Urban Art Mapping est un site internet visant à répertorier et cartographier les œuvres de street art issues des évènements autour du meurtre de George Floyd par un policier en Mai 2020. Ce site provient du travail d’un groupe de chercheurs et d’étudiants multidisciplinaire de l’Université de Saint Paul, ville jumelle de Minneapolis. Ce collectif cherche à documenter et analyser les œuvres des artistes et militants rattachés au mouvement Black Lives Matter. Urban Art Mapping veille à prendre en compte une grande diversité de productions de la plus petite à la plus grande : stickers, tag, graffiti, peintures murales, installations.
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Le média Empress in Lavender : passer de l’alternatif au mainstream ?
Empress in Lavender est un média très récent créé en 2019. Plus qu’un site web, c’est une société de production qui a pour objectif premier de faire connaître aux médias grand public les récits des cinéastes, artistes queer, transgenres et travailleur.ses du sexe à travers des productions filmiques. L’ambition première de ce média est donc de vouloir apporter une visibilité aux récits des communautés sexo-dissidentes au-delà de la sphère intracommunautaire. Actuellement, il y a peu de productions disponibles puisque les projets filmiques sont très chronophages. Cependant, d’autres projets sont en cours de réalisation et verront le jour prochainement.
Continue readingQui est Linda Vallejo ?
Linda Vallejo est une artiste Chicana dont l’importance des œuvres a été soulignée dans de nombreux articles témoignant des expériences de vie des personnes d’origine mexicaine habitant aux États-Unis. L’artiste raconte avoir été influencée par les nombreux voyages auxquels elle prit part lors de son enfance, l’emmenant à un questionnement sur l’identité américano-mexicaine. Née à Boyle Heights en 1951, elle a passé ses premières années à East L.A. avant de vivre en Allemagne, en Espagne pour finir par s’installer en Alabama – des déménagements motivés par un père qui était colonel dans l’armée de l’air comme nous l’apprend sa biographie présente sur le site de l’Université de Californie. Ce n’est que lorsqu’elle est retourne dans le sud de la Californie à la fin des années soixante qu’elle s’immerge a nouveau dans son héritage chicano. Ayant grandi dans un milieu où la culture dominante était blanche et états-unienne de l’Alabama dans les années soixante au début du mouvement Chicano, il était important pour elle de retravailler, mettre en avant et célébrer des symboles traditionnels et indigènes mexicains. Ces questions précédemment mentionnées emmenèrent une réflexion de la part de l’artiste sur l’importance de la couleur de la peau des individus dans la société états-unienne ainsi que dans la culture populaire et filmique du pays.
The crux of the matter, it seemed to me, was that visual representations of the American Dream did not include me, or my loved ones. I had never seen the golden images of Americana with familiar “brown” faces. Friendly faces, sure—but not familiar ones. The yearning for familiar faces sent me on a quest for images that I could call my own.
Linda Vallejo
Elle décrit elle-même ses intentions dans la vidéo suivante, provenant de la chaîne Youtube de l’artiste:
Continue readingC’est en voulant rendre hommage au premier livre (La casa de cartón) de l’auteur et poète péruvien Martín Adán, publié en 1928, que ce projet cartonero porte le nom Carboard House. Cette maison d’édition sans but lucratif est située en plein cœur de la ville de Phoenix, capital de l’Arizona. Cet état frontalier avec le Mexique comporte une forte population latino-américaine et chicano étant donné son emplacement et son histoire. Notons que cet état faisait partie du Mexique avant la guerre américano-mexicaine qui s’acheva en 1848. Cette portion des États-Unis est donc à cheval entre deux pays, un terrain propice aux échanges culturels. C’est d’ailleurs sur ces échanges culturels que le Cardboard House Press veut miser en se consacrant au développement et à la création de médias afin de réaliser des échanges culturels entre les communautés. Ce projet cartonero a pour objectif de valoriser et de diffuser la littérature hispanophone en provenance d’Amérique latine et d’Espagne. Pour ce faire, tous les ouvrages publiés par la maison d’édition sont bilingues (Anglais-Espagnol) dans l’optique de rejoindre le plus grand nombre. Cette ouverture du mouvement cartonera aux anglophones fait aussi la particularité et la force de ce projet.
Des auteur.e.s d’Argentine, de Colombie, de Cuba, du Chili, d’Espagne, du Guatemala, du Mexique, du Pérou, de Puerto Rico et d’Uruguay ont ainsi été publiés dans les deux langues. Pour se financer, le Cardboard House Press a mis en place un onglet donate afin de solliciter l’aide du public. Il est également soutenu par des associations et entreprises variées comme en atteste son site internet. Parmi les partenaires économiques, nous retrouvons la National Association of Latino Arts and Cultures, la Arizona Commission on the Arts, la Andrew W. Mellon Foundation, la Ford Foundation, Southwest Airlines, la Surdna Foundation, Arizona Humanities et la City of Bloomington Arts Commission.
En plus d’offrir des traductions sur son site, Cardboard House Press propose aussi des ateliers de création/production de cartoneras pour la communauté latino-américaine et chicano. Cela participe activement à l’affirmation culturelle de ces communautés qui, bien qu’implantées dans la région depuis longtemps, restent dans une position socio-économique et politique fragile de façon disproportionnée en comparaison à d’autres populations. L’accès à l’emploi, la barrière linguistique, et les politiques migratoires figurent parmi les obstacles rencontrés par beaucoup encore aujourd’hui. La maison d’édition, par sa mission, tente de pallier cette réalité en misant sur l’accès à la culture. Les participant.e.s aux ateliers vont, en plus d’être en contact direct avec des œuvres internationales, participer à l’élaboration de leur propre œuvre. Ainsi, le projet rassemble jeunes et moins jeunes autour du mouvement Cartonera latino-américain au sein d’un pays qui en compte très peu.
En avril 2020, dans un article publié sur le site Reading in Translation la traductrice et poète Kelsi Vanada donne son impression du collectif Arizonien et du mouvement cartonera qu’elle associe à la contre-culture. Elle relate comment le collectif a fait de la confection de livres en matières recyclées, une façon de rassembler les gens qui vont renverser les structures de pouvoir économique et idéologique, incluant celles du monde littéraire. Elle fait aussi allusion à l’aspect linguistique et écologique du projet :
Continue readingIn addition, the Collective’s work engages in creating solidarity with Latin American cartoneras, and in recognizing Spanish as a language of the United States. This social statement is complemented by an environmental one: the Collective is reusing materials in a country where climate change is categorically disputed or ignored, and that in and of itself is reason enough for the Collective’s work. Much of the cardboard the Collective uses comes from condom boxes shipped to a local LGBTQ+ health clinic.
KElsi vanada
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