Séminaire de recherche Mort & Pandémie: Changements de perceptions collectifs et individuels

Séminaire de recherche

Mort & Pandémie : Changements de perceptions collectifs et individuels

Séminaire organisé par : Titouan de Bonneval, Amélie Guichet et Arthur Maury.

Présence obligatoire pour les étudiant.e.s inscrit.e.s au présentiel, recommandée pour les étudiant.e.s SED.

Lorsqu’une pandémie survient, les perceptions individuelles et collectives changent. Si le nombre de sujets à aborder est extrêmement vaste, il est apparu pendant la pandémie de Sras Cov 2 que l’augmentation des décès a fait émerger un certain nombre de problèmes et de questionnements. En effet, ce n’est pas tant l’existence et la circulation du virus en eux même qui ont engagé de nouvelles problématiques et de nouveaux débats mais bien les conséquences dudit virus. Le taux de mortalité, les décisions sanitaires prises pour pallier et contrer les hospitalisations et les décès en hausse qui s’en sont ensuivis, dans les conditions dans lesquelles ils ont eu lieu ont créé des situations absolument inimaginables en temps “normal”.

Les morts en grand nombre qui n’ont pas pu être traités de manière optimale ont été révélateurs pour le service public d’un immense manque de moyens financier, matériel et personnel mais au-delà de cette mise en lumière, ils ont entrainé des modifications implicites de nos perceptions de la mort en tant que phénomène.

La mort, comme le souligne à très juste titre Jankélévitch, est impensable pour la raison. Cette indicibilité de la mort nous contraint à l’appréhender de manière indirecte. On ne perçoit jamais notre propre mort, mais toujours et seulement la mort d’autrui, c’est-à-dire la mort de l’autre. Or, que faire lorsque la mort de l’autre peut soudainement être notre propre mort ? Si nous savons tous que nous allons mourir, nous ne savons jamais quand cela va se produire. Cette tension, entre la certitude de mort et l’incertitude quant à son moment, se renforce lors d’une pandémie. En effet, l’omniprésence des informations sur le virus, le nombre de morts, la crise sanitaire, le confinement ont pour conséquence de focaliser notre réflexion, nos habitudes et nos actions en fonction d’un virus, et ce faisant, de la mort elle-même.

Ce qui semble ne jamais pouvoir arriver fait brusquement irruption dans notre quotidien et l’impact psychologique sur le vivant est identifiable, sinon observable à travers les différents comportements individuels et collectifs.

Par ailleurs, la perception de la mort dans le milieu hospitalier évolue aussi, et si la mort est un événement plus fréquent dans ce domaine une accumulation à la fois importante et soudaine du nombre de morts soulève des questions tant sur la priorisation des patients que sur la gestion logistique des cadavres sans oublier les questions relatives aux familles et aux obsèques.

Programme :

Lundi 30 novembre 2020, 18h-20h : Éric Crubezy, Professeur en antropobiologie, Au origines des rites funéraires

Mardi 1er décembre 2020, 18h-20h : Mathieu Touzeil-Divina,  Juriste, Mort & Covid 19 : le cadavre et le service public funéraire

Mercredi 2 décembre 2020, 18h-20h : Benjamin Busquet, Philosophe, Phénoménologie de la pandémie

Jeudi 3 décembre 2020, 18h-20h : Aude Brunel, Cadre de santé, Prise en charge des patients Covid dans les unités de soin et recherche de solution dans l’intérêt des familles par les chambres mortuaires

Vendredi 4 décembre 2020, 16h-18h : Guillaume Ducos, Médecin Anesthésiste-Réanimateur, Gestion du prélèvement d’organisation et enjeux éthiques de la pandémie en réanimation

Les inscriptions se font pour chaque jour : merci de préciser dans le mail pour quels jours vous vous inscrivez à seminaire.pandemie.mort@gmail.com

Présence obligatoire pour les étudiant.e.s inscrit.e.s au présentiel, recommandée pour les étudiant.e.s SED.

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