Le projet de Fernanda Laguna, qui cofonde en 2003 aux côtés de Washington Cucurto et de Javier Barilano la première maison d’édition cartonera, est exemplaire de ce processus qui se développe à l’origine en marge des circuits commerciaux et académiques. Située aux antipodes de la logique néolibérale qui préside alors à la restructuration du champ littéraire argentin et en réaction à l’exclusivité des milieux académiques, Eloísa cartonera est la première coopérative autogérée sans but lucratif de fabrication artisanale d’objets littéraires élaborés à partir de textes cédés par les autrices et auteurs selon le principe du copy left (encore appelé « gauche d’auteur ») et dont la couverture est faite de carton, acheté aux cartoneros de Buenos Aires, lesquels participent également de la confection des ouvrages. Un concept qui s’est par la suite largement développé en Argentine, en Amérique Latine et jusqu’en France puisqu’on compte aujourd’hui environ 150 maisons d’édition de ce type dans le monde.
Eloísa Cartonera nació en el 2003, por aquellos días furiosos en que el pueblo copaba las calles, protestando, luchando, armando asambleas barriales, asambleas populares, el club del trueque, ¿se acuerdan del club del trueque?, ¡Cómo pasa el tiempo de este lado de la tierra! Por aquellos días, hombres y mujeres perdieron sus trabajos, y se volcaron masivamente a las calles en busca del pan para parar la olla, como se dice, y conocimos a los cartoneros.[…] Después, junto con los desocupados, el club del trueque y los cartoneros que recorrían las calles con sus carros repletos de cartones, aumentó el precio del papel con que hacían los libritos y nació la idea y la necesidad de cambiar el sistema…
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