Médias contre-hégémoniques: des éditions cartoneras à la cyberculture

Étiquette : Féminisme (Page 3 of 3)

Feminopraxis, le féminisme en pratique.

Le blog Feminopraxis : origine de la création du blog

Nous avons choisi de présenter un blog féministe mexicain nommé Feminopraxis

De son nom complet ; Feminopraxis: Mujeres Accionando Feminismos, ce blog se caractérise comme une revue féministe consciente en ligne, critique, libre et auto-gérée. Il est créé à l’initiative de quatre femmes mexicaines féministes, intéressées par les courants radicaux du mouvement féministe. En 2016, Jael de la Luz, Eliza Tabares, Pamela Erin Mason et Lídice Villanueva se rencontrent lors d’un colloque. A cette occasion, les quatre autrices présentent leurs écrits et partagent leurs idées féministes. Pour inviter à une réflexion plus forte sur la lutte pour les droits de la femme, toutes les quatre affirment utiliser cet espace pour divulguer de nouvelles manières de penser. Elles annoncent vouloir apporter les outils nécessaires à la prise de pouvoir d’un collectif féministe, autonome et en constante recréation. A la suite de ce colloque, les quatre activistes échangent bon nombre de messages par le biais des réseaux sociaux et par vidéoconférences. De cette nouvelle relation, elles décident de créer Feminopraxis.

http://videopress.com/v/NdeawjM3

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Des poupées Barbie pour dénoncer le machisme en Argentine ?

Escrito en las canciones” est une exposition réalisée par des élèves de Cuarto año de secundaria (ce qui correspond en France à la Seconde) d’un lycée de Tigre, dans la périphérie de Buenos Aires, en Argentine. Ces lycéens, à travers un exercice donné par leur professeure Carolina de la Fuente dans le cadre du programme d’Educación Sexual Integral, ont mis en scène la violence de genre, le machisme et la misogynie présente dans des chansons latino-américaines populaires avec l’aide de poupées Barbie.

  • Le programme d’Educación Sexual Integral

Le programme d’Educación Sexual Integral (ESI) a vu le jour en Argentine en 2006, par le biais de la loi 26.150 d’Educación de la Nación. Le Ministerio de Educación de la Nación a donc pris la décision de créer un programme avec des actions effectives pour promouvoir la réflexion autour du rôle de l’enseignant dans le cadre de l’école comme garant de certains droits, en soulignant particulièrement le droit à l’éducation sexuelle  et en proposant des outils concrets pour développer des activités pédagogiques.

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Teresa Serrano ou l’exploration performative du machisme mexicain

Portrait de Teresa Serrano

Le Mexique actuel c’est un pays de violence envers les femmes. Une violence banalisée, normalisée dans une culture patriarcale face à un État mexicain inefficace, qui n’accomplit pas son devoir pour garantir la sécurité de ses habitantes et la justice.

Le Mexique actuel c’est aussi le pays du féminicide. Ce phénomène qui connaît son paroxysme à Ciudad Juarez, est présent à échelle nationale. En 2016, 2746 femmes furent portées disparues et cette pandémie ne cesse d’augmenter.

C’est dans ce Mexique-là que va surgir une expression artistique des plus riches et des plus virulentes très majoritairement portée par des femmes. Teresa Serrano fait partie de ces artistes. Femme aux arts multiples, elle va, en particulier, développer la vidéo-performance pour montrer les réalités sociales de la femme mexicaine.

Comment la vidéo peut-elle devenir un outil féministe qui permet de transgresser et de transmettre une réalité sociale ?

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« Nous nous voulons fortes »

Traduction de la description postée par l’autrice :

«Cette chanson naît de la colère, de la douleur, de l’angoisse parce qu’ils sont en train de nous tuer. Elle naît de là mais elle grandit avec la confiance et l’espoir de la rencontre, nous sommes beaucoup à dire le même discours, si nous sommes ensemble et accompagnées, le monde peut changer. Cette vidéo nous l’avons faites à Cabana, Córdoba, en Argentine. Elle est de toute et pour toute. Merci !»

Traduction de la chanson « Nos queremos fuertes » de Cecilia Griffa :

« Le corps me fait mal

Pour toutes celles qui manquent

La colère me met hors de moi

La rage m’étouffe à l’intérieur

Je ne veux plus me taire

Même si le silence veut s’imposer

Effrayée et triste, ça arrange le patriarcat

Arrêtez de nous tuer, nous ne sommes pas des objets

Nos corps ne vous appartiennent pas

Pour eux inférieures, je ressens leur mépris

Pour eux, nous avons un prix

On nous qualifie de putes, de sorcières, d’hystériques

On nous viole

On nous accuse

On veut nous faire, on veut nous faire fermer nos gueules Continue reading

Maria José Díaz Reyes

Ciudadana Clitoriana

El vuelo heroico de una libélula

 

Entre militantisme, anthropologie et poésie, les blogs de Maria José Diaz Reyes, nous présente d’après elle le regroupement de tous ses “yo”.

Née à à Chinadega , au Nicaragua, elle prend conscience dès l’âge de 8 ans que les violences présentes dans son quartier n’étaient pas naturelles. Formé par des ONG sur les droits des hommes et des femmes , elle est désormais présidente de ASODEL, une ONG qui se bat contre les violences de genre, les droits des femmes et le développement durable.

Source : asodel.org

http://pmincorrecto.org/cidclit/2017/04/02/soy-trabajadora-social-cual-es-tu-super-poder/

Le Nicaragua occupe pourtant d’après le forum économique mondial la 6e place dans le Global Gender Gap, et la première position dans le continent américain. Cependant d’après un dossier paru sur El proceso au Mexique la réalité est tout autre.

En effet, les statistiques favorables pour le Nicaragua sont d’après plusieurs ONG , un masque qui cache les violences faites aux femmes malgré une législation très complète en la matière. Or, la législation a été amendé par le président de la République, Daniel Ortega, pour cantonner le terme de Femicidio aux seules violences conjugales , ce qui réduit de manière drastique les statistiques dans ce domaine dans le pays.

Cependant , la situation économique, politique et sociales du pays dans les dernières années se dégrade, donnant un terrain favorable aux différents types de violence et notamment aux violences faites aux femmes. Continue reading

Amaru Cartonera, de la poésie itinérante à la piraterie féministe

 

Logo d’Amaru Cartonera

Amaru Cartonera est une maison d’édition cartonera péruvienne fondée par Johana Casafranca le 30 octobre 2013 dans le contexte du 4è festival de poésie de Lima. Maison d’édition itinérante, son nom signifie « serpent » en quechua. Elle publie surtout de la poésie ainsi que des textes politiques anarchistes et féministes. Ses livres sont libres de droit, parfois piratés. Ils prennent la forme de volumes reliés à la main ou d’accordéons de papier disséminés au gré du voyage. Conçus comme des œuvres d’art indépendantes, ils sont aux prémices d’une révolution, portée par les mots.

Extrait du Manifiesto Cartonero d’Amaru :

« Estamos construyendo algo nuevo. La revolución no será televisada.

¡Ármate de palabras! »

Traduction :

« Nous sommes en train de construire quelque chose de nouveau. La révolution ne sera pas télévisée.

Arme-toi de mots ! »

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Karla Barajas, autrice féministe mexicaine

Au-delà de son beau sourire, Karla Barajas cache un style acéré qui dénonce la violence présente dans notre monde, et les différentes formes de pouvoir et d’oppression. Sous la plume de cette autrice mexicaine, des insectes se transforment en «métaphores de la force » (Cultura, 29 mars 2017), des animaux dangereux sont humanisés (« El secuestro de Raúl« ), et des femmes se rebellent contre leurs oppresseurs (« Donde hubo fuego », « La Mapacha« ). La violence est d’autant plus présente dans ses « mini fictions », car leur forme brève fait ressortir les images marquantes que l’écrivaine convoque. Pour comprendre son imaginaire, il semble nécessaire de s’intéresser aux raisons qui l’ont poussée à décrire ces violences, et au contexte dans lequel elle écrit.

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