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Étiquette : Colombie

La construction visuel de la violence à travers l’art pictural dans le travail de Fernando Botero

« l’art est une accusation permanente »

Fernando Botero

La réticence à regarder les images ou les œuvres d’art qui montrent la violence est parfois un sujet délicat à traiter, car certains pensent qu’une œuvre d’art doit transmettre un sentiment de tranquillité ou d’émotion positive, voire une beauté idéale. Toutefois, pour d’autres, une œuvre d’art transmet simplement des émotions, qu’elles soient négatives ou positives, mais elles doivent susciter une pensée ou une réflexion. Parfois, manifester la violence à travers l’art est une façon de s’exprimer sans pour autant pointer du doigt, mais surtout pour inciter à réfléchir aux événements qui nous entourent et pour donner une voix à ceux qui ne peuvent pas s’exprimer.

Le cas concret de la violence dans les arts picturaux est une voie empruntée par de nombreux artistes pour témoigner, réfléchir et sensibiliser par rapport aux conséquences dévastatrices de la violence. Peut-on représenter la violence à travers la peinture ? Bien sûr ! Elle y est représentée depuis la nuit des temps, du Moyen Âge à nos jours. Mais comment la violence est-elle traitée dans les tableaux du maestro Botero ?

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Une traduction féministe est-elle possible ?

Si la question du genre permet d’interroger les représentations hégémoniques dans la littérature hispano-américaine contemporaine, « traduire en féministe » serait-elle une manière plus ou moins revendiquée de repenser la traduction ? Dans le cas du roman graphique Virus Tropical, nous mettrons en lumière l’identité féministe de l’autrice à travers son ouvrage autofictionnel mais aussi de la la traductrice de la version française – en termes de choix de traduction – pour comprendre les différents niveaux où intervient le questionnement du genre dans l’œuvre.

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Un conquistador déboulonné au sommet d’une pyramide préhispanique

Depuis la mort de Georges Floyd, un homme afro-américain tué par un policier le 25 mai 2020 à Minneapolis (Etats-Unis), des actes iconoclastes se multiplient envers des statues identifiées comme colonialistes. Ce phénomène de « déboulonnage » s’est invité en Colombie avec une prolifération de ces opérations à plusieurs endroits stratégiques du territoire. Ces initiatives politiques, hautement symboliques, sont souvent appréhendées depuis la perspective de l’influence étatsunienne car ces évènements sont transversaux à une même époque. Or, si la communauté Misak, actrice du déboulonnage de Popayán, surfe sur la vague de Cancel culture, c’est surtout afin d’attirer l’attention sur des revendications actuelles qui leur sont propres. Le cas de la statue de Sebastián de Belalcázar dans la Ville Blanche (figure 1), soulève des problématiques locales particulières reliant mémoire coloniale et enjeux contemporains.

Bernard Gagnon, El Morro de Tulcán en Popayán, 2020.

Figure 1 : Le Morro del Tulcán à Popayán, Bernard Gagnon, 2020.

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