Médias contre-hégémoniques: des éditions cartoneras à la cyberculture

Étiquette : féminicide

Monica Mayer : l’artivisme collaboratif au service de l’émancipation féminine

Sous le titre “Si tiene dudas… Pregunte” (si vous avez des doutes… Demandez), l’artiste mexicaine Monica Mayer nous présente son exposition “rétro-collective” qui lui a été consacrée au Musée Universitaire d’Art Contemporain de Mexico en 2016. Au travers de cette exposition, Monica mêle l’art et la lutte contre le harcèlement sexuel. L’artiste insiste sur le fait qu’elle conçoit l’exposition comme un moyen, et non une fin en soi. En d’autres termes, elle envisage l’exposition comme un acte politique, un moyen d’action permettant de faire naître un processus de changement social.

Afin d’étendre la temporalité de cette exposition, l’artiste a regroupé son travail au sein d’un blog, qui fait partie intégrante de l’exposition :

http://pregunte.pintomiraya.com/index.php

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Zapatos Rojos – Des Cendrillons qui ne reviendront pas

     Dans les pas de ces femmes…

Une centaine de paires de chaussures rouges qui envahissent l’espace public, voici l’exposition d’art public proposée par Elina Chauvet depuis une dizaine d’années pour sensibiliser à la violence de genre et au féminicide.

Elina Chauvet par Luis Brito

      L’art – illerie d’Elina Chauvet

Originaire de Ciudad Juarez (Mexique), alors étudiante en architecture, sa sœur décède sous les coups de son mari. Il ne sera jamais inculpé. Inconsolable, elle se réfugie dans l’art, essayant de trouver un moyen d’exprimer sa souffrance. Elle engage son art pour défendre la Femme et toucher l’opinion publique.

« Zapatos Rojos parte del amor y se despliega en la colectividad social…»

Elina Chauvet

Zapatos Rojos, part de l’amour et se déploie au sein de la collectivité sociale

D’inspiration surréaliste, l’exposition Zapatos Rojos née en 2009, dans sa ville natale de Ciudad Juarez. Dans une structure sociale machiste où la discrimination à l’égard des femmes est quotidienne, on assiste à une banalisation et à une normalisation de la violence de genre. À tel point que personne ne prête plus attention à l’amoncellement d’avis de disparition placardés dans les rues.

L’œuvre s’impose dans le quotidien, sur une place ou dans un parc. Par choix ou lors de déplacements, on se retrouve confronté à la réalité : on est impacté visuellement, heurté mentalement.

Le travail d’Elina Chauvet a la particularité d’aller à la rencontre des gens, sans distinction de sexe, âge, niveau de vie, nationalité… Sans un mot, chacun peut être touché.

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Teresa Serrano ou l’exploration performative du machisme mexicain

Portrait de Teresa Serrano

Le Mexique actuel c’est un pays de violence envers les femmes. Une violence banalisée, normalisée dans une culture patriarcale face à un État mexicain inefficace, qui n’accomplit pas son devoir pour garantir la sécurité de ses habitantes et la justice.

Le Mexique actuel c’est aussi le pays du féminicide. Ce phénomène qui connaît son paroxysme à Ciudad Juarez, est présent à échelle nationale. En 2016, 2746 femmes furent portées disparues et cette pandémie ne cesse d’augmenter.

C’est dans ce Mexique-là que va surgir une expression artistique des plus riches et des plus virulentes très majoritairement portée par des femmes. Teresa Serrano fait partie de ces artistes. Femme aux arts multiples, elle va, en particulier, développer la vidéo-performance pour montrer les réalités sociales de la femme mexicaine.

Comment la vidéo peut-elle devenir un outil féministe qui permet de transgresser et de transmettre une réalité sociale ?

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« Nous nous voulons fortes »

Traduction de la description postée par l’autrice :

«Cette chanson naît de la colère, de la douleur, de l’angoisse parce qu’ils sont en train de nous tuer. Elle naît de là mais elle grandit avec la confiance et l’espoir de la rencontre, nous sommes beaucoup à dire le même discours, si nous sommes ensemble et accompagnées, le monde peut changer. Cette vidéo nous l’avons faites à Cabana, Córdoba, en Argentine. Elle est de toute et pour toute. Merci !»

Traduction de la chanson « Nos queremos fuertes » de Cecilia Griffa :

« Le corps me fait mal

Pour toutes celles qui manquent

La colère me met hors de moi

La rage m’étouffe à l’intérieur

Je ne veux plus me taire

Même si le silence veut s’imposer

Effrayée et triste, ça arrange le patriarcat

Arrêtez de nous tuer, nous ne sommes pas des objets

Nos corps ne vous appartiennent pas

Pour eux inférieures, je ressens leur mépris

Pour eux, nous avons un prix

On nous qualifie de putes, de sorcières, d’hystériques

On nous viole

On nous accuse

On veut nous faire, on veut nous faire fermer nos gueules Continue reading

Cristhian Hova, de la violence domestique aux stérilisations forcées sous le régime d’Alberto Fujimori

Un crayon pour dessiner la réalité.

De nombreux artistes ont pris position au sujet des violences faites aux femmes et cela en utilisant différents supports. Certains par la musique, d’autres par le théâtre, des documentaires ou encore quelques uns ont sorti leurs crayons et ont utilisé leurs talents mais toujours afin de rallier le même objectif : dénoncer ces violences en les montrant au monde. C’est le cas de Cristhian Hova, dessinateur Péruvien. 

Ce dernier a décidé d’utiliser son Art pour lutter contre un phénomène toujours plus ancré dans nos sociétés. Cette ancrage a bien souvent relégué ces crimes au rang de fait divers. Pourtant loin d’être des actes isolés, Il sont révélateurs d’une violence systémique et il est temps de dire ¡ Ya Basta !

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Karla Barajas, autrice féministe mexicaine

Au-delà de son beau sourire, Karla Barajas cache un style acéré qui dénonce la violence présente dans notre monde, et les différentes formes de pouvoir et d’oppression. Sous la plume de cette autrice mexicaine, des insectes se transforment en «métaphores de la force » (Cultura, 29 mars 2017), des animaux dangereux sont humanisés (« El secuestro de Raúl« ), et des femmes se rebellent contre leurs oppresseurs (« Donde hubo fuego », « La Mapacha« ). La violence est d’autant plus présente dans ses « mini fictions », car leur forme brève fait ressortir les images marquantes que l’écrivaine convoque. Pour comprendre son imaginaire, il semble nécessaire de s’intéresser aux raisons qui l’ont poussée à décrire ces violences, et au contexte dans lequel elle écrit.

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