance. La construction des images chez Ficin »

Coffee break

16.00 – 16.30: Emiliano Ferrari (Università degli Studi de Milan / Université Jean Moulin Lyon-3) « Processus imaginatifs et vie des passions chez Montaigne : psychologie et éthique »

16.30 – 17.15: Karin Westerwelle (Université de Münster) « Montaigne et la force de l’imagination »

17.15 – 18.00: Christophe Bouriau (Université Nancy 2) « Dignité humaine et imagination selon Montaigne »


7 décembre 2010

Institut des Sciences de la Communication du CNRS

20, rue Berbier-du-Mets, 75013 Paris, Métro Gobelins.

09.30 – 10.15: Allison Kavey (City University New York) « Imagination, Knowledge, and Passion as the Trinity in Agrippa’s De Occulta Philosophia Libri Tres »

10.15 – 11.00: Hans De Waardt (Université d’Amsterdam) « Demons, black bile and other causes of delusion: Johan Wier probing witches »

Coffee break

11.20 – 11.50: Filips Defoort (Université de Leuven) « Imagination and evil: on the role of imagination as the origin of monstrosity in Jacob Boehme’s (1575-1624) theosophy »

11.50 – 12.20: Guy Claessens (Université de Leuven) « Proclus and Kepler on the Power of the Geometrical Imagination »

Buffet lunch

13.30 – 14.00: Radu Toderici (Université de Cluj-Napoca) « Bernard Lamy et l’imagination de l’orateur »

14.00 – 14.30: Alice Vintenon (Université Paris Ouest-Nanterre) « Affectus sequuntur phantasiam: l’utilisation médicale et rhétorique de la « véhémente imagination » à la Renaissance »

Coffee break

15.00 – 15.45: Roberto Poma (Université de Paris XII) « Extase et guérison : sur l’intensification de la force de l’imagination du sujet malade »

15.45 – 16.30: Rafael Mandressi (CAK/EHESS) « L’imagination contagieuse: diagnostic médical et possession démoniaque au XVIIe siècle »

Coffee break

16.45 – 17.15: Stephen Boyd Hequembourg (Université de Harvard) « Monism and Imaginative World-Making in John Milton and Margaret Cavendish »

17.15 – 17.45: Rodolphe Dalle (Université de Nantes) « Le statut de l’imagination

dans la conception de l’enthousiasme poétique du Père Le Moyne »

8 décembre 2010

Institut des Sciences de la Communication du CNRS

20, rue Berbier-du-Mets, 75013 Paris, Métro Gobelins.

09.30 – 10.15: Sabine Arnaud (Institut Max Planck Berlin) « La dernière carte ou le pari de l’imagination »

10.15 – 10.45: Marion Saliceti (Université de Paris I et de Neuchâtel) « Malebranche : Une analyse psychosomatique de la force de l’imagination »

Coffee break

11.00 – 11.45 : Marie-Frédérique Pellegrin (Université Jean Moulin-Lyon 3) « La contagion imaginative chez Malebranche: le cas des loups-garous »

11.45 – 12.30: Paolo Fabiani (Comune di Firenze) « The ancient art of memory. Rhetoric and the New Science of the imagination »

Buffet lunch

13.45 – 14.15: Coralie Bournonville (Université de Picardie Jules Verne) « l’imagination libertine : représentations de l’imagination dans les romans-mémoires libertins du xviiie siècle »

14.15 – 15.00: Hans Adler (Université de Wisconsin) « The Plasticity of the Possible and the Possibility of Plasticity in the 18th Century »

Coffee break

15.15 – 16.00: Cédric Le Bodic (Maison des sciences de l’Homme Ange-Guépin, Nantes.) « Le corps et la médecine au 18è siècle à travers l’imagination et la sexualité »

16.00 – 16.45: Liz Claire (IIAC/EHESS) « De l’imagination, de l’enthousiasme et du génie au XVIIIe siècle: la danse, un art ou une maladie ? »

16.45 – 17.00: Concluding discussion and remarks

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