octobre 2011

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Appel à contribution – Environnement et santé : quels enjeux, quels acteurs, quelle intelligibilité ?

La revue Développement durable et territoire lance un appel à texte pour un prochain dossier sur la question de la relation entre santé et environnement. Si l’environnement fait l’objet d’une appréhension et d’une surveillance croissantes et si la médecine se montre de plus en plus performante, le champ de la santé environnementale ne bénéficie pas encore en France d’une appréhension claire et largement partagée tant du point de vue des professionnels de santé que des populations, soulevant des questions complexes, en particulier dans l’extension qu’il implique en matière de santé publique. La juxtaposition des deux termes santé et environnement est en soi objet d’interrogation et de recherche. Les propositions – sous la forme d’une page de résumé – sont attendues pour le 1er décembre 2011.

Si l’environnement fait l’objet d’une appréhension et d’une surveillance croissantes et si la médecine se montre de plus en plus performante, le champ de la santé environnementale ne bénéficie pas encore en France d’une appréhension claire et largement partagée tant du point de vue des professionnels de santé que des populations, soulevant des questions complexes, en particulier dans l’extension qu’il implique en matière de santé publique. La juxtaposition des deux termes santé et environnement est en soi objet d’interrogation et de recherche. Certes, les préoccupations environnementales ont réintroduit la question de la relation entre la santé des individus et des populations humaines et le monde physique et biologique qui les entoure, entre la nature et l’homme (Fromageau, 2009), mais celle-ci est essentiellement portée par l’évolution des connaissances dans les domaines de l’épidémiologie et de la toxicologie et les dynamiques internationales de la recherche. Le vécu, le mal-être des populations reste mal appréhendé et pris en compte, celles-ci sont encore largement livrées à elles-mêmes comme l’ont mis en évidence des problématiques comme la qualité de l’air ou les grandes crises sanitaires, de l’amiante à l’ESB, ou plus largement la thématique de la société du risque…

En tant que champ spécifique d’évaluation et de gestion de risques, la notion de santé-environnement a émergé en France avec retard, suivant la dynamique engagée au plan international, dans le cadre de la démarche de l’OMS d’incitation à l’élaboration de Plans Nationaux de Santé Environnementale, d’où sont nés le deux plans nationaux santé environnement français. Cette émergence tardive est liée à l’arrivée elle-même tardive de la notion d’environnement dans le monde français (dans les années soixante, prenant la suite de celle de milieu) et à la disjonction à peu près complète au plan institutionnel entre cette notion, essentiellement associée à la nature, et le monde de la santé, lié au médical au sens d’intervention thérapeutique, peu axé sur la santé publique en termes de prévention, renvoyant à la longue histoire de la tradition médicale et sanitaire française. Mais la difficulté tient aussi à ce que la réalité contemporaine appelle un regard sans cesse renouvelé face à des enjeux en évolution et en extension constantes et requiert une confrontation réactualisée en permanence des points de vue de l’ensemble des parties prenantes et acteurs concernés, mal circonscrite en France, tant au plan des idées qu’à celui des pratiques. C’est à la promotion de ce renouvellement qu’aspire cet appel à contributions de la revue DD&T.

Du point de vue sémantique, le français hésite entre santé environnement et santé environnementale, ce dernier terme étant étroitement assimilé selon certains à la notion de santé publique. La question de la signification de la notion de santé et de ce qu’elle véhicule au plan de l’intervention collective, apparaît ici centrale. Son articulation avec l’environnement souligne la continuité des liens qui associent entre eux l’ensemble des organismes vivants et le substrat physico-chimique qui a permis leur émergence mais aussi la dimension aléatoire de cette relation. « Si le droit de l’environnement se donne pour objectif la protection de la totalité de l’environnement, il contribuera au maintien de conditions sanitaires satisfaisantes pour le genre humain, mais l’inverse ne produirait pas les mêmes effets » souligne Chantal Cans (2009). Il est donc dans l’intérêt de tous de concevoir un droit de l’environnement qui ne soit pas exclusivement anthropocentré. De même, gardons-nous de réduire l’environnement à son aspect sanitaire (Romi, 2009).

Si l’environnement constitue une ressource vitale, il n’est pas dénué de risques ou de contraintes, démultipliées par sa plasticité aux impacts des actions humaines capables d’en altérer massivement les caractéristiques et les fonctionnalités. Les connaissances sur la nature des risques, les capacités d’analyser leurs effets et d’évaluer leurs impacts ont considérablement progressé au cours des dernières décennies grâce à la mise au point d’outils d’investigation, de mesurage et d’analyse spécifiques et au développement d’approches méthodologiques originales, adaptées à ce nouveau champ de recherche. Ces progrès cognitifs ont permis de mieux cerner la notion de responsabilité et son attribution complexe dans la « société du risque ».

Cet accroissement des connaissances, indéniablement utile pour l’aide à la décision et à la gouvernance politique des risques, trouve cependant une limite dans la persistance, voire l’accroissement de l’incertitude inhérente à l’observation scientifique, démultipliée par la complexité des enchaînements et des effets au plan collectif. Les limites de l’expertise dans ces domaines imposent des dynamiques de décision et d’action pragmatiques et flexibles, susceptibles d’évoluer rapidement et de façon importante en fonction des progrès des connaissances (principe de précaution), renouvelant les cadres d’action. Il est illusoire d’attendre d’être en possession de certitudes pour agir. En tout état de cause, la connaissance experte n’est pas le seul levier de l’action, les populations, directement concernées, ont également de façon croissante vocation à se situer et intervenir face aux résonances nouvelles de ces questions.

D’autant que les rapports entre la santé environnementale, l’évaluation et la gestion du risque relèvent de jeux d’acteurs complexes, au sein desquels le public prend une place croissante, directement mais aussi indirectement, en particulier en ce qui concerne la confiance. Parallèlement aux avancées de la connaissance et au renforcement des prises en charge politiques, le regard porté par l’opinion sur la place de la santé environnementale dans les enjeux de société et la perception qu’elle a des mécanismes de l’impact sanitaire des activités et comportements humains ont fortement évolué. Les préoccupations de santé environnementale s’expriment à travers le filtre de facteurs socio-économiques, socio-techniques et socio-éducatifs encore insuffisamment analysés et pris en compte. L’histoire joue un rôle majeur dans l’appréhension par la conscience collective et le monde de la santé de l’irruption de pathologies mettant en cause les développements techno-scientifiques, notamment dans le domaine de la chimie. On peut rappeler à ce propos la façon dont, aux Etats-Unis, l’univers du travail a permis aux ingénieurs sanitaires d’identifier l’action délétère d’un certain nombre de composés utilisés en milieu professionnel, à l’origine de pathologies spécifiques, et donc leur rôle dans le développement de la santé environnementale.

Ces problématiques nouvelles interpellent des acteurs institutionnels, économiques, politiques, associatifs, ainsi que des chercheurs appartenant à de nombreuses disciplines différentes des sciences du vivant, de la santé et des sciences sociales. Les contributions sollicitées peuvent être théoriques mais aussi pratiques relatant des expériences diverses.

Trois approches seront privilégiées

1)  La question de la relation entre santé et environnement.

En France, la santé environnementale ne va pas de soi, elle ne dispose pas de relais sociaux véritablement reconnus. La période récente a tendu à en effacer la mémoire antérieure, ce qui n’est pas sans lien avec les scandales sanitaires à répétition qui ont marqué les années 90, en particulier l’amiante, alors que la population ressent au contraire très fortement la réalité de cette question, qui pour elle n’est pas prise en considération. Cela impose d’en éclairer les arrière-plans et pour cela de recourir à des comparaisons avec d’autres pays où ce champ jouit d’une reconnaissance collective beaucoup plus forte. Nous souhaitons ouvrir la voie à une approche qui fasse ressortir le caractère nouveau et encore mal consolidé de la thématique de la santé environnementale, le fait qu’elle ne dispose en France que d’une base institutionnelle et scientifique étroite  et reste mal appréhendée, en dehors de cercles spécialisés, ce qui ne veut pas dire que la notion n’ait pas de sens. Manque la capacité à l’inscrire fortement dans une trame collective éprouvée et partagée. Des éclairages historiques, épistémologiques, sociologiques et socio-psychologiques sur ces questions sont particulièrement bienvenus.

2) Les mutations du droit de l’environnement sous l’effet des préoccupations sanitaires

Parce que les questions d’environnement et de santé sont aujourd’hui particulièrement liées on serait tenté de croire que ces deux droits régissent un seul domaine spécifique lié à une prise de conscience accrue illustrée par les notions de droit à un environnement sain, de droit à la santé ou à la qualité. Or il n’en est rien puisqu’ils régissent des registres séparés qui s’enrichissent progressivement. Reste à mesurer leur degré de pénétration réciproque. Ceci étant, les termes de « santé » et « environnement » n’étant pas juxtaposables et ne recouvrant pas prioritairement les mêmes objectifs, cette entreprise s’avère délicate. En définitive le droit de l’environnement et le droit de la santé publique seraient-ils en concurrence ou complémentaires ? A titre d’exemple, Isabelle Doussan (2009) a montré que dans le domaine de l’eau, la protection accordée à l’eau par le droit de l’environnement à travers notamment ses objectifs de protection de la ressource naturelle, en dehors des préoccupations sanitaires, est une protection « au rabais », « a minima », qui ne vient qu’en second. De même, à l’instar de Chantal Cans (2009), on reste perplexe quant à la portée réelle de certaines dispositions incorporées dans le code de l’environnement, à caractère plus politique que juridique. Pourtant certaines de ces dispositions proclamatoires, destinées à encadrer les politiques publiques ne serviraient-elles pas à justifier le recentrage du droit de l’environnement sur des préoccupations humaines ? Dans cette logique, n’y a-t-il pas le risque que le droit de l’environnement soit réduit à une « excroissance » du droit de la santé ? En effet, la mise en œuvre de certains principes du droit de l’environnement comme le principe de précaution, concept éminemment environnemental, trouve-t-il à s’appliquer en d’autres domaines qu’en matière de santé ? Aussi, quelle pourrait-être à terme la légitimité du droit de l’environnement ?

3) Les nouvelles interrogations et les nouvelles dimensions dans le traitement des questions de santé environnementale.

Les sociétés sont aujourd’hui confrontées à la complexité des choix à opérer, soulevant de nouvelles interrogations qui pourront faire l’objet de contributions à ce numéro : seront privilégiées les articles interrogeant les relations entre santé et environnement. Seront donc exclus les approches centrées sur un thème unique.

Les questions sociales et environnementales sont étroitement imbriquées et supposent des réflexions nouvelles sur la complexité et sur son appréhension à travers les prismes des disciplines multiples qui débordent le champ classique de la rationalité scientifique, du champ de la santé aux sciences sociales. A titre d’exemple, on citera :

Les normes d’exposition aux nuisances environnementales, établies polluant par polluant, ne répondant pas aux problématiques actuelles d’exposition simultanée à de multiples polluants, notamment en matière d’air intérieur, qui nécessiteraient une approche intégrée dont il est pratiquement impossible de définir à l’heure actuelle les modalités.

Le développement de nouvelles filières technologiques, mettant en œuvre notamment des nanoparticules ou des ondes électromagnétiques, laisse entrevoir l’émergence de nouveaux risques, dont les conséquences, encore inconnues, suscitent préoccupations et méfiance, même si ces techniques répondent aux demandes de la population et peuvent être porteuses de progrès de toutes sortes.

  • L’acceptabilité des risques en matière de santé environnementale par la population se heurte à des réalités sociales, culturelles et économiques, en particulier à une culture massive du « risque zéro », dont on peut interroger l’origine.
  • L’irruption des enjeux du changement climatique rend les actions locales et nationales tributaires de l’échelle planétaire
  • Les ambiances urbaines, depuis la théorie des miasmes ancêtre de la santé environnementale, font l’objet d’investigations nombreuses interrogeant les logements, l’urbanisme et les modes de transports pour s’approcher de la notion quelque peu utopique de ville durable ;
  • si la santé environnementale est considérée a priori sous l’angle de l’action de l’environnement sur l’homme, l’homme victime est aussi responsable dans la mesure où il transforme son environnement pour satisfaire ses besoins et contribue ainsi dans une large mesure à sa dégradation. Les crises actuelles impliquent aussi bien les comportements que l’éthique individuelle ou collective et les choix techniques. L’action publique, qui s’exerce à travers la normalisation, la réglementation et l’incitation, est-elle adaptée, acceptable et suffisante ? Comment la responsabilité citoyenne peut-elle se concrétiser, aux niveaux individuel et collectif ?
  • Enfin, comment l’écosystème peut-il s’adapter à des activités humaines qui exercent sur la planète une pression de plus en plus forte ? En retour, comment les hommes peuvent-ils s’adapter à ces bouleversements de l’environnement ? Les capacités d’adaptation peuvent être très inégales selon les conditions de vie de chacun. Comment maintenir l’égalité dans une société où la préoccupation environnementale peut constituer dans certains cas, si elle est mal définie et contrôlée, une source significative d’inégalités ?

Modalités de soumission

1. Envoi d’une proposition sous forme de résumé d’une page aux 3 adresses électroniques suivantes :

  • Helga Scarwell :  Helga.Scarwell@univ-lille1.fr,
  • Isabelle Roussel : isaroussel169@sfr.fr
  • Lionel Charles : lio.charles.fractal@noos.fr

pour le 1er décembre 2011.

2. Réponse de la revue Développement Durable & Territoires à cette proposition pour le 15 janvier 2012

3. Demande du texte complet pour 15 mars 2012 – les conditions éditoriales sont précisées sur le site de la revue http://developpementdurable.revues.org/​document1269.html (Merci de bien suivre les recommandations !).

4. Mise en ligne au cours du dernier trimestre 2012.

Contact
  • Helga-Jane SCARWELL
    courriel : Helga [point] Scarwell (at) univ-lille1 [point] fr

    Laboratoire TVES – UFR de Géographie et d’Aménagement Université de Lille 1 – Sciences et Technologies de Lille 59655 Villeneuve d’Ascq Cedex

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Parution – Pensées du corps. La matérialité et l’organique vus par les sciences sociales

 

Mélina Balcazar Moreno et Sarah Anaïs Crevier Goulet (dir.), Pensées du corps. La matérialité et l’organique vus par les sciences sociales, Presses Sorbonne Nouvelle, 2011.

Ce début de XXIe siècle aura vu le corps s’imposer comme le « lieu commun » par excellence dans les médias mais aussi dans l’art, la littérature et les sciences humaines. Le pari de cet ouvrage est de s’en emparer en tant que carrefour disciplinaire, afin de dessiner une épistémologie du corps qui soit propre aux sciences humaines. Les différentes contributions abordent la question de la surexposition médiatique des corps en reparcourant quelques-uns des grands jalons théoriques qui, de la modernité au post-structuralisme, auront marqué les réflexions sur le corps. Sont ainsi examinés les effets de sa marchandisation ou des lois qui visent à le régir, mais aussi la question des modifications corporelles ou les problématiques du corps-machine, de l’anomal, du rapport du psychique au somatique, du matriciel. A la croisée de l’esthétique, des études littéraires, de la philosophie, des études culturelles, des études de genre et de la psychanalyse, cet ouvrage rassemble des textes qui s’ancrent dans des expériences singulières du corps et explorent en même temps la possibilité de métamorphose de celui-ci. Tout en allant au plus près de la fragilité et de la vulnérabilité du vivant, ce livre donne à voir et à penser l’infinie transformabilité de la matière qui est celle même du corps.

 

Melina BALCÁZAR MORENO et Sarah-Anaïs CREVIER GOULET — Avant-Propos

Préface
Mireille CALLE-GRUBER — Sur la pointe des pieds

Partie I
La pensée et l’organique

Sofiane LAGHOUATI L’expérience du corps anormal dans l’œuvre de Claude Ollier

Joana MASÓ — De l’écriture et du corps chez Jacques Derrida

Souad KHERBI — Saisir l’ombre du corps : sur les traces du motivum de la pensée de Pascal Quignard. L’exemple d’Apronenia Avitia

Partie II
Du corps réprimé au corps fétiche

Esther COHEN — Corps scindés. Saintes et sorcières dans l’impasse de l’histoire et ses discours

Daniela CARPISASSI — Les éclats de Sarah, Baubo et Méduse : figures du « corps féminin » riant

Isis ORTIZ REYES — Face à la métaphore : Hannah Wilke

Chantal ZABUS — Chaises musicales entre l’Occident et le « non-Occident » : sexualité, modification corporelle et corporéité transnationale

Partie III
Une autre cartographie des organes

Anne BOURSE — Le corps appareillé : Figures littéraires de l’« immachination »

François VILLA — La chair du psychique, le corps du moi

Sylvie DUVERGER — Levinas au seuil des féminins-matriciels

Hervé SANSON — Jean Boullet : du corps phantasme au corps monstrueux

Partie IV
Hors le corps

Ginette MICHAUD — « … la bouche touche » (Une « scène primitive » du corps nancyen)

Jean-Yves HEURTEBISE — Penser la danse ou Qu’est-ce qu’un Corps ? (un Univers Merleau-Pontien)

Sarah-Anaïs CREVIER GOULET — « … ces traces de tomie » : la longue histoire du petit bout de peau rose

Véronique LANE — Artaud et Céline : « les choses » à leur paroxysme

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Parution – Blood work : A Tale of Medicine and Murder in the Scientific Revolution


Holly Tucker, Blood work : A Tale of Medicine and Murder in the Scientific Revolution, W. W. Norton & Company, Incorp, 2011.

« A fast-paced and fascinating ride through a dark and devious period in science, Blood Work is a witty, insightful, and skillfully written book that sheds light on the mysterious story of blood transfusion. » –Wendy Moore, author of The Knife Man


On a cold day in 1667, a renegade physician named Jean Denis transfused calf’s blood into one of Paris’s most notorious madmen. In doing so, Denis angered not only the elite scientists who had hoped to perform the first animal-to-human transfusions themselves, but also a host of powerful conservatives who believed that the doctor was toying with forces of nature that he did not understand. Just days after the experiment, the madman was dead, and Denis was framed for murder.

A riveting account of the first blood transfusion experiments in 17th-century Paris and London, Blood Work gives us a vivid glimpse of a particularly fraught period in history–a time of fire and plague, empire building and international distrust, when monsters were believed to inhabit the seas and the boundary between science and superstition was still in flux. Amid this atmosphere of uncertainty, transfusionists like Denis became embroiled in the hottest cultural debates and fiercest political rivalries of their day. As historian Holly Tucker reveals, transfusion’s detractors would stop at nothing–not even murdering Denis’s patient–to outlaw a practice that might jeopardize human souls, pave the way for monstrous hybrid creatures, or even provoke divine retribution.

Taking us from the highest ranks of society to the lowest, from dissection rooms in palaces to the filth-clogged streets of Paris, Blood Work sheds light on an era that wrestled with the same questions about morality and experimentation that haunt medical science to this day.

 

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Appel à contribution – Traitements et Contraintes

EHESS, 14 et 15 juin 2012

Traitements et contraintes : approches empiriques des dispositifs de prise en charge institutionnelle.

Argumentaire

Ce colloque vise à proposer une nouvelle approche des dispositifs institutionnels à travers les thématiques croisées du traitement et de la contrainte. Alors que les recherches de Goffman sur les institutions totales, et les théories de Foucault sur les techniques de pouvoir continuent d’inspirer de nombreux travaux rapprochant la prison, l’hôpital psychiatrique et les centres de rétention administrative, cet appel à contribution entend élargir le champ de ces investigations sous l’angle des pratiques, prises en tension entre des enjeux de traitement (médical, social, juridique) et des enjeux de contrainte (enfermement, confinement, discipline, normalisation). Le cadre juridique qui définit l’institution contraignante par la notion de privation de liberté et qui sert d’appui conceptuel pour un certain nombre de recherches, se trouve ainsi éclaté, permettant d’analyser de manière plus large les différentes formes de pratiques de prise en charge dans des dispositifs institutionnels. Ce colloque vise à faire dialoguer des analyses de scènes sociales hétérogènes, qui seront mises en parallèle sans pour autant être amalgamées.

Tout en s’inscrivant dans un mouvement plus large de recherches sur les institutions contraignantes, ce colloque souhaite marquer son originalité tant sur le plan thématique que sur le plan méthodologique. Sur le plan thématique, le choix des termes “traitement” et “contrainte” invite à une exploration de la polysémie de ces notions et de la diversité des dispositifs institutionnels. Ainsi seront étudiés non pas seulement les dispositifs étatiques “souverains” (type prison), mais également des dispositifs aux frontières plus floues, soit qu’ils ne s’inscrivent pas dans une unité de lieu (par exemple, des dispositifs de suivi éclatés sur plusieurs sites), ou bien qu’ils soient délégués au secteur associatif ou privé.

Au niveau des méthodes, nous souhaitons résolument promouvoir l’enquête empirique, qu’elle soit quantitative ou qualitative, menée avec les diverses techniques des sciences sociales (ethnographie, statistiques, archives). L’enquête empirique doit être un moyen de développer une réflexion ancrée dans l’étude des faits, plutôt que dans le développement d’une théorie par trop spéculative. L’attention fine à ces dispositifs permettra d’approfondir la connaissance des différentes formes de traitements et de contraintes. Dans cette optique, nous souhaitons susciter un autre regard sur les politiques publiques dans le champ de la santé, du social et du pénal en interrogeant la manière dont elles sont mises en œuvre en pratique.

Une telle approche permettra également d’élargir la notion de contrainte pour prendre en compte non seulement le continuum existant entre force physique et assignation normative (usages de contention physique et chimique, discipline, etc.) mais également les contraintes organisationnelles, structurelles et réglementaires pesant sur la pratique. Cette autre dimension de la contrainte est encore trop rarement mise en regard de la première, quoi que des travaux s’intéressant aux professions aient souligné son importance. Comment le manque de moyens et de personnel influe sur les pratiques de prise en charge ? Quelles sont les contraintes managériales et légales ? Comment l’évolution de ces contraintes se traduit-elle dans l’évolution des rôles et des déontologies professionnelles ? Ainsi on pourra envisager d’approfondir une réflexion sur le care, considéré non pas seulement dans sa dimension éthique, mais également dans une dimension sociologique, qui tienne compte des ambiguïtés de la pratique et de la diversité des rapports de pouvoir et de domination traversant les relations des professionnels et personnes prises en charge.

Enfin l’angle thématique du traitement et de la contrainte doit permettre de prendre en compte les points de vues et pratiques des personnes prises en charge. Plusieurs études ont souligné l’importance, dans les dispositifs institutionnels étatiques, des perspectives managériales de gestion des populations, catégorisées « à risque ». Pourtant, à ces formes de standardisation s’articulent des dispositions procédurales (droits des patients, droits des détenus etc.) qui peuvent constituer des ressources pour les individus. Comment rendre compte de la diversité des expressions de la vulnérabilité, de l’adaptation ou de la résistance qui peuvent être formulées dans ces dispositifs institutionnels ?

Ces questionnements pourront être articulés à travers quatre axes.

1/ Pratiques du traitement et de la contrainte

Les pratiques du traitement et de la contrainte s’inscrivent dans une sociologie des professions qui a montré des résultats importants en matière d’analyse des dispositifs institutionnels, mais aussi de mise en évidence plus large d’inégalités sociales. Comment décrire et qualifier les pratiques professionnelles dans les dispositifs institutionnels combinant des formes de traitement et des formes de contrainte ? Quelles sont les pratiques valorisées et les pratiques disqualifiées ? Comment se répartissent les rôles et quelle est la conséquence de cette distribution sociale sur les formes effectives de contrainte et de traitement administrés dans les dispositifs ?

2/ Les transformations du traitement et de son administration.

La mise en perspective de différentes formes de traitement (médical, social, juridique) est un pari heuristique visant à comprendre des transformations transversales de la prise en charge des individus dans les dispositifs institutionnels, par exemple l’insistance de plus en plus forte sur l’autonomisation et la responsabilisation des personnes. Quel est le sens pratique de ces notions dans les dispositifs institutionnels contraignants ? Dans l’administration des traitements et l’ajustement des contraintes, quelle est la part de bureaucratisation ou d’individualisation? Quel sens est donné à ces activités par leurs acteurs ou par les personnes prises en charge ? Comment sont-elles justifiées (consentement au traitement, défaut de responsabilité entraînant recours à la contrainte, etc.) ?

3/ Le sujet pris en charge

L’étude du point de vue des personnes prises en charge pourra s’appuyer sur différentes conceptions du sujet, pour explorer les sens du traitement et de la contrainte, mais un intérêt tout particulier sera apporté aux contributions prenant en compte la place concrète des corps dans ces dispositifs de transformation/domination, assujettissement/subjectivation. Une autre question importante dans l’étude de la place des sujets dans ces dispositifs est celle du consentement : comment se fabrique le consentement au traitement ? Comment les personnes prises en charge peuvent s’adapter à la contrainte, ou bien la contourner, ou faire jouer différentes contraintes les unes contre les autres? Quelles ressources sociales sont au ressort de ces différentes attitudes face aux traitements et aux contraintes ?

4/ La position du chercheur

A cause du caractère sensible des dispositifs institutionnels considérés (du fait de la “vulnérabilité” ou de la “dangerosité” des personnes prises en charge), la position du chercheur est particulièrement problématique. En poursuivant les réflexions sur l’engagement du chercheur auprès de ses enquêtés, sur la déontologie de la recherche et son sens politique, nous souhaiterions inviter les contributeurs à considérer le lien entre cette réflexion et les enjeux méthodologiques – qu’il s’agisse des problèmes de l’étude de cas, de la montée en généralité, de l’identification des représentations dominantes etc.

Contributions.

Visant à faire dialoguer différentes recherches en sciences sociales, cette conférence accueillera les contributions de différentes disciplines en privilégiant les approches empiriques, qualitatives ou quantitatives, qui apporteront des éléments de réponse à l’une ou plusieurs des questions soulevées dans l’argumentaire. Les résumés des contributions (environ 3000 signes) présenteront l’analyse, en indiquant les sources empiriques et la méthodologie. Les résumés seront envoyés avant le 25 novembre 2011 à l’adresse: colloqueTC2012@gmail.com. Le texte de la communication (environ 50 000 signes) devra être envoyé au plus tard le 25 avril 2012 et pourra être considéré pour publication.

Comité d’organisation, comité scientifique et soutiens institutionnels.

Organisée par un groupe de travail du Réseau Jeunes Chercheurs Santé et Société réunissant une dizaine de doctorants depuis septembre 2010 (Groupe de travail Traitements et Contraintes), cette rencontre scientifique vise à permettre la confrontation d’idées, de terrains, mais aussi la rencontre entre chercheurs et la consolidation de réseaux scientifiques. Cette rencontre scientifique bénéficie à cette fin du soutien de la fondation du Campus Condorcet, de l’EHESS, et du laboratoire Iris et du Réseau Jeunes Chercheurs Santé et Société.

Comité scientifique :

Nicolas Dodier, directeur de recherches, EHESS – GSPM.

Corinne Rostaing, maître de conférences, Lyon II.

Delphine Moreau, doctorante, EHESS-GSPM.

Fabrice Fernandez, postdoctorant EHESS-Iris.

Coline Cardi, maître de conférences, Paris VIII.

Benoît Eyraud, maître de conférences, Lyon II

 

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Colloque – La vaccination. Hier, aujourd’hui et demain

26 Octobre 2011

ÉCOLE DU VAL-DE-GRÂCE

Colloque organisé conjointement par l’association des amis du musée du Service de santé des armées et par l’École du Val-de-Grâce (chaire d’épidémiologie)
PROGRAMME

Matin

9 h          Accueil

Président de séance : Professeur Charles Laverdant de l’Académie nationale de médecine, Président d’honneur de l’association des amis du musée du Service de anté des armées

9 h 15     Allocution de bienvenue
Médecin général inspecteur Maurice Vergos, Directeur de l’École du Val-de-Grâce

9 h 30     Introduction
Professeur Jean Étienne Touze, Médecin général inspecteur, de l’Académie nationale de médecine

9 h 45     Histoire des vaccinations
Professeur  Hervé Bazin,membre correspondant de l’Académie nationale de médecine

10 h 30   Apport du Service de santé des armées dans la vaccination
Professeur agrégé du Val-de-Grâce Pierre Saliou, membre d l’académie des sciences d’Outre-Mer,

11 h 15   Apport des sciences sociales dans la pratique des vaccinations
Monsieur Michel Setbon, sociologue à l’École des hautes études en santé publique

12 h        Discussion

Cocktail dans la salle capitulaire

Visite de l’exposition temporaire consacrée à l’histoire des vaccinations

(Petit journal de l’exposition à la disposition des visiteurs)

Après-midi

Président de séance : Professeur René Migliani, Titulaire de la chaire d’épidémiologie et de prévention appliquées aux armées

14 h 30   Progrès immunotechnologiques en vaccinologie
Professeur Claude Chastel,
membre correspondant de l’Académie nationale de médecine.

15 h 15   Pratique actuelle des vaccinations dans les armées
Professeur Jean Koek, Service de santé des armées.

15h 45 La vaccinologie tropicale en 2010
Professeur Jean Boutin, Service de santé des armées.

16 h 15   Recherches vaccinales actuelles dans les armées
Professeur Daniel Garin, Institut de recherche biomédicale des armées.

Conclusions.

 

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Parution – The journal of medicine and philosophy

 

The journal of medicine and philosophy, vol 36, n°4, aout 2011, CHARLES TAYLOR AND THE PHILOSOPHY OF MEDICINE

 

Franco A. Carnevale and Daniel M. Weinstock, Questions in Contemporary Medicine and the Philosophy of Charles Taylor: An Introduction

Hubert L. Dreyfus, Medicine as Combining Natural and Human Science

Patricia Benner, Formation in Professional Education: An Examination of the Relationship between Theories of Meaning and Theories of the Self

Gilles Bibeau, What Is Human in Humans? Responses from Biology, Anthropology, and Philosophy

Carl Elliott, Enhancement Technologies and the Modern Self

Natalie Stoljar, Informed Consent and Relational Conceptions of Autonomy

Ronald A. Carson, On Metaphorical Concentration: Language and Meaning in Patient-Physician Relations

Dawson Stafford Schultz and Lydia Victoria Flasher, Charles Taylor, Phronesis, and Medicine: Ethics and Interpretation in Illness Narrative

Laurence J. Kirmayer, Multicultural Medicine and the Politics of Recognition

Daniel M. Weinstock, How Should Political Philosophers Think of Health?

Charles Taylor, Franco A. Carnevale, and Daniel M. Weinstock, Toward a Hermeneutical Conception of Medicine: A Conversation with Charles Taylor

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Journée d’étude – Médicament(s)   XIIe – XVIIIe siècle 

Académie nationale de Médecine

Université de Paris Ouest Nanterre La Défense

Centre d’histoire sociale et culturelle de l’Occident (CHiSCO)

Ecole doctorale 395

Université de Genève

Académie Suisse des sciences humaines et sociales

 

Vendredi 21 octobre

Académie nationale de médecine (16, rue Bonaparte – Paris 6e).

9 h 30 Accueil des participants

Philip Rieder (Université de Genève)

François Zanetti (Université de Paris Ouest Nanterre La Défense)

Jérôme van Wijland (Bibliothèque de l’Académie de médecine)

1. La Matérialité des remèdes : (prés. de séance Frank Collard)

10 h

Mehrnaz Katouzian-Safadi (CNRS – UMR 7219 – SPHERE / CHSPAM – Université Paris 7 Diderot) :

La tentation des composés dans la médecine arabe : assurance, doutes et  nécessités chez Razi (m. 925), Avicenne (m. 1037), Averroès (m. 1198).

10 h 30

Danièle Alexandre-Bidon (EHESS – CRH ; Groupe d’archéologie médiévale) :

Des fruits sur ordonnance. Parts et rôles respectifs des espèces cultivées, sauvages et exotiques dans la pharmacopée entre XIIe et XVIe siècle.

11h-11h30 : pause café

11 h 30

Mickaël Wilmart (EHESS) : Les remèdes pour animaux dans l’Occident médiéval (XIIe-XVe s.).

2. Remèdes et communautés (prés. de séance Monique Cottret)

12h

Georges Sidéris (Université Paris 4 Sorbonne (IUFM) et Centre Byzantin au collège de France (UMR 8167 Orient et Méditerranée, CNRS) :

L’hôpital impérial du Christ Sauveur Pantocrator au XIIe siècle à Constantinople et les médicaments.

12h30

Gilles Sinicropi (Nice)  « Rendre service aux malades » : Les Carmes déchaux et la pratique médicale aux XVIIe et XVIIIe siècles.

13h-14h30 : pause déjeuner

3. Remèdes et communautés (2) (prés. de séance François Zanetti et Philip Rieder)

14h30

Cédric Gourjault (Faculté des lettres et des Sciences humaines de Limoges) : Les médicaments dans les hôpitaux de la Marche (fin XVIIe-XVIIIe siècle). Entre savoir médical et croyances religieuses.

15h

Gwénaël Murphy (Université de Poitiers ; CRIHAM) : L’apothicaire et le chirurgien. La médication au couvent au XVIIIe siècle.

15h30-16h : pause café

4. Usages domestiques (prés. de séance Sophie Vasset)

16h

Jean-François Viaud (Bordeaux) : Recettes de remèdes recueillies par les particuliers aux XVIIe et XVIIIe siècles. Origine et usage.

16 h30

Nahema Hanafi (Université de Lausanne ; Université de Toulouse-Le Mirail) :

Les femmes et la pharmacopée domestique (Pays de Vaud, XVIIIe siècle).

17hAurélie Chatenet-Calyste (Université de Limoges ; Université de Champagne-Ardennes) :

Soigner une maison aristocratique à la fin du XVIIIe siècle : le cas de la maison de Marie-Fortunée d’Este, princesse de Conti (1731-1803).

Samedi 22 octobre

Salle des Conférences (Bât. B), Université Paris Ouest Nanterre (200, av. de la République, Nanterre)

5. Querelles, conflits, contestations (prés. de séance François Zanetti)

9h30

Samir Boumediene (Université de Nancy 2 – Casa de Velazquez) :

Les plantes hallucinogènes et l’Inquisition au Mexique (XVIe-XVIIIe).

10h00

Olivier Lafont (Société d’histoire de la pharmacie) :

Quinquina contre théorie des humeurs : un choc culturel au XVIIe siècle.

10h30

Cécile Floury-Buchalin (Université Lyon 3) :

Les querelles autour des remèdes chimiques et exotiques dans la littérature du XVIIe siècle : Enjeux philosophiques et enjeux professionnels.

11h-11h30 : pause café

6. Soignants et patients (prés. de séance Philip Rieder)

11 h 30

Mireille Ausécache (EA 4116-EPHE) :

Le médicament au cœur de la relation médecin-patient dans le De laudibus et virtutibus compositorum medicaminum de Gilles de Corbeil (XIIe siècle).

12h

Radu Suciu (Université de Genève) :

Ingérer et guérir. La thérapeutique de la mélancolie à la fin de la Renaissance.

12h30

Carles Vela Aulesa (Institució Milà i Fontanals ; CSIC, Barcelone) et Carmel Ferragud Domingo (Universitat Miguel Hernández d’Elx) :

De l’apothicaire à la maison : la distribution des médicaments au Bas Moyen Âge à partir du cas de la maison nobiliaire des Tous (Valence, 1446).

7. Conclusion

contacts :
philip.rieder@unige.ch
francois.zanetti@gmail.com

http://www.academie-medecine.fr/detailActualite.cfm?idRub=2&idLigne=635

 

 


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Parution – Histoire de la virilité

 

CORBIN Alain, VIGARELLO Georges et COURTINE Jean-Jacques (dir.), Histoire de la Virilité, 3 tomes, Paris, Seuil, 2011.

Tome 1

La virilité possède une tradition immémorielle : elle n’est pas simplement le masculin, mais sa nature même, sa part la plus « noble ».

La virilité serait vertu. Elle viserait le « parfait », fondant sur un idéal de domination masculine une des caractéristiques des sociétés occidentales. Une puissance a été inventée, de la force physique au courage moral, imposant ses codes, ses rituels, sa formation.

Tradition plus complexe pourtant, elle ne saurait en rien figer la virilité dans une histoire immobile. Les qualités se recomposent avec le temps. La société marchande ne saurait avoir le même idéal viril que la société militaire. Le courtisan ne saurait avoir le même idéal viril que le chevalier. La cour et la ville inventent des modèles décalés. Ce sont ces différences et ces changements que retrace ce premier volume, de l’Antiquité jusqu’aux Lumières, introduisant de l’histoire dans ce qui semble ne pas en avoir.

Tradition sévère aussi, la perfection serait toujours menacée de quelque insuffisance : la force ne peut ignorer la fragilité. Reste une rupture marquante avec les Lumières : celle visant la domination elle-même. Une virilité nouvelle s’y affirme. L’ancienne ascendance est condamnée, les pères peuvent apparaître en « tyrans », alors même que rien ne conteste encore la domination sur le féminin.

Tome 2

La période concernée par ce deuxième volume correspond à l’emprise maximale de la vertu de virilité. Le système de représentations, de valeurs et de normes qui la constitue s’impose alors avec une telle force qu’il ne saurait être véritablement contesté.

La multiplication des lieux de l’entre-soi masculin ? le collège, le pensionnat, le séminaire, le caveau de la société chantante, le bordel, la salle de garde, la salle d’armes, le fumoir, nombre d’ateliers et de cabarets, en attendant la réunion politique et la société de chasse ? constituent autant de théâtres de l’inculcation et de l’épanouissement des traits qui dessinent la figure de l’homme viril.

Au XIXe siècle, la virilité, qui a partie liée avec la mort ? mort héroïque sur le champ de bataille ou le pré carré du duel, mort provoquée par la fatigue du travailleur, mort d’épuisement de l’homme par la femme ? ne constitue pas une simple vertu individuelle. Elle ordonne, irrigue la société dont elle sous-tend les valeurs. Elle induit des effets de domination. Elle structure la représentation du monde.

Tome 3

En ce début de XXIe siècle, la rumeur enfle en Occident : les hommes ne seraient plus des hommes, des « vrais ». De ce malaise dans la part masculine de la civilisation, la virilité reste un indicateur crucial. Car c’est bien sur cet idéal de force physique et de puissance sexuelle, de maîtrise et de courage que s’est historiquement construit dans la culture ce qui passe pour la « nature » de l’homme. Et demeure le socle la domination masculine.

Or une crise se propage, semble-t-il, dans l’Empire du mâle : les carnages guerriers ont élimé l’étoffe des héros, le retour cyclique des dépressions économiques érodé la fierté du travailleur, la montée des conformismes tari les goûts d’aventure. L’éveil et les progrès de l’égalité entre les sexes, les avancées du féminisme sont venus contester d’anciens privilèges et d’inacceptables violences.

Il y a donc un paradoxe de la virilité contemporaine : comment comprendre que cette représentation hégémonique de la puissance masculine ait fini par apparaître aussi incertaine ? Les hommes d’aujourd’hui entendent-ils porter longtemps encore cette charge millénaire, ou vont-ils souhaiter sentir s’en alléger le poids ? Quitte à renoncer à ses avantages…

 

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Journée d’étude – Des corps masculins entre textualité et matérialité

 

Samedi 08 octobre 2011  |  Paris (75005)

Cette journée d’étude vient conclure le projet innovant « Identités de genre en représentation », qui a donné lieu à un séminaire de recherche de deux ans. Centrée sur les masculinités trop longtemps passées sous silence, elle prend comme point d’appui le trajet intellectuel de Judith Butler elle-même, à qui l’on a reproché, à tort ou à raison, qu’à trop vouloir élargir la notion de productivité performative du genre, on risquait de perdre la matérialité des corps genrés. Nous nous proposons donc de confronter une théorie du genre centrée sur les discours à la question de l’incarnation. Le féminisme, en exhibant les phénomènes de pouvoir, a donné à (certains) hommes l’outillage intellectuel nécessaire pour réfléchir de manière subversive à leur propre place dans le dispositif de domination masculine. Parmi ces hommes féministes, certains, dépassant sciemment le niveau discursif, vont jusqu’à préconiser la mise en oeuvre de technologies corporelles alternatives, inventant divers agencements individuels pour composer avec la masculinité.

Actuellement, les études sur les masculinités et les études queer ont largement déconstruit le masculin et affirmé, dans la droite ligne de Butler, que les corps masculins – au même titre que les autres corps – n’existent pas hors de leurs interprétations et projections culturellement situées!: ils sont, eux aussi, le produit de la structure idéologique qui crée la différence sexuée. À tel point qu’il est possible – depuis les travaux de Judith Halberstam notamment – de penser des incarnations de masculinité indépendantes des corps biologiquement masculins. Il semble donc que les études sur les masculinités achoppent parfois sur l’écueil de la matérialité, qui nous conduit à nous interroger sur la tension entre matérialité et textualité du corps masculin.

La journée d’étude fera une large place à la question d’un retour dans l’action des analyses en termes de genre, c’est-à-dire à ce que Ricoeur appelle « mimèsis III » : cette opération de médiation entre le texte « poétique » et le monde réel « éthique », rendu possible par le plaisir de la reconnaissance comme compréhension, dans les limites du vraisemblable et en accord avec un concept prospectif de vérité dont l’agir humain est le champ représenté. On s’interrogera sur les facultés d’incitation à l’action sur le monde genré que véhicule l’analyse des représentations. Car pour Ricoeur, l’enjeu n’est autre que « le procès concret par lequel la configuration textuelle fait médiation entre la préfiguration du champ pratique et sa refiguration par la réception de l’oeuvre ».

Organisateurs

  • Patrick Farges (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) : patrick.farges@univ-paris3.fr
  • Anne Isabelle François (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) : anne-isabelle.francois@univ-paris3.fr
  • Jean-François Laplénie (Université Paris Sorbonne – Paris 4) : jean-francois.laplenie@paris-sorbonne.fr

Institutions

  • EA 172 – Centre d’études et de Recherches comparatistes (CERC)
  • EA 4223 – Centre d’études et de recherches sur l’espace germanophone (CEREG)
  • EA 3556 – Expressions historiques, culturelles et esthétiques de l’identité. Espaces germanique, nordique et néerlandophone

Programme

9h00 Accueil des participants

  • 9h15-9h30 Patrick Farges (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3), Introduction : Des corps masculins entre textualité et matérialité
  • 9h30-10h30 Anna De Biasio (Università degli Studi di Bergamo), Notes on the (U.S.)-Debate on Masculinity

10h30-10h45 Pause

  • 10h45-11h20 Anne Isabelle François (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3), Mon oncle. Dispositifs de visibilité, corps masculin et pouvoirs de l’empathie dans Les émigrants de W. G. Sebald
  • 11h20-12h00 Jean-François Laplénie (Université Paris Sorbonne – Paris 4), La quête du masculin chez Hermann Broch : entre écriture romanesque et pratique psychothérapeutique

Modération Klaus Wieland (Université de Strasbourg)

12h00-14h00 Déjeuner

  • 14h-15h Michel Lehmann (Université Toulouse 2 – Le Mirail), La voix du masculin!: les tensions entre identité et rhétorique à l’opéra
  • 15h-15h45 Marguerite Chabrol (Université Paris Ouest – Nanterre La Défense), « See what the boys in the back room will have, and tell them I’m having the same » : Marlene Dietrich et la théâtralisation du (corps) masculin à Hollywood
  • 15h45-16h30 Cécile Schenck (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3), Corps masculins en représentation sur la scène chorégraphique contemporaine

Modération Bernard Banoun (Université Paris Sorbonne – Paris 4)

Contact
  • Patrick Farges
    courriel : patrick [point] farges (at) univ-paris3 [point] fr

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Colloque –

Le corps du Prince au coeur des rituels de la cour. Autour de l’oeuvre d’Agostino Paravicini Bagliani


Jeudi 17 novembre 2011  |  Liège (Belgique, 4000) et Leuven (Belgique, 3000)

À la suite des réflexions d’E. Kantorowicz sur les deux corps du roi, les travaux d’A. Paravicini Bagliani sur le corps du pape ont contribué à mettre en évidence combien la figure du corps du prince, qu’il soit laïque ou ecclésiastique, est au cœur des discours et des pratiques de pouvoir au Moyen Âge et à la Renaissance. Au travers de contributions portant sur une cour déterminée et d’autres portant sur quelques aspects transversaux jugés particulièrement significatifs, ce colloque a pour objet de montrer l’articulation fondamentale d’un ensemble cohérent de représentations et de pratiques culturelles autour du corps du Prince. Il s’inscrit en parfaite continuité avec les travaux menés depuis plusieurs décennies par A. Paravini Bagliani.

Colloque international organisé à Liège (17-19 novembre 2011) par la Katholieke Universiteit Leuven, les Facultés universitaires Saint-Louis (Bruxelles) et l’Université de Liège

À la suite des réflexions d’E. Kantorowicz sur les deux corps du roi, les travaux d’A. Paravicini Bagliani sur le corps du pape ont contribué à mettre en évidence combien la figure du corps du Prince, qu’il soit laïque ou ecclésiastique, est au cœur des discours et des pratiques de pouvoir au Moyen Âge et à la Renaissance.

Comme métaphore, comme catégorie mentale ou encore comme objet de pratiques cérémonielles et rituelles, le corps du prince s’inscrit au centre d’un faisceau de significations riche et complexe, au moment précis où se développent les théories de la souveraineté et où vont naître progressivement les États modernes. Corps physique et mortel, qui boit, mange et se reproduit, qui gouverne ses plaisirs et sa santé, vulnérable et gardé, que l’on acclame de loin, dont on partage l’intimité, ou que l’on cherche à empoisonner, il est aussi un corps mystique, incarnant la continuité de la fonction au point qu’un cadavre puisse continuer à régner ; il est lié aussi au corps social ou corps politique (en anglais, « the Body Politic »), dont il est à la fois un double et la tête qui le gouverne, ce qu’attestent la pensée politique du temps autant que divers usages.

Le colloque vise à explorer la richesse de cette thématique dans une perspective large et comparée, susceptible de dégager des lignes de force, des perspectives d’ensemble, à l’échelle de l’Europe tardo-médiévale et renaissante, et d’apporter une contribution réellement significative à l’anthropologie historique de la culture occidentale.

L’attention se portera sur les principales monarchies du temps, en ce compris la papauté et les princes territoriaux. Un spécialiste de chacune des cours princières retenues sera sollicité pour analyser les divers aspects des pratiques rituelles, cérémonielles et, révélatrices en creux, quotidiennes, élaborées et vécues autour du corps du prince. Rompant avec les vieilles approches descriptives et énumératives, il s’agira de considérer ces différents aspects comme autant d’éléments de communication symbolique et de concrétisation des idéologies du pouvoir et de la souveraineté.

Rituels de la naissance (accouchement, baptême, relevailles), du mariage et de la mort du prince, tout d’abord, centrés de prime abord sur le corps physique de celui-ci, au travers des âges de la vie, mais aussi saturés d’implications politiques fort éloignées des catégories mentales qui sont nôtres aujourd’hui et dont l’altérité doit être prise en compte pour établir la généalogie de ces dernières. Rituels de la prise et de la perte du pouvoir, ensuite : couronnement et sacre notamment d’une part, capitulation et abdication d’autre part. Gestes, paroles, lieux, intervenants, objets et vêtements, couleurs et matières concourent à la signification de ces moments forts centrés sur la personne et le corps du prince, dont la performativité reste discutée par les spécialistes, mais qui d’évidence impliquent l’ensemble du corps politique. Présent ou absent, le corps du prince peut être incarné ou redoublé, que ce soit dans la mêlée guerrière ou en de paisibles circonstances, par le cri (« Montjoye ! »), le blason, le portrait peint ou sculpté, le port d’une livrée ou peut-être d’un ordre de chevalerie. Lorsqu’il fait donner sa réponse par un officier, dans les assemblées, la gestuelle même du prince et ses silences peuvent définir une attitude spécifique, élément de distinction mais plus encore d’exception fondatrice du pouvoir. En dehors du cercle familier, la parole publique du prince est rare, sa volonté passe par la bouche du chancelier ou se lit sur un parchemin scellé. De même et dans un autre registre, les rituels de table à la cour disent bien en quoi le corps du Prince qui se nourrit est exceptionnel et incomparable. L’ensemble des festivités curiales, ouvertes ou non sur la ville de résidence, mettent en scène ce corps, tandis que ses contingences physiques (prostitution de cour, vêtement, maladie et guérison, par exemple), ne sont pas dénuées de conséquences politiques lorsqu’il s’agit de procréer un héritier ou lorsque le régime de santé du prince rejaillit sur le gouvernement de la « chose publique » (res publica), lorsque la folie du roi entraîne le désordre du royaume. Qu’en est-il lorsque le Prince est une femme ? Les catégories mentales en sont-elles bouleversées, révélant par là combien la conception du pouvoir est « genrée » (gendered) ? Où constate-t-on plutôt une stratégie d’adaptation de la part du corps social, de la cour et de celle qui règne ? Et qu’en est-il lorsque le corps du Prince s’avère, en définitive, être celui d’un imposteur politique qui a prétendu prendre la place d’un prince ?

Au travers de contributions portant sur une cour déterminée et d’autres portant sur quelques aspects transversaux jugés particulièrement significatifs, le colloque a donc bien pour objet de montrer l’articulation fondamentale d’un ensemble cohérent de représentations et de pratiques culturelles autour du corps du Prince. Il s’inscrit en parfaite continuité avec les travaux menés depuis plusieurs décennies par A. Paravini Bagliani.

Concrètement, le colloque, d’une durée de trois jours, du 17 au 19 novembre 2011, se tiendra à l’Université de Liège (17-18) et à la Katholieke Universiteit Leuven (19). Il est organisé conjointement par la Katholieke Universiteit Leuven, les Facultaires universitaires Saint-Louis (Bruxelles) et l’Université de Liège. Les langues de travail seront le français et l’anglais. Les actes en seront publiés et devraient constituer un volume novateur, fort d’environ 600 pages.

H. Cools — E. Bousmar — A. Marchandisse — J. Dumont

Le programme complet de l’événement ainsi que l’affiche et une copie de l’argumentaire sont disponibles ci-dessous.

Programme

Jeudi 17 novembre, Liège, Société Littéraire

9h00 Accueil

  • 9h30 Allocution de Monsieur Jean WINAND, Doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres (Université de Liège)
  • 9h45 Éric BOUSMAR (FUSL, Bruxelles), Hans COOLS (KULeuven), Jonathan DUMONT (FNRS – Université de Liège), Alain MARCHANDISSE (FNRS – Université de Liège),

Introduction

Matinée : Spirituel et temporel : le pape, l’empereur et les princes de l’Église

Présidence : Jean-Marie CAUCHIES (Facultés universitaires Saint-Louis, Bruxelles/ Université catholique de Louvain)

  • 10h00 Agostino PARAVICINI BAGLIANI (Université de Lausanne), Le corps du pape, vingt ans après

10h45 Pause

  • 11h00 Malte PRIETZEL (Universität Konstanz), Le corps des princes ecclésiastiques
  • 11h30 Jean-Marie MOEGLIN (Université de Paris-Sorbonne– Paris IV), L’Empire comme corps

12h Discussion

12h30 Repas

Après-midi : Princes et puissants des Alpes et de l’Italie du nord

Présidence : Silvia MOSTACCHIO (Université catholique de Louvain)

  • 14h00 Christine SHAW, The person of the Doge of Genoa
  • 14h30 Giovanni RICCI (Università degli studi di Ferrara), Un corps sacré, un cadavre outragé : deux princes d’Este au XVIe siècle

15h00 Discussion

15h30 Pause

  • 16h00 Marco GENTILE (Università degli Studi di Parma), The duke’s body : ritual and the legitimacy of princely authority in Renaissance Milan
  • 16h30 Thalia BRERO (Université de Lausanne), Eva PIBIRI (Université de Lausanne), Le corps du prince au sein des rituels funéraires de la Maison de Savoie (XIVe–XVIe siècles)

17h15 Discussion

17h45 Fin des travaux et apéritif

Vendredi 18 novembre, Liège, Université

9h00 Accueil

Matinée : Rois et reines de France et d’Angleterre

Présidence : Annick DELFOSSE (Université de Liège)

  • 9h30 Elizabeth A. R. BROWN (Brooklyn College and the Graduate School, CUNY), Les funérailles royales françaises et le double corps du roi : la construction d’un paradigme chez Ernst H. Kantorowicz et Ralph E. Giesey
  • 10h00 Muriel GAUDE-FERRAGU (Université Paris-13–Nord, IUF), Le corps de la reine au coeur du royaume : l’Entrée d’Isabeau de Bavière à Paris (1389)

10h30 Discussion

11h00 Pause

  • 11h30 Chris FLETCHER (Université de Paris I – Panthéon-Sorbonne), King as man, king as king : The case of Henry V
  • 12h00 Frédérique LACHAUD (Université Paul Verlaine, Metz), Corps du prince, corps de la res publica chez Jean de Salisbury

12h30 Discussion

13h00 Repas

Après-midi : Les États bourguignons

Présidence : Thérèse DE HEMPTINNE (Universiteit Gent)

  • 14h30 Antheun JANSE (Universiteit Leiden), La beauté de la princesse. Le corps de Jacqueline de Bavière comme problème historique
  • 15h00 Bertrand SCHNERB (Université Charles-de-Gaulle –Lille 3), Le corps armé du prince. Le duc de Bourgogne en guerre

15h30 Discussion

16h00 Pause

  • 16h30 Éric BOUSMAR (FUSL, Bruxelles) et Hans COOLS (KULeuven), Le corps du Prince dans les anciens Pays-Bas, de l’État bourguignon à la Révolte, XIVe–XVIe siècles
  • 17h00 Jelle HAEMERS (KULeuven), Le corps de la princesse et les sujets. La cérémonie funéraire gantoise de Marie de Bourgogne (1483)

17h30 Discussion

18h00 Fin des travaux

20h00 Banquet officiel

Samedi 19 novembre, Leuven, Universiteit

8h00 Départ de Liège en car vers Leuven

9h00 Accueil

9h25 Allocution de Monsieur Luk DRAYE, Doyen de la Faculté des Lettres (KULeuven)

Matinée : Les royaumes ibériques

Présidence : Johan VERBERCKMOES (KULeuven)

  • 9h30 Miguel Ángel LADERO QUESADA (Real Academia de Historia – Universidad Complutense, Madrid), Le roi et la cour : ordonnances, vie quotidienne, fêtes publiques (Castille et Aragon)
  • 10h00 María NARBONA CÁRCERES (Universidad de Zaragoza), Le corps d’une reine stérile. Marie de Castille, reine d’Aragon (1416-1456)

10h30 Discussion

11h00 Pause

Couleurs et emblèmes

  • 11h30 Laurent HABLOT (Université de Poitiers), Pour contemplacion d’Icelui. Le corps héraldique et emblématique du prince au coeur des rituels de cour
  • 12h00 Michel PASTOUREAU (EHESS/EPHE), Les couleurs du prince (XIIIe–XVe s.)

12h30 Discussion

12h45 Repas

Après-midi : Princes souffrants et pédagogues

Présidence : Walter PREVENIER (Universiteit Gent)

  • 14h00 Annette KEHNEL (Universität Mannheim), Le corps tourmenté du prince. Rituels de souffrance dans les rites d’investiture médiévale
  • 14h30 Gilles LECUPPRE (Université Paris Ouest Nanterre La Défense), Déficience du corps et exercice du pouvoir au XIVe siècle
  • 15h00 Steven THIRY (Universiteit Antwerpen), How to Steal the King’s Body ? Corporeal Identification of Princely Pretenders in the Renaissance

15h30 Pause

  • 16h00 Hans-Joachim SCHMIDT (Université de Fribourg), Le roi ne meurt pas. Transmissions des concepts politiques aux successeurs par des testaments politiques

16h30 Discussion

  • 17h00 Wim BLOCKMANS (Universiteit Leiden) : Conclusions

17h30 Fin des travaux

18h00 Départ de Leuven en car vers Liège

Contact

Pour toutes informations et pour les inscriptions, veuillez écrire à :

  • Jonathan Dumont (jonathan.dumont@ulg.ac.be) pour les journées de Liège.
  • Hans Cools (Hans.Cools@arts.kuleuven.be) pour la journée de Leuven.

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