Les lumières s’allument, les acteurs saluent et une partie du public est partie pendant la représentation. Effrayés, attristés, surpris ? Qu’est-ce qui les a poussé à transgresser les portes sacrées du théâtre ? La dramaturge et actrice espagnole Angélica Liddell monte sur scène avec son œuvre Liebestod et « s’assassine » d’abord pour ensuite attaquer le monde. Quel sens prend toute cette violence représentée ? Contribue-t-elle réellement à transmettre un message ou devient-elle simplement un moyen scénique pour susciter le débat ?
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Que ressentiriez-vous si, durant toute votre vie, vous aviez été qualifié de beauf en raison de votre ascendance ou de votre milieu social ? Comment vous seriez-vous construit, notamment durant l’adolescence ? Ces deux questions ne sont pas si rhétoriques car c’est le cas des « cholos » au Pérou ainsi qu’en Bolivie. Malgré le mépris qu’ils continuent de subir jusqu’à aujourd’hui, nous voyons émerger un discours propre auxdits « cholos », discours qui renverse les stigmates et revendique la « cholité ». Grâce aux chapitres « Fetichismo Tardio » et « The new sexy » de l’essai No soy tu cholo de Marco Avilés, nous chercherons à mesurer les enjeux de la construction et déconstruction de l’identité « chola ». Être « cholo » est mal vu mais comment renverser les stéréotypes et embrasser cette identité pour en faire un nouveau site d’identification positive ?
C’est un véritable scandale qui éclate en 1950 lorsque pour la première fois est projeté au Mexique le film Los Olvidados. Sexualité omniprésente, critique sociale et illustration d’un Mexique déséquilibré vont faire de Los Olvidados une œuvre taboue et censurée de toute part. La présente re-lecture propose une approche de l’œuvre depuis la perspective psychanalytique et cinématographique de Fernando Cesarman et philosophique de Michel Foucault. Retour sur ce chef d’œuvre cinématographique choc en quelques lignes.
Continue readingUne jeune femme non identifiée est retrouvée morte, les phalanges des doigts coupées et des signes évidents de viol. L’enquête montre que derrière cette mort se cache une femme qui semble porter mille noms. Qui était-elle vraiment ?
Le roman noir met en avant des problématiques sociales, une société corrompue. Genre traditionnellement masculin, la brutalité et la cruauté s’exercent essentiellement à l’encontre des personnages féminins, qui sont de véritables boucs émissaires.
Silvestre Vilaplana nous offre dans Dones sense nom une intrigue au mille noms, où la femme se bat pour faire sa place. Mais pourquoi est-elle une victime idéale ?
Qu’est-ce qui pousse quatre cinéastes italiens à réaliser trois films sur le même sujet en l’espace de six ans ? Et que suggère cette coïncidence lorsqu’on apprend qu’il s’agit d’une jeune poétesse italienne qui a vécu dans les années 1930 et qui a longtemps été oubliée par l’histoire de la littérature italienne ? Telles sont les questions que l’on se pose, lorsqu’on découvre qu’entre 2009 et 2015, pas moins de trois films consacrés à la figure de la poétesse et photographe italienne Antonia Pozzi ont été projetés dans les salles de cinéma italiens.
Une mosaïque autorisée dans l’espace public en hommage à l’écrivain, artiste et militant sexo-dissident Pedro Lemebel fut vandalisée, réinventée, restaurée, et complètement détruite. On écrit le nom de l’artiste à la place de la mosaïque ; ce nom disparaît. Que nous rappelle cette petite chronique de l’in/visibilité des luttes mémorielles et sexo-dissidentes sur le bras de fer perpétuel entre répressions et résistances sur les murs de Santiago de Chile de la dictature à nos jours ?
Continue readingLorsqu’on parle de la dictature militaire chilienne, on pense aux violations des Droits Humains, notamment à la séquestration, torture et disparition des opposants politiques. Mais il existe d’autres crimes moins connus. Avez-vous déjà entendu parler des vols de mineurs ? Saviez-vous qu’ils ont été adoptés à l’étranger, sans que leurs parents biologiques ne soient d’accord ? Étudions le cas de Camille, Marion et Thibaud, adoptés dans une même famille en France, qui témoignent dans la série Adoptados, la historia que nos falta de Cristián Leighton.
« l’art est une accusation permanente »
Fernando Botero
La réticence à regarder les images ou les œuvres d’art qui montrent la violence est parfois un sujet délicat à traiter, car certains pensent qu’une œuvre d’art doit transmettre un sentiment de tranquillité ou d’émotion positive, voire une beauté idéale. Toutefois, pour d’autres, une œuvre d’art transmet simplement des émotions, qu’elles soient négatives ou positives, mais elles doivent susciter une pensée ou une réflexion. Parfois, manifester la violence à travers l’art est une façon de s’exprimer sans pour autant pointer du doigt, mais surtout pour inciter à réfléchir aux événements qui nous entourent et pour donner une voix à ceux qui ne peuvent pas s’exprimer.
Le cas concret de la violence dans les arts picturaux est une voie empruntée par de nombreux artistes pour témoigner, réfléchir et sensibiliser par rapport aux conséquences dévastatrices de la violence. Peut-on représenter la violence à travers la peinture ? Bien sûr ! Elle y est représentée depuis la nuit des temps, du Moyen Âge à nos jours. Mais comment la violence est-elle traitée dans les tableaux du maestro Botero ?
Continue readingSi la question du genre permet d’interroger les représentations hégémoniques dans la littérature hispano-américaine contemporaine, « traduire en féministe » serait-elle une manière plus ou moins revendiquée de repenser la traduction ? Dans le cas du roman graphique Virus Tropical, nous mettrons en lumière l’identité féministe de l’autrice à travers son ouvrage autofictionnel mais aussi de la la traductrice de la version française – en termes de choix de traduction – pour comprendre les différents niveaux où intervient le questionnement du genre dans l’œuvre.
Saviez-vous qu’il existe plusieurs écritures de l’exil ?
La thématique de l’exil est très présente en littérature, notamment dans des œuvres autobiographiques, mais qu’en est-il de l’écriture de l’exil par un auteur non exilé ? Contrairement à Zoe Valdés, qui écrit l’exil cubain depuis sa terre d’accueil, nous avons sélectionné un roman de Leonardo Padura : Como polvo en el viento (2020) pour étudier cet aspect singulier de l’exil cubain écrit depuis l’intérieur des frontières.