Alors que le développement local est souvent pensé en terme d’attractivité (attirer les capitaux, les compétences, etc) ou en terme de compétitivité d’un territoire dans la division du travail internationale, les initiatives solidaires et les entreprises sociales peuvent constituer la cheville ouvrière de territoires qui comptent sur leurs propres ressources. La dépendance à l’égard des marchés internationaux est alors limitée et les acteurs d’un territoire se retrouvent en capacité de mieux maîtriser leur destin. Cela nécessite également d’éviter un deuxième écueil: celui de l’intégration du territoire dans une pyramide des territoires fortement centralisée et hiérarchisée en France.
Dans un texte sur le Développement local à Grenoble, l’auteur montre que bien qu’un développement local cohérent ait été constitué à Grenoble – Crolles ou la « Silicon Valley française » – le nomadisme des entreprises qui ont y ont été attirées ne permet pas aux acteurs locaux de garder la maîtrise de leur destin, malgré de forts investissements publics. La présentation du cas de Crolles invite à approfondir la spécificité d’un développement local basé sur des initiatives solidaires et des entreprises sociales ancrées sur leur territoire.
L’intervention de Jacques Prades Pourquoi la gauche ne revendique-t-elle pas l’économie solidaire? lors de la Quinzaine de l’économie solidaire 2008 à Fourquevaux à l’invitation de ATTM et Tizi Ndoc montre que le lien entre les entreprises d’économie sociale et solidaire et leurs territoires heurte la tradition centralisatrice en France. Il explique alors que c’est l’inscription des partis politiques dans cette tradition qui pose problème dans les liens entre partis politiques de gauche et économie solidaire.