Un site du Master Études romanes de l'UT2J

Étiquette : Histoire culturelle

Toulouse, une ville hispanique à la fin du Moyen Âge ?

« La Géographie et l’Histoire s’unissent pour faire de Toulouse une sorte de microcosme hispanique, dans lequel on aurait l’illusion de voir parfois reparaître un reflet de l’ancienne unité de l’Hispania romaine. Car, comparable en cela au seul cœur de Madrid, celui de Toulouse bat à l’écho de tout ce qui se passe en Espagne, dans toutes les Espagnes »

Jean sermet

Lorsqu’on évoque la présence des Espagnols à Toulouse, la première idée qui nous vient à l’esprit est La Retirada. Cependant, saviez-vous qu’ils s’étaient établis dans la ville rose bien avant cela ? Permettez-moi de vous montrer à quel point on observe leur influence sur la vie culturelle, sociale et économique toulousaine de la fin du XVe siècle et début du XVIe. On en trouve notamment des traces dans les livres qui ont été imprimés en espagnol et en catalan dans la capitale du Languedoc, à la fin du XVe . Dans cette exploration, je vous invite à plonger dans les pages méconnues et captivantes de cette histoire, dévoilant ainsi les racines de l’empreinte espagnole à Toulouse.

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Femme martyre, victime idéale dans le roman noir

Une jeune femme non identifiée est retrouvée morte, les phalanges des doigts coupées et des signes évidents de viol. L’enquête montre que derrière cette mort se cache une femme qui semble porter mille noms. Qui était-elle vraiment ?

Le roman noir met en avant des problématiques sociales, une société corrompue. Genre traditionnellement masculin, la brutalité et la cruauté s’exercent essentiellement à l’encontre des personnages féminins, qui sont de véritables boucs émissaires.

Silvestre Vilaplana nous offre dans Dones sense nom une intrigue au mille noms, où la femme se bat pour faire sa place. Mais pourquoi est-elle une victime idéale ?

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Fragments de Pedro Lemebel : que dit ce disparu qui parle encore?

Une mosaïque autorisée dans l’espace public en hommage à l’écrivain, artiste et militant sexo-dissident Pedro Lemebel fut vandalisée, réinventée, restaurée, et complètement détruite. On écrit le nom de l’artiste à la place de la mosaïque ; ce nom disparaît. Que nous rappelle cette petite chronique de l’in/visibilité des luttes mémorielles et sexo-dissidentes sur le bras de fer perpétuel entre répressions et résistances sur les murs de Santiago de Chile de la dictature à nos jours ?

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Le vizir dans la culture pop occidentale: caricature ou écho lointain des légendes médiévales?

Quel est le rapport entre Iznogoud, protagoniste caricatural d’une bd franco-belge des années 60 et des légendes médiévales?

Vous n’en voyez pas vraiment et pourtant je vous assure qu’on peut lier les deux en y regardant de plus près. Si je vous dis que Iznogoud et la figure épique andalusí d’Almanzor pourraient avoir plus en commun que vous ne le pensez… Entre pastiche grossier, imaginaire oriental faussé et représentation historiographique, qu’en est-il alors de la figure du vizir que l’on diabolise tant? Y a-t-il un fond de vérité?

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Reggaeton queer : une alliance pas si paradoxale

Qu’entendons-nous par « reggaeton » ? Nous l’associons généralement à « fête », « musique », « danse », « Caraïbes ». Mais allons plus loin, nous entendons également « insultes », « sexe » et « misogyne », n’est-ce pas ? La femme est toujours exposée comme objet sexuel et dénudée dans les clips. Ajoutons à cela l’homophobie. Nous avons-là des stéréotypes de genre poussés à leur extrême.

Cuerpa et Blin Blin, chansons d’Ana Macho, une «reguetonera » queer, renversent la tendance en créant un reggaeton queer, deux termes qui semblent a priori incompatibles, et pourtant…

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Il était une fois… Esther dans la General Estoria d’Alphonse X le Sage

Peut-on parler de plagiat au Moyen Âge ?

Il existe une idée fondée selon laquelle les copistes recopiaient les textes bibliques, tout comme la General Estoria a souvent été qualifiée de simple compilation de textes déjà existants.

Eh bien non ! Non seulement elle représente une nouveauté par ses proportions, mais également parce qu’elle est rédigée en castillan. De ce fait, l’apparition de néologismes est inévitable ; il y a donc une considérable dimension créative.

Miniature représentant le roi Alphonse X, Las Cantigas de Santa María, Bibliothèque de l’Escurial, fol. 4v.
Source : https://rbdigital.realbiblioteca.es/s/rbme/item/11337#?c=&m=&s=&cv=16&xywh=-1720%2C-1%2C7183%2C5616
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La bomba: l’héritage africain de Porto Rico ?

Dans les rues de Porto Rico, le son de la bomba résonne de plus en plus fort depuis des années. Cette musique traditionnelle, est devenue très populaire dans le pays mais aussi à l’international. 

Aujourd’hui, incontestable patrimoine culturel portoricain, hier pourtant, elle était considérée comme le vilain petit canard du monde musical parce que, crée par des Africains réduit en esclavage il y a des siècles dans les villages de San Juan, Loíza où ils se sont retrouvés en grand nombre.

Cet article se propose de revisiter le début de sa création ainsi que la place qu’elle occupe actuellement dans l’univers culturel portoricain.

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Les Majas: premières influenceuses espagnoles ?

Flash info: Les Majas de Goya sont la cible d’activistes écologistes. Elles s’inscrivent dans la continuité polémique dans laquelle elles ont été pétries depuis leur création entre 1797 et 1803. Qui sont-elles ? Des femmes très en vogue appartenant aux classes populaires. Goya dévoile le phénomène du majismo où les hautes sphères de la société ont tenté « d’imiter » les classes populaires. Unique en son genre n’est-ce pas ? Au cœur de ces grandes polémiques, les majas sont-elles les premières influenceuses espagnoles ?

Figure 1: Collage à partir de l’œuvre La Maja Vestida De Francisco De Goya y de Lucientes, Huile sur toile, 1798, Madrid, Musée National du Prado
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Flash info: Les Majas de Goya sont la cible d’activistes écologistes. Elles s’inscrivent dans la continuité polémique dans laquelle elles ont été pétries depuis leur création entre 1797 et 1803. Qui sont-elles ? Des femmes très en vogue appartenant aux classes populaires. Goya dévoile le phénomène du majismo où les hautes sphères de la société ont tenté « d’imiter » les classes populaires. Unique en son genre n’est-ce pas ? Au cœur de ces grandes polémiques, les majas sont-elles les premières influenceuses espagnoles ?

Figure 1: Collage à partir de l’œuvre La Maja Vestida De Francisco De Goya y de Lucientes, Huile sur toile, 1798, Madrid, Musée National du Prado
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