Arts et innovations en Amérique latine

Médias contre-hégémoniques: des éditions cartoneras à la cyberculture

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68 VOCES – 68 CORAZONES : UNE ANTHOLOGIE NUMÉRIQUE POUR REVALORISER LES CULTURES D’ORIGINE

Illustration de 68 voces 68 corazones

Le Mexique est un des pays qui compte la plus riche diversité linguistique des Amériques avec 68 langues indigènes encore parlées. Pourtant, certaines langues sont en voie de disparition en raison d’un contact inégal entre la société hispanophone et les sociétés indigènes. Malgré le grand nombre de locuteurs, Continue reading

La Sofía Cartonera : de la rue à l’université, la faculté qui désacralise le livre.

Une maison d’édition cartonera et universitaire

Née en 2012, la maison d’édition La Sofía Cartonera est un projet littéraire fondé par la faculté de philosophie et sciences humaines à l’Université de Cordoue en Argentine ( Facultad de Filosofía y Humanidades -Universidad Nacional de Córdoba.) « Programme d’extension universitaire », cette maison se place comme la seule édition Cartonera qui ait vu le jour au sein d’une université et qui soit financièrement autonome. 

Coordonnée par l’enseignante et chercheuse Cecilia Pacella, La Sofía Cartonera, a perçu dans la démarche de l’édition pionnière Eloísa Cartonera un moyen de rassembler des intérêts collectifs, coopératifs et communautaires à caractère culturel et à fonction sociale. En effet, en 2011, Washington Cucurto, le fondateur d’Eloísa Cartonera participa à un congrès instauré par l’université…très rapidement un dialogue s’est installé entre l’éditeur et les étudiants.

Dès lors, l’esprit de la première maison d’édition servie de base à la création de La Sofía Cartonera. C’est un projet qui souhaite connecter la faculté avec la société grâce à la littérature. Toutefois, ce lien est parfois entravé par la vision sociale de l’université perçue comme une entité étrangère. L’objectif de cette édition est donc de développer des livres et des projets qui soient la passerelle entre la société et le monde universitaire. De la sorte, des étudiants, des diplômés et des enseignants issus d’unités académiques diverses s’engagent dans le développement de La Sofía Cartonera et dans la construction de liens entre l’université et les différents acteurs sociaux.

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AMAPOLA CARTONERA, une réponse culturelle alternative à l’hégémonie éditoriale

ATELIER CLUB DE ABUELOS LOS CONQUISTADORES

Naissance du projet d’édition :
Eloísa Cartonera

Collectif Amapola Cartonera à Bogotá

L’origine d’Amapola Cartonera -Mars 2012-

(1:14-1:37)    
« Amapola Cartonera émerge en raison d’une bourse de résidence que j’ai obtenue l’année dernière pour assister au MDE11, octroyée par l’Institut de District des Arts –IDARTES-. J’y ai participé, à Medellin, avec le projet Eloisa Cartonera d’Argentine qui est comme la mère des maisons d’édition cartoneras. »

(4:05-4:28)
« Une maison d’édition cartonera est un projet auto-entretenu lequel travaille avec la communauté, dans la mesure des ressources, sur la production des couvertures de livres. Dans ce cas par exemple, nous travaillons avec les étudiants des arts plastiques de la Maison de la Culture. »

Devise social d’Amapola Cartonera et moyen d’impression -Septembre 2012-

(16:48-18:29)
« Amapola Cartonera émerge à partir d’une résidence artistique que j’ai réalisée à Medellin l’année dernière lors du MDE11 où nous avons eu l’opportunité de rencontrer Eloisa Cartonera et de travailler avec eux, établir un jumelage avec tout ce mouvement des cartoneras latino-américaines. Et en gros, ce qu’une maison d’édition cartonera cherche à faire c’est éditer des livres alternatifs dont les couvertures sont faites en carton recyclé, -possiblement par les récupérateurs de déchets, la plupart du temps-, et dans ce but en tant qu’une maison d’édition alternative, pouvoir publier des nouveaux écrivains. Nous nous intéressons beaucoup par la publication de nouveaux écrivains, des créations des ateliers littéraires des bibliothèques et des universités, des gens consacrés à des travaux littéraires mais qui n’ont pas pu publier chez les maisons d’édition traditionnelles, celles dans le marché. De cette manière nous cherchons à produire des livres dont la couverture est en carton : la couverture est unique, nous imprimons en système offset qui est le plus courant pour l’impression des livres. Nous avons le matériel nécessaire pour imprimer en offset, de cette façon nous rendons les livres plus abordables au public et nous proposons un format de livre alternatif, différent au livre que nous connaissons traditionnellement. »

Cartongrafías – Mettre des mots sur les maux du conflit armé : un devoir de mémoire ?

Pendant près de soixante ans, la Colombie a traversé une longue période de conflit armé, principalement entre les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’État à travers des groupes paramilitaires. Les affrontements ont eu lieu sur l’ensemble du pays, et les tensions ont contraint de nombreuses populations à abandonner leurs territoires. Les déplacements forcés étaient dus aux actions des guerrilleros, mais aussi aux groupes paramilitaires coordonnés par l’État colombien, qui arrachaient les populations à leurs terres, sous prétexte du conflit.

A plusieurs reprises, le pays a espéré voir le conflit toucher à sa fin. Plusieurs tentatives de cessez-le-feu ou de trêves ont échoué. En 2012 les négociations pour la paix s’ouvrent entre le gouvernement et les représentants des FARC, laissant entrevoir à la population une résolution du conflit. Un travail de mémoire a alors débuté dans l’ensemble du pays, déliant les langues de ceux qui avaient le courage de se remémorer le passé. La question de la mémoire, très présente et longtemps reniée, est finalement devenue centrale, dans le processus de retour à la paix dans le pays. De nombreuses associations ont été créées, notamment le MOVICE, Movimiento Nacional de la Víctimas de Crímenes de Estado, qui œuvre, encore aujourd’hui, à la reconnaissance par l’État de son implication dans le conflit, notamment dans le déplacement des populations. Le rôle de l’État dans le conflit a longtemps été renié par celui-ci, pourtant de nombreux militaires et chefs de guerre se sont dénoncés. Maison d’édition cartonera indépendante, Cartongrafías est née en 2013, à Bogotá, sur l’initiative de victimes de déplacement forcé lors du conflit armé.

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Cartonera Cartongrafías : L’Art et la Mémoire : un chemin pour la paix et la guérison

Source : Page Facebook Cartongrafias

Le devoir de mémoire ou  travail de mémoire d’une guerre, d’un conflit armé, de la colonisation, est un processus qui semble inhérent à la reconstruction de la paix, d’un pays et de son Histoire, mais aussi et notamment de  ses victimes. Diverses approches et initiatives permettent ce travail de mémoire qu’elles soient  officielles ou non.

Bien que cet acte soit parfois controversé, car accusé d’être instrumentalisé par les politiques, il paraîtrait  être une étape primordiale dans la quête de la vérité, de  la reconnaissance des faits, de la reconstruction des victimes et de l’Histoire, ainsi que dans la construction de la paix, en évitant une répétition des faits.

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La Rueda Cartonera : une alternative éditoriale à contre-courant

Chaque fin d’année dans la seconde plus grande ville du Mexique a lieu la Feria Internationale du Livre de Guadalajara (FIL). Organisé depuis 34 ans par l’Université de Guadalajara, cet évènement est le plus grand regroupement du monde éditorial latino-américain. Si elle prend la forme d’un festival culturel, la FIL est également un lieu de rencontre d’affaires pour l’industrie du livre, qui réunit des professionnels du monde entier.

Parallèlement, dans cette grande ville aux nombreux centres d’attraction culturels, s’est développé un mouvement éditorial à contre-courant des circuits classiques et officiels. La Rueda Cartonera est l’une des premières maisons d’édition Cartoneras de Guadalajara. Elle fut créée six ans après l’installation du premier éditeur cartonero sur le continent, Eloisa Cartonera en Argentine (2003).  

La Rueda Cartonera est créée dans un contexte d’explosion des Cartoneras en Amérique latine. Ces dernières se développent dans un premier temps dans les pays d’Amérique du Sud (Sarita Cartonera au Pérou, Animita Cartonera au Chili, Mangragora Cartonera en Bolivie…), puis se multiplient au Mexique. Désormais, avec le Paraguay et l’Argentine, le Mexique est le pays où il existe le plus grand nombre de Cartoneras.

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La Propia: une cartonera indépendante et autogérée en Uruguay

La Propia Cartonera a été la première et une des seules maisons d’édition Cartoneras en Uruguay. Créé dans le quartier de Nuevo Paris à Montévidéo en 2009, par un groupe de jeunes entrepreneurs, dont le poète uruguayen Diego Recoba, auteur et co-fondateur de La Propia, l’écrivain, également éditeur et journaliste culturel. 

Inspirées d’Eloisa Cartonera en tant que modèle de coopérative argentin. Née en 2003 dans la période de la crise de 2002, ces créations s’inscrivent dans la réalité de la précarité économique qui les a amenés à développer cette alternative au commerce du livre.  Au travers de la récupération du matériel constitué essentiellement de cartons, la coopérative Eloisa Cartonera aurait commencé à produire des livres et se serait développé en tant que maison d’édition. Ce modèle pionnier de l’édition Cartonera, étant caractérisée par une logique de coopérativisme et de collectivité, a été répandu dans de nombreux pays de l’Amérique latine, comme c’est le cas de l’Uruguay, un pays qui s’est vu fortement influencé par la situation économique de l’Argentine. 

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La Maestra Cartonera : école publique et espace de créativité

La Maestra Cartonera est un projet qui naît à Bogotá, capitale de la Colombie, le 1er janvier 2010. Cette maison d’édition cartonera est l’initiative de l’enseignante du collège Policarpa Salavarrieta Paola Andrea Flórez. Sa devise est : “La escuela pública como espacio de criatividades” (l’école publique comme espace de créativité – traduction libre). Il s’agit en effet d’inviter les élèves dans le monde du livre à travers les procédés artisanaux de la reliure, l’illustration, l’écriture, la fabrication de papier et d’autres aspects de la vie des livres.

Fabrication artisanale de papier

Le collège Policarpa accueille de nombreux.ses élèves provennant de familles défavorisées dans lesquelles la lecture n’est pas une habitude récréative. Lire est en effet  un goût, une habitude liée à la classes sociales. Il faut d’ailleurs rappeler que le salaire moyen, en Colombie, est de 290€ (soit environ 1 115 000 COP). Or, le prix moyen d’un livre neuf est d’environ 10€ (soit environ 40 000 COP) : c’est un produit cher. 

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OTRAPARTE : Un endroit pour créer et transformer des pensées.

Otraparte

La société Fernando González – Otraparte a été créée le 10 avril 2002 à l’initiative de Simón González Restrepo, le plus jeune fils du penseur et philosophe colombien Fernando González. L’objectif principal de l’entité est de diffuser et de préserver le patrimoine de l’écrivain, transformant la maison-musée « Otraparte » en un centre culturel à projection internationale. L’idée est que la Colombie rencontre l’œuvre, les messages et la philosophie de l’écrivain et que cette rencontre soit l’occasion de transformer les rêves de la population colombienne en réalité.

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Ana Mosquera : transmédialité et artivisme à l’heure de la Big Data.

Ana Mosquera et son œuvre, ou comment représenter l’espace virtuel à travers des medias artistiques ?

Les œuvres d’Ana Mosquera, artiste vénézuélienne, s’ancrent dans des espaces bien délimités comme Caracas, Macuto (Vénézuela) ou encore Antofagasta (Chili), mais ces espaces socio-historiques sont toujours mis en relation avec le cyberespace mondialisé. Elle explore cette nature hybride de l’espace urbain tel que nous le connaissons aujourd’hui, en proposant de nouvelles représentations de ces espaces, entre le matériel et l’immatériel, l’empirique et le virtuel, se superposant l’un et l’autre dans une alchimie complexe encore peu interrogée. En effet, il est difficile, à titre d’exemple, de mesurer l’impact des réseaux sociaux, son étendu, sur notre manière d’habiter l’espace, de l’apprivoiser et de l’organiser. L’ensemble de son travail scientifique et artistique s’appuie sur une formation transdisciplinaire qui aborde d’une part, la géographie, l’urbanisme et l’architecture et d’autre part, la photographie, les médias et la communication. L’homme d’aujourd’hui, l’homo protesis dont le corps biologique s’allie continuellement avec la technologieest sans cesse inscrit dans un espace hybride où l’empirique interagi avec le numérique.

« El placer de tinderizar » : la tinderization de l’espace 

Installation présente dans le Musée d’art contemporain de Zulia (collection permanente). Triptyque en papier, dimensions 45 X 200 X 45 cm.
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