Le contexte argentin et l’IVG

En Amérique latine, seul trois états autorisent l’avortement sans conditions. En Argentine, qui est un pays très catholique, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) n’était possible qu’en cas de danger pour la vie de la femme ou qu’en cas de viol et ce depuis 1921. Si l’IVG était pratiquée dans un autre cadre, le code pénal argentin punissait cet acte médical. Les femmes qui y avaient recours risquaient d’être emprisonnées pour une durée allant jusqu’à quatre ans. C’est dans ce contexte là que les avortements clandestins ont commencé à se rependre. On parle ici de pratiques bien plus risquées que l’IVG classique qui concernaient jusqu’à 500 000 femmes par an et conduisaient une grande partie d’entre elles à se faire hospitaliser ensuite. 

Marea Verde, c’est le nom qui a été donné à un ensemble d’énormes manifestations (d’où le nom “marée”) féministes qui ont eu lieu à Buenos Aires en 2018. Ce mouvement est associé à la campagne “Campana nacional por el derecho al aborto legal, seguro y gratuito” qui a débuté en 2015 et qui se démarque par sa couleur verte. Des centaines de milliers de femmes de tout âge se sont réunies dans les rues pour manifester et se rencontrer et par-dessus tout réclamer leur droit à l’avortement sans conditions et sans être pénalisées. On les entend crier en coeur “Ahora que estamos juntas y ahora que si nos ven…Abajo el patriarcado, se va a caer, se va a caer.”

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