Appel à communication pour le colloque « La vulnérabilité en santé »

Comité d’organisation : Flora Bastiani, Élisa Calvet, Charlotte Piarulli, Michèle Saint-Jean

27-28-29 mars 2024, Toulouse, Université Jean Jaurès

La notion de vulnérabilité est souvent placée au cœur de la recherche sur l’éthique et les humanités en santé, mais il s’agit d’un élément théorique rarement approfondi. Elle est généralement mobilisée pour évoquer le statut du malade en perte d’autonomie et pour souligner l’importance d’une posture bienveillante de la part du soignant. Cependant, l’approche théorique qui tend à tirer de cette notion une morale spontanée, une bonté simplement intrinsèque au soin, ne semble pas satisfaire à un examen rigoureux.

Qu’il s’agisse du grand prématuré, du malade chronique, de la personne réanimée ou en fin de vie, la vulnérabilité se présente comme le signe de la précarité de la vitalité, de la proximité de la mort et donne toute sa signification à la dimension technique du geste soignant. La notion de vulnérabilité ouvre une réflexion sur la temporalité subjective et sur le regard porté sur l’extériorité du corps douloureux. Et à travers ces thèmes la situation du soignant, soumis quotidiennement à la détresse et à l’angoisse des patients et de leurs proches, et dont la pratique est soumise aux attentes et aux exigences de l’institution, peut être interrogée.

Non seulement il paraît impossible de former un savoir sur la souffrance de l’autre, mais il est du même coup impossible d’accéder au vécu de cette douleur vécue dans le temps, dans l’espace et dans les interactions sociales. La relation de soin ne consiste ainsi ni dans une relation univoque reposant sur le savoir technique, ni sur une composition relevant exclusivement du ressenti. L’engagement dans le soin apparaît comme un mixte du neutre et du personnel qui donne de la place du soignant une vision oxymorique, à la fois technicienne et enveloppante, experte et vulnérable.

À l’occasion de ce colloque pluridisciplinaire, nous souhaitons mobiliser des chercheurs de différents pays et de différents horizons culturels en sciences humaines et sociales (droit, bioéthique, philosophie, sociologie, sciences de l’éducation et de la formation…) et des professionnels de la santé pour porter un regard nouveau sur la notion de vulnérabilité, la confronter à des situations cliniques actuelles et, plus généralement, donner à entendre des perspectives sur la vulnérabilité issues de l’observation et de l’analyse dans le champ du soin et de l’accompagnement. La vulnérabilité est-elle l’expression d’une faiblesse, d’une défaillance ou bien une tension fondamentale qui traverse toute relation ? Entre l’incidence du contact de l’autre et la maîtrise technique, la scène de soin apparaît comme un dépassement des limites sociales et des limites individuelles notamment parce qu’il s’appuie sur la vulnérabilité et sur la nécessité de lui répondre. Qu’on la décrive comme une passivité, une mise à disposition de soi ou encore une profondeur intime de la relation humaine, la notion de vulnérabilité invite à plonger dans le sens de l’expérience clinique.

Nous proposons aux contributeurs de placer leurs analyses dans les axes suivants (sans s’y limiter) :

  1. Comment penser la temporalité de la vulnérabilité dans la maladie, dans la relation de soin pour les proches aidants et les professionnels de santé ?
  2. Qu’est-ce qu’un corps vulnérable dans le soin et dans l’institution ?
  3. Qui est destinataire du soin dans un service de santé ?
  4. Comment interviennent la vulnérabilité et l’incapacité dans la prise de décisions médicales ?
  5. Comment penser les injonctions contradictoires qui traversent la pratique clinique comme un facteur de vulnérabilité des professionnels du soin ?
  6. Quelle place donner à l’expérience du patient face aux soignants, entre vulnérabilité et expertise ?

Langues du colloque : anglais et français
Durée des présentations: 20 min + 10 min de discussion

Proposition de communication : Un titre, 5 mots clés et un résumé de 400 à 500 mots (bibliographie comprise).

Proposition d’atelier thématique: La proposition comprendra 3 à 4 communications pluridisciplinaires, un titre, cinq mots clés, une présentation générale (400 mots maximum) du thème de l’atelier ainsi que les résumés de chaque communication (200 mots environ chacun). La proposition complète sera adressée par la personne en charge de l’organisation de l’atelier.

Tous les projets de communication sont les bienvenus et nous encourageons particulièrement les jeunes chercheurs (doctorants, masterants ou jeunes docteurs) à adresser leurs propositions.

L’organisation ne peut pas proposer de financement aux contributeurs aux ateliers, en revanche aucun frais d’inscription ne leur sera demandé.

Les propositions en français ou en anglais doivent être adressées au plus tard le 22 décembre 2023 au format PDF à thinkinghealth.toulouse@gmail.com. Elles seront examinées par le comité scientifique qui communiquera ses décisions à la fin du mois de janvier 2024.

Information et programme : https://penserlasante.wordpress.com

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