Étiquette : poésie (Page 1 of 2)

La maison d’édition Cohuiná Cartonera : Libros Libres, est créée en novembre 2009 à San Cristobal de las Casas, dans l’Etat du Chiapas, au Mexique. Cette cartonera autogérée n’est pas née du néant, elle est partie intégrante d’un essor de ces maisons d’édition d’un nouveau genre, en Amérique Latine, ces vingt dernières années. Enfant mexicain de la première cartonera née en Argentine en 2003 – Eloísa Cartonera – elle voit le jour dans un contexte d’effervescence de ces maisons d’édition dans le pays.

Bien que chaque cartonera ait son propre mode de fonctionnement et sa propre ligne éditoriale, à partir de 2008 au Mexique, elles fleurissent dans divers endroits du pays et ont en commun la volonté de rendre la littérature plus accessible. En effet, en 2009, le pays est traversé par des épisodes de violence extrême dues à la guerre contre le narcotrafic initiée par le présidente de centre-droit Felipe Calderón, une politique agressive se mue alors en une lutte intestine à laquelle est mêlée la population et n’est, par ailleurs, pas accompagnée au niveau fédéral, de programmes sociaux ou culturels. L’offre en librairie et/ou en bibliothèque étant très restreinte en dehors de la capitale et de certaines grandes villes, et le prix des livres étant prohibitif par rapport au niveau de vie et au salaire moyen, des alternatives à la production, la vente et la consommation de littérature traditionnelles voient alors le jour un peu partout dans le pays
Continue readingLa délinquance et le terrorisme comme forme d’écriture littéraire

La maison d’édition Santa Muerte Cartonera a été fondée dans la ville de Mexico en 2008 par deux poètes : le chilien Héctor Hernández Montecinos et le mexicain Yaxkin Melchy.
C’est la deuxième Cartonera à voir le jour au Mexique après la Cartonera de Cuernavaca née la même année dans un contexte de conservatisme politique et d’explosion des maisons d’édition Cartonera dans le pays. Le pays compte aujourd’hui près d’une trentaine de Cartoneras. Elle fait ainsi partie de la première « génération » de cartoneras mexicaines et a inspiré les cartoneras mexicaines de la seconde génération notamment les Cartonera Kodama, Cohuiná, Tegus et Orquestra Eléctrica.
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La maison d’édition Santa Muerte Cartonera a été fondée dans la ville de Mexico en 2008 par deux poètes : le chilien Héctor Hernández Montecinos et le mexicain Yaxkin Melchy.
C’est la deuxième Cartonera à voir le jour au Mexique après la Cartonera de Cuernavaca née la même année dans un contexte de conservatisme politique et d’explosion des maisons d’édition Cartonera dans le pays. Le pays compte aujourd’hui près d’une trentaine de Cartoneras. Elle fait ainsi partie de la première « génération » de cartoneras mexicaines et a inspiré les cartoneras mexicaines de la seconde génération notamment les Cartonera Kodama, Cohuiná, Tegus et Orquestra Eléctrica.
Continue readingLes cartoneras en Équateur
Les cartoneras sont, depuis 2003, un véritable acte de résistance social, et c’est un nouvel espace ou la littérature et les arts graphiques peuvent se propager. Les cartoneras sont très présentes lors d’exposition d’art, de concert et dans les centres d’études alternatifs et cela ouvre de nouvel espace de diffusion de la littérature contemporaine.

L’initiative cartonera est née avec Eloisa Cartonera en Argentine, avec sa volonté de diffuser la culture dans tout les espaces. En Équateur, ce mouvement arrive en 2004 lorsque Victor Vivos revient du Pérou après avoir découvert l’initiative de Sarita Cartonera à Lima. Il va fondé Matapalo Cartonera à Riobamba au Sud de Quito. Elle a été la première cartonera que le territoire et elle est vue comme une des pionnières en Équateur. Ensuite on retrouve la cartonera Murciélago Kartonera à Quito qui est la seule de la capitale, et qui est considérée comme une des cartoneras les plus importante en Équateur. On retrouve ensuite des cartoneras à Guayaquil comme Dadaif et Camareta, puis à Cuenca avec Ninacuro.
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Au cours de ces 500 dernières années, des générations de peuples autochtones ont été tu(é)es, invisibilisées, marquées par la perte de leur identité, de leur culture et croyances spirituelles qu’a imposées la culture hégémonique occidentale blanche. Ce fut le cas pour les populations Mayas dans les hauteurs du Chiapas. Depuis plus de 500 ans et en s’opposant depuis à la logique de globalisation du néolibéralisme, les populations mayas tzotziles ont toujours lutté pour récupérer et préserver leur tradition orale et leur mémoire ancestrale. Le Taller Leñateros est ce projet mexicain légendaire qui leur permet aujourd’hui de revendiquer leur identité et devient bien plus qu’une proposition éditoriale indépendante alternative face à la domination de grands groupes du secteur de l’édition en Amérique latine depuis la fin du siècle dernier.
Continue readingCanita Cartonera est une maison d’édition cartonera chilienne qui a vu le jour en 2009, dans la région de Tarapacá, dans le nord du pays. Ce projet naît de la relation artistique qui unit le Chili et la Bolivie ainsi que de l’influence du projet bolivien mARTadero qui prône l’innovation, la diffusion, la recherche artistique et l’interculturalité. D’autres maisons d’éditions cartoneras, notamment la bolivienne Yerba Mala Cartonera avec qui La Canita est très liée, ont soutenu sa création. Le poète chilien Juan Malebrán Peña (qui fut le premier directeur de ce projet de 2010 à 2013) participe activement au projet mARTadero et est membre du collectif latino américain La Ubre Amarge dont le but est de diffuser et d’échanger autour de la poésie du continent; la maison cartonera Yerba Mala Cartonera l’a publié plusieurs fois. L’engagement de l’artiste a ainsi permis au projet d’acquérir une certaine légitimité aux yeux de tous.
Continue readingProduction littéraire en langue nahuatl par La Cartonera Cuernavaca

Livre cartonero bilingue nahuatl-espagnol, Kosamalotlahtol, Source: Page Facebook, La Cartonera Editorial en Cuernavaca
Le mouvement cartonero au Mexique
Le mouvement cartonero au Mexique a été inauguré en 2008, d’abord avec l’apparition de la Cartonera de Cuernavaca, puis peu après avec Santa Muerte à Mexico. Les deux projets ont été inspirés par Sarita du Pérou, en particulier La Cartonera, et c’est de cette référence qu’est née l’idée de créer une maison d’édition cartonera au Mexique.
La maison d’édition Santa Muerte a été créée à partir de l’expérience de Héctor Hernández Montecinos avec les tendances poétiques les plus récentes en Amérique latine et des expériences de reliure de Yaxkin Melchy dans le cadre du projet La Red de los poetas salvajes (Réseau des poètes sauvages)
Viennent ensuite les cartoneras mexicaines de la génération suivante, parmi lesquelles La Verdura, La Regia, La Rueda, La Ratona, Iguanazul, entre autres. Beaucoup de ces nouveaux éditeurs ont demandé conseil à La Cartonera Cuernavaca; tandis que les projets inspirés par les travaux de Melchy à Santa Muerte et La Red de los poetas salvajes ont conduit à l’apparition de cartoneras tels que Kodama, Cohuiná, Tegus et Orquesta Eléctrica.

Atelier de fabrication des livres dans la maison de Agústin Guambo [page facebook de Murcielagario Kartonera].
Après un voyage à Buenos Aires, Agustín Guambo (1985), s’est retrouvé par hasard devant les portes de Eloisa Cartonera . Impressionné par cette idée, il se demande pourquoi des initiatives comme celles-là sont inexistantes à Quito et, à l’âge de 23 ans, il rentre dans sa ville natale, déterminé à exporter ce concept.
Agustín n’était pas encore au courant de l’existence d’autres cartoneras en Équateur, et il l’a découvert seulement une fois que son initiative a commencé à se concrétiser. En effet, la petite histoire de cartoneras en Équateur avait déjà commencé à son insu dans les années 2000 avec la fondation de Matapalo Cartonera en 2004 au cœur de la ville de Riobamba, dans la Provence du Chimborazo, seulement un an après la création de Eloisa Cartonera.
Première maison d’édition cartonera du Paraguay
Yiyi Jambo est une coopérative d’édition alternative paraguayenne qui s’insère dans le mouvement des maisons d’édition cartoneras impulsé par Eloisa cartonera en 2003 à Buenos Aires, Argentine.

Page Facebook officielle de Yiyi Jambo Cartonera. Posté le 29/06/11.
La maison d’édition paraguayenne a été créée en 2007 à la capitale Asunción, et fait partie de la première génération de cartoneras née à la suite d’Eloisa cartonera, aux côtés de six autres éditoriales latinoaméricaines : Animita, Dulcinéia, Sarita, Mandrágora, Yerba Mala, et Matapalo. Elle est également la première maison d’édition cartoneras du Paraguay.
Deux hommes sont à l’origine de cette initiative: Douglas Diegues, poète et peintre paraguayo-brésilien et Cristino Bogado, poète paraguayen. Il s’agit de deux figures de la scène littéraire et artistique paraguayenne, également reconnus au Brésil et en Argentine. Dans la réalisation de leur projet, ils ont été aidé par Javier Barilaro, un membre d’Eloisa cartonera.
Traduction de la description postée par l’autrice :
«Cette chanson naît de la colère, de la douleur, de l’angoisse parce qu’ils sont en train de nous tuer. Elle naît de là mais elle grandit avec la confiance et l’espoir de la rencontre, nous sommes beaucoup à dire le même discours, si nous sommes ensemble et accompagnées, le monde peut changer. Cette vidéo nous l’avons faites à Cabana, Córdoba, en Argentine. Elle est de toute et pour toute. Merci !»
Traduction de la chanson « Nos queremos fuertes » de Cecilia Griffa :
« Le corps me fait mal
Pour toutes celles qui manquent
La colère me met hors de moi
La rage m’étouffe à l’intérieur
Je ne veux plus me taire
Même si le silence veut s’imposer
Effrayée et triste, ça arrange le patriarcat
Arrêtez de nous tuer, nous ne sommes pas des objets
Nos corps ne vous appartiennent pas
Pour eux inférieures, je ressens leur mépris
Pour eux, nous avons un prix
On nous qualifie de putes, de sorcières, d’hystériques
On nous viole
On nous accuse
On veut nous faire, on veut nous faire fermer nos gueules Continue reading
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