Les lumières s’allument, les acteurs saluent et une partie du public est partie pendant la représentation. Effrayés, attristés, surpris ? Qu’est-ce qui les a poussé à transgresser les portes sacrées du théâtre ? La dramaturge et actrice espagnole Angélica Liddell monte sur scène avec son œuvre Liebestod et « s’assassine » d’abord pour ensuite attaquer le monde. Quel sens prend toute cette violence représentée ? Contribue-t-elle réellement à transmettre un message ou devient-elle simplement un moyen scénique pour susciter le débat ?
Continue readingCatégorie : Littératures d’Amérique Latine et d’Espagne
Une jeune femme non identifiée est retrouvée morte, les phalanges des doigts coupées et des signes évidents de viol. L’enquête montre que derrière cette mort se cache une femme qui semble porter mille noms. Qui était-elle vraiment ?
Le roman noir met en avant des problématiques sociales, une société corrompue. Genre traditionnellement masculin, la brutalité et la cruauté s’exercent essentiellement à l’encontre des personnages féminins, qui sont de véritables boucs émissaires.
Silvestre Vilaplana nous offre dans Dones sense nom une intrigue au mille noms, où la femme se bat pour faire sa place. Mais pourquoi est-elle une victime idéale ?
Si, au cours de l’histoire, les femmes ont souvent été absentes des rayons des bibliothèques, dans le cas du théâtre, cette absence est encore plus marquée. À la fin de la dictature franquiste, le théâtre catalan connut une résurgence, pourtant, au tournant du XXIe siècle, les femmes de théâtre continuaient d’être ignorées et c’est dans ce contexte que plusieurs projets de recensement de ces créatrices ont vu le jour. En 2020, le Teatre Nacional de Catalunya choisit comme axe de travail la redécouverte des autrices pionnières. Parmi elles, Caterina Albert.
Dans cet article, nous allons étudier comment l’histoire de La infanticida, du scandale d’Olot à sa représentation tardive, illustre cette invisibilisation des femmes de théâtre.
Continue reading« D’aucune partie de ma vie je ne peux séparer mon écriture, tout n’est qu’un. »
Gloria anzaldÚa (traduit de l’anglais)
Est-il possible de raconter l’histoire en écrivant sa vie ? Vous avez peut-être entendu parler de Borderlands ou la conscience métisse de l’écrivaine chicana Gloria Anzaldúa, mais connaissez-vous sa théorie de l’histoire de soi (« autohistoria »)? Dans une analyse de sa propre littérature, nous explorerons cette notion qui interroge la narration de l’histoire à partir de nos propres expériences de vie.
Entre préjugés et interdits, dire le lesbianisme dans l’Espagne du début du XXe siècle n’est pas chose facile. Si bien des auteur·rices ont tenté l’expérience, leur fin tragique souvent similaire à celle de Federico García Lorca sonne le glas d’une quelconque visibilité sexo-dissidente. Elena Fortún, initialement autrice de littérature de jeunesse, s’inscrit dans cette histoire des luttes symboliques avec Oculto Sendero, un ouvrage resté inédit à l’époque, publié en 2016, véritable exploration littéraire d’une vie inavouée et à cette époque-là inavouable.
Continue readingSi la question du genre permet d’interroger les représentations hégémoniques dans la littérature hispano-américaine contemporaine, « traduire en féministe » serait-elle une manière plus ou moins revendiquée de repenser la traduction ? Dans le cas du roman graphique Virus Tropical, nous mettrons en lumière l’identité féministe de l’autrice à travers son ouvrage autofictionnel mais aussi de la la traductrice de la version française – en termes de choix de traduction – pour comprendre les différents niveaux où intervient le questionnement du genre dans l’œuvre.
Saviez-vous qu’il existe plusieurs écritures de l’exil ?
La thématique de l’exil est très présente en littérature, notamment dans des œuvres autobiographiques, mais qu’en est-il de l’écriture de l’exil par un auteur non exilé ? Contrairement à Zoe Valdés, qui écrit l’exil cubain depuis sa terre d’accueil, nous avons sélectionné un roman de Leonardo Padura : Como polvo en el viento (2020) pour étudier cet aspect singulier de l’exil cubain écrit depuis l’intérieur des frontières.
Dire sa sexualité ou son identité de genre, lorsqu’elle diffère de la norme cis-hétéro représente un acte politique, car elle dérange l’ordre établi. La « sortie du placard », lorsqu’elle est faite par une personnalité influente dans le monde culturel, produit une rénovation du discours qui n’émane alors plus seulement des positionnements dominants. Elle ouvre ainsi de nouveaux espaces de construction et de légitimation des identités et des représentations des personnes dites hors-normes. C’est ce que fait le poète mexicain Elías Nandino (1900-1993) dans son autobiographie Juntando mis pasos (2000). Il nous invite à un voyage dans ses souvenirs où il revendique son identité gaie en s’affranchissant des normes qui le brimaient.
Quels murs invisibles organisent les arts ? Qui a créé le toit protecteur imposé aux femmes artistes pour ne pas exposer leur beau sexe aux menaces des arts majeurs ? Quelle muse irrévérencieuse a approché une fille d’origine populaire pour l’inciter à écrire sur une auteure féministe du siècle dernier ? Dans cet article, nous analyserons le lien entre la poésie écrite et la musique urbaine féministes en Argentine, à partir de l’album Una Niña Inútil de Cazzu inspiré de Alfonsina Storni. Cet album nous révèle les normes scripturales qui s’imposent aux femmes artistes et expose la catégorisation sexuelle des genres artistiques, ainsi que leur hiérarchisation. Il convient alors de se demander quelle est la place historiquement attribuée aux femmes artistes.
Partir à la recherche d’une poésie hors du livre et du canon académique peut être facile ! Si, bien sûr, nous prenons en compte le fait que la poésie est souvent accompagnée d’une de ses sœurs artistiques, qui se trouve autour de nous, dans les rues ou sur les murs par exemple. C’est à travers cette notion d’art partout et pour tous.tes que nous trouvons le travail poétique-pictural d’Acción Poética Honduras ou des artistes comme Rei Blinky ou Maeztro Urbano. Nous allons découvrir comment le dialogue entre poésie et street-art peut être à la fois de la poétisation du quotidien et de l’activisme artistique.