AlterNet est site web d’information américain dont la création est anonyme et qui se définit comme étant « alternatif ». Lancé le 16 juin 1997, il se caractérise comme alternatif dans la mesure il se situe politiquement dans le « New left » c’est-à-dire la nouvelle gauche en français.
Ce mouvement émerge dans les pays occidentaux autour des années 1960 et 1970. Insatisfait de la gauche traditionnelle qui se focalise principalement sur l’aspect social du travail en suivant le même principe de contestation depuis le début du XXe siècle, le New left souhaite aller plus loin et adopte une nouvelle définition de la gauche : en intégrant une vison plus large de la société, le mouvement pousse le militantisme politique et la critique sociale jusqu’aux notions de race et de genre. Les remises en cause portées par la nouvelle gauche incluent pour la première fois avec une telle ampleur, les aspects à la fois sociaux, économiques, mais aussi philosophiques, psychologiques et environnementaux.
Dans les premières années de son existence, le mouvement est porté principalement par des intellectuels tentant de modifier les valeurs profondes de la gauche pour la rajeunir et l’adapter à la société de leur temps. Néanmoins la nouvelle gauche est rapidement devenue une mosaïque de partis qui militaient pour leurs propres causes indépendamment les uns des autres. Dans cette mesure le mouvement a perdu de sa crédibilité dès la fin des années 1970.
A partir du XXIe siècle, le « New left » refait progressivement surface en Europe de l’ouest et aux États-Unis. Il se définit comme Alter-mondialiste, anti-fasciste et anti-capitaliste. Tous ces mouvements sont donc les fondements de l’alter-média « AlterNet ». Ce dernier souhaite éclairer la population mondiale sur les sociétés dans lesquelles nous vivons en déconnant la mondialisation et le libéralisme.
Le site web d’informations alternatives et la communauté qui le compose sont seulement anglophones, il n’existe pas de traduction dans d’autres langues. Malgré son influence concentrée aux États-Unis, il reste relativement populaire et parvient à obtenir une certaine notoriété, on s’en rend compte notamment grâce à sa présence sur de multiples réseaux sociaux tel que Facebook ou Twitter. Il compte d’ailleurs près d’un millions d’abonnés sur Facebook.
Il n’y a pas qu’une seule équipe qui s’occupe du site web mais toute la communauté en ligne. Elle œuvre pour créer un journalisme original et je cite « amplifie le meilleur de centaines d’autres sources médiatiques indépendantes ». Le site web s’oppose donc à la tendance diffusée généralement par les États-Unis qui fait la promotion constante du capitalisme et du libéralisme. AlterNet s’oppose principalement aux informations relayées par les médias de masse tel que le « New-Yok times » ou « CBS NEWS » en condensant une grande variété d’alter-médias tel que la radio « Democratie Now » ou le « United states social forum » pour améliorer sa notoriété.
L’objectif d’AlterNet est d’informer les personnes et de les inciter à se mobiliser au travers des 12 domaines de couvertures proposés (droits et libertés, responsabilité des entreprises et lieu de travail, démocratie et élections, environnement, culture médiatique, justice reproductive et genre, santé et bien-être, guerre en Irak, eau, immigration, rapports sur les drogues, sexe et relations), chacun ayant son propre site central, son propre éditeur et sa propre newsletter hebdomadaire.
Le contenu du site web est donc très complet et diversifié, il connaît une croissance constante depuis sa création en offrant une actualité indépendante. Le contenu proposé en ligne gratuitement par AlterNet est consulté chaque mois par des millions de lecteurs comme l’indique la page Facebook :
« Nous fournissons un contenu en ligne gratuit à des millions de lecteurs, servant de filtre fiable, gardant notre vaste public bien informé et engagé, l’aidant à naviguer dans une culture de surcharge d’informations et offrant une alternative à l’assaut des médias commerciaux. Notre objectif est de stimuler, d’informer et de susciter ».
AlterNet cherche à faire partager une vision plus juste du monde sans pour autant souhaitait mettre un terme à la mondialisation. Ce média se bat simplement en faveur de l’équité, de l’égalité dans les société, tout en créant des liens entre les générations, les ethnies et les thèmes.
En outre de l’actualité, AlterNet offre à ces lecteurs des récits d’histoires motivantes de personnes se qualifiant d’alter-mondialistes. Le site web publie également des critiques sur la politique, politiciens ou les animateurs qui n’apparaissent pas sur les médias classiques, en voici un exemple :
Un aperçu des diffusions proposées par AlterNet
Lien de l’article :Regardez: L’animateur de Newsmax déclare faussement que « exclusivement les Américains blancs » se sont battus pour mettre fin à l’esclavage – Alternet.org , consulté le 07/03/2023 à 10h23.
Brandon Gage, un simple membre de la communauté en ligne d’AlterNet, a publié une trentaine d’article sur le site web notamment une critique sur le youtubeur et animateur de « Newsmax » Benny JONHSON.
Cet influenceur au plus de 750 000 milles abonnées sur Youtube est aussi présentateur de la chaîne d’information « Newsmax ». C’est le mardi 28 février lors d’une diffusion sur la thématique de « l’esclavage aux États-Unis avant la guerre de sécession », qu’il prend la liberter de partager sa vision de l’histoire qu’il croit vraie.
Fort de ce constat, Brandon GAGE publie un article le jour même dans l’objectif de décrédibiliser le youtubeur et pour rétablir la vérité historique. Benny JONHSON a déclarer devant les centaines de milliers de personnes qui le regardaient que « exclusivement des américains blancs se sont battus pour mettre fin à l’esclavage ». Le youtubeur de droite a diffusé son animation en mettant en avant le travail des blancs pour les droits des noirs, tout en discréditant ces derniers. Cependant, malgré le nombre important de personnes regardant la chaîne télévisée, aucun journal ou média classique n’a repris les faits historiques avancés par Benny Jonhson.
Ainsi intervient le média indépendant AlterNet pour remédier à ce constat. Brandon GAGE a repris dans un article disponible gratuitement à la fois sur le site web de l’alter-média mais aussi sur Facebook et Twitter, chaque erreur de l’animateur en prouvant qu’elles sont fausses grâce à des sources historiques fiables. L’objectif de l’auteur et d’AlterNet est de prendre parti en faveur de mémorialisation de l’esclavage, de tous ces descendants et des noirs en général. L’objectif est de ne pas se laisser répandre de fausses informations historiques par un influenceur de droite pour discréditer les esclaves du XIXe siècle.
Brandon GAGE reprend l’influenceur dès ses premières informations :
« Tout d’abord, la population d’esclaves en Amérique à son apogée ne représentait que deux pour cent du pays », a commencé Johnson.
« C’est faux », explique Brandon G qui n’hésite pas à aller chercher les registres de recensements de la bibliothèques du Congrès pour prouver qu’il y avait non pas deux mais plus de douze pour cent d’esclaves dans la population américaine au milieu du XIXe siècle.
Sans faire une critique exhaustive de la totalité de l’émission télévisée, il convient de noter que BENNY Jonhson discrédite le mouvement social et humanitaire de l’abolition de l’esclavage, tout au long de son émission. Pour lui, cette volonté d’abolir l’esclavage est seulement une raison économique de la part des États du Sud des États-Unis, qui n’avait plus intérêt à suivre cet exemple de société pour continuer leur affaires. Il explique que dans le cas contraire il n’y aurait pas eu de guerre civile et que les esclaves ne se seraient jamais plaints de leur statut dans la mesure où la plupart avait une vie plus descente lorsqu’ils étaient esclaves plutôt qu’après une fois libre.
AlterNet permet d’éclairer la population qui le souhaite sur cette propagande américaine diffusée pour cet exemple sur « Newsmax » mais qui est en réalité largement diffusée dans tout le pays. Il s’agit d’une propagande de droite qualifiable de « patriotique » qui souhaite avoir une grande et belle image de l’Amérique et de son histoire. C’est pour cette raison en autre, qu’existe AlterNet et ses auteurs : pour diffuser des informations contre-hégémoniques au regard des rapports de pouvoirs des États-Unis, (rapport de race pour cet exemple).
Bibliographie/sitographie :
-KEUCHEYAN Razmig, Histoire globale des socialismes, XIXe-XXIe siècle, Presses universitaires de France, Paris, 2021, 1156p.
–Regardez: L’animateur de Newsmax déclare faussement que « exclusivement les Américains blancs » se sont battus pour mettre fin à l’esclavage – Alternet.org, page consultée le 07/03/2023 à 10h23.
–Alternet.org, page consultée le 13/02/2023 à 14h45.
Bonjour Tony,
Ton billet retient mon attention et me fait penser à celui que j’ai proposé, car tout comme le mien ton billet se modernise, il perdure dans le temps et invite à prendre conscience de la diversité qui compose la société étasunienne, mais aussi du monde (notamment dans les pays occidentaux qui ont vu naitre le mouvement altermondialiste que tu exposes).
En effet, la lecture de ton billet montre qu’il s’agit ici d’un mouvement qui se modernise, puisqu’il se crée une page web au moment où internet et les ordinateurs sont accessibles à l’opinion public.
Il défend une volonté de modernisé le parti de gauche, soit de se détacher de son fondement historique de défense les travailleurs, pour plutôt s’ouvrir à une défense de l’ensemble de la société. Pour ce faire, « AlterNet » n’hésite pas à faire preuve de militantisme, de critique invitent à mettre en place une gauche plus humaniste et absolument contre-hégémonique qui assure la lutte des droits des communautés de divers genres, races, ou encore la protection de l’environnement (ou sanitaire) qui ne sont pas mentionné dans les batailles de la gauche traditionnelle ; dont l’unité est le principal mots d’ordre, et cela pour ne pas reproduire les schémas produis durant les années 1970.
Le modèle d’information qu’expose « AlterNet » est très original, divers et complet, il traite de toutes les problématiques sociales auxquels est confrontée la société contemporaine, dont il ne cesse d’inviter la gauche et l’opinion publique à s’y intéressé.
De même, il fait preuve de bivalence en créent et en diffusant un mouvement d’altermondialiste qui se présente comme un autre modèle d’observation, de réflexion sur les différents causes à défendre pour une meilleure société.
D’autre part, le fait que ce media alternatif soit uniquement rédiger en anglais n’est pas pour autant un frein, puisque du fait que l’anglais soit la première langue d’échange international, cette langue permet à « AlterNet » d’aborder une vulgarisation internationale et cela d’autant plus grâce à internet (comme tu le montres bien), et du fait qu’il soit accessible à tous par sa gratuité.
Ainsi, je dois dire que c’était un plaisir de te lire, et te remercie pour m’avoir fait découvrir « AlterNet ».
Bonjour Yannel,
Le commentaire que tu as soigneusement rédigé sur mon article m’a poussé à lire le tien. Comme tu l’as évoqué, il y a en effet une similarité entre les médias alternatifs que nous avons respectivement présentés: chacun d’entre eux sensibilisent le public sur les problématiques politiques, et sociales qui touchent avant tout le territoire américain.
Néanmoins il y a plusieurs différences notables qui accentuent la singularité et l’interet de ton sujet. Lorsque AlterNet se contente d’etre un site d’information et d’actualité, l’auteur du média que tu présentes, Guillermo Gomez Peña, va beaucoup plus loin et utilise l’art non seulement pour informer sinon pour dénoncer le modèle social classique répandu.
En diffusant une image complexe de l’identité, « The Phantom Mariachi » nous fait réagir et repenser le système hégémonique actuel. Cela nous montre à quel point les minorités sont cachées dans nos sociétés, mais nous montre également qu’elles existent et qu’elles sont nombreuses.
Je te remercie pour ton travail et pour ton enseignement qui sera m’etre utile pour prochains travaux de recherches.
Ce fut un réel plaisir de t’avoir lu,
Bonne continuation Yannel !