Débats autour de la microfinance et de l’exclusion bancaire

L’engouement pour la microfinance s’est considérablement accru depuis 2005 avec l’année mondiale de la microfinance suivie en 2006 de l’attribution du Prix Nobel de la Paix au fondateur de la Grameen Bank. Dans un tel contexte, les interventions suivantes sont essentielles pour conserver le recul critique nécessaire.

Page réalisée avec la collaboration de Maider Louessard, stagiaire à Cerises en 2007.

LA MICROFINANCE, outil miracle ?

Microcrédit, outil fragile (LE MONDE du 29.11.05), par Isabelle Guérin et Marc Roesch (Isabelle Guérin est chargée de recherche à l’Institut de recherche pour le développement; Marc Roesch est agro-économiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad))
L’Année de la microfinance aurait pu être celle de l’inventaire, du bilan, d’une pause mise à profit pour réfléchir sur les potentialités mais aussi les limites de cet outil. Force est de constater, hélas, qu’elle a surtout été une formidable machine de promotion pour attirer les investisseurs privés, les banques et les donateurs dans un secteur présenté comme « gagnant-gagnant » où l’on fait profit tout en libérant le potentiel entrepreneurial qui sommeille en chaque pauvre !
Suite de l’article: www.up.univ-mrs.fr/wiupenv/labo/d_lpe/actualites/avril06/Article-Guerin-LeMonde.pdf

Débat contradictoire initié par l’Institut Français de Pondichéry
Muhammad Yunus et la Grameen Bank qu’il a créée ont reçu le prix Nobel de la Paix 2006. Un sommet mondial sur le microcrédit s’est tenu à Halifax en novembre 2006. Il en est résulté un consensus médiatique sans précédent sur les vertus supposées du microcrédit pour résoudre le problème de la pauvreté dans le Monde. Des voix de chercheurs appellent à une prise de conscience des limites de cet instrument financier.

Article paru dans Le Temps
« A la veille de la remise du Prix Nobel de la Paix à Muhammad Yunus, notre expert relativise la portée du microcrédit, qui ne touche pas les plus pauvres et qui est vanté notamment par nombre de néolibéraux », par Jean-Michel Servet

Inde la microfinance en crise, par Esther Duflo, professeure au Massachusetts Institute of technology et à l’Ecole d’économie de Paris

Réponses à Esther Duflo
La microfinance : qui se soucie des clients ?
Par Isabelle Guérin, Marc Roesch et Cyril Fouillet, Institut français de Pondichéry/IRD/CIRAD
La microfinance mise en péril par le néolibéralisme
Par Jean-Michel Servet IUED de Genève, auteur de Banquiers aux pieds nus. La Microfinance (Paris, Odile Jacob, 2006)

MICROFINANCE EN FRANCE

Débat sur le taux d’usure: La question du plafonnement du taux de l’usure soulève un débat dans le milieu de la microfinance en France. Dans un premier article publié par Les Echos le 29 novembre 2004 Maria Nowak, présidente de l’Adie, affirme que les règles de l’usure en France sont parmi les plus protectrices au monde. Face à ces voix qui s’élèvent en faveur d’une déréglementation du taux de l’usure en France, Edmond Maire, président de la SIFA (Société d’Investissement France Active) défend l’option suivie par l’association France Active en matière de financement des micro-entreprise, dans une tribune des Echos du 8 décembre 2004.

Exclusion bancaire et financière: Un essai de définition, par Jean-Michel Servet, Conférence à Auch le 28 novembre 2001

« Le rapport du Centre de Recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie qui rappelle les définitions traditionnelles de la pauvreté et des critères institutionnels de revenu ne livre aucun élément de réflexion et de définition sur la nature, les formes et les degrés de l’exclusion bancaire et financière. Il s’agit essentiellement comme l’indique le titre du rapport de connaître les pratiques monétaires et financières des bénéficiaires de minima sociaux. » « Notre objectif est ici de mieux définir les particularités des formes d’exclusions bancaires et financières et ses éléments constitutifs, ce que le rapport du CREDOC n’a pas fait. »

Panorama sur les exclusions, par Jean-Michel Servet, Conférence à Limoges le 25 août 2001

L’auteur dresse un panorama chiffré et terminologique de l’exclusion, phénomène décrit comme étant à la fois un processus connu et mesurable grâce à des critères précis, mais aussi décrit comme un véritable statut devant donner accès à un ensemble de relations sociales (accès au logement, à l’autocréation d’un emploi, aux premiers soins, à la consommation…) .Une dernière partie est consacrée aux moyens de lutte contre l’exclusion.